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La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))

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La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) - Page 4 Empty Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))

Message  Johnny Dim 23 Aoû 2009 - 12:17

Complètement désemparé, John avait couru pendant plusieurs minutes avant de s'arrêter au coeur du Sanctuaire, non loin des arènes. Il ne s'y était toutefois pas aventuré, de crainte de tomber sur Bosching, dont il craignait la colère.Après s'être assis non loin d'une colonne dorique, il regarda droit devant lui, les yeux dans le flou, et murmura :

"Je dois me faire une raison ; je glisse sur la pente de la folie ! Une voix qui me parle dans mon sommeil, des maux de tête, Emma devenue mon obsession...Les présents que j'ai reçus pour mon vingtième anniversaire sont des présents dont je me serais fort bien passé ! dit-il entre ironie et amertume. Bon, tout compte fait, peut-être serait-il préférable de rentrer, mon père et ma mère doivent sûrement s'inquiéter..."

"As-tu des soucis ?"

Le jeune homme avait entendu cette douce voix en même temps qu'une main s'était posée sur son épaule. Commençant à rougir, il se retourna et se retrouva en face d'un chevalier dont le physique l'avait fortement troublé la veille ; Eon de la constellation des Poissons. Le gardien de la dernière maison du Zodiaque portait son armure et souriait à John, qui commençait à avoir des bouffées de chaleur devant le visage fort féminin du chevalier d'or, ce qui amusa ce dernier :

"Ma beauté te trouble-t-elle toujours autant ?"

"Nullement..."nia fort mal le jeune homme.

"L'on voit bien que tu es né dans une famille fort pieuse, jeune homme ; tu ne sais pas mentir ! Pourtant, tu ne devrais pas en avoir honte, tu n'es pas le seul qui ait été troublé par mon apparence ! Mon mentor l'a été, certains apprentis et même quelques chevaliers l'ont été, alors un de plus...Mais au fait, jeune homme, il me semble que nous nous étions parlés la veille, et tu ne t'étais pas présenté à moi..."

John rougit encore plus fort en entendant ces paroles ; la beauté d'Eon l'avait effectivement empêché de se présenter.

"Mais, poursuivit le chevalier des Poissons, comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, peux-tu me dire ton nom ?"

"Avec plaisir, chevalier, répondit le fils d'Etienne Roligny. Je me nomme John Roligny, fils d'Etienne Roligny, et descendant d'une famille de négociants protestants ayant vécu à La Rochelle jusqu'à ce que l'édit de Fontainebleau la poussât à émigrer vers le Nouveau Monde. La famille Roligny faisait partie des chrétiens réformés qui ont fondé la colonie de New Rochelle, qui existe depuis cinquante-cinq ans..."

"Ta famille a donc eu une histoire mouvementée...Il me semble que, toi aussi, tu as des ennuis..."

"Non, je...je vais bien..."nia John.

"Tu es un mauvais menteur, dit gentiment Eon. Ton coeur et tes sens semblent perturbés...Ne veux-tu pas te confier ?"

Le jeune homme dut se rendre à l'évidence ; le chevalier d'or l'avait pratiquement percé à jour. Mais il lui répondit :

"Eon...Je serais incapable de confier le moindre de mes tourments à mon père ou ma mère...Par conséquent, je ne vois pas comment je pourrais me confier à vous, que je connais si peu..."

"Tu n'y es pas obligé, fit Eon avec un sourire qui fit rougir de plus belle le fils d'Etienne Roligny. Nous avons tous le droit de garder nos secrets, si tel est notre souhait..."

"Qu'entendez-vous par là ?"demanda John sans bien s'en rendre compte.

A ces mots, le visage du chevalier des Poissons se rembrunit, ce qui embarrassa le jeune calviniste :

"Oh ! Excusez-moi, Eon, je ne voulais pas vous vexer..."

Eon sourit tristement :

"Je ne t'en veux point, John...L'erreur est humaine." acheva-t-il en posant sa douce main sur l'épaule du jeune homme, dont le visage virait au cramoisi.

"Mer...Merci à vous, Eon, balbutia John...Veuillez m'excuser, mais...mais il me faut prendre congé de vous ! Au revoir, et que Dieu soit avec vous !"

"Au revoir, John. Qu'Athéna te garde..."

Le jeune homme partit en courant, tandis qu'Eon s'éloignait, le visage sombre. Dans sa course, John songeait :

"Je suis bien maudit ! Non seulement le chevalier des Poissons continue à me troubler, mais je l'ai en plus froissé malgré moi ! Que le Seigneur me le pardonne !"

************

Omar et Thérava restaient encore sous le coup de la surprise que le spectacle du dialogue entre John et Eon leur avait inspiré :

"Eh bien, je ne m'attendais pas à ce que le physique d'Eon trouble autant ce couard ! Après ça, je ne m'étonne pas qu'il soit perturbé !"lâcha le chevalier de Persée.

"Personnellement, c'est surtout le comportement du chevalier des Poissons qui m'a intrigué...Lorsque John lui a demandé ce qu'il entendait par "garder ses secrets", il est subitement devenu triste..."fit le chevalier du Paon, l'air perplexe.

"Et alors ? Ce n'est pas la première fois ! Maître Bosching m'a raconté hier soir qu'il pleurait parfois dans sa chambre, et que cela l'a encore repris cette nuit, juste après que l'ennemi soit parti !"

"Justement...Si on ajoute à ça son trouble devant la question de John, il y a de quoi se poser des questions..."

"Il n'y a pas à se poser de questions ! Nous avons un chevalier des Poissons qui ressemble à une fille, qui pleurniche comme une fille, et c'est tout ! De toute façon, ce n'est pas notre problème ! Notre priorité, c'est de surveiller ce jeune colon, même si je n'ai toujours pas compris pourquoi !"

Thérava se tut et suivit son camarade, afin de retrouver John Roligny.

************

Quelques heures plus tard, à l'approche du coucher de soleil

Shion

Cela doit faire plusieurs heures que je reste debout devant la maison du Bélier et il ne se passe toujours rien...Hier soir, le Grand Pope nous avait ordonné de garder nos maisons comme si elles étaient l'entrée du royaume de Dieu, mais cela n'avait guère été probant, bien que j'aie entendu des bruits de combats non loin de ma demeure, juste après avoir vu passer Thérava qui courait...Après quatre à cinq heures de sommeil, nous avons ensuite repris la garde de nos maisons, mais l'ennemi n'est pas encore revenu, de sorte que certains chevaliers ont profité de ce répit pour quitter leurs maisons et saluer leurs camarades. Moi-même, j'ai eu l'idée de passer le bonjour à Dohko, qui vient d'avoir dix-huit ans, mais ma conscience intérieure m'en a empêché ; si jamais l'ennemi débarquait sans prévenir, la maison du Bélier serait franchie sans difficulté. Ce n'est pas toujours facile de garder la première maison du Zodiaque, surtout quand on est l'un des plus jeunes chevaliers d'or, à peine plus âgé que certains des chevaliers d'argent, tous entraînés par les chevaliers d'or les plus expérimentés...

Justement, je vois passer devant moi deux des plus brillants représentants de la classe intermédiaire de la chevalerie d'Athéna : Omar de Persée et Thérava du Paon, respectivement disciples de Bosching et Gautama. Omar est réputé pour son caractère impitoyable, qu'il a acquis sous la férule du chevalier des Gémeaux, mais il sera un atout fort utile pour la Guerre Sainte ! Quant à Thérava, l'on ne sait pas grand-chose de lui, tant il est discret, tout comme son maître, mais il paraît que son potentiel est remarquable pour un chevalier de sa catégorie !...Ils approchent tous les deux...Je les salue aussitôt :

"Bonjour, chevaliers !"

"Bonjour, chevalier du Bélier."me dit Thérava.

"Qu'êtes-vous venus faire ici ?"

Omar me répond :

"Nous venons voir le Grand Pope, il nous a confié une mission fort importante et nous venons lui faire part de notre rapport..."

"Et quelle est cette mission ?"

"Nous devons rester discrets sur les détails de cette mission, lâche le disciple de Gautama. Excuse-nous, chevalier, mais il nous faut faire vite !"

"J'ai compris. Bonne chance à vous !"

Les deux chevaliers d'argent me saluent d'un signe de la tête et partent en courant vers le palais du Pope.

************

Le temple d'Athéna

Debout devant une imposante statue à son effigie, Athéna regardait l'horizon. Le soleil commençait à sombrer peu à peu, pour être tout à fait couché dans une heure ou deux. La jeune fille avait les yeux rivés sur la Mer Egée, qui n'était perturbée par aucune vague, ni aucune tempête. La déesse de la Guerre parla alors à voix basse :

"Alors que cette mer et ce paysage semblent empreints de la sérénité la plus absolue, le Sanctuaire semble être en proie à une inquiétude latente...La nuit passée y est pour quelque chose...Le Grand Pope m'a confié ses doutes en début de matinée, des doutes que je comprends, mais qui ne doivent pas me gagner ! Ma tâche est plus lourde que celle des chevaliers sacrés ; tandis qu'ils n'ont que moi à protéger, je dois préserver le genre humain de la folie destructrice de l'Empereur des Ténèbres ! J'ai dû livrer bataille à huit reprises durant les temps antiques pour que l'humanité puisse vivre en paix, à l'abri de l'ambition de certains dieux de l'Olympe, dont je fais pourtant partie ! Mais il y a cependant quelque chose en l'humanité qui me pousse à croire en elle : même chez le plus vil des hommes, il subsiste toujours un peu d'amour ! Et, ne fût-ce que pour l'amour, je dois me battre !"

La jeune fille s'agenouilla alors, les mains jointes et émit un flux de chaleur intense autour du Sanctuaire, pour apporter le soutien dont pouvaient avoir besoin ses soixante dix-neuf chevaliers sacrés.

************

Le palais du Grand Pope

Le chef des chevaliers sacrés ne s'était guère reposé durant la matinée. Le sommeil ne l'avait gagné que peu de temps, pour le laisser de nouveau dans le commandement des soixante dix-neuf chevaliers sacrés. Il demeurait impassible sur son trône, songeant aux consignes qu'il avait données à Omar et Thérava :

"Après mon court repos, j'ai informé la déesse Athéna de la mission confiée à ces deux chevaliers d'argent. Elle était déjà au courant en raison de sa nature divine et m'a fait savoir qu'elle estimait que j'avais pris une bonne décision...Pourtant...Pourtant, j'ai beau avoir la plus grande estime pour ma déesse, je sens qu'elle perçoit mal le bien-fondé de cette initiative...Ou peut-être l'estime-t-elle futile au vu de la situation..."

Ce fut alors que le vieil homme fut interrompu dans ses pensées par de violents coups à la porte.

"Entrez !"dit-il tout en se levant de son trône.

Deux sentinelles parurent sur le seuil de la porte. L'une d'elles livra les informations suivantes :

"Deux chevaliers d'argent demandent à vous voir, Grand Pope, ils disent que vous leur aviez confié une mission de la plus haute importance !"

Le Grand Pope laissa s'écouler quelques secondes avant de répondre simplement :

"Qu'ils entrent."

Aussitôt, le garde s'écarta et laissa passer Omar et Thérava. Les deux chevaliers d'argent firent quelques pas dans la salle du trône, puis s'agenouillèrent devant le représentant terrestre d'Athéna. Ce fut le chevalier de Persée qui prit la parole :

"Grand Pope, nous sommes venus vous faire part de notre rapport sur ce jeune homme du nom de John Roligny."

"L'avez-vous surveillé discrètement, comme je vous l'avais ordonné ?"

"En permanence, Grand Pope. Nous l'avons surveillé depuis la matinée, jusqu'au milieu de l'après-midi, après quoi, nous avons décidé de vous faire part de ce que nous avons vu et entendu."

"Que vous en a-t-il semblé ?"

Thérava poursuivit le récit d'Omar :

"Ce jeune homme semble perturbé depuis hier, il est d'humeur taciturne, morose, et parfois souffrant..."

"Parfois souffrant, dis-tu ?"

"Oui, alors que moi et Omar nous trouvions non loin de la maison où vous l'avez hébergé avec sa famille, il a subitement été frappé de curieux maux de tête...Et à l'entendre, il semblerait qu'il ait déjà été frappé de la sorte la veille..."

Le Grand Pope fronça ses sourcils sous son casque d'or, avant de demander :

"Et connaissez-vous les raisons de ses tourments ?"

"Eh bien, Grand Pope, dit Omar, les raisons doivent résider dans une...comment m'exprimer correctement...une sexualité des plus instables ! Nous l'avons vu perturbé par une femme chevalier, Emma de la Colombe, qui a combattu à mes côtés la nuit dernière et, et ce n'est pas la moindre chose, il a éprouvé un violent trouble devant un chevalier d'or, Eon de la constellation des Poissons !"

Le Grand Pope demeura impassible à l'écoute des propos tenus par le chevalier d'argent, avant de reprendre :

"Hmm...Ce sont surtout ces maux de tête qui me préoccupent, bien plus que le désir apparent que ce jeune homme aurait éprouvé face à une des deux femmes chevaliers du Sanctuaire ou le membre le plus efféminé de la chevalerie d'Athéna !"

"Pourquoi donc, Grand Pope ? Il doit probablement souffrir d'un début de méningite quelconque, comme d'autres personnes y succombant parfois sur cette Terre !"

"Il se peut que ce ne soit pas une simple méningite...Plus exactement, il se pourrait que les souffrances de John Roligny ne soient pas dues à une maladie quelconque!"

Omar lâcha :

"Grand Pope, avec tout mon respect, j'ai du mal à comprendre votre inquiétude. Ce jeune homme a une sexualité déséquilibrée et il est sujet à de violents maux de tête ! C'est tout ! Et par-dessus le marché, il est horrifié par la violence et est d'une gentillesse que l'on peut facilement confondre avec la faiblesse ! Je ne vois pas où se trouve le problème !"

La réponse du Pope fut sans appel :

"C'est justement qu'est le problème..."

"Que voulez-vous dire, Grand Pope ?"demanda Thérava, qui s'était tu durant quelques instants.

Le chef des chevaliers sacrés secoua la tête, l'air navré :

"Malheureusement, je ne puis rien vous dire...Mes impressions ne sont fondées que sur des doutes, pas sur des certitudes. Par conséquent, je ne puis véritablement agir...Vous pouvez disposer, chevaliers...Continuez à surveiller ce jeune homme et venez me livrer vos nouvelles impressions dès ce soir !"

"Oui, Grand Pope !!"

Alors que le vieil homme reprenait place sur son trône, les deux chevaliers d'argent repartirent surveiller John Roligny.


Dernière édition par Johnny le Dim 23 Aoû 2009 - 12:21, édité 1 fois
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La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) - Page 4 Empty Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))

Message  Johnny Dim 23 Aoû 2009 - 12:20

Après avoir descendu les marches des douze maisons du Zodiaque, Omar et Thérava reprirent leur surveillance discrète de John Roligny. Ils marchèrent aux alentours du Sanctuaire pendant cinq minutes sans trouver la moindre trace du fils d'Etienne Roligny, jusqu'à ce qu'ils le découvrirent assis au beau milieu de l'arène du Sanctuaire, là où il avait été pris à partie par Bosching des Gémeaux, le propre maître d'Omar. John regardait en l'air, comme s'il voulait parler à Dieu :

"Seigneur, pourquoi ai-je droit à tant de souffrances le jour de mon vingtième anniversaire ? Pourquoi me faites-vous me troubler face à cette jeune fille aussi belle qu'Eve et cet homme aussi beau qu'une femme ?Pourquoi dois-je cauchemarder si souvent ?..."

Ce fut alors que le jeune homme poussa de nouveau un violent cri de douleur, l'obligeant à se prendre la tête entre les mains. Un spectacle qui intrigua de plus belle Omar et Thérava :

"Voilà que ça le reprend !"

"Personnellement, Omar, je me demande si le Grand Pope ne disait pas vrai...Ce jeune homme cache quelque chose de peu rassurant..."

"Eh bien, moi, je continue à penser que la seule chose qu'il cache, c'est une maladie cérébrale quelconque ! Sans parler de sa sexualité contestable...!"

"Que faites-vous ici ?"

Dans son emportement, Omar n'avait pas songé à rester hors de vue de John Roligny. Ce dernier, dans sa douleur, avait tourné sur lui-même et aperçu le chevalier de Persée, ainsi que le disciple de Gautama, qui se tenait un peu en retrait. Omar fut d'abord confus par son manque de prudence, mais il ne le montra pas et rétorqua au jeune calviniste :

"En quoi cela te regarde-t-il ?"

"Cela me regarde dans la mesure où j'ai droit à mon intimité, vous n'avez pas le droit de me surveiller en permanence ! Je n'accepte cette surveillance que la part de mes parents ou du révérend Valnoy !"

Le chevalier de Persée fronça les sourcils :

"Pour ta gouverne, sache que nous avons le droit de te surveiller à partir du moment où nous avons reçu un ordre d'une autorité légitime !"

"Comment ça ? De qui parlez-vous ?"

"Cela ne te regarde point...Il n'empêche, je suis plutôt ravi de te voir aussi indigné, tu es bien plus combatif que tu ne le laissais paraître la veille, quand maître Bosching t'a congédié d'ici comme il se devait !"

"Je n'avais rien fait de mal, protesta faiblement le fils d'Etienne Roligny. Je ne suis qu'un humble chrétien, je déteste la violence !"

Omar afficha un sourire narquois :

"Tant d'angélisme me navre...Tu as bien de la chance que je sois fidèle aux idéaux de la chevalerie d'Athéna, faute de quoi, je me serais chargé de te faire taire avec le Bouclier de Méduse, qui pétrifie le Mal !...Mais, comme tu ne représentes pas le Mal, je ne ferai pas ce que j'ai fait à certains jeunes apprentis du Sanctuaire, qui avaient tenté de fuir ce lieu sacré !"

Les révélations du chevalier d'argent révulsèrent le jeune homme :

"Comment ?! Comment...Vous êtes un monstre, Omar ! Comment pouvez-vous être un membre à part entière de la chevalerie d'Athéna ?"

Le disciple de Bosching éclata de rire :

"Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Que tu peux être stupide ! Sache que celui qui déserte le Sanctuaire est puni de mort ! C'est une consigne qui existe depuis toujours au Sanctuaire d'Athéna ! Je n'ai fait qu'exécuter les ordres, l'on ne peut me reprocher d'être cruel ! A part bien sûr des couards de ton espèce, rebutés par toute forme de violence, et...QUOI !?"

Omar s'était subitement arrêté dans son élan et demeurait désormais cloué sur place. Les traits de son visage, empreints d'assurance, avaient cédé la place à une curieuse stupeur, ainsi qu'à une crainte dont la taille augmentait avec les secondes qui s'écoulaient. Le chevalier de Persée n'était pas le seul à ressentir ces émotions ; derrière lui, Thérava contemplait John avec une inquiétude lisible dans ses yeux. Omar se mit subitement à trembler sur ses jambes, avant de reculer lentement, puis de tourner sur lui-même et de décamper, suivi en cela par le chevalier du Paon. John resta seul, immobile. Dix secondes après le départ des deux chevaliers d'argent, il sursauta sur place, comme s'il avait été tiré d'un sommeil léthargique :

"Hein ?! Mais...Mais que s'est-il donc passé ?"

Le fils d'Etienne Roligny regarda tout autour de lui avant de constater que les deux chevaliers qui l'épiaient avaient pris la poudre d'escampette. Il était désormais seul au milieu de l'arène du Sanctuaire. Poussant un profond soupir, il songea :

"Bon...Je crois que je n'ai plus rien à faire ici...Autant rentrer !"

Le visage sombre, John quitta l'arène pour regagner la demeure où lui et son entourage étaient hébergés.

************

"Je n'ai mis guère de temps à revenir dans ma chambre, révérend, dit le jeune homme à Trevor. Je croyais être arrivé au bout de mes peines...Mais le Christ seul sait combien je suis naïf..."

************

En ouvrant la porte de la maison accordée par le Grand Pope, John lâcha :

"Père ? Mère ? Etes-vous présents ?"

Personne ne lui répondit. Il était possible que ses parents fussent sortis prendre un peu l'air avant la tombée de la nuit. Quant au révérend Valnoy, le jeune homme savait qu'il se trouvait non loin de lui, tant la seule perspective d'être en contact avec l'un des chevaliers d'Athéna le rebutait. Mais il était impossible pour John de se confier à son précepteur, tant il craignait sa colère, une colère qu'il n'avait plus eu à affronter depuis longtemps, mais qui serait sans doute pire que celles endurées durant l'enfance du jeune homme si jamais Valnoy apprenait les tentations auxquelles le fils d'Etienne Roligny était confronté. Le jeune homme s'assit sur son lit, prit sa croix huguenote entre ses mains et murmura :

"C'est un geste vain que je fais là...Alors qu'hier soir, je parvenais à oublier mes peines en contemplant ma croix huguenote, je n'y arrive plus (Il poussa un profond soupir)...C'est finalement arrivé...Je glisse vers la folie...Mon Dieu, que puis-je faire ?..."

Soudain, le jeune homme s'immobilisa sur son lit. Ses yeux venaient de rencontrer la vitre de la fenêtre de sa chambre et y avaient découvert quelque chose de terrifiant. John regardait fixement son image dans la vitre, n'y voyant qu'une chose sortie de l'ordinaire : ses yeux, d'ordinaire marrons, avaient viré au bleu vitreux et ses pupilles avaient totalement disparu. Le fils d'Etienne Roligny, à la fois fasciné et terrifié, contempla ce regard froid et mélancolique durant quelques instants, jusqu'à ce que ses yeux redevinrent tout à fait comme avant. John trembla nerveusement, comme s'il avait froid, il semblait être revenu au point où il se trouvait après son étrange cauchemar de la nuit dernière. Il murmura, tout en claquant des dents :

"Je...Je perds la tête...Je...Je suis bien fou..."

Désormais, il n'y avait plus que ce regard dans la tête de John. Le fils d'Etienne Roligny avait eu l'impression de voir dans la vitre un étranger qui le regardait tristement et gravement. Le jeune homme se leva lentement, mais avait désormais beaucoup de mal à tenir debout sur ses jambes, tant elles tremblaient. Il fit quelques pas hésitants, puis s'accrocha nerveusement à la commode qui se trouvait dans sa chambre. Il ne savait quoi faire, il lui était toujours impossible de se confier à ses parents ou son précepteur et il ne connaissait pas suffisamment de gens au Sanctuaire.

************

John observa attentivement le visage du révérend Trevor, envahi par la stupeur et l'effarement, et lui répondit d'un ton amer :

"A partir de ce moment-là, le processus m'amenant à cette nouvelle fatidique s'accélérait...Et non loin de là, d'autres commençaient à s'en rendre compte..."

************

A une vingtaine de mètres de la maison du Bélier

Après avoir couru quelques minutes, Omar et Thérava avaient fini par s'arrêter non loin de la première maison du Zodiaque. Ils prirent quelques secondes pour reprendre leur souffle, puis commencèrent à parler de ce qu'ils avaient vu et qui les avait poussés à fuir John Roligny :

"Tu...Tu as vu ce regard, Thérava ?"

Le chevalier de Persée évoquait le regard vitreux et sombre qui s'était affiché dans les globes oculaires du jeune protestant. Il avait regardé étrangement les deux chevaliers d'argent, d'un air à la fois triste et menaçant, ce qui avait failli faire perdre aux deux chevaliers leur sang-froid. Thérava, qui s'était tenu en retrait, mais qui n'avait rien manqué de la scène, approuva d'une voix hésitante :

"Oui...Oui...C'était...C'était terrible...On...On aurait dit quelqu'un d'autre...L'espace de quelques secondes, John...John Roligny semblait avoir disparu et laissé place à quelqu'un...quelqu'un d'autre..."

Omar avait beau partager les sentiments de son compagnon, entendre de tels propos le poussa à se taire momentanément, avant de reprendre, d'un ton anxieux :

"Je...Je commence à me demander si le Grand Pope n'aurait pas raison...Ce jeune homme n'est pas normal et il commence à m'inquiéter !"

"Il...Il faut que nous allions prévenir le Grand Pope, pour qu'il prenne les dispositions nécessaires à l'égard de ce jeune homme !...Faute de quoi, j'ai l'impression que cela nous coûtera très cher !"

Omar ne comprenait pas très bien ce que le chevalier du Paon insinuait. Mais, comme il se posait de plus en plus de questions au sujet de John Roligny, il acquiesça rapidement :

"Tu as raison, Thérava ! Dépêchons-nous !"

Les deux chevaliers d'argent partirent rapidement vers la maison du Bélier, qui n'était pas loin d'eux.

************

Au même moment, dans la chambre de John

Alors que le fils d'Etienne Roligny se lamentait intérieurement sur son sort, il finit par penser à quelqu'un qui pourrait l'aider :

"Athéna...Cette jeune fille est autant pleine d'amour pour les hommes que le Christ, je l'ai senti avant-hier, ainsi que mes parents et le révérend Valnoy, même s'il n'a pas voulu le reconnaître ! Je suis sûr qu'elle pourrait m'aider !..."

Une autre réflexion survint alors dans ses pensées :

"D'un autre côté...Je...Je ne sais pas si je devrais lui demander de l'aide...Je ne puis faire ça, moi qui ne crois qu'en Dieu, le seul et unique ! Le révérend Valnoy ne l'approuverait certainement pas et je ne sais ce que diraient mes parents, bien qu'ils aient reconnu la grandeur d'âme de cette jeune fille...Non, je ne peux pas !"

John regarda en l'air de nouveau, comme s'il voulait poser des questions à Dieu. C'était d'ailleurs probablement ce qu'il voulait faire, mais les mots ne sortaient pas. Dans son enfance, ses parents avaient eu beau lui parler à maintes reprises du caractère miséricordieux du Seigneur, cette fois-ci, il ne savait pas comment il pourrait se raccrocher à cette idée. D'ailleurs, Dieu ne lui avait-il pas fait savoir qu'il ne serait pas l'un de ses élus en l'éprouvant avec les tentations de la chair et les douleurs cérébrales ? Une question à laquelle John finit par répondre :

"Oui, pensa-t-il, il est fort probable que Dieu ne m'a pas choisi puisque j'ai subi toutes ces souffrances...Et je n'y puis rien !...Autant demander conseil à la déesse Athéna, vu ma situation..."



Presque la mort dans l'âme, le jeune homme quitta sa chambre, puis la maison accordée par le Grand Pope, en prenant soin d'éviter son précepteur. Il arriva rapidement en face de la maison du Bélier. Après avoir salué rapidement Shion, il monta les marches menant à chaque nouvelle maison du Zodiaque, saluant au passage leurs gardiens, à l'exception de Bosching, dont il redoutait les foudres depuis la veille, et de Gautama, le chevalier de la Vierge étant en pleine méditation. Il passa juste à côté du gardien de la sixième maison du Zodiaque, mais ce dernier ne réagit nullement. Finalement, après une longue montée des marches, il arriva en face de la maison de la Balance où se trouvait Dohko, qui le salua chaleureusement :

"Bonsoir, John !"

"Bonsoir, Dohko...Comment te portes-tu ?"

"Relativement bien, malgré les interrogations qui me traversent l'esprit depuis la nuit dernière, étant donné que la Guerre Sainte n'a pas véritablement commencé...Cela dit, je ne suis pas le seul à penser cela..."

"Dis-moi, Dohko, j'aimerais savoir une chose...ton cousin a-t-il réussi son épreuve ?"

"Tout à fait...Il faisait d'ailleurs partie des chevaliers chargés de vous protéger et a parfaitement accompli son devoir !"

"Tant mieux pour lui...Excuse-moi, Dohko, mais il me faut y aller..."

"Que vas-tu faire ?"

"Voir la déesse Athéna...J'ai grand besoin de me confier à quelqu'un en qui il est possible de faire confiance..."

Le chevalier de la Balance fronça les sourcils :

"J'ai bien peur que tu n'aies fait ce chemin en vain...Pour voir la déesse Athéna, il faut passer par le Grand Pope...Ne veux-tu pas te confier à moi ?"

John sourit timidement :

"Merci, Dohko...Mais je ne te connais pas suffisamment...Déjà qu'il m'est impossible de me confier à mon entourage, alors à toi...Excuse-moi, mais je n'ai guère de temps à perdre..."

"Soit...Tu peux traverser ma maison...Tu n'es que la quatrième personne à la traverser en cinq minutes !"

"Que veux-tu dire ?"

"J'ai vu passer les chevaliers de Persée et du Paon, ils allaient voir le Grand Pope pour je ne sais quelle raison obscure...J'ai aussi vu passer le chevalier de la Colombe..."

A cette simple évocation, le coeur de John se mit à bondir dans sa poitrine :

"Emma ?"

"Oui, c'est bien ça...Elle m'a dit qu'elle se rendait dans la maison des Poissons pour parler à Eon de...Mais ? John, que fais-tu ?"

Le rouge aux joues, le jeune homme répondit au gardien de la septième maison du Zodiaque :

"Je dois me...me hâter ! Au revoir, Dohko ! Que Dieu te garde !"

Et le fils d'Etienne Roligny de quitter presque au galop la maison de la Balance, laissant son gardien seul avec ses interrogations :

"John me semble étrange aujourd'hui, jour de son vingtième anniversaire...Le chevalier de la Colombe m'avait confié qu'elle venait voir Eon pour lui parler de ce jeune homme qu'elle semblait troubler malgré elle...John...Que peux-tu dissimuler ?"

************

Sous les yeux perplexes du révérend Trevor, John avoua :

"Je...J'avais complètement perdu la raison...Je...Je voulais rejoindre le plus rapidement possible celle que je désirais secrètement...Si j'avais su ce que je découvrirais sur place, je ne me serais pas autant hâté..."acheva-t-il d'une voix sombre, laissant encore sans réponse les interrogations de plus en plus nombreuses du pasteur.
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La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) - Page 4 Empty Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))

Message  Johnny Dim 23 Aoû 2009 - 12:23

La salle du Grand Pope

"Grand Pope !"


Le chef des chevaliers sacrés se leva de son trône en entendant la voix qui venait de l'interpeller par télépathie :

"Déesse Athéna ? Que puis-je faire pour vous ?"

"Grand Pope, un mauvais pressentiment vient de gagner mes pensées...La nuit tombe et je crains que, tôt ou tard, l'âme de l'Empereur des Ténèbres ne décide de se manifester au grand jour ! Mais, pour en être certaine, il me faut consulter les étoiles depuis Star Hill ! Aussi, Grand Pope, je vous ordonne de m'accompagner là-haut !"

Le vieil homme répondit, un peu gêné :

"Athéna...Il y a un problème...J'ai demandé aux chevaliers d'argent du Paon et de Persée de revenir me voir dès qu'il y aurait du nouveau sur les troubles dont semble être victime John Roligny et je sens qu'ils vont bientôt venir m'en parler..."

"Grand Pope...Quoi que ces deux chevaliers puissent vous dire, vous ne pourrez toujours vous fonder que sur des doutes, jamais sur des certitudes...Les Guerres saintes sont imprévisibles et ne se ressemblent pas d'une époque à l'autre...Tant que ce que vous craignez ne se manifestera pas sous vos yeux, il vous sera impossible d'agir concrètement ! Je comprends vos peurs, mais il est préférable d'agir en connaissance de cause ! Agir à partir de peurs est un remède souvent pire que le mal !"

Le chef des chevaliers sacrés médita brièvement les paroles de la jeune fille puis, un peu à regret, répondit :

"Très bien, déesse Athéna...Je vais immédiatement vous rejoindre dans votre temple."

"Je n'en attendais pas moins de vous, Grand Pope ! Allez, et ne tardez pas !"

Quand il sentit que la présence de la déesse de la Guerre avait cessé de se manifester autour de lui, le Pope appela deux des sentinelles qui gardaient le palais. Après qu'elles eurent accouru vers lui, le vieux survivant de la Guerre sainte de 1538 leur donna les consignes suivantes :

"Il me faut me rendre auprès de la déesse Athéna. Jusqu'à mon retour, empêchez n'importe qui d'entrer dans cette salle, sous peine de mort !"

"A vos ordres, Grand Pope !"

Les deux gardes firent rapidement demi-tour et repartirent d'où ils venaient. Ce fut juste à ce moment qu'Omar et Thérava arrivèrent devant eux. Obéissant scrupuleusement aux ordres de leur supérieur, les deux hommes bloquèrent les deux chevaliers d'argent de leurs lances :

"Il est interdit d'entrer !"

"Que nous chantez-vous là ? fit Omar. Le Grand Pope nous a confié une mission et nous a ordonné de lui rapporter ce que nous avions vu sur quelqu'un qu'il juge peu digne de confiance !"

L'une des sentinelles ne se laissa pas troubler par les explications du chevalier de Persée et répliqua :

Nous venons de recevoir de nouveaux ordres du Grand Pope lui-même ! Il doit se rendre dans le temple de la déesse Athéna, jusqu'à son retour, nul ne peut entrer dans la salle du trône !"

"Quoi !? Mais...Mais c'est impossible, protesta Thérava, nous devons lui transmettre des informations qui sont probablement de la plus haute importance !"

L'autre sentinelle rétorqua :

"Quiconque désobéit au Grand Pope désobéit à Athéna ! Celui qui voudra passer outre les ordres sera puni de mort ! Nous l'avons entendu nous-même de la part du Grand Pope !"

"Mais..."commença Omar.

"N'insiste pas, jugea Thérava. Il vaut mieux ne pas être indocile...Nous avons compris, nous allons nous retirer..."

"Très bien, chevalier du Paon. Qu'Athéna vous garde."



A contrecoeur, les deux chevaliers d'argent rebroussèrent chemin. Alors qu'ils approchaient de la maison des Poissons, ils parlèrent entre eux des consignes données par le représentant terrestre d'Athéna :

"Pourquoi le Grand Pope a-t-il agi alors qu'il a de plus en plus de doutes sur la nature de ce John Roligny ?"

"Je l'ignore, Omar...Apparemment, il n'a fait qu'obéir à un ordre de la déesse Athéna...La sagesse de notre déesse n'est plus à démontrer, mais je ne sais pas si cet ordre sera utile pour les évènements à venir...D'un autre côté, je ne saurais mettre en doute la parole d'Athéna, ni celle du Grand Pope..."

"Peut-être, mais après avoir vu le regard que John nous a adressé (Le chevalier de Persée marqua une pause)...J'en tremble encore...Je me demande si, sous son apparence conventionnelle, il ne cacherait pas quelque chose de terrible...Peut-être n'en a-t-il pas conscience, d'ailleurs..."

"Je ne sais pas, Omar, soupira le chevalier du Paon. Mais je pense que, même si nous avions fait part au Grand Pope de nos pressentiments, cela n'aurait rien changé...Le Grand Pope, en tant que serviteur direct d'Athéna, ne peut se permettre d'agir sur des doutes !"

Omar répondit à son camarade par un long soupir. Les deux chevaliers d'argent traversèrent rapidement la maison des Poissons, n'y ayant pas aperçu son gardien. Ils continuèrent leur descente des douze maisons du Zodiaque, quand ils aperçurent, alors qu'ils avaient effectué la moitié du chemin menant à la maison du Verseau, un chevalier de bronze, qui n'était autre qu'Emma de la Colombe. La jeune fille salua Thérava et Omar :

"Bonjour, chevaliers !"

"Bonjour à toi, Emma, fit le disciple de Gautama. Que viens-tu faire par ici ?"

"Je viens voir Eon des Poissons..."

"A quel sujet ?" demanda le chevalier du Paon.

"Au sujet de ce jeune homme nommé John Roligny (Un frisson parcourut l'échine des chevaliers d'argent). J'ai remarqué qu'il semblait fort troublé en ma présence, et il paraît qu'il en était de même lorsqu'il était face à Eon...Peut-être qu'une conversation avec le chevalier des Poissons, un chevalier que j'ai parfois aperçu, me permettrait de mettre les choses au clair..."

"Peut-être, fit Thérava, quelque peu dubitatif. Nous avons, moi et Omar, traversé la maison des Poissons, mais nous n'avons pas vu son gardien. Peut-être auras-tu plus de chance que nous..."

"Peut-être...Je vais y aller, au revoir, et qu'Athéna vous garde !"

"Qu'Athéna te garde toi aussi, Emma !"répondit le chevalier du Paon.

Après quoi, Thérava et Omar poursuivirent leur route. Chemin faisant, le premier dit au second :

"Pourquoi ne lui as-tu pas adressé la parole ?"

Le chevalier de Persée répondit franchement :

"Je n'aime guère cette fille...Elle minaude trop souvent, elle a l'âme d'une fille recluse dans je ne sais quel bâtiment sacré pour qu'elle ne sache pas ce qu'est la vie ! En plus, ce n'est qu'un chevalier de bronze, alors, à quoi bon ?..."

Tout à coup, Omar s'arrêta de parler et se figea sur place. Il venait d'apercevoir John qui, après avoir marché d'un bon pas, s'était mis à courir vers la maison des Poissons, afin de retrouver Emma. Le fils d'Etienne Roligny passa rapidement devant les deux chevaliers d'argent sans les voir, puis disparut de leur champ de vision. Le chevalier de Persée souffla alors à son compagnon :

"Je ne sais si cela t'a fait cet effet, Thérava, mais depuis peu, ce jeune homme me donne la chair de poule !"

Le chevalier du Paon répondit :

"Je n'irai pas aussi loin que toi, Omar, mais depuis qu'il nous a regardés avec ces yeux étranges, je ne suis guère tranquille quand je le vois...Tout arrive ! Bon, ne tardons pas, il nous faut rejoindre nos maîtres respectifs !"

************

Après une course rapide, John parvint devant l'entrée de la maison des Poissons. Il s'appuya alors sur l'une des colonnes de la demeure du plus beau membre de la chevalerie d'Athéna, afin de reprendre son souffle. Quand ce fut fait, il songea :

"Je...Je ne sais si je suis conscient de ce que je fais ! Mais...Mais ce n'est pas de ma faute...C'est plus fort que moi ! Il me faut voir Emma, même de loin, que je contemple ses formes, sa silhouette, son corps que je souhaiterais tant posséder ! J'ai vu son corps, je le désire, j'ai eu des...des pensées impures à son égard...Mais il est trop tard pour reculer..."

Sans être tout à fait conscient de ce qu'il faisait, le fils d'Etienne Roligny s'avança dans la douzième maison du Zodiaque, où flottait un suave parfum de rose. Une odeur qui fit dire tout bas au jeune homme :

"Ce chevalier des Poissons a beaucoup de goût ! Je n'ai jamais senti une odeur florale aussi suave ! Elle me donnerait presque envie de m'endormir !..."

"EON !?"

Ce cri fit sursauter John sur place. Tendant l'oreille, il s'aperçut que le cri venait d'une pièce se situant sur les côtés de la maison des Poissons.

************

D'un ton sombre, John dit au révérend Trevor :

"J'ai rapidement reconnu cette voix, il s'agissait d'Emma. Apparemment, elle venait de voir le chevalier des Poissons et cette vision l'avait frappée de stupeur..."

Le jeune homme s'interrompit brièvement pour songer :

"Et il y avait de quoi..."

Puis, tout haut :

"Aussi, en dépit du dicton selon lequel trop de curiosité nuit, je me suis avancé à pas feutrés vers la pièce d'où venait le cri...J'aurais mieux fait de rester fidèle à ce vieil adage, qui m'aurait évité bien des ennuis..."avoua-t-il en face du pasteur, qui se demandait où le fils de son défunt ami voulait en venir.

************

John avança lentement et en silence, pour ne pas se faire remarquer, bien qu'il pensât qu'Emma et Eon étaient sûrement trop occupés pour déceler sa présence. Après une courte marche, il parvint non loin de la pièce d'où était parti le cri, et dont la porte était entrouverte.

************

"Je me suis donc approché de cete pièce à pas de loup et, dès que j'eus assez de visibilité pour découvrir ce qui avait surpris Emma, je devins raide sur place. Celle que je désirais n'avait pas pris garde à frapper à la porte de la chambre d'Eon, ce qui lui avait réservé une très grande surprise...Et elle n'était pas la seule à le voir..."

Fronçant les sourcils, le révérend Trevor demanda au jeune homme :

"John, de grâce, abrégez et cessez de parler par énigmes ! Qu'avez-vous donc vu qui vous a tant stupéfié ?"

John se tut durant une vingtaine de secondes, comme si ce souvenir l'avait mis mal à l'aise, ce qui n'échappa pas à Trevor, qui commençait à regretter son emportement. Toutefois, il n'eut pas à le faire longtemps, car le jeune calviniste lui demanda :

"Vous souvenez-vous de ce que je vous avais dit au sujet d'Eon des Poissons, révérend ?"

"Non..."

"Vous ne vous souvenez donc pas que je vous avais dit que j'avais trouvé ce chevalier si beau qu'il m'avait été difficile d'admettre qu'il s'agissait d'un homme ?"

Le pasteur réfléchit brièvement, avant de répondre :

"Oui...Je viens juste de m'en rappeler..."

Un sourire triste apparut sur le visage de John, qui confia au révérend :

"Eh bien...en fait, quelque part, j'avais raison : ce n'était pas un homme !"
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Message  Kashima Dim 23 Aoû 2009 - 12:44

Tu as le temps, maintenant!
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Message  Johnny Dim 23 Aoû 2009 - 16:56

La fic est nettement plus avancée... Mais j'attends que tu lises chaque chapitre avant d'en publier un autre !
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