La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
2 participants
Page 1 sur 1
La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Annexe 1: La malédiction
Le palais du roi Norst 1er, au coeur de Skygard
Le roi Norst et Harald, son fidèle protecteur, venaient de s'asseoir au beau milieu du salon chauffé par le feu de la cheminée, l'un des rares endroits dans Skygard où l'on ne risquait plus de périr de froid. Après qu'un valet eût servi au souverain et au guerrier du thé importé des contrées d'Extrême-Orient, Harald s'adressa au vieux roi en ces termes:
"Altesse, maintenant que nous sommes à l'aise pour parler, pouvez-vous tout m'expliquer au sujet de cette prophétie et de cette malédiction annonçant la fin de Skygard?"
Norst trempa ses lèvres dans sa tasse, puis répondit d'une voix sombre:
"Bien sûr, Harald...Tout vient d'un dramatique événement qui eut lieu il y a deux cent cinq ans, en l'an de grâce 1538..."
************
Février 1538, le royaume de Skygard
Seul dans son palais, le roi Cyavizen III était plongé dans une intense méditation, due à la situation critique qui se trouvait à l'extérieur de son royaume. La rumeur faisait état d'une bataille qui faisait rage dans le monde entier, opposant près de deux cents hommes, les uns combattant pour une déesse qu'ils considéraient comme la protectrice de la Terre, les autres luttant au nom d'un Empereur dont la réputation faisait trembler les mortels, mais qui avait promis à ses guerriers la vie éternelle et la naissance d'un monde parfait, lavé de tous les péchés. Et selon les dires des devins, de cette bataille dépendrait la survie de Skygard, ce royaume enneigé et vivant en quasi-autarcie depuis que la civilisation s'y était installée. Pour ne rien arranger, cela faisait presque trois jours que le seul fils de Cyavizen, le prince Conrad, avait disparu. Il était parti à la tête d'une expédition d'une dizaine d'hommes pour mater la rébellion de sujets entrés en dissidence et aucun d'eux n'en était revenu. Solitaire au beau milieu de la salle du trône, le roi murmura:
"Mon Dieu, faites que mon fils et ses hommes reviennent vivants de cette expédition. Mon Dieu, faites aussi que la bataille se déroulant à l'extérieur de Skygard ait une issue favorable à notre égard!..."
Le souverain se prit alors la tête entre les mains durant une dizaine de secondes, avant de se lever brutalement de son trône et de frapper des mains pour appeler ses devins. Quand ceux-ci entrèrent dans la salle du trône, Cyavizen leur donna les consignes suivantes:
"Offrez des sacrifices au Créateur! Offrez-lui les rennes les plus gras que nous possédons, pour qu'il nous ramène le prince Conrad et ses soldats sains et saufs!"
"Il en sera fait selon votre volonté, altesse!" répondirent les deux devins présents.
Aussitôt, Cyavizen les congédia poliment. Mais, à peine avaient-ils ouvert la porte qu'un autre personnage entra dans la salle du trône. C'était le chancelier Zadung, le personnage le plus important du royaume après le souverain et son fils, un homme de grande taille, se caractérisant par sa barbe et ses cheveux blonds et bouclés. Il s'avança lentement vers son roi avant de se prosterner devant lui et lui annoncer la nouvelle suivante:
"Altesse, un homme est présent sur le seuil du palais avec quatre accompagnateurs et demande à vous voir."
Légitimement étonné par la nouvelle, Cyavizen demanda à son chancelier:
"A quoi ressemblent-ils?"
"Je n'en ai aucune idée, majesté, dit Zadung, l'air navré. Tous portent de longs manteaux noirs qui cachent leurs corps et leurs visages. Dois-je leur accorder la permission d'entrer?"
Le vieux souverain médita un bref laps de temps, puis livra sa réponse:
"Oui, fais-les entrer...Peut-être viennent-ils pour me donner des nouvelles de mon fils."
"Comme vous voudrez, altesse."
Zadung salua son roi, puis partit prévenir les cinq personnages. Ceux-ci pénétrèrent lentement dans la salle et leur simple apparition suffit à faire frissonner Cyavizen. Tous les cinq portaient de longs manteaux dont la noirceur ne rassurait guère le roi de Skygard. Toutefois, celui-ci garda son sang-froid et s'adressa à ses cinq hôtes en ces termes:
"Soyez les bienvenus en Skygard, étrangers...Mais au fait, comment avez-vous pu parvenir jusqu'ici, dans ce royaume réputé introuvable pour le commun des mortels?"
L'homme du milieu répondit d'une voix assurée:
"Il ne nous a été guère difficile de trouver ce royaume. Nous avons été aidés en cela par notre Empereur!"
Cyavizen ouvrit grand les yeux en entendant la voix de l'homme en noir. Non pas à cause des propos en eux-mêmes, mais parce que cette voix lui rappelait vaguement quelqu'un:
"C'est étrange...Cette voix...Elle semble déformée, mais...mais j'ai la sinistre impression de l'avoir déjà entendue, et plus d'une fois..."
Cependant, le roi se reprit rapidement et dit:
"Veuillez excusez mon trouble, étrangers...Qui est votre chef dans ce groupe?"
L'homme du milieu fit quelques pas vers Cyavizen et se prosterna devant lui, sans pour autant relever la capuche de son long manteau, ce qui indisposa quelque peu le roi de Skygard:
"Pourriez-vous avoir l'obligeance de retirer votre capuche?"
"Je préférerais garder mon visage caché..."
A ces mots, Zadung, qui était resté près de la porte d'entrée, commença à s'emporter:
"Comment osez-vous? On se découvre devant Cyavizen, souverain légitime de Skygard!..."
Tout à coup, les quatre autres étrangers se dressèrent devant le chancelier pour lui barrer la route. Si Zadung ne put voir leurs visages, en revanche, il perçut leurs regards menaçants à travers leurs capuches et renonça à s'interposer. De son côté, le cinquième étranger lâcha:
"Très bien. L'on peut considérer que l'incident est clos."
Cyavizen commençait à avoir du mal pour garder son sang-froid. Néanmoins, il parvint à demander à son vis-à-vis:
"Qui êtes-vous et au nom de qui venez-vous?"
"Et l'individu de répondre:
"Je suis Eaque de Garuda, spectre de l'étoile céleste de la supériorité. Je viens ici au nom de l'Empereur des Ténèbres, sa majesté Hadès."
Le roi Norst et Harald, son fidèle protecteur, venaient de s'asseoir au beau milieu du salon chauffé par le feu de la cheminée, l'un des rares endroits dans Skygard où l'on ne risquait plus de périr de froid. Après qu'un valet eût servi au souverain et au guerrier du thé importé des contrées d'Extrême-Orient, Harald s'adressa au vieux roi en ces termes:
"Altesse, maintenant que nous sommes à l'aise pour parler, pouvez-vous tout m'expliquer au sujet de cette prophétie et de cette malédiction annonçant la fin de Skygard?"
Norst trempa ses lèvres dans sa tasse, puis répondit d'une voix sombre:
"Bien sûr, Harald...Tout vient d'un dramatique événement qui eut lieu il y a deux cent cinq ans, en l'an de grâce 1538..."
************
Février 1538, le royaume de Skygard
Seul dans son palais, le roi Cyavizen III était plongé dans une intense méditation, due à la situation critique qui se trouvait à l'extérieur de son royaume. La rumeur faisait état d'une bataille qui faisait rage dans le monde entier, opposant près de deux cents hommes, les uns combattant pour une déesse qu'ils considéraient comme la protectrice de la Terre, les autres luttant au nom d'un Empereur dont la réputation faisait trembler les mortels, mais qui avait promis à ses guerriers la vie éternelle et la naissance d'un monde parfait, lavé de tous les péchés. Et selon les dires des devins, de cette bataille dépendrait la survie de Skygard, ce royaume enneigé et vivant en quasi-autarcie depuis que la civilisation s'y était installée. Pour ne rien arranger, cela faisait presque trois jours que le seul fils de Cyavizen, le prince Conrad, avait disparu. Il était parti à la tête d'une expédition d'une dizaine d'hommes pour mater la rébellion de sujets entrés en dissidence et aucun d'eux n'en était revenu. Solitaire au beau milieu de la salle du trône, le roi murmura:
"Mon Dieu, faites que mon fils et ses hommes reviennent vivants de cette expédition. Mon Dieu, faites aussi que la bataille se déroulant à l'extérieur de Skygard ait une issue favorable à notre égard!..."
Le souverain se prit alors la tête entre les mains durant une dizaine de secondes, avant de se lever brutalement de son trône et de frapper des mains pour appeler ses devins. Quand ceux-ci entrèrent dans la salle du trône, Cyavizen leur donna les consignes suivantes:
"Offrez des sacrifices au Créateur! Offrez-lui les rennes les plus gras que nous possédons, pour qu'il nous ramène le prince Conrad et ses soldats sains et saufs!"
"Il en sera fait selon votre volonté, altesse!" répondirent les deux devins présents.
Aussitôt, Cyavizen les congédia poliment. Mais, à peine avaient-ils ouvert la porte qu'un autre personnage entra dans la salle du trône. C'était le chancelier Zadung, le personnage le plus important du royaume après le souverain et son fils, un homme de grande taille, se caractérisant par sa barbe et ses cheveux blonds et bouclés. Il s'avança lentement vers son roi avant de se prosterner devant lui et lui annoncer la nouvelle suivante:
"Altesse, un homme est présent sur le seuil du palais avec quatre accompagnateurs et demande à vous voir."
Légitimement étonné par la nouvelle, Cyavizen demanda à son chancelier:
"A quoi ressemblent-ils?"
"Je n'en ai aucune idée, majesté, dit Zadung, l'air navré. Tous portent de longs manteaux noirs qui cachent leurs corps et leurs visages. Dois-je leur accorder la permission d'entrer?"
Le vieux souverain médita un bref laps de temps, puis livra sa réponse:
"Oui, fais-les entrer...Peut-être viennent-ils pour me donner des nouvelles de mon fils."
"Comme vous voudrez, altesse."
Zadung salua son roi, puis partit prévenir les cinq personnages. Ceux-ci pénétrèrent lentement dans la salle et leur simple apparition suffit à faire frissonner Cyavizen. Tous les cinq portaient de longs manteaux dont la noirceur ne rassurait guère le roi de Skygard. Toutefois, celui-ci garda son sang-froid et s'adressa à ses cinq hôtes en ces termes:
"Soyez les bienvenus en Skygard, étrangers...Mais au fait, comment avez-vous pu parvenir jusqu'ici, dans ce royaume réputé introuvable pour le commun des mortels?"
L'homme du milieu répondit d'une voix assurée:
"Il ne nous a été guère difficile de trouver ce royaume. Nous avons été aidés en cela par notre Empereur!"
Cyavizen ouvrit grand les yeux en entendant la voix de l'homme en noir. Non pas à cause des propos en eux-mêmes, mais parce que cette voix lui rappelait vaguement quelqu'un:
"C'est étrange...Cette voix...Elle semble déformée, mais...mais j'ai la sinistre impression de l'avoir déjà entendue, et plus d'une fois..."
Cependant, le roi se reprit rapidement et dit:
"Veuillez excusez mon trouble, étrangers...Qui est votre chef dans ce groupe?"
L'homme du milieu fit quelques pas vers Cyavizen et se prosterna devant lui, sans pour autant relever la capuche de son long manteau, ce qui indisposa quelque peu le roi de Skygard:
"Pourriez-vous avoir l'obligeance de retirer votre capuche?"
"Je préférerais garder mon visage caché..."
A ces mots, Zadung, qui était resté près de la porte d'entrée, commença à s'emporter:
"Comment osez-vous? On se découvre devant Cyavizen, souverain légitime de Skygard!..."
Tout à coup, les quatre autres étrangers se dressèrent devant le chancelier pour lui barrer la route. Si Zadung ne put voir leurs visages, en revanche, il perçut leurs regards menaçants à travers leurs capuches et renonça à s'interposer. De son côté, le cinquième étranger lâcha:
"Très bien. L'on peut considérer que l'incident est clos."
Cyavizen commençait à avoir du mal pour garder son sang-froid. Néanmoins, il parvint à demander à son vis-à-vis:
"Qui êtes-vous et au nom de qui venez-vous?"
"Et l'individu de répondre:
"Je suis Eaque de Garuda, spectre de l'étoile céleste de la supériorité. Je viens ici au nom de l'Empereur des Ténèbres, sa majesté Hadès."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Le roi frémit en entendant ce nom. Hadès, le dieu des Enfers dans la mythologie grecque...Un dieu réputé pour son caractère sombre et impitoyable, un dieu qui convoitait la Terre depuis les temps anciens, même le royaume des Ombres que lui avait cédé son frère Zeus ne l'avait pas satisfait. Et maintenant, un inconnu venait au royaume de Skygard en son nom...
"Vous semblez perturbé, roi de Skygard, remarqua Eaque. Pourtant, je puis vous assurer que vous n'avez rien à craindre de nous..."
Cyavizen empoigna nerveusement les accoudoirs de son trône, avant de se reprendre et de demander à Eaque:
"Quelles sont les raisons qui vous ont poussés, vous et vos serviteurs, à venir ici?"
"En tant que Juge chargé de décider du sort des morts, je fais partie des trois spectres les plus puissants, répondit le spectre de Garuda. Aussi, sa majesté Hadès m'a choisi comme ambassadeur en ce royaume pour vous proposer un marché..."
"Quel marché?"fit Cyavizen.
Ce fut alors que Zadung intervint:
"Altesse, ces...ces étrangers ne me semblent guère amicaux...Je...Je pense que...que nous devrions les congédier poliment, dit-il en regardant les quatre individus couverts de leurs capes, et..."
"Nous les congédierons quand le moment sera venu, Zadung, répliqua le souverain de Skygard. Pour le moment, parlez, juge Eaque."
"Je vous remercie. La bataille opposant sa majesté Hadès à son ennemie de toujours fait rage en ce moment. Chaque camp a connu de nombreuses pertes, mais le nôtre est bien mal en point; seuls les trois Juges des Enfers, dont je fais partie, et une dizaine de spectres sont encore en vie pour le moment. Aussi, au nom de l'Empereur des Ténèbres, voici la proposition que je vous fais, roi de Skygard: déployez vos troupes aux côtés des nôtres et vous et votre peuple bénéficierez de la vie éternelle que sa majesté a promise à ceux qui le servent jusqu'à la mort! Acceptez-vous?"
Le roi ne mit pas bien longtemps pour réfléchir et donner sa réponse:
"Je ne peux que décliner la proposition de votre maître."
"Comment?!"lâchèrent en choeur les quatre individus accompagnant Eaque.
Tandis que Zadung poussa un soupir de soulagement, Cyavizen s'expliqua:
"Il n'est nullement question d'accepter de servir un dieu maléfique comme le vôtre, juge Eaque. Le peuple de Skygard a foi en le Créateur de ce monde, c'est à lui qu'il remet son destin! Jamais nous ne nous battrons pour Hadès, dont le règne n'apportera que souffrance et désolation! Voilà tout ce que j'ai à vous dire, juge Eaque. Veuillez vous retirer à présent."
Mais le spectre de Garuda n'en fit rien. Au contraire, il se releva et resta devant Cyavizen, comme s'il voulait le défier. Il resta debout et immobile durant quinze secondes, de sorte que Zadung finit par s'énerver:
"Eh bien? Avez-vous entendu son altesse? Déguerpissez!..."
Soudain, les quatre acolytes d'Eaque vinrent se placer devant un chancelier apeuré, qui ne sut quoi faire dans une telle situation. L'un du groupe tourna la tête vers le Juge des Enfers et lui demanda:
"Seigneur Eaque, est-ce le moment de nous dévoiler?"
"Je pense effectivement que nous nous sommes assez cachés comme ça..."
Et les cinq spectres d'ôter leurs capes, se dévoilant au grand jour. Cyavizen et Zadung furent alors pétrifiés par le visage d'Eaque...Il ressemblait trait pour trait à celui du prince Conrad! D'un air mortifié, le souverain de Skygard murmura:
"Conrad?...Est-ce...Est-ce vous, mon fils?..."
Eaque répliqua instantanément:
"Vous devez certainement parler du jeune homme en qui s'est incarnée l'étoile céleste de la supériorité, celle que je représente!"
"Que...Que venez-vous de dire?"lâcha Zadung.
"Votre fils et ses soldats ne sont pas revenus vivants de l'expédition que vous leur aviez confiée, dit le Juge des Enfers à Cyavizen. Du moins, pas tous...En Conrad et quatre de ses dix soldats se trouvaient cinq des 108 étoiles maléfiques au service de sa majesté Hadès! Et votre fils abritait en lui l'étoile céleste de la supériorité, celle qui me protège, moi, Eaque de Garuda!"
Incrédule, Zadung allait s'avancer vers son maître pour lui demander des explications, quand les quatre spectres accompagnant Eaque lui barrèrent la route avant de se présenter à lui:
"Kenneth du Scarabée, spectre de l'étoile céleste de la répulsion!"
"Jari du Tyrannosaure, spectre de l'étoile céleste de la tyrannie!"
"Gund du Ver, spectre de l'étoile terrestre camouflée!"
"Borsen du Rat, spectre de l'étoile terrestre nuisible!"
Eaque se retourna vers Zadung avec un étrange sourire et lui dit:
"Si vous avez bonne mémoire, vous avez certainement reconnu certains de vos hommes! Désormais, ils obéissent à sa majesté Hadès en tant que spectres!"
Cyavizen et Zadung crurent qu'ils étaient en plein cauchemar. Le prince héritier et des soldats de Skygard devenus des sbires d'Hadès! Indigné, le chancelier cria:
"Traîtres! Vous allez payer de votre vie votre félonie! Gardes! Gardes! Le roi Cyavizen est en danger!"
Aussitôt, une trentaine de soldats surgirent dans la salle du trône, prêts à en découdre avec ceux qui menaçaient leur souverain. Zadung les mit aussitôt au courant de la situation:
"Ces quatre hommes ont trahi le royaume de Skygard, ils ont vendu leur âme à Satan!"
La mine d'Eaque se renfrogna.
"Châtiez-les!"ordonna le chancelier aux soldats.
"Vous semblez perturbé, roi de Skygard, remarqua Eaque. Pourtant, je puis vous assurer que vous n'avez rien à craindre de nous..."
Cyavizen empoigna nerveusement les accoudoirs de son trône, avant de se reprendre et de demander à Eaque:
"Quelles sont les raisons qui vous ont poussés, vous et vos serviteurs, à venir ici?"
"En tant que Juge chargé de décider du sort des morts, je fais partie des trois spectres les plus puissants, répondit le spectre de Garuda. Aussi, sa majesté Hadès m'a choisi comme ambassadeur en ce royaume pour vous proposer un marché..."
"Quel marché?"fit Cyavizen.
Ce fut alors que Zadung intervint:
"Altesse, ces...ces étrangers ne me semblent guère amicaux...Je...Je pense que...que nous devrions les congédier poliment, dit-il en regardant les quatre individus couverts de leurs capes, et..."
"Nous les congédierons quand le moment sera venu, Zadung, répliqua le souverain de Skygard. Pour le moment, parlez, juge Eaque."
"Je vous remercie. La bataille opposant sa majesté Hadès à son ennemie de toujours fait rage en ce moment. Chaque camp a connu de nombreuses pertes, mais le nôtre est bien mal en point; seuls les trois Juges des Enfers, dont je fais partie, et une dizaine de spectres sont encore en vie pour le moment. Aussi, au nom de l'Empereur des Ténèbres, voici la proposition que je vous fais, roi de Skygard: déployez vos troupes aux côtés des nôtres et vous et votre peuple bénéficierez de la vie éternelle que sa majesté a promise à ceux qui le servent jusqu'à la mort! Acceptez-vous?"
Le roi ne mit pas bien longtemps pour réfléchir et donner sa réponse:
"Je ne peux que décliner la proposition de votre maître."
"Comment?!"lâchèrent en choeur les quatre individus accompagnant Eaque.
Tandis que Zadung poussa un soupir de soulagement, Cyavizen s'expliqua:
"Il n'est nullement question d'accepter de servir un dieu maléfique comme le vôtre, juge Eaque. Le peuple de Skygard a foi en le Créateur de ce monde, c'est à lui qu'il remet son destin! Jamais nous ne nous battrons pour Hadès, dont le règne n'apportera que souffrance et désolation! Voilà tout ce que j'ai à vous dire, juge Eaque. Veuillez vous retirer à présent."
Mais le spectre de Garuda n'en fit rien. Au contraire, il se releva et resta devant Cyavizen, comme s'il voulait le défier. Il resta debout et immobile durant quinze secondes, de sorte que Zadung finit par s'énerver:
"Eh bien? Avez-vous entendu son altesse? Déguerpissez!..."
Soudain, les quatre acolytes d'Eaque vinrent se placer devant un chancelier apeuré, qui ne sut quoi faire dans une telle situation. L'un du groupe tourna la tête vers le Juge des Enfers et lui demanda:
"Seigneur Eaque, est-ce le moment de nous dévoiler?"
"Je pense effectivement que nous nous sommes assez cachés comme ça..."
Et les cinq spectres d'ôter leurs capes, se dévoilant au grand jour. Cyavizen et Zadung furent alors pétrifiés par le visage d'Eaque...Il ressemblait trait pour trait à celui du prince Conrad! D'un air mortifié, le souverain de Skygard murmura:
"Conrad?...Est-ce...Est-ce vous, mon fils?..."
Eaque répliqua instantanément:
"Vous devez certainement parler du jeune homme en qui s'est incarnée l'étoile céleste de la supériorité, celle que je représente!"
"Que...Que venez-vous de dire?"lâcha Zadung.
"Votre fils et ses soldats ne sont pas revenus vivants de l'expédition que vous leur aviez confiée, dit le Juge des Enfers à Cyavizen. Du moins, pas tous...En Conrad et quatre de ses dix soldats se trouvaient cinq des 108 étoiles maléfiques au service de sa majesté Hadès! Et votre fils abritait en lui l'étoile céleste de la supériorité, celle qui me protège, moi, Eaque de Garuda!"
Incrédule, Zadung allait s'avancer vers son maître pour lui demander des explications, quand les quatre spectres accompagnant Eaque lui barrèrent la route avant de se présenter à lui:
"Kenneth du Scarabée, spectre de l'étoile céleste de la répulsion!"
"Jari du Tyrannosaure, spectre de l'étoile céleste de la tyrannie!"
"Gund du Ver, spectre de l'étoile terrestre camouflée!"
"Borsen du Rat, spectre de l'étoile terrestre nuisible!"
Eaque se retourna vers Zadung avec un étrange sourire et lui dit:
"Si vous avez bonne mémoire, vous avez certainement reconnu certains de vos hommes! Désormais, ils obéissent à sa majesté Hadès en tant que spectres!"
Cyavizen et Zadung crurent qu'ils étaient en plein cauchemar. Le prince héritier et des soldats de Skygard devenus des sbires d'Hadès! Indigné, le chancelier cria:
"Traîtres! Vous allez payer de votre vie votre félonie! Gardes! Gardes! Le roi Cyavizen est en danger!"
Aussitôt, une trentaine de soldats surgirent dans la salle du trône, prêts à en découdre avec ceux qui menaçaient leur souverain. Zadung les mit aussitôt au courant de la situation:
"Ces quatre hommes ont trahi le royaume de Skygard, ils ont vendu leur âme à Satan!"
La mine d'Eaque se renfrogna.
"Châtiez-les!"ordonna le chancelier aux soldats.
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Et les trente combattants de se précipiter vers les spectres, leurs lances brandies en avant. Les sbires d'Hadès poussèrent alors leurs cris d'attaque respectifs:
"Ultimate Wall !"
"Prehistoric Hunting !"
"Worm's Bind !"
"Pestilence of Hell !"
Le résultat ne se fit pas attendre; en seulement trente secondes, les trente soldats furent anéantis, écrasés par un mur géant, dévorés par des dinosaures voraces, transpercés en plein coeur ou victimes d'un mal mystérieux. Cyavizen et Zadung n'osèrent plus bouger le petit doigt, tant la puissance des serviteurs d'Hadès les surprenaient. Ce fut alors qu'Eaque dit au souverain, qui ne parvenait pas à oublier le visage de son fils:
"Je vous avais assuré que vous n'aviez rien à craindre de nous. Cependant, vous et votre larbin avez commis trois erreurs capitales. Vous avez décliné la proposition de Dieu, en l'occurrence sa majesté Hadès. Vous avez voulu nous agresser physiquement en employant ces misérables soldats, qui n'ont pas tenu lourd face à mes hommes...Mais surtout, vous, dit-il à Zadung en le désignant d'un index accusateur, vous avez blasphémé délibérément contre sa majesté Hadès en le comparant au diable! Un tel cas de figure est lourd de conséquences: en tant que Juge des Enfers, je vous condamne à mort pour outrage à Dieu! Et quand votre âme arrivera aux Enfers, elle échouera automatiquement dans le Cocyte, où les individus de votre espèce finissent!"
Tout en parlant, Eaque avait concentré sa cosmo-énergie, jusqu'à ce qu'elle parvienne à son maximum. Quand ce fut fait, il avança ses bras vers l'infortuné Zadung et cria:
"Galactic Illusion !"
L'espace d'un instant, le chancelier de Skygard eut l'impression qu'il se trouvait au beau milieu d'un ciel étoilé. Il n'eut guère de temps pour se frotter les yeux devant pareil spectacle; la "Galactic Illusion" du Juge des Enfers l'avait violemment percuté, déversant toute son énergie sombre sur son corps, le balayant dans les airs avant de le faire chuter lourdement au sol, tout ceci en seulement cinq secondes. Borsen du Rat s'avança vers le corps inanimé de Zadung, lui prit le pouls et dit à Eaque:
"Il est mort, seigneur Eaque. A présent, vous pouvez vous occuper de ce roi rétif à servir sa majesté Hadès!"
La voix tremblante, Cyavizen balbutia:
"Non...Conrad...Mon...Mon fils...reprenez vos esprits...Vous...Vous n'allez quand même pas porter la main sur votre père?..."
"Votre fils est mort, rétorqua brutalement Eaque. Son âme a disparu et son corps est désormais mien. Cyavizen, souverain de Skygard, au nom de l'Empereur des Ténèbres, sa majesté Hadès, vous allez mourir!"
"Non!...Pitié..."gémit Cyavizen avec des larmes dans la voix.
La mine impassible, Eaque répliqua:
"Vous êtes pathétique...Et dire que vous prétendez être le souverain de ce royaume...Sa majesté Hadès, insensible et impitoyable, a bien plus de mérite que tous les rois et empereurs de cette Terre, qui osent tous prétendre être les représentants de Dieu! Quand Utopia naîtra, tous ces usurpateurs seront balayés au bénéfice de Dieu!"
Cyavizen murmura, les larmes aux yeux:
"Conrad...Mon fils...Pitié...."
Eaque soupira:
"Il semblerait que vous ne voulez rien entendre...Qu'importe...Au nom de sa majesté Hadès, je vais mettre fin à ces pleurnicheries indignes d'un souverain!"
"Non!!!"
D'une main, le Juge des Enfers saisit le roi de Skygard par le col et, de l'autre, il s'apprêta à lui transpercer le coeur :
"Adieu, souverain stupide!..."
Tout à coup, Eaque sentit que sa main gauche, avec laquelle il avait l'intention de tuer Cyavizen, était devenue brutalement engourdie...Engourdie par un froid violent, supérieur à celui qui parcourait éternellement les terres enneigées de Skygard. Il y jeta un coup d'oeil et vit qu'elle était effectivement couverte de glace. Alors qu'il allait se retourner, il entendit l'un de ses spectres, Gund du Ver, hurler:
"Seigneur Eaque! Regardez!"
Le Juge des Enfers se retourna furtivement et eut un rapide haut-le-coeur. Devant lui et ses quatre spectres, deux hommes vêtus d'armures dorées venaient d'apparaître. L'un portait un diadème cornu lui couvrant le front, laissant apparaître ses cheveux noirs et une longue mèche, ainsi que des épaulettes pointues. Le second, lui, se distinguait par un diadème allongé vers l'arrière, à gauche comme à droite, et de longs cheveux verts. Jari du Tyrannosaure lâcha:
"Vous...Vous êtes des chevaliers d'Athéna?"
"En effet, pour votre malheur! répondit avec enthousiasme l'homme aux cheveux verts. Je suis Kalmar, chevalier d'or du Verseau!"
"Quant à moi, ajouta son compagnon, je suis Luis, chevalier d'or du Capricorne!"
Eaque enragea :
"Damnation! Comment avez-vous fait pour parvenir jusqu'ici?"
"Nous avons suivi ton cosmos et celui de tes sbires, Eaque de Garuda ! répondit Luis. Nous ignorons dans quelle contrée nous sommes parvenus, mais nous sommes bien décidés à vous éliminer, pour la paix et la justice sur Terre!"
Eaque sourit brièvement, avant de reposer brutalement Cyavizen sur son trône. Dans la seconde qui suivit, il s'adressa aux chevaliers d'or en ces termes:
"Vous êtes dans le royaume de Skygard, un royaume inaccessible pour le commun des mortels! Le vieil impotent que je m'apprêtais à tuer est Cyavizen III, son souverain! Je me suis réincarné dans le corps de son fils et héritier, tandis que mes quatre spectres ont pris possession des corps des soldats qui l'accompagnaient!"
Quelques secondes s'écoulèrent, avant que Kalmar du Verseau ne répondît:
"De toute façon, quelques soient les corps que vous avez choisis, ça ne change rien pour nous! Moi et Luis allons vous tuer, au nom de la déesse Athéna!"
Malgré l'état de choc dans lequel il se trouvait, Cyavizen put entendre la majeure partie de la conversation entre Eaque et les chevaliers d'or, et comprit que la bataille à laquelle il pensait quelques instants auparavant s'était déplacée sur les terres de Skygard. De son côté, le Juge des Enfers dit aux chevaliers d'Athéna:
"Si vous avez choisi de mourir, alors je respecterai votre volonté! Mes spectres, éliminez ces mécréants, pour la gloire d'Hadès !!!"
"A vos ordres, seigneur Eaque!"
"Ultimate Wall !"
"Prehistoric Hunting !"
"Worm's Bind !"
"Pestilence of Hell !"
Le résultat ne se fit pas attendre; en seulement trente secondes, les trente soldats furent anéantis, écrasés par un mur géant, dévorés par des dinosaures voraces, transpercés en plein coeur ou victimes d'un mal mystérieux. Cyavizen et Zadung n'osèrent plus bouger le petit doigt, tant la puissance des serviteurs d'Hadès les surprenaient. Ce fut alors qu'Eaque dit au souverain, qui ne parvenait pas à oublier le visage de son fils:
"Je vous avais assuré que vous n'aviez rien à craindre de nous. Cependant, vous et votre larbin avez commis trois erreurs capitales. Vous avez décliné la proposition de Dieu, en l'occurrence sa majesté Hadès. Vous avez voulu nous agresser physiquement en employant ces misérables soldats, qui n'ont pas tenu lourd face à mes hommes...Mais surtout, vous, dit-il à Zadung en le désignant d'un index accusateur, vous avez blasphémé délibérément contre sa majesté Hadès en le comparant au diable! Un tel cas de figure est lourd de conséquences: en tant que Juge des Enfers, je vous condamne à mort pour outrage à Dieu! Et quand votre âme arrivera aux Enfers, elle échouera automatiquement dans le Cocyte, où les individus de votre espèce finissent!"
Tout en parlant, Eaque avait concentré sa cosmo-énergie, jusqu'à ce qu'elle parvienne à son maximum. Quand ce fut fait, il avança ses bras vers l'infortuné Zadung et cria:
"Galactic Illusion !"
L'espace d'un instant, le chancelier de Skygard eut l'impression qu'il se trouvait au beau milieu d'un ciel étoilé. Il n'eut guère de temps pour se frotter les yeux devant pareil spectacle; la "Galactic Illusion" du Juge des Enfers l'avait violemment percuté, déversant toute son énergie sombre sur son corps, le balayant dans les airs avant de le faire chuter lourdement au sol, tout ceci en seulement cinq secondes. Borsen du Rat s'avança vers le corps inanimé de Zadung, lui prit le pouls et dit à Eaque:
"Il est mort, seigneur Eaque. A présent, vous pouvez vous occuper de ce roi rétif à servir sa majesté Hadès!"
La voix tremblante, Cyavizen balbutia:
"Non...Conrad...Mon...Mon fils...reprenez vos esprits...Vous...Vous n'allez quand même pas porter la main sur votre père?..."
"Votre fils est mort, rétorqua brutalement Eaque. Son âme a disparu et son corps est désormais mien. Cyavizen, souverain de Skygard, au nom de l'Empereur des Ténèbres, sa majesté Hadès, vous allez mourir!"
"Non!...Pitié..."gémit Cyavizen avec des larmes dans la voix.
La mine impassible, Eaque répliqua:
"Vous êtes pathétique...Et dire que vous prétendez être le souverain de ce royaume...Sa majesté Hadès, insensible et impitoyable, a bien plus de mérite que tous les rois et empereurs de cette Terre, qui osent tous prétendre être les représentants de Dieu! Quand Utopia naîtra, tous ces usurpateurs seront balayés au bénéfice de Dieu!"
Cyavizen murmura, les larmes aux yeux:
"Conrad...Mon fils...Pitié...."
Eaque soupira:
"Il semblerait que vous ne voulez rien entendre...Qu'importe...Au nom de sa majesté Hadès, je vais mettre fin à ces pleurnicheries indignes d'un souverain!"
"Non!!!"
D'une main, le Juge des Enfers saisit le roi de Skygard par le col et, de l'autre, il s'apprêta à lui transpercer le coeur :
"Adieu, souverain stupide!..."
Tout à coup, Eaque sentit que sa main gauche, avec laquelle il avait l'intention de tuer Cyavizen, était devenue brutalement engourdie...Engourdie par un froid violent, supérieur à celui qui parcourait éternellement les terres enneigées de Skygard. Il y jeta un coup d'oeil et vit qu'elle était effectivement couverte de glace. Alors qu'il allait se retourner, il entendit l'un de ses spectres, Gund du Ver, hurler:
"Seigneur Eaque! Regardez!"
Le Juge des Enfers se retourna furtivement et eut un rapide haut-le-coeur. Devant lui et ses quatre spectres, deux hommes vêtus d'armures dorées venaient d'apparaître. L'un portait un diadème cornu lui couvrant le front, laissant apparaître ses cheveux noirs et une longue mèche, ainsi que des épaulettes pointues. Le second, lui, se distinguait par un diadème allongé vers l'arrière, à gauche comme à droite, et de longs cheveux verts. Jari du Tyrannosaure lâcha:
"Vous...Vous êtes des chevaliers d'Athéna?"
"En effet, pour votre malheur! répondit avec enthousiasme l'homme aux cheveux verts. Je suis Kalmar, chevalier d'or du Verseau!"
"Quant à moi, ajouta son compagnon, je suis Luis, chevalier d'or du Capricorne!"
Eaque enragea :
"Damnation! Comment avez-vous fait pour parvenir jusqu'ici?"
"Nous avons suivi ton cosmos et celui de tes sbires, Eaque de Garuda ! répondit Luis. Nous ignorons dans quelle contrée nous sommes parvenus, mais nous sommes bien décidés à vous éliminer, pour la paix et la justice sur Terre!"
Eaque sourit brièvement, avant de reposer brutalement Cyavizen sur son trône. Dans la seconde qui suivit, il s'adressa aux chevaliers d'or en ces termes:
"Vous êtes dans le royaume de Skygard, un royaume inaccessible pour le commun des mortels! Le vieil impotent que je m'apprêtais à tuer est Cyavizen III, son souverain! Je me suis réincarné dans le corps de son fils et héritier, tandis que mes quatre spectres ont pris possession des corps des soldats qui l'accompagnaient!"
Quelques secondes s'écoulèrent, avant que Kalmar du Verseau ne répondît:
"De toute façon, quelques soient les corps que vous avez choisis, ça ne change rien pour nous! Moi et Luis allons vous tuer, au nom de la déesse Athéna!"
Malgré l'état de choc dans lequel il se trouvait, Cyavizen put entendre la majeure partie de la conversation entre Eaque et les chevaliers d'or, et comprit que la bataille à laquelle il pensait quelques instants auparavant s'était déplacée sur les terres de Skygard. De son côté, le Juge des Enfers dit aux chevaliers d'Athéna:
"Si vous avez choisi de mourir, alors je respecterai votre volonté! Mes spectres, éliminez ces mécréants, pour la gloire d'Hadès !!!"
"A vos ordres, seigneur Eaque!"
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Les chevaliers d'or firent donc chacun face à deux spectres, chaque groupe était composé par un spectre d'une étoile céleste et un spectre d'une étoile terrestre pour faciliter l'équilibre. Kalmar affronta donc Jari du Tyrannosaure et Borsen du Rat, tandis que Luis fit face à Kenneth du Scarabée et Gund du Ver. Les spectres du Tyrannosaure et du Rat poussèrent immédiatement leurs cris d'attaque:
"Prehistoric Hunting !"
"Unlimited Nuisance !"
Une horde de tyrannosaures et une multitude de rats grouillants se dirigèrent aussitôt vers Kalmar. Toutefois, le chevalier du Verseau ne perdit pas son sang-froid et répliqua:
"Par la Muraille Arctique!"
Un mur de glace se dressa alors devant Kalmar, le protégeant des attaques de ses ennemis, et les renvoyant même vers eux. Jari et Borsen n'eurent pas le temps d'esquiver leurs propres techniques et durent subir de nombreuses morsures d'animaux préhistoriques et de rats, des morsures les faisant atrocement souffrir.
De son côté, Luis avait remarqué que Gund avait demandé à Kenneth le droit d'affronter seul le chevalier du Capricorne. Ce dernier dit alors à son adversaire:
"Spectre d'Hadès, il est dit de moi dans la chevalerie d'Athéna que je suis le serviteur le plus dévoué de la protectrice de l'humanité! Et je compte bien faire honneur à ce statut!"
Gund sourit méchamment avant de lancer au chevalier d'or:
"Eh bien, chevalier d'Athéna, tu vas vite regretter tes paroles! Worm's Bind !"
Luis vit alors des dizaines de tentacules noires partir de la protection du spectre, des tentacules aux extrémités perforantes, destinées à transpercer son corps. Mais le chevalier du Capricorne ne s'en inquiéta guère:
"C'est tout?! J'ai dû affronter des spectres plus puissants que ça!"
Puis, levant la main droite en l'air:
"Que se réveille Excalibur!"
Et, à peine Luis avait-il baissé la main que déjà des centaines d'éclairs se dirigèrent vers les tentacules de Gund et les coupèrent une par une, sous les yeux terrifiés du spectre de l'étoile terrestre camouflée. Craignant pour la vie de son compagnon, Kenneth décida d'intervenir:
"Chevalier d'Athéna, au nom de sa majesté Hadès, je ne te laisserai pas prendre la vie d'un de ses serviteurs ! Ultimate Wall !"
Un mur colossal se dressa au-dessus du chevalier du Capricorne et s'abattit sur lui, prêt à l'écraser. Toutefois, Luis ne perdit pas son sang-froid et riposta presque instantanément:
"Que se réveille Excalibur!"
Et en un éclair, l'"Ultimate Wall" de Kenneth fut détruit. A présent, d'un côté comme de l'autre, la bataille semblait mal engagée pour les spectres d'Hadès, ce que reconnaissait intérieurement Eaque:
"Malédiction! Ces chevaliers d'or me semblent plus puissants que je ne le pensais! Bien plus que le chevalier du Cancer que j'ai éliminé, il y a peu!"
Après avoir déclenché sa Muraille Arctique, Kalmar attendit que Jari et Borsen se remirent debout pour leur annoncer la couleur à suivre:
"Spectres d'Hadès, il n'est pas question de perdre du temps avec des subordonnés dans votre genre! Vous allez donc repartir pour le monde des morts, mais définitivement, cette fois-ci!"
Le chevalier du Verseau leva alors ses deux bras au-dessus de lui, leur faisant prendre la forme d'une jarre, un spectacle que Borsen et Jari appréhendaient avec anxiété. Faisant peu de cas des états d'âme de ses ennemis, Kalmar cria:
"Par l'Exécution de l'Aurore!"
Une remarquable vague de froid partit des mains du chevalier du Verseau et vint s'abattre sur les deux infortunés spectres, qui n'eurent pas le temps de contre-attaquer et furent balayés en moins de dix secondes.
Quant à Luis, il écoutait la conversation des deux spectres qu'il mettait en difficulté:
"C'est insensé! Même mon "Worm's Bind" ne fonctionne pas contre ce chevalier!"maugréait Gund.
"Je peux en dire autant de mon "Ultimate Wall", ma technique la plus puissante! ajouta Kenneth. Mais si nous unissons nos forces, je pense que ce Luis ne pourra rien faire contre nous!"
"Tu as raison! approuva Gund avec un sourire. Allons-y, pour la gloire d'Hadès!"
"Pour la gloire d'Hadès!"répéta Kenneth, d'un air enthousiaste.
Et les deux spectres de crier:
"Ultimate Wall !"
"Worm's Bind !"
En voyant les deux attaques, Luis répliqua:
"Au cas où vous ne le sauriez pas, une attaque qu'un chevalier d'or a déjà vue ne fonctionne plus la fois suivante!"
Le chevalier du Capricorne leva aussitôt ses deux mains en l'air, puis les baissa en poussant son cri d'attaque:
"Que se réveille Excalibur!"
Des centaines de rayons tranchants partirent des mains du gardien de la dixième maison du Zodiaque, détruisant les tentacules de Gund et le mur de Kenneth en quelques secondes. Le spectre du Scarabée lâcha, d'un air désespéré:
"Non! C'est impossible! Il a encore brisé nos attaques!"
Kenneth et Gund se mirent à trembler sur leurs deux jambes, sous le regard amusé de Luis, qui leur signala:
"Ne vous en faites pas, vous n'aurez pas plus de temps pour pleurer sur votre sort!"
"Comment?!"
Soudain, dans la seconde qui suivit, les têtes des deux spectres furent séparées de leurs corps en un éclair. Puis ce furent les corps en question qui s'écroulèrent au sol. La bataille avait tourné court pour les serviteurs de l'Empereur des Ténèbres.
Dans la foulée, Luis se retourna vers Kalmar et lui dit:
"Je vois que tu n'as guère mis de temps pour te débarrasser de tes adversaires!"
Le chevalier du Verseau lui retourna le compliment:
"Je pourrais en dire tout autant de toi!...Bon, ne traînons pas, il reste Eaque, et lui ne sera guère aisé à vaincre!"
A ces mots, le roi Cyavizen blémit. Il hurla alors à la face des deux chevaliers d'Athéna:
"Non!! Je vous l'interdis! Cet homme est mon fils! Cet homme est Conrad, prince héritier du royaume de Skygard!"
Eaque eut un sourire amusé en entendant les vociférations du vieux souverain:
"Hé, hé, hé...Tout compte fait, peut-être que ce vieux fou sera fort utile pour servir le triomphe de sa majesté Hadès!"
Mais Kalmar ne l'entendait pas de cette oreille:
"Roi de Skygard, dit-il froidement, sachez que cet homme vous l'a dit lui-même; il n'est plus votre fils, mais l'un des trois juges des Enfers au service d'Hadès! Vos interdictions n'ont aucune importance pour nous; nous ne recevons d'ordres que de la déesse Athéna!"
Cyavizen se dressa alors debout devant son trône et cria:
"Gardes! Gardes! Venez à mon secours!"
Des bruits de pas se firent entendre dans les couloirs. Intrigués, Kalmar et Luis se retournèrent et virent quatre hommes en uniforme, armés d'arquebuses, et qui les tenaient désormais en joue. Cyavizen s'adressa à ses serviteurs en ces termes:
"Gardes! Ces deux mécréants ont tué quatre de vos compagnons et menacent désormais la vie du prince héritier de Skygard! Tuez-les!"
Luis soupira:
"Puisqu'il le faut..."
Alors que les quatre soldats s'apprêtaient à tirer sur les deux chevaliers d'or, ceux-ci disparurent brutalement de leur champ de vision. Les gardes n'eurent pas le temps de se poser des questions, car Luis et Kalmar se trouvaient entre deux d'entre eux. Le chevalier du Capricorne leva sa main droite et, grâce à Excalibur, sectionna les canons des arquebuses d'un seul coup. Quant au chevalier du Verseau, il avait saisi les canons des armes des deux autres soldats et, sans sourciller, les gela en quelques secondes, les rendant inopérants par la même occasion. Dans la foulée, les deux chevaliers d'or sautèrent en arrière et dirent aux gardes abasourdis:
"Avez-vous compris désormais? Nous n'avons aucune envie de vous tuer, alors vous feriez mieux de partir d'ici!"
Les quatre soldats se mirent à trembler de tous leurs membres, tant ce qui venait de leur arriver semblait relever de la magie. Ils tremblèrent nerveusement pendant une dizaine de secondes, jusqu'à ce que, la peur étant la plus forte, ils partirent en courant en hurlant:
"Pitié! Pitié! Que ces démons nous épargnent! Au secours!"
Cyavizen n'en revenait pas; en quelques secondes, ces deux chevaliers étaient parvenus à mettre en déroute quatre de ses fidèles soldats. Voyant le désarroi du souverain de Skygard, Luis lui dit:
"J'espère que vous avez désormais compris. Aucun de vos soldats ne pourra nous empêcher d'en finir avec ce Juge des Enfers."
"Je ne vous laisserai pas prendre la vie de mon fils! vociféra Cyavizen. Si vous le touchez, ne serait-ce qu'une fois, je vous ôterai la vie de mes propres mains!"
Le chevalier du Capricorne soupira:
"Pff...Quelle tristesse...Kalmar, je vais m'occuper d'Eaque tandis que tu t'arrangeras pour que le roi de Skygard ne tente rien contre nous. Même si ce n'est pas très correct, il le faut, car la survie de l'humanité en dépend!"
Le chevalier du Verseau hocha la tête, tandis que son camarade s'adressait à Eaque en ces termes:
"Eaque, moi, Luis du Capricorne, je vais m'occuper de toi personnellement!"
Mesure tes paroles, insolent! répliqua le spectre de Garuda. J'ai déjà vaincu ton compagnon, Justus du Cancer, alors je te vaincrai aisément, chevalier du Capricorne!"
"Prépare-toi, Eaque!"
Ce fut alors que Cyavizen intervint de nouveau oralement:
"Non! Je t'en empêcherai!..."
Tout à coup, le souverain de Skygard fut arrêté dans son élan; il sentit que ses jambes commençaient à geler, puis à être fixées au sol. Cela se passa en seulement dix secondes. Puis, Kalmar du Verseau surgit derrière lui et lui dit:
"Ainsi, nous serons sûrs que vous n'interviendrez pas dans ce combat. Malgré vous, vous êtes devenu un allié objectif d'Hadès, aussi, nous vous laisserons la vie sauve, mais nous vous empêcherons d'interférer en faveur d'Eaque."
Les larmes aux yeux, le roi de Skygard demanda au chevalier d'or:
"Pourquoi...Pourquoi agissez-vous avec autant de cruauté?"
"Nous n'agissons pas avec cruauté, simplement, nous agissons sans états d'âme contre les forces du Mal. Nos mentors respectifs nous ont appris de rester impassibles face à nos ennemis, de toujours faire abstraction de nos sentiments personnels face au Mal. Nous ne faisons que mettre en pratique leurs leçons."
Cyavizen avait tremblé tout le long de son corps en écoutant les paroles du chevalier du Verseau, qui s'était exprimé sur un ton glacial. Tournant le dos au souverain de Skygard, Kalmar partit assister au combat de son compagnon contre le Juge des Enfers.
"Prehistoric Hunting !"
"Unlimited Nuisance !"
Une horde de tyrannosaures et une multitude de rats grouillants se dirigèrent aussitôt vers Kalmar. Toutefois, le chevalier du Verseau ne perdit pas son sang-froid et répliqua:
"Par la Muraille Arctique!"
Un mur de glace se dressa alors devant Kalmar, le protégeant des attaques de ses ennemis, et les renvoyant même vers eux. Jari et Borsen n'eurent pas le temps d'esquiver leurs propres techniques et durent subir de nombreuses morsures d'animaux préhistoriques et de rats, des morsures les faisant atrocement souffrir.
De son côté, Luis avait remarqué que Gund avait demandé à Kenneth le droit d'affronter seul le chevalier du Capricorne. Ce dernier dit alors à son adversaire:
"Spectre d'Hadès, il est dit de moi dans la chevalerie d'Athéna que je suis le serviteur le plus dévoué de la protectrice de l'humanité! Et je compte bien faire honneur à ce statut!"
Gund sourit méchamment avant de lancer au chevalier d'or:
"Eh bien, chevalier d'Athéna, tu vas vite regretter tes paroles! Worm's Bind !"
Luis vit alors des dizaines de tentacules noires partir de la protection du spectre, des tentacules aux extrémités perforantes, destinées à transpercer son corps. Mais le chevalier du Capricorne ne s'en inquiéta guère:
"C'est tout?! J'ai dû affronter des spectres plus puissants que ça!"
Puis, levant la main droite en l'air:
"Que se réveille Excalibur!"
Et, à peine Luis avait-il baissé la main que déjà des centaines d'éclairs se dirigèrent vers les tentacules de Gund et les coupèrent une par une, sous les yeux terrifiés du spectre de l'étoile terrestre camouflée. Craignant pour la vie de son compagnon, Kenneth décida d'intervenir:
"Chevalier d'Athéna, au nom de sa majesté Hadès, je ne te laisserai pas prendre la vie d'un de ses serviteurs ! Ultimate Wall !"
Un mur colossal se dressa au-dessus du chevalier du Capricorne et s'abattit sur lui, prêt à l'écraser. Toutefois, Luis ne perdit pas son sang-froid et riposta presque instantanément:
"Que se réveille Excalibur!"
Et en un éclair, l'"Ultimate Wall" de Kenneth fut détruit. A présent, d'un côté comme de l'autre, la bataille semblait mal engagée pour les spectres d'Hadès, ce que reconnaissait intérieurement Eaque:
"Malédiction! Ces chevaliers d'or me semblent plus puissants que je ne le pensais! Bien plus que le chevalier du Cancer que j'ai éliminé, il y a peu!"
Après avoir déclenché sa Muraille Arctique, Kalmar attendit que Jari et Borsen se remirent debout pour leur annoncer la couleur à suivre:
"Spectres d'Hadès, il n'est pas question de perdre du temps avec des subordonnés dans votre genre! Vous allez donc repartir pour le monde des morts, mais définitivement, cette fois-ci!"
Le chevalier du Verseau leva alors ses deux bras au-dessus de lui, leur faisant prendre la forme d'une jarre, un spectacle que Borsen et Jari appréhendaient avec anxiété. Faisant peu de cas des états d'âme de ses ennemis, Kalmar cria:
"Par l'Exécution de l'Aurore!"
Une remarquable vague de froid partit des mains du chevalier du Verseau et vint s'abattre sur les deux infortunés spectres, qui n'eurent pas le temps de contre-attaquer et furent balayés en moins de dix secondes.
Quant à Luis, il écoutait la conversation des deux spectres qu'il mettait en difficulté:
"C'est insensé! Même mon "Worm's Bind" ne fonctionne pas contre ce chevalier!"maugréait Gund.
"Je peux en dire autant de mon "Ultimate Wall", ma technique la plus puissante! ajouta Kenneth. Mais si nous unissons nos forces, je pense que ce Luis ne pourra rien faire contre nous!"
"Tu as raison! approuva Gund avec un sourire. Allons-y, pour la gloire d'Hadès!"
"Pour la gloire d'Hadès!"répéta Kenneth, d'un air enthousiaste.
Et les deux spectres de crier:
"Ultimate Wall !"
"Worm's Bind !"
En voyant les deux attaques, Luis répliqua:
"Au cas où vous ne le sauriez pas, une attaque qu'un chevalier d'or a déjà vue ne fonctionne plus la fois suivante!"
Le chevalier du Capricorne leva aussitôt ses deux mains en l'air, puis les baissa en poussant son cri d'attaque:
"Que se réveille Excalibur!"
Des centaines de rayons tranchants partirent des mains du gardien de la dixième maison du Zodiaque, détruisant les tentacules de Gund et le mur de Kenneth en quelques secondes. Le spectre du Scarabée lâcha, d'un air désespéré:
"Non! C'est impossible! Il a encore brisé nos attaques!"
Kenneth et Gund se mirent à trembler sur leurs deux jambes, sous le regard amusé de Luis, qui leur signala:
"Ne vous en faites pas, vous n'aurez pas plus de temps pour pleurer sur votre sort!"
"Comment?!"
Soudain, dans la seconde qui suivit, les têtes des deux spectres furent séparées de leurs corps en un éclair. Puis ce furent les corps en question qui s'écroulèrent au sol. La bataille avait tourné court pour les serviteurs de l'Empereur des Ténèbres.
Dans la foulée, Luis se retourna vers Kalmar et lui dit:
"Je vois que tu n'as guère mis de temps pour te débarrasser de tes adversaires!"
Le chevalier du Verseau lui retourna le compliment:
"Je pourrais en dire tout autant de toi!...Bon, ne traînons pas, il reste Eaque, et lui ne sera guère aisé à vaincre!"
A ces mots, le roi Cyavizen blémit. Il hurla alors à la face des deux chevaliers d'Athéna:
"Non!! Je vous l'interdis! Cet homme est mon fils! Cet homme est Conrad, prince héritier du royaume de Skygard!"
Eaque eut un sourire amusé en entendant les vociférations du vieux souverain:
"Hé, hé, hé...Tout compte fait, peut-être que ce vieux fou sera fort utile pour servir le triomphe de sa majesté Hadès!"
Mais Kalmar ne l'entendait pas de cette oreille:
"Roi de Skygard, dit-il froidement, sachez que cet homme vous l'a dit lui-même; il n'est plus votre fils, mais l'un des trois juges des Enfers au service d'Hadès! Vos interdictions n'ont aucune importance pour nous; nous ne recevons d'ordres que de la déesse Athéna!"
Cyavizen se dressa alors debout devant son trône et cria:
"Gardes! Gardes! Venez à mon secours!"
Des bruits de pas se firent entendre dans les couloirs. Intrigués, Kalmar et Luis se retournèrent et virent quatre hommes en uniforme, armés d'arquebuses, et qui les tenaient désormais en joue. Cyavizen s'adressa à ses serviteurs en ces termes:
"Gardes! Ces deux mécréants ont tué quatre de vos compagnons et menacent désormais la vie du prince héritier de Skygard! Tuez-les!"
Luis soupira:
"Puisqu'il le faut..."
Alors que les quatre soldats s'apprêtaient à tirer sur les deux chevaliers d'or, ceux-ci disparurent brutalement de leur champ de vision. Les gardes n'eurent pas le temps de se poser des questions, car Luis et Kalmar se trouvaient entre deux d'entre eux. Le chevalier du Capricorne leva sa main droite et, grâce à Excalibur, sectionna les canons des arquebuses d'un seul coup. Quant au chevalier du Verseau, il avait saisi les canons des armes des deux autres soldats et, sans sourciller, les gela en quelques secondes, les rendant inopérants par la même occasion. Dans la foulée, les deux chevaliers d'or sautèrent en arrière et dirent aux gardes abasourdis:
"Avez-vous compris désormais? Nous n'avons aucune envie de vous tuer, alors vous feriez mieux de partir d'ici!"
Les quatre soldats se mirent à trembler de tous leurs membres, tant ce qui venait de leur arriver semblait relever de la magie. Ils tremblèrent nerveusement pendant une dizaine de secondes, jusqu'à ce que, la peur étant la plus forte, ils partirent en courant en hurlant:
"Pitié! Pitié! Que ces démons nous épargnent! Au secours!"
Cyavizen n'en revenait pas; en quelques secondes, ces deux chevaliers étaient parvenus à mettre en déroute quatre de ses fidèles soldats. Voyant le désarroi du souverain de Skygard, Luis lui dit:
"J'espère que vous avez désormais compris. Aucun de vos soldats ne pourra nous empêcher d'en finir avec ce Juge des Enfers."
"Je ne vous laisserai pas prendre la vie de mon fils! vociféra Cyavizen. Si vous le touchez, ne serait-ce qu'une fois, je vous ôterai la vie de mes propres mains!"
Le chevalier du Capricorne soupira:
"Pff...Quelle tristesse...Kalmar, je vais m'occuper d'Eaque tandis que tu t'arrangeras pour que le roi de Skygard ne tente rien contre nous. Même si ce n'est pas très correct, il le faut, car la survie de l'humanité en dépend!"
Le chevalier du Verseau hocha la tête, tandis que son camarade s'adressait à Eaque en ces termes:
"Eaque, moi, Luis du Capricorne, je vais m'occuper de toi personnellement!"
Mesure tes paroles, insolent! répliqua le spectre de Garuda. J'ai déjà vaincu ton compagnon, Justus du Cancer, alors je te vaincrai aisément, chevalier du Capricorne!"
"Prépare-toi, Eaque!"
Ce fut alors que Cyavizen intervint de nouveau oralement:
"Non! Je t'en empêcherai!..."
Tout à coup, le souverain de Skygard fut arrêté dans son élan; il sentit que ses jambes commençaient à geler, puis à être fixées au sol. Cela se passa en seulement dix secondes. Puis, Kalmar du Verseau surgit derrière lui et lui dit:
"Ainsi, nous serons sûrs que vous n'interviendrez pas dans ce combat. Malgré vous, vous êtes devenu un allié objectif d'Hadès, aussi, nous vous laisserons la vie sauve, mais nous vous empêcherons d'interférer en faveur d'Eaque."
Les larmes aux yeux, le roi de Skygard demanda au chevalier d'or:
"Pourquoi...Pourquoi agissez-vous avec autant de cruauté?"
"Nous n'agissons pas avec cruauté, simplement, nous agissons sans états d'âme contre les forces du Mal. Nos mentors respectifs nous ont appris de rester impassibles face à nos ennemis, de toujours faire abstraction de nos sentiments personnels face au Mal. Nous ne faisons que mettre en pratique leurs leçons."
Cyavizen avait tremblé tout le long de son corps en écoutant les paroles du chevalier du Verseau, qui s'était exprimé sur un ton glacial. Tournant le dos au souverain de Skygard, Kalmar partit assister au combat de son compagnon contre le Juge des Enfers.
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Le roi Norst marqua une pause, le temps de boire une gorgée de sa tasse de thé, tandis qu'Harald s'était figé depuis le début de ce funeste récit. Ensuite, le vieux souverain reposa sa tasse sur la table qui le séparait de son plus fidèle guerrier, et poursuivit son histoire:
"Conrad, ou plutôt le juge Eaque, a donc livré bataille contre les deux chevaliers d'or. Après avoir fait fondre la glace qui couvrait sa main gauche, il s'est battu avec acharnement contre le chevalier du Capricorne. Ce dernier a donc déchaîné contre son adversaire le pouvoir d'Excalibur, mais Eaque est parvenu à éviter toutes les attaques de Luis...Il n'avait rien à voir avec ses quatre subalternes, qui lui étaient nettement inférieurs...Le serviteur d'Hadès a ensuite porté plusieurs coups de poings à Luis, l'épuisant suffisamment pour l'avoir à sa merci. Il a alors utilisé contre lui une technique qui s'appellerait le "Garuda Flap", c'est à dire l'Envol de Garuda, si j'ai bien lu les archives du royaume de Skygard...Le chevalier du Capricorne s'est envolé dans les airs et est retombé brutalement au sol trois secondes plus tard. Mais, contrairement à ce qu'escomptait Eaque, Luis a survécu à cette technique. Ne désespérant pas, le Juge des Enfers a alors voulu tenter de nouveau sa chance, mais il en a été empêché par Kalmar, le chevalier du Verseau, qui ne voulait pas laisser son compagnon à la merci de son ennemi. Eaque a alors utilisé son "Garuda Flap" contre Kalmar, mais comme le chevalier d'or avait déjà vu cette attaque, il a pu l'esquiver, et a riposté avec une technique nommée le Tonnerre de l'Aube, technique fort efficace puisqu'elle a atteint Eaque de plein fouet et l'a envoyé au tapis. Kalmar a alors cru qu'il avait gagné, mais malheureusement, Eaque s'est relevé péniblement et a riposté à son tour avec la "Galactic Illusion", qui a presque foudroyé sur place le chevalier du Verseau...Ce dernier est retombé au sol, juste en-dessous du spectre de Garuda...La bataille semblait désormais perdue pour ceux que l'on appelle les chevaliers sacrés d'Athéna..."
************
Eaque souriait d'aise. Kalmar du Verseau était désormais à terre, mal en point après avoir reçu la "Galactic Illusion" de plein fouet. D'un ton emphatique, le spectre de Garuda s'adressa à son adversaire en ces termes:
"Chevalier du Verseau, après le chevalier du Cancer, tu seras le deuxième chevalier d'or à mourir de mes mains! Je pensais que le chevalier du Capricorne serait le suivant sur ma liste, mais je dois reconnaître que sa mort sera finalement retardée de quelques instants!"
Eaque leva sa main juste au-dessus du cou de Kalmar, prêt à le décapiter:
"Chevalier du Verseau, je ramènerai ta tête en trophée à sa majesté Hadès! Je suis sûr que l'Empereur des Ténèbres appréciera fort ce présent! Adieu, chevalier..."
"Arrête!"
"Quoi?!"
Le juge se retourna vivement et aperçut devant lui Luis du Capricorne, qui s'était relevé, et dont le corps était désormais entouré par une aura dorée. Devant la mine stupéfaite du spectre de Garuda, le gardien de la dixième maison du Zodiaque lui dit:
"Eaque, tant qu'il restera la moindre étincelle de vie en moi, je ne pourrai me permettre d'abandonner! Tu vas donc mourir au nom de la déesse Athéna!"
A ces mots, le coeur du roi Cyavizen se mit à battre de plus belle. Mais, Kalmar l'ayant immobilisé, il ne pouvait rien faire. Quant à Eaque, il répliqua:
"Ne te méprends pas, chevalier du Capricorne! C'est toi qui périras de mes mains! Je vais t'exécuter, pour la gloire d'Hadès!...Galactic..."
"QUE SE REVEILLE EXCALIBUR !!!"
************
"L'impact fut bref. Bref, mais intense, murmura le roi Norst. Une lumière éblouissante avait émergé dans la salle du trône, obligeant le roi Cyavizen et le chevalier du Verseau à se couvrir les yeux de leurs mains."
"Et...qu'est-il arrivé, altesse?"demanda Harald.
Norst baissa aussitôt la tête tout en fermant les yeux et resta immoblie durant près de vingt secondes, sous le regard inquiet de son fidèle guerrier. Finalement, presque la mort dans l'âme, il se décida à reprendre son récit.
************
La lumière se dissipa et laissa place à un curieux spectacle. D'un côté, Luis du Capricorne avait le bras droit abaissé et la main tendue comme la lame d'une épée, tandis que Kalmar du Verseau avait ses mains devant ses yeux. De l'autre côté, le roi Cyavizen était comme pétrifié, non seulement par la glace qui immobilisait ses jambes, mais aussi par une peur étrange. A ses côtés, se trouvait Eaque de Garuda, dont le visage était devenu livide, presqu'aussi livide qu'un cadavre. Ce fut alors que quelques gouttes de sang se mirent à couler du cou du juge, sous le regard horrifié du roi de Skygard. Puis, un flot d'hémoglobine jaillit de l'entaille, séparant par la même occasion la tête du Juge des Enfers de son corps. Les chevaliers d'Athéna avaient remporté la bataille:
"Tu as réussi, Luis! Tu es vraiment le plus grand serviteur de la chevalerie d'Athéna!"lâcha Kalmar d'un ton enthousiaste.
Devant le compliment de son frère d'armes, Luis resta modeste, se contentant de sourire brièvement. Soudain, la bonne humeur des deux chevaliers d'or fut gâchée par un cri de douleur:
"NOOOONNN!!! Conrad!! Mon unique fils!"
Bien que navrés au fond d'eux pour le souverain de Skygard, Luis et Kalmar ne montrèrent toutefois aucun signe de leur désarroi, fidèles aux préceptes que leurs mentors leur avaient transmis. Cyavizen les fixa alors d'un regard noir, ce à quoi le chevalier du Capricorne répondit:
"Il est inutile d'éprouver toute sorte de ressentiment à notre égard. Nous n'avons fait que notre devoir de chevalier, au nom d'Athéna, pour préserver la paix et la justice sur Terre. Si vous voulez éprouver de la haine, libre à vous, mais ce n'est pas à nous qu'il faut en vouloir."
Kalmar ajouta froidement:
"Dans quelques minutes, la glace qui vous immobilise les jambes fondra et vous pourrez pleurer votre fils tout votre soûl. Quant à nous, nous allons quitter ce royaume et reprendre la bataille contre les forces de l'Empereur des Ténèbres. Adieu, souverain de Skygard."
"Adieu."répéta Luis.
Les deux chevaliers d'or tournèrent donc le dos à Cyavizen et disparurent de son champ de vision. Deux minutes plus tard, comme Kalmar l'avait annoncé, la glace autour des jambes du souverain fondit comme par magie. Malgré l'engourdissement de ses membres inférieurs, le roi de Skygard se précipita sur la tête coupée de son fils et l'étreignit nerveusement, bien que ce geste lui couvrît les mains de sang. Cyavizen pleura son fils durant près de dix minutes, tout en tremblant nerveusement, puis il leva les yeux au ciel et songea aux paroles de Luis : Si vous voulez éprouver de la haine, libre à vous, mais ce n'est pas à nous qu'il faut en vouloir. Il se ressassa ces paroles dans la tête pendant presque cinq minutes, jusqu'à ce qu'il se rendît compte que le chevalier du Capricorne disait vrai. Après tout, qui avait fait du prince héritier de Skygard un serviteur du Mal? Qui l'avait poussé avec certains soldats à se rendre au palais pour proposer un marché inacceptable? Qui avait fait de Conrad un parricide en puissance? Cette réponse, Cyavizen ne l'avait pas immédiatement trouvée, tant la tristesse à l'encontre de la chair de sa chair et la colère envers les deux chevaliers d'Athéna l'avaient aveuglé. Cette réponse était pourtant évidente; le responsable de son malheur, c'était celui que l'on surnommait l'Invisible, Hadès, Empereur des Ténèbres et Dieu des Enfers.
Tout à coup, Cyavizen se leva brutalement, tendit son poing serré en l'air et cria d'une voix empreinte de haine:
"JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!!"
Cette malédiction, Cyavizen l'avait lancée à six reprises. Une fois pour chacun de ses soldats devenu spectre d'Hadès et deux fois pour son fils choisi par Eaque comme réincarnation.
************
"Juste après ce tragique événement, Cyavizen ordonna à ses prêtres d'incinérer le corps et la tête de son fils et de prier pour le salut de son âme. Malheureusement, ses propos haineux à l'égard de l'Empereur des Ténèbres allaient avoir de funestes conséquences..."dit Norst d'un ton sombre.
************
Au beau milieu de la nuit, dans la chambre du roi Cyavizen
Le souverain du royaume de Skygard avait eu beaucoup de mal à trouver le sommeil, tant la douleur d'avoir perdu son unique fils avait accaparé ses pensées. Aussi, Cyavizen ne dormait que depuis plus de deux heures. Mais ce repos n'allait pas tarder à être perturbé:
"Cyavizen...Cyavizen..." fit une voix étrange.
"Que...Qu'il y a-t-il? Qui êtes-vous?"marmonna le roi dans son sommeil.
"Je suis celui qui t'avait proposé un pacte, que tu as rejeté sans scrupules! Je suis Hadès, l'Empereur des Ténèbres!"
"Quoi?! Celui à cause de qui mon fils est mort?!"
"Non, objecta Hadès. Je suis le dieu contre lequel tu as blasphémé à six reprises ! Et l'outrage fait à Dieu est un crime imprescriptible depuis la nuit des temps ! Cyavizen, l'âme de Zadung, ton chancelier, est désormais enfermée dans la huitième prison, le Cocyte, où ceux qui ont trahi Dieu sont emprisonnés dans la glace pour l'éternité ! Et toi, Cyavizen, qui m'as maudit par six fois, tu subiras ce sort quand tu rendras l'âme !"
"Non!!"gémit le roi somnolant.
Hadès se tut durant quelques secondes, avant de reprendre:
"Cependant...puisque cela ne suffirait pas à laver l'affront que tu as fait à Dieu...Cyavizen, il y a quelques heures, j'ai été vaincu par Athéna et je ne pourrai pas revenir sur Terre avant deux siècles ! Sache que, lorsque l'heure de ma renaissance viendra, tes héritiers et ton peuple paieront aussi pour ton insolence ! Oui, Cyavizen, désormais, ta lignée, ton peuple et ton royaume sont maudits jusqu'à leur extinction !! Je t'en ai assez dit, Cyavizen, et je te souhaite de vivre dans la souffrance jusqu'à ce que ton heure vienne ! Adieu !!"
"NOOOONNNN !!!"
Cyavizen s'était à ce moment réveillé en sursaut, en nage, malgré la basse température ambiante. Il posa sa main sur son coeur et l'entendit battre à toute vitesse. Le vieux souverain de Skygard pensa à voix haute :
"Non...Ce n'était pas vrai...Tout ça n'était qu'un rêve...Mon Dieu, faites en sorte que tout ceci ne fût qu'un horrible cauchemar..."
Soudain, quelqu'un entra en coup de vent dans la chambre du roi. C'était l'un des laquais du palais. Il semblait affolé, comme s'il avait vu quelque chose de terrifiant:
"Votre Altesse! C'est...C'est horrible!"
"Que se passe-t-il?"demanda Cyavizen, qui n'était pas encore remis de ses émotions.
"Pongussen...Le...Le grand prêtre Pongussen...Il est...Il est entré dans...dans une étrange transe...comme...comme si...comme s'il avait une vision!"
Le coeur dans l'inquiétude, Cyavizen demanda:
"Est-il possible de l'amener ici?"
"Bien sûr, votre altesse, répondit affirmativement le laquais. Il n'est pas loin, il est soutenu par un garde!"
"Amenez le grand prêtre!" ordonna le roi de Skygard.
Aussitôt, un garde amena Pongussen, dont les yeux, d'ordinaire bleus, avaient virés au blanc, de sorte que l'on ne distinguait plus ses pupilles. Cyavizen lui demanda aussitôt:
"Grand prêtre, que...que vous arrive-t-il?"
Pongussen répondit avec une voix qui semblait sortir d'outre-tombe. C'était un signe fatidique, car le clergé de Skygard s'exprimait toujours sur ce ton quand il annonçait une prophétie, prophétie qui se réalisait toujours, particulièrement quand le grand prêtre de Skygard la prononçait; il était au royaume enneigé ce que la Pythie était à l'oracle d'Apollon à Delphes, dans la Grèce antique. Et cette prophétie, Pongussen la répéta à six reprises, autant de fois que Cyavizen avait maudit Hadès:
"Quand l'angle zéro l'étoile polaire atteindra
De sa noire prison le Mal sortira
Et de la pierre sanguinaire il s'emparera
Tandis qu'à jamais Skygard sombrera."
Cyavizen n'attendit même pas que Pongussen cessât de parler pour lever les yeux au ciel et pousser un cri strident de désespoir. Il n'avait pas rêvé.
************
"Voilà l'histoire, Harald. Pour avoir maudit Hadès, Cyavizen a subi en retour la malédiction de l'Empereur des Ténèbres. Cette malédiction nous condamne tous: moi, toi, le peuple de Skygard et Skygard aussi...Quand Hadès renaîtra, Skygard et ses habitants seront à jamais anéantis, tandis que la pierre sanguinaire tombera entre les mains du Dieu des Enfers, pour le malheur de l'humanité...Maintenant que tu sais tout, Harald, suis-moi, afin de contempler ces terres qui bientôt appartiendront au passé..."conclut le roi Norst d'un ton sombre.
Dans la foulée, le vieux souverain se leva et se dirigea vers la sortie de son palais, suivi par son fidèle guerrier, qui était bouleversé par cette tragédie du passé, mais ne pouvait se résoudre à accepter le destin funeste réservé à sa patrie...[/i]
"Conrad, ou plutôt le juge Eaque, a donc livré bataille contre les deux chevaliers d'or. Après avoir fait fondre la glace qui couvrait sa main gauche, il s'est battu avec acharnement contre le chevalier du Capricorne. Ce dernier a donc déchaîné contre son adversaire le pouvoir d'Excalibur, mais Eaque est parvenu à éviter toutes les attaques de Luis...Il n'avait rien à voir avec ses quatre subalternes, qui lui étaient nettement inférieurs...Le serviteur d'Hadès a ensuite porté plusieurs coups de poings à Luis, l'épuisant suffisamment pour l'avoir à sa merci. Il a alors utilisé contre lui une technique qui s'appellerait le "Garuda Flap", c'est à dire l'Envol de Garuda, si j'ai bien lu les archives du royaume de Skygard...Le chevalier du Capricorne s'est envolé dans les airs et est retombé brutalement au sol trois secondes plus tard. Mais, contrairement à ce qu'escomptait Eaque, Luis a survécu à cette technique. Ne désespérant pas, le Juge des Enfers a alors voulu tenter de nouveau sa chance, mais il en a été empêché par Kalmar, le chevalier du Verseau, qui ne voulait pas laisser son compagnon à la merci de son ennemi. Eaque a alors utilisé son "Garuda Flap" contre Kalmar, mais comme le chevalier d'or avait déjà vu cette attaque, il a pu l'esquiver, et a riposté avec une technique nommée le Tonnerre de l'Aube, technique fort efficace puisqu'elle a atteint Eaque de plein fouet et l'a envoyé au tapis. Kalmar a alors cru qu'il avait gagné, mais malheureusement, Eaque s'est relevé péniblement et a riposté à son tour avec la "Galactic Illusion", qui a presque foudroyé sur place le chevalier du Verseau...Ce dernier est retombé au sol, juste en-dessous du spectre de Garuda...La bataille semblait désormais perdue pour ceux que l'on appelle les chevaliers sacrés d'Athéna..."
************
Eaque souriait d'aise. Kalmar du Verseau était désormais à terre, mal en point après avoir reçu la "Galactic Illusion" de plein fouet. D'un ton emphatique, le spectre de Garuda s'adressa à son adversaire en ces termes:
"Chevalier du Verseau, après le chevalier du Cancer, tu seras le deuxième chevalier d'or à mourir de mes mains! Je pensais que le chevalier du Capricorne serait le suivant sur ma liste, mais je dois reconnaître que sa mort sera finalement retardée de quelques instants!"
Eaque leva sa main juste au-dessus du cou de Kalmar, prêt à le décapiter:
"Chevalier du Verseau, je ramènerai ta tête en trophée à sa majesté Hadès! Je suis sûr que l'Empereur des Ténèbres appréciera fort ce présent! Adieu, chevalier..."
"Arrête!"
"Quoi?!"
Le juge se retourna vivement et aperçut devant lui Luis du Capricorne, qui s'était relevé, et dont le corps était désormais entouré par une aura dorée. Devant la mine stupéfaite du spectre de Garuda, le gardien de la dixième maison du Zodiaque lui dit:
"Eaque, tant qu'il restera la moindre étincelle de vie en moi, je ne pourrai me permettre d'abandonner! Tu vas donc mourir au nom de la déesse Athéna!"
A ces mots, le coeur du roi Cyavizen se mit à battre de plus belle. Mais, Kalmar l'ayant immobilisé, il ne pouvait rien faire. Quant à Eaque, il répliqua:
"Ne te méprends pas, chevalier du Capricorne! C'est toi qui périras de mes mains! Je vais t'exécuter, pour la gloire d'Hadès!...Galactic..."
"QUE SE REVEILLE EXCALIBUR !!!"
************
"L'impact fut bref. Bref, mais intense, murmura le roi Norst. Une lumière éblouissante avait émergé dans la salle du trône, obligeant le roi Cyavizen et le chevalier du Verseau à se couvrir les yeux de leurs mains."
"Et...qu'est-il arrivé, altesse?"demanda Harald.
Norst baissa aussitôt la tête tout en fermant les yeux et resta immoblie durant près de vingt secondes, sous le regard inquiet de son fidèle guerrier. Finalement, presque la mort dans l'âme, il se décida à reprendre son récit.
************
La lumière se dissipa et laissa place à un curieux spectacle. D'un côté, Luis du Capricorne avait le bras droit abaissé et la main tendue comme la lame d'une épée, tandis que Kalmar du Verseau avait ses mains devant ses yeux. De l'autre côté, le roi Cyavizen était comme pétrifié, non seulement par la glace qui immobilisait ses jambes, mais aussi par une peur étrange. A ses côtés, se trouvait Eaque de Garuda, dont le visage était devenu livide, presqu'aussi livide qu'un cadavre. Ce fut alors que quelques gouttes de sang se mirent à couler du cou du juge, sous le regard horrifié du roi de Skygard. Puis, un flot d'hémoglobine jaillit de l'entaille, séparant par la même occasion la tête du Juge des Enfers de son corps. Les chevaliers d'Athéna avaient remporté la bataille:
"Tu as réussi, Luis! Tu es vraiment le plus grand serviteur de la chevalerie d'Athéna!"lâcha Kalmar d'un ton enthousiaste.
Devant le compliment de son frère d'armes, Luis resta modeste, se contentant de sourire brièvement. Soudain, la bonne humeur des deux chevaliers d'or fut gâchée par un cri de douleur:
"NOOOONNN!!! Conrad!! Mon unique fils!"
Bien que navrés au fond d'eux pour le souverain de Skygard, Luis et Kalmar ne montrèrent toutefois aucun signe de leur désarroi, fidèles aux préceptes que leurs mentors leur avaient transmis. Cyavizen les fixa alors d'un regard noir, ce à quoi le chevalier du Capricorne répondit:
"Il est inutile d'éprouver toute sorte de ressentiment à notre égard. Nous n'avons fait que notre devoir de chevalier, au nom d'Athéna, pour préserver la paix et la justice sur Terre. Si vous voulez éprouver de la haine, libre à vous, mais ce n'est pas à nous qu'il faut en vouloir."
Kalmar ajouta froidement:
"Dans quelques minutes, la glace qui vous immobilise les jambes fondra et vous pourrez pleurer votre fils tout votre soûl. Quant à nous, nous allons quitter ce royaume et reprendre la bataille contre les forces de l'Empereur des Ténèbres. Adieu, souverain de Skygard."
"Adieu."répéta Luis.
Les deux chevaliers d'or tournèrent donc le dos à Cyavizen et disparurent de son champ de vision. Deux minutes plus tard, comme Kalmar l'avait annoncé, la glace autour des jambes du souverain fondit comme par magie. Malgré l'engourdissement de ses membres inférieurs, le roi de Skygard se précipita sur la tête coupée de son fils et l'étreignit nerveusement, bien que ce geste lui couvrît les mains de sang. Cyavizen pleura son fils durant près de dix minutes, tout en tremblant nerveusement, puis il leva les yeux au ciel et songea aux paroles de Luis : Si vous voulez éprouver de la haine, libre à vous, mais ce n'est pas à nous qu'il faut en vouloir. Il se ressassa ces paroles dans la tête pendant presque cinq minutes, jusqu'à ce qu'il se rendît compte que le chevalier du Capricorne disait vrai. Après tout, qui avait fait du prince héritier de Skygard un serviteur du Mal? Qui l'avait poussé avec certains soldats à se rendre au palais pour proposer un marché inacceptable? Qui avait fait de Conrad un parricide en puissance? Cette réponse, Cyavizen ne l'avait pas immédiatement trouvée, tant la tristesse à l'encontre de la chair de sa chair et la colère envers les deux chevaliers d'Athéna l'avaient aveuglé. Cette réponse était pourtant évidente; le responsable de son malheur, c'était celui que l'on surnommait l'Invisible, Hadès, Empereur des Ténèbres et Dieu des Enfers.
Tout à coup, Cyavizen se leva brutalement, tendit son poing serré en l'air et cria d'une voix empreinte de haine:
"JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!! JE TE MAUDIS, HADES !!!"
Cette malédiction, Cyavizen l'avait lancée à six reprises. Une fois pour chacun de ses soldats devenu spectre d'Hadès et deux fois pour son fils choisi par Eaque comme réincarnation.
************
"Juste après ce tragique événement, Cyavizen ordonna à ses prêtres d'incinérer le corps et la tête de son fils et de prier pour le salut de son âme. Malheureusement, ses propos haineux à l'égard de l'Empereur des Ténèbres allaient avoir de funestes conséquences..."dit Norst d'un ton sombre.
************
Au beau milieu de la nuit, dans la chambre du roi Cyavizen
Le souverain du royaume de Skygard avait eu beaucoup de mal à trouver le sommeil, tant la douleur d'avoir perdu son unique fils avait accaparé ses pensées. Aussi, Cyavizen ne dormait que depuis plus de deux heures. Mais ce repos n'allait pas tarder à être perturbé:
"Cyavizen...Cyavizen..." fit une voix étrange.
"Que...Qu'il y a-t-il? Qui êtes-vous?"marmonna le roi dans son sommeil.
"Je suis celui qui t'avait proposé un pacte, que tu as rejeté sans scrupules! Je suis Hadès, l'Empereur des Ténèbres!"
"Quoi?! Celui à cause de qui mon fils est mort?!"
"Non, objecta Hadès. Je suis le dieu contre lequel tu as blasphémé à six reprises ! Et l'outrage fait à Dieu est un crime imprescriptible depuis la nuit des temps ! Cyavizen, l'âme de Zadung, ton chancelier, est désormais enfermée dans la huitième prison, le Cocyte, où ceux qui ont trahi Dieu sont emprisonnés dans la glace pour l'éternité ! Et toi, Cyavizen, qui m'as maudit par six fois, tu subiras ce sort quand tu rendras l'âme !"
"Non!!"gémit le roi somnolant.
Hadès se tut durant quelques secondes, avant de reprendre:
"Cependant...puisque cela ne suffirait pas à laver l'affront que tu as fait à Dieu...Cyavizen, il y a quelques heures, j'ai été vaincu par Athéna et je ne pourrai pas revenir sur Terre avant deux siècles ! Sache que, lorsque l'heure de ma renaissance viendra, tes héritiers et ton peuple paieront aussi pour ton insolence ! Oui, Cyavizen, désormais, ta lignée, ton peuple et ton royaume sont maudits jusqu'à leur extinction !! Je t'en ai assez dit, Cyavizen, et je te souhaite de vivre dans la souffrance jusqu'à ce que ton heure vienne ! Adieu !!"
"NOOOONNNN !!!"
Cyavizen s'était à ce moment réveillé en sursaut, en nage, malgré la basse température ambiante. Il posa sa main sur son coeur et l'entendit battre à toute vitesse. Le vieux souverain de Skygard pensa à voix haute :
"Non...Ce n'était pas vrai...Tout ça n'était qu'un rêve...Mon Dieu, faites en sorte que tout ceci ne fût qu'un horrible cauchemar..."
Soudain, quelqu'un entra en coup de vent dans la chambre du roi. C'était l'un des laquais du palais. Il semblait affolé, comme s'il avait vu quelque chose de terrifiant:
"Votre Altesse! C'est...C'est horrible!"
"Que se passe-t-il?"demanda Cyavizen, qui n'était pas encore remis de ses émotions.
"Pongussen...Le...Le grand prêtre Pongussen...Il est...Il est entré dans...dans une étrange transe...comme...comme si...comme s'il avait une vision!"
Le coeur dans l'inquiétude, Cyavizen demanda:
"Est-il possible de l'amener ici?"
"Bien sûr, votre altesse, répondit affirmativement le laquais. Il n'est pas loin, il est soutenu par un garde!"
"Amenez le grand prêtre!" ordonna le roi de Skygard.
Aussitôt, un garde amena Pongussen, dont les yeux, d'ordinaire bleus, avaient virés au blanc, de sorte que l'on ne distinguait plus ses pupilles. Cyavizen lui demanda aussitôt:
"Grand prêtre, que...que vous arrive-t-il?"
Pongussen répondit avec une voix qui semblait sortir d'outre-tombe. C'était un signe fatidique, car le clergé de Skygard s'exprimait toujours sur ce ton quand il annonçait une prophétie, prophétie qui se réalisait toujours, particulièrement quand le grand prêtre de Skygard la prononçait; il était au royaume enneigé ce que la Pythie était à l'oracle d'Apollon à Delphes, dans la Grèce antique. Et cette prophétie, Pongussen la répéta à six reprises, autant de fois que Cyavizen avait maudit Hadès:
"Quand l'angle zéro l'étoile polaire atteindra
De sa noire prison le Mal sortira
Et de la pierre sanguinaire il s'emparera
Tandis qu'à jamais Skygard sombrera."
Cyavizen n'attendit même pas que Pongussen cessât de parler pour lever les yeux au ciel et pousser un cri strident de désespoir. Il n'avait pas rêvé.
************
"Voilà l'histoire, Harald. Pour avoir maudit Hadès, Cyavizen a subi en retour la malédiction de l'Empereur des Ténèbres. Cette malédiction nous condamne tous: moi, toi, le peuple de Skygard et Skygard aussi...Quand Hadès renaîtra, Skygard et ses habitants seront à jamais anéantis, tandis que la pierre sanguinaire tombera entre les mains du Dieu des Enfers, pour le malheur de l'humanité...Maintenant que tu sais tout, Harald, suis-moi, afin de contempler ces terres qui bientôt appartiendront au passé..."conclut le roi Norst d'un ton sombre.
Dans la foulée, le vieux souverain se leva et se dirigea vers la sortie de son palais, suivi par son fidèle guerrier, qui était bouleversé par cette tragédie du passé, mais ne pouvait se résoudre à accepter le destin funeste réservé à sa patrie...[/i]
Hadès vs Athéna
Pourquoi, dans l'histoire, Athéna est celle qui s'oppose à Hadès? Pourquoi pas Apollon, par exemple, dieu du Soleil?
Est-ce que, dans l'histoire, Perséphone et ceux qui vivent avec Hadès seront présents?
Et aussi, est-ce que la double nature de Perséphone/Koré est utilisée?
Est-ce que, dans l'histoire, Perséphone et ceux qui vivent avec Hadès seront présents?
Et aussi, est-ce que la double nature de Perséphone/Koré est utilisée?
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
En fait, si la Guerre sainte est centrée entre Athéna et Hadès, c'est parce que cela fait partie de l'univers Saint Seiya, qui fait d'Hadès l'ennemi principal d'Athéna depuis l'origine des temps. Cette annexe évoque une guerre sainte écoulée en 1538, mais celle de 1743 a été en fait mentionnée par Masami Kurumada dans son oeuvre, avant d'être développée dans un manga récent intitulé The Lost Canvas. J'ai commencé à écrire cette fanfic avant la parution de ce manga, mais après une autre fanfic qui traitait du même thème. ^^
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
D'accord. Mais du point de vue mythologique, pourquoi Athéna? Parce que déesse protectrice d'Athènes?
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Je sais pas... Kurumada a dû la choisir parce qu'elle était Déesse de la Guerre.
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Annexe 2 : Tu expieras tes péchés dans les flammes des Enfers !
Un endroit obscur
Il y avait un corps inanimé sur le sol. Un corps nu, celui d'une femme aux longs cheveux bruns, mais qui commençaient à ternir. Elle était étendue en face d'un arc en pierre, semblables aux arcs de triomphe des temps antiques. Elle resta inanimée pendant quelques minutes, avant de se relever lentement et de se passer la main dans les cheveux :
"Que m'est-il arrivé ? songea-t-elle. Je me souviens de cette douleur dans mes mains, mes pieds et mon corps, alors que je m'apprêtais à sacrifier cette sorcière, et..."
Tout à coup, elle poussa un cri d'horreur. Elle venait juste de se rendre compte qu'elle était nue. Elle contempla brièvement ses seins et son pubis et les cacha alors, tant bien que mal, avec ses bras :
"Salbosses...Ce sont des salbosses...Comme Eve en avait, avant que le serpent ne vienne la tenter...Avant qu'elle ne commette le péché originel...Ce péché qu'est l'accouplement, ce péché dont a émergé l'enfantement, puis le meurtre...L'enfantement de Caïn, le meurtre d'Abel...Tout est lié à la nudité, aux salbosses, à l'accouplement, et, moi-même..."
La femme leva alors les yeux en l'air et contempla l'arc de triomphe. Un curieux arc de triomphe sur lequel il y avait des inscriptions en grec antique. La femme ayant un peu étudié cette langue dans sa jeunesse, elle commença à les lire en songeant :
"Peut-être est-ce l'entrée du Paradis, où le Seigneur m'attend à sa droite pour avoir voulu sacrifier cette sorcière...!"
Elle s'arrêta net. Encore distraite, elle n'avait pas bien compris le véritable sens de ces inscriptions. Il était gravé sur l'arc de triomphe les mots suivants :
"Vous qui entrez ici, laissez toute espérance."
La femme frissonna. Désormais, elle doutait que cet endroit fût le Paradis où le Seigneur accueillait les élus.
"Non...C'est impossible...Ou...Ou alors il s'agit de...Non..."
Voulant en avoir le coeur net, elle avança lentement, traversant l'arc de triomphe à pas feutrés, ses bras cachant ses seins, ses "salbosses" comme elle disait, et son pubis. Elle avança lentement, regardant droit devant elle, et découvrit le paysage qui l'entourait. Un paysage sombre, à l'ambiance morbide, qui donnait une terrible impression d'isolement et d'enfermement, ce qui poussa la femme à se dire :
"J'ai bien peur de savoir où je me trouve..."
Tout à coup, elle s'arrêta net. Elle venait de voir des dizaines d'hommes et de femmes, aussi nus qu'elle, qui grommelaient et gémissaient pour Dieu seul sait quelles raisons obscures. Horrifiée par ce spectacle, elle ferma les yeux et poursuivit sa route d'une allure hésistante ; d'un côté, elle cachait son corps de ses mains, de l'autre, elle se refusait à voir ces corps nus, qui lui rappelaient Adam et Eve, qui étaient nus lorsqu'ils avaient commis le péché originel, le péché de chair. Cela avait bouleversé la femme, qui s'était mise dans la tête que tout ce qui était charnel était synonyme de péché. Elle continua à avancer jusqu'à ce qu'elle sentît de l'eau sous ses pieds. Elle ouvrit lentement les yeux et découvrit qu'une immense étendue d'eau noire se trouvait devant elle, une étendue d'eau qui semblait ne pas avoir de fin. Légitimement impressionnée, la femme contempla avec appréhension l'immense étendue aquatique, avant de se retourner et de se retrouver face à des dizaines de corps nus et gémissants. Choquée, elle murmura :
"Péché...Péché...Ces êtres sont couverts du péché...Nus comme des pécheurs...Possédés par le Diable ils sont...Mais pourquoi gémissent-ils ?"
Tout à coup, un éclat de rire démentiel se fit entendre derrière la femme. Cette dernière se retourna vivement et aperçut une barque qui approchait des rives. L'embarcation était dirigée par une curieuse silhouette semblant porter un curieux bicorne et maniant sa barque avec un aviron de grande taille. D'une voix sarcastique, le curieux navigateur dit à la femme en riant :
"Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Je ne vois pas pourquoi tu t'offusques tant de voir ces hommes et ces femmes nus comme toi ! A ma connaissance, jamais des morts ne sont venus ici habillés ! Ha ! Ha ! Ha !"
Pendant que l'homme parlait en s'esclaffant, sa barque avançait lentement, se faisant plus visible aux yeux de la femme, qui dut attendre près d'une minute avant de contempler son vis-à-vis. C'était un homme d'âge mûr, portant une curieuse armure grise et noire, dont les principaux attributs étaient de grandes ailes et un casque bicornu, qui ne laissait apparaître du visage que sa partie inférieure, mettant en valeur ses dents saillantes. Le curieux navigateur poursuivit :
"Pour répondre à ta question, s'ils pleurent sans s'arrêter, c'est parce qu'ils n'ont rien fait de passionnant de leur vivant, ce sont des oisifs ayant vécu une vie monotone et languissante !...Si Achille avait choisi cette option lorsque la Pythie lui a proposé de choisir entre deux destins, tu aurais pu le côtoyer !...Mais il a préféré vivre brièvement mais glorieusement, ce qui lui a valu d'entrer à Elysion !...Bon, je m'arrête là, je suis chargé de faire traverser le fleuve Achéron, et non pas de faire une visite guidée des Enfers !"
La femme, qui était encore loin d'avoir assimilé tout ce que lui avait dit le passeur bicornu, balbutia :
"Qui...Qui êtes-vous ?"
"Il aurait fallu que tu consultes plus souvent la mythologie grecque de ton vivant, ça t'aurait épargné de la salive !"
"Je ne connais que les Saintes Ecritures, je n'ai jamais consulté un seul de ces livres impies et favorisant le péché !"
"Tu n'es pas une cliente très drôle, soupira le passeur. Mais, puisque tu insistes, je vais te dire qui je suis ! Je suis Charon de l'Achéron, spectre de l'étoile céleste de la médiation !"
"Un spectre ? Vous êtes un esprit malfaisant ?!"demanda la femme.
"Pff...Non, je suis bien vivant ! Je suis le passeur des Enfers, un royaume interdit aux vivants !" dit Charon en sautant de sa barque.
A ces mots, la femme pâlit, puis commença à se remémorer tout ce que l'homme prénommé Charon lui avait dit :
"Non...Il...Il m'a dit "de mon vivant", m'a parlé des Enfers, un royaume interdit...interdit aux vivants !...Mais...Mais alors..."
Puis, tout haut :
"Je suis donc morte !?"
Charon éclata de rire :
"Ha ! Ha ! Ha ! Eh bien, il t'en a fallu du temps pour t'en rendre compte ! Ha ! Ha ! Ha ! Oui, tu es morte depuis peu ! A ce titre, ton âme est partie aux Enfers, là où tous ceux qui sont passés de vie à trépas se rendent depuis les temps mythologiques !"
La révélation du passeur des Enfers surprit considérablement la femme. Regardant fixement Charon, elle lui demanda, d'une voix tremblante :
"Je...Je ne comprends pas...Ceux qui...Ceux qui, comme moi, croient en le Seigneur et ont toujours obéi à ses enseignements, ne...ne sont-ils pas destinés à être accueillis dans le Royaume de Dieu, pour siéger à ses côtés ?"
A ces mots, le spectre resta muet et immobile pendant une dizaine de secondes, sous le regard ébahi et incrédule de la femme. Puis il se retourna, semblant regarder l'étendue d'eau, avant de s'écrouler quasiment sur sa barque et de rire à gorge déployée :
"HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! J'ai beau être habitué à ces questions stupides, j'ai beau entendre ce refrain pour la énième fois, je le trouve toujours à mourir de rire ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA !"
Alors que la femme ne comprenait rien aux paroles de son vis-à-vis, ce dernier se hâta de lui éclaircir sa lanterne :
"Tu n'es pas la seule à penser qu'après la mort, l'on va au paradis ou en enfer ! Tous les fidèles des trois religions révélées le pensent depuis que les monothéismes existent ! Ils croient qu'en faisant le Bien, en agissant dignement, ils auront la vie éternelle après la mort ! Mais non ! Comment pourraient-ils bénéficier de la vie éternelle après avoir péché tout au long de leur existence ?"
Charon s'interrompit brièvement, le temps de contempler la femme, qui semblait consternée par les propos du passeur, puis reprit :
"Les désillusions pour ces gens-là sont toujours terribles ! Je me rappelle qu'au temps des croisades, j'ai fait traverser bon nombre de chrétiens et de musulmans qui avaient péri lors des batailles pour la possession de la Terre Sainte ! Les uns pensaient qu'ils allaient être accueillis à la droite de Dieu et auraient la vie éternelle, les autres croyaient pouvoir bénéficier d'un vin au goût divin et, ce n'était pas la moindre récompense, de soixante-dix vierges qui n'attendaient qu'eux !"
L'évocation des soixante-dix vierges eut pour effet de faire déglutir la femme, qui songea :
"Péché...Toujours le péché...La chair au paradis, c'est impossible..."
Charon l'interrompit dans ses réflexions :
"Et, au final, on les a tous envoyés dans la sixième prison, plus précisément dans la première vallée, la mare de sang réservée aux pécheurs qui ont exercé la violence sur autrui de leur vivant ! J'aurais bien aimé voir leurs têtes quand le seigneur Minos leur a annoncé la sentence ! HA ! HA ! HA !"
La femme trembla tout le long de son corps. Mais Charon n'avait nullement l'intention de la rassurer :
"Plus récemment, j'ai conduit sur l'autre rive de l'Achéron un rabbin qui croyait parvenir au paradis, semblable au Jardin d'Eden du temps de la Génèse !...Eh bien, la sentence a été sans équivoque : il a été condamné au troisième maléboge, où il grillerait sur des bougies, pour avoir abusé de ses droits dans l'exercice de ses fonctions ! Ha ! Ha ! Ha ! Pour moi, qui mène une vie monotone à faire traverser les morts sur l'Achéron, cela me distrait un peu d'apprendre les désillusions des vivants !"
Encore plus mal à l'aise après avoir écouté les dernières paroles du spectre, la femme lui demanda :
"Mais...n'y a-t-il donc point moyen d'échapper à l'Enfer ?"
"Bien sûr que non, tu y es déjà ! HA ! HA ! HA ! s'esclaffa le passeur. Plus sérieusement, non, à moins de n'avoir jamais commis de péché dans ta vie ! Mais tu aurais plus de chance de voir un ange te sortir du derrière que de n'avoir jamais péché ! HA ! HA ! HA !"
Les propos grivois et peu châtiés du spectre mirent en fureur la femme, qui maugréa :
"Péché...Blasphème...On n'insulte pas les anges ! Pécheur...Impie ! IMPIE !"
Elle se jeta alors sur Charon, les mains en avant, comme si elle voulait l'étrangler. Appréciant peu ce comportement, le passeur plaça son aviron entre lui et la bigote et cria :
"ROLLING OAR !!!"
La femme se prit une centaine de coups violents qui la mirent au tapis en quelques secondes. Alors qu'elle gisait à terre, le spectre de l'Achéron lui dit :
"Au cas où tu l'aurais oublié, tu es morte et je suis vivant ! Tu es complètement inoffensive ! Bon, j'ai assez perdu de temps comme ça ! Alors, de deux choses l'une : ou tu montes et je te conduis sur l'autre rive, ou tu restes avec ces morts qui gémissent ! Que décides-tu ?"
La femme se releva lentement, regarda Charon et lui répondit d'une voix tremblante :
"Le...Le courage de la chrétienne que je suis m'impose de...de me rendre là-bas pour être jugée...Si j'ai péché, je serai punie comme...comme David l'a été lorsqu'il a pris Bethsabée à Urie...Je vais me rendre de l'autre côté et...et je serai jugée en tant que fidèle ou pécheresse..."
Elle s'avança alors vers la barque de Charon, mais ce dernier la bloqua soudainement de son aviron :
"Une petite minute ! As-tu de l'argent sur toi ?"
"De l'argent ?"
"Bien sûr !...Tu ne vas tout de même pas me dire que tu ne savais pas que l'argent avait cours aux Enfers ?!...L'on ne vous apprend plus rien d'utile de nos jours, décidément !"
Sous le coup de la surprise, la femme ne dit plus un mot et resta immobile pendant plus d'une minute, ce qui finit par énerver Charon :
"Alors ?! Tu as de l'argent, oui ou non ?! Je te préviens ; si tu n'en as pas, tu peux toujours courir pour que je te fasse traverser l'Achéron !"
"Mais...la charité du Seigneur n'impose-t-elle pas le don gratuit ?"
"Quelle charité ?...HA ! HA ! HA ! HA ! rit de plus belle le passeur. Tu es le cas le plus particulier qu'il m'ait été donné de voir depuis que je suis le passeur des Enfers ! Je ne fais pas traverser les âmes des défunts par charité, je le fais pour l'argent ! Dans les temps anciens, chaque fois que quelqu'un passait de vie à trépas, on mettait une pièce d'argent, obole, drachme ou denier, dans sa bouche, afin que je le fasse traverser l'Achéron !...Il m'est même arrivé d'avoir des monnaies en electron, voire des aurei, mais c'était plus rare !...Mais voilà, depuis que les monothéismes sont apparus, l'on a oublié que rien n'était gratuit, de sorte que les morts restés sur les rives de l'Achéron, faute d'argent, se sont entassés au cours des siècles ! Quelle misère ! Et moi, pendant ce temps, je n'avais pas grand-chose à me mettre sous la main ! Entre nous, qui est le plus charitable ?"
Il y avait un corps inanimé sur le sol. Un corps nu, celui d'une femme aux longs cheveux bruns, mais qui commençaient à ternir. Elle était étendue en face d'un arc en pierre, semblables aux arcs de triomphe des temps antiques. Elle resta inanimée pendant quelques minutes, avant de se relever lentement et de se passer la main dans les cheveux :
"Que m'est-il arrivé ? songea-t-elle. Je me souviens de cette douleur dans mes mains, mes pieds et mon corps, alors que je m'apprêtais à sacrifier cette sorcière, et..."
Tout à coup, elle poussa un cri d'horreur. Elle venait juste de se rendre compte qu'elle était nue. Elle contempla brièvement ses seins et son pubis et les cacha alors, tant bien que mal, avec ses bras :
"Salbosses...Ce sont des salbosses...Comme Eve en avait, avant que le serpent ne vienne la tenter...Avant qu'elle ne commette le péché originel...Ce péché qu'est l'accouplement, ce péché dont a émergé l'enfantement, puis le meurtre...L'enfantement de Caïn, le meurtre d'Abel...Tout est lié à la nudité, aux salbosses, à l'accouplement, et, moi-même..."
La femme leva alors les yeux en l'air et contempla l'arc de triomphe. Un curieux arc de triomphe sur lequel il y avait des inscriptions en grec antique. La femme ayant un peu étudié cette langue dans sa jeunesse, elle commença à les lire en songeant :
"Peut-être est-ce l'entrée du Paradis, où le Seigneur m'attend à sa droite pour avoir voulu sacrifier cette sorcière...!"
Elle s'arrêta net. Encore distraite, elle n'avait pas bien compris le véritable sens de ces inscriptions. Il était gravé sur l'arc de triomphe les mots suivants :
"Vous qui entrez ici, laissez toute espérance."
La femme frissonna. Désormais, elle doutait que cet endroit fût le Paradis où le Seigneur accueillait les élus.
"Non...C'est impossible...Ou...Ou alors il s'agit de...Non..."
Voulant en avoir le coeur net, elle avança lentement, traversant l'arc de triomphe à pas feutrés, ses bras cachant ses seins, ses "salbosses" comme elle disait, et son pubis. Elle avança lentement, regardant droit devant elle, et découvrit le paysage qui l'entourait. Un paysage sombre, à l'ambiance morbide, qui donnait une terrible impression d'isolement et d'enfermement, ce qui poussa la femme à se dire :
"J'ai bien peur de savoir où je me trouve..."
Tout à coup, elle s'arrêta net. Elle venait de voir des dizaines d'hommes et de femmes, aussi nus qu'elle, qui grommelaient et gémissaient pour Dieu seul sait quelles raisons obscures. Horrifiée par ce spectacle, elle ferma les yeux et poursuivit sa route d'une allure hésistante ; d'un côté, elle cachait son corps de ses mains, de l'autre, elle se refusait à voir ces corps nus, qui lui rappelaient Adam et Eve, qui étaient nus lorsqu'ils avaient commis le péché originel, le péché de chair. Cela avait bouleversé la femme, qui s'était mise dans la tête que tout ce qui était charnel était synonyme de péché. Elle continua à avancer jusqu'à ce qu'elle sentît de l'eau sous ses pieds. Elle ouvrit lentement les yeux et découvrit qu'une immense étendue d'eau noire se trouvait devant elle, une étendue d'eau qui semblait ne pas avoir de fin. Légitimement impressionnée, la femme contempla avec appréhension l'immense étendue aquatique, avant de se retourner et de se retrouver face à des dizaines de corps nus et gémissants. Choquée, elle murmura :
"Péché...Péché...Ces êtres sont couverts du péché...Nus comme des pécheurs...Possédés par le Diable ils sont...Mais pourquoi gémissent-ils ?"
Tout à coup, un éclat de rire démentiel se fit entendre derrière la femme. Cette dernière se retourna vivement et aperçut une barque qui approchait des rives. L'embarcation était dirigée par une curieuse silhouette semblant porter un curieux bicorne et maniant sa barque avec un aviron de grande taille. D'une voix sarcastique, le curieux navigateur dit à la femme en riant :
"Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Je ne vois pas pourquoi tu t'offusques tant de voir ces hommes et ces femmes nus comme toi ! A ma connaissance, jamais des morts ne sont venus ici habillés ! Ha ! Ha ! Ha !"
Pendant que l'homme parlait en s'esclaffant, sa barque avançait lentement, se faisant plus visible aux yeux de la femme, qui dut attendre près d'une minute avant de contempler son vis-à-vis. C'était un homme d'âge mûr, portant une curieuse armure grise et noire, dont les principaux attributs étaient de grandes ailes et un casque bicornu, qui ne laissait apparaître du visage que sa partie inférieure, mettant en valeur ses dents saillantes. Le curieux navigateur poursuivit :
"Pour répondre à ta question, s'ils pleurent sans s'arrêter, c'est parce qu'ils n'ont rien fait de passionnant de leur vivant, ce sont des oisifs ayant vécu une vie monotone et languissante !...Si Achille avait choisi cette option lorsque la Pythie lui a proposé de choisir entre deux destins, tu aurais pu le côtoyer !...Mais il a préféré vivre brièvement mais glorieusement, ce qui lui a valu d'entrer à Elysion !...Bon, je m'arrête là, je suis chargé de faire traverser le fleuve Achéron, et non pas de faire une visite guidée des Enfers !"
La femme, qui était encore loin d'avoir assimilé tout ce que lui avait dit le passeur bicornu, balbutia :
"Qui...Qui êtes-vous ?"
"Il aurait fallu que tu consultes plus souvent la mythologie grecque de ton vivant, ça t'aurait épargné de la salive !"
"Je ne connais que les Saintes Ecritures, je n'ai jamais consulté un seul de ces livres impies et favorisant le péché !"
"Tu n'es pas une cliente très drôle, soupira le passeur. Mais, puisque tu insistes, je vais te dire qui je suis ! Je suis Charon de l'Achéron, spectre de l'étoile céleste de la médiation !"
"Un spectre ? Vous êtes un esprit malfaisant ?!"demanda la femme.
"Pff...Non, je suis bien vivant ! Je suis le passeur des Enfers, un royaume interdit aux vivants !" dit Charon en sautant de sa barque.
A ces mots, la femme pâlit, puis commença à se remémorer tout ce que l'homme prénommé Charon lui avait dit :
"Non...Il...Il m'a dit "de mon vivant", m'a parlé des Enfers, un royaume interdit...interdit aux vivants !...Mais...Mais alors..."
Puis, tout haut :
"Je suis donc morte !?"
Charon éclata de rire :
"Ha ! Ha ! Ha ! Eh bien, il t'en a fallu du temps pour t'en rendre compte ! Ha ! Ha ! Ha ! Oui, tu es morte depuis peu ! A ce titre, ton âme est partie aux Enfers, là où tous ceux qui sont passés de vie à trépas se rendent depuis les temps mythologiques !"
La révélation du passeur des Enfers surprit considérablement la femme. Regardant fixement Charon, elle lui demanda, d'une voix tremblante :
"Je...Je ne comprends pas...Ceux qui...Ceux qui, comme moi, croient en le Seigneur et ont toujours obéi à ses enseignements, ne...ne sont-ils pas destinés à être accueillis dans le Royaume de Dieu, pour siéger à ses côtés ?"
A ces mots, le spectre resta muet et immobile pendant une dizaine de secondes, sous le regard ébahi et incrédule de la femme. Puis il se retourna, semblant regarder l'étendue d'eau, avant de s'écrouler quasiment sur sa barque et de rire à gorge déployée :
"HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! J'ai beau être habitué à ces questions stupides, j'ai beau entendre ce refrain pour la énième fois, je le trouve toujours à mourir de rire ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA !"
Alors que la femme ne comprenait rien aux paroles de son vis-à-vis, ce dernier se hâta de lui éclaircir sa lanterne :
"Tu n'es pas la seule à penser qu'après la mort, l'on va au paradis ou en enfer ! Tous les fidèles des trois religions révélées le pensent depuis que les monothéismes existent ! Ils croient qu'en faisant le Bien, en agissant dignement, ils auront la vie éternelle après la mort ! Mais non ! Comment pourraient-ils bénéficier de la vie éternelle après avoir péché tout au long de leur existence ?"
Charon s'interrompit brièvement, le temps de contempler la femme, qui semblait consternée par les propos du passeur, puis reprit :
"Les désillusions pour ces gens-là sont toujours terribles ! Je me rappelle qu'au temps des croisades, j'ai fait traverser bon nombre de chrétiens et de musulmans qui avaient péri lors des batailles pour la possession de la Terre Sainte ! Les uns pensaient qu'ils allaient être accueillis à la droite de Dieu et auraient la vie éternelle, les autres croyaient pouvoir bénéficier d'un vin au goût divin et, ce n'était pas la moindre récompense, de soixante-dix vierges qui n'attendaient qu'eux !"
L'évocation des soixante-dix vierges eut pour effet de faire déglutir la femme, qui songea :
"Péché...Toujours le péché...La chair au paradis, c'est impossible..."
Charon l'interrompit dans ses réflexions :
"Et, au final, on les a tous envoyés dans la sixième prison, plus précisément dans la première vallée, la mare de sang réservée aux pécheurs qui ont exercé la violence sur autrui de leur vivant ! J'aurais bien aimé voir leurs têtes quand le seigneur Minos leur a annoncé la sentence ! HA ! HA ! HA !"
La femme trembla tout le long de son corps. Mais Charon n'avait nullement l'intention de la rassurer :
"Plus récemment, j'ai conduit sur l'autre rive de l'Achéron un rabbin qui croyait parvenir au paradis, semblable au Jardin d'Eden du temps de la Génèse !...Eh bien, la sentence a été sans équivoque : il a été condamné au troisième maléboge, où il grillerait sur des bougies, pour avoir abusé de ses droits dans l'exercice de ses fonctions ! Ha ! Ha ! Ha ! Pour moi, qui mène une vie monotone à faire traverser les morts sur l'Achéron, cela me distrait un peu d'apprendre les désillusions des vivants !"
Encore plus mal à l'aise après avoir écouté les dernières paroles du spectre, la femme lui demanda :
"Mais...n'y a-t-il donc point moyen d'échapper à l'Enfer ?"
"Bien sûr que non, tu y es déjà ! HA ! HA ! HA ! s'esclaffa le passeur. Plus sérieusement, non, à moins de n'avoir jamais commis de péché dans ta vie ! Mais tu aurais plus de chance de voir un ange te sortir du derrière que de n'avoir jamais péché ! HA ! HA ! HA !"
Les propos grivois et peu châtiés du spectre mirent en fureur la femme, qui maugréa :
"Péché...Blasphème...On n'insulte pas les anges ! Pécheur...Impie ! IMPIE !"
Elle se jeta alors sur Charon, les mains en avant, comme si elle voulait l'étrangler. Appréciant peu ce comportement, le passeur plaça son aviron entre lui et la bigote et cria :
"ROLLING OAR !!!"
La femme se prit une centaine de coups violents qui la mirent au tapis en quelques secondes. Alors qu'elle gisait à terre, le spectre de l'Achéron lui dit :
"Au cas où tu l'aurais oublié, tu es morte et je suis vivant ! Tu es complètement inoffensive ! Bon, j'ai assez perdu de temps comme ça ! Alors, de deux choses l'une : ou tu montes et je te conduis sur l'autre rive, ou tu restes avec ces morts qui gémissent ! Que décides-tu ?"
La femme se releva lentement, regarda Charon et lui répondit d'une voix tremblante :
"Le...Le courage de la chrétienne que je suis m'impose de...de me rendre là-bas pour être jugée...Si j'ai péché, je serai punie comme...comme David l'a été lorsqu'il a pris Bethsabée à Urie...Je vais me rendre de l'autre côté et...et je serai jugée en tant que fidèle ou pécheresse..."
Elle s'avança alors vers la barque de Charon, mais ce dernier la bloqua soudainement de son aviron :
"Une petite minute ! As-tu de l'argent sur toi ?"
"De l'argent ?"
"Bien sûr !...Tu ne vas tout de même pas me dire que tu ne savais pas que l'argent avait cours aux Enfers ?!...L'on ne vous apprend plus rien d'utile de nos jours, décidément !"
Sous le coup de la surprise, la femme ne dit plus un mot et resta immobile pendant plus d'une minute, ce qui finit par énerver Charon :
"Alors ?! Tu as de l'argent, oui ou non ?! Je te préviens ; si tu n'en as pas, tu peux toujours courir pour que je te fasse traverser l'Achéron !"
"Mais...la charité du Seigneur n'impose-t-elle pas le don gratuit ?"
"Quelle charité ?...HA ! HA ! HA ! HA ! rit de plus belle le passeur. Tu es le cas le plus particulier qu'il m'ait été donné de voir depuis que je suis le passeur des Enfers ! Je ne fais pas traverser les âmes des défunts par charité, je le fais pour l'argent ! Dans les temps anciens, chaque fois que quelqu'un passait de vie à trépas, on mettait une pièce d'argent, obole, drachme ou denier, dans sa bouche, afin que je le fasse traverser l'Achéron !...Il m'est même arrivé d'avoir des monnaies en electron, voire des aurei, mais c'était plus rare !...Mais voilà, depuis que les monothéismes sont apparus, l'on a oublié que rien n'était gratuit, de sorte que les morts restés sur les rives de l'Achéron, faute d'argent, se sont entassés au cours des siècles ! Quelle misère ! Et moi, pendant ce temps, je n'avais pas grand-chose à me mettre sous la main ! Entre nous, qui est le plus charitable ?"
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Le monologue de Charon n'avait nullement attendri son hypothétique passagère. Bien au contaire, cette dernière, hors d'elle, lui dit d'un air furieux :
"Péché...Avarice...Un des sept péchés capitaux...Un pécheur est en face de moi..."
"Tu commences à m'énerver, et mes paroles sont en-deçà de ma pensée ! répliqua le passeur. Quand on sait que tous ceux qui sont aux Enfers sont des pécheurs, je pense que tu aurais intérêt à la fermer !!! Bon, trêve de bavardages, allons à l'essentiel : étant donné que tu n'as pas d'argent sur toi, tu restes ici !!!"
Charon tourna le dos à la femme, qui commença à s'arracher les cheveux...quand un bruit se fit entendre. Le spectre de l'Achéron, fin connaisseur, songea :
"Ah...Doux bruit de l'argent tombé...Cela me manquait tant !"
Il se retourna et vit la femme qui venait de se pencher pour ramasser une pièce d'argent tombée de ses cheveux. Elle n'y comprenait plus rien :
"Non...Comment est-ce possible...Je ne porte jamais d'ornements idolâtres sur moi, je ne me couvre jamais de parures païennes, et..."
"La bonne aubaine !!!"
Sur ce, Charon arracha violemment la pièce des mains de la femme. Il la contempla avidement à travers ses yeux cachés par son casque bicornu et sembla trépigner d'aise :
"Ô joie...Ô délice..Ô félicité...De l'argent ! C'est parfait, c'est suffisant pour la traversée !"
"Je n'ai jamais dit que j'étais d'accord...!"commença à intervenir la femme.
Ne l'écoutant pas, le passeur, d'un violent coup d'aviron, la fit monter dans sa barque. Il y sauta à son tour et dit à sa passagère :
"Donner, c'est donner, reprendre, c'est voler ! J'ai eu ta pièce, à présent, tu peux traverser l'Achéron !"
D'un coup d'aviron, Charon fit partir sa barque vers l'autre rive, tandis que la femme peinait à se remettre de ses émotions :
"Qui peut donc être ce malappris ? Cupide, sans-gêne, rustre...Il n'a rien d'un homme de bonne volonté !"
Tout à coup, Charon commença à chanter un air curieux :
"Je suis le passeur des Enfers..."
Le spectre de l'étoile céleste de la médiation chantait incroyablement faux, d'une voix semblable à celle des clients réguliers des tavernes, grands amateurs de chansons paillardes, de sorte que ce tour de chant poussa la femme à se boucher les oreilles, tout en pensant :
"Injure...Cet air profane, impie, vulgaire...Que Dieu lui pardonne...!"
Mais la passagère bigote n'était pas au bout de ses peines ; le passeur des Enfers continuait à chanter :
"Ce soir encore/Je vais sortir mon bateau/Avec des morts à mon bord/Je sors mon bateau..."
Dans la foulée, Charon se mit à faire des vocalises suraigües qui poussèrent la femme à se boucher les oreilles de plus belle, ce qui n'échappa pas au spectre avare :
"Tu ferais mieux d'utiliser tes mains pour te cramponner à ma barque ; tu pourrais fort bien tomber avec ma chanson...renversante !!!"
Et il éclata d'un rire gras et hystérique. Il était bien le seul à rire de son jeu de mots puéril. Après quoi, il sembla oublier sa passagère et se focalisa sur sa chanson et sa traversée du fleuve Achéron. Le voyage fut bien long ; il dura près d'une heure, le fleuve Achéron était bien différent des fleuves terrestres. Finalement, à la fin de ce long laps de temps, Charon et sa passagère virent le bout du chemin, alors qu'ils approchaient de quelques falaises :
"Nous arrivons près de la rive de la première prison. Il y en a huit en tout, pour être précis...Il faut aussi y inclure dix douves et trois vallées, toutes englobées par quatre sphères...Le monde des Enfers est un monde dangereux, où tout peut arriver...Quand tu poseras le pied sur la rive, un long escalier te mènera à la Demeure du Jugement!"
"La Demeure du Jugement ? Qu'est-ce donc ?"
"Tu te renseigneras sur place, ce n'est pas dans mes fonctions de te le dire ! Moi, Charon, suis là pour transporter les morts de l'autre côté de l'Achéron ! Bon, vas-y, moi, je repars de l'autre côté ! Et j'espère bien ne plus jamais te revoir !"
La femme descendit précipitamment de la barque du passeur et regarda devant elle. Il y avait un long escalier qui semblait mener à des endroits invisibles :
"Dans quelle situation le Seigneur m'a-t-il plongée ? Voudrait-il me faire expier cette faute ?...Voudrait-il me faire payer pour le serpent ?..."
Ce fut alors qu'elle entendit Charon partir en chantant sa ritournelle :
"Je suis le passeur des Enfers..."
Ne voulant plus supporter cette torture pour les tympans, elle courut les escaliers quatre à quatre, oubliant leur longueur. Elle courut pendant près de dix minutes, sans s'arrêter, tant elle était pressée de parvenir à cette mystérieuse "Demeure du Jugement" dont lui avait parlé brièvement Charon. Finalement, elle arriva tout en haut de l'escalier et face à un imposant palais de style grec. Le fronton était marqué par des caractères anciens, comme la porte d'entrée des Enfers. La femme put les lire aisément :
"La demeure du Jugement, songea-t-elle. Me voilà arrivée pour le jugement de mon âme..."
Soudain, elle vit une silhouette approcher d'elle. Elle se souvint alors qu'elle était nue (les péripéties avec Charon le lui avaient fait oublier) et couvrit son pubis et ses seins (salbosses, comme elle disait) de ses mains, un geste que ne sembla pas comprendre celui qui venait vers elle :
"Ce n'est pas la peine de préserver ta pudeur, j'ai l'habitude de voir des gens nus...Les morts ne viennent pas ici habillés !"
Lorsque la femme eut son vis-à-vis tout près d'elle, elle ne manqua pas d'être surprise. C'était un homme vêtu de noir et portant une étrange armure noire en forme de squelette.
"Qui...Qui êtes-vous ?"balbutia-t-elle.
"Je ne suis qu'une simple sentinelle parmi tant d'autres, si ce n'est que je dois conduire les morts au sein de la Demeure du Jugement..."
"Que...Quelle est cette armure sombre que vous portez là ?"
"Cette armure sombre est la protection règlementaire des sentinelles et porte le nom de surplis. Ce sont les armures de l'autre monde, et...Bon, je m'arrête là, il faut que je te fasse entrer..."
"Et que va-t-il se passer ?"
"Eh bien, avant tout chose, ne fais aucun bruit ; le seigneur Rune, procureur du seigneur Minos, a horreur du bruit..."
"Le seigneur Rune ? Qui est-ce ?"
"Je viens de te le dire ; c'est le procureur du seigneur Minos. En temps normal, le seigneur Minos et les deux autres Juges des Enfers sont affiliés au jugement des morts, mais ils sont occupés pour le moment à préparer la Guerre Sainte...Quand tu arriveras en face du seigneur Rune, il te faudra avouer tous les péchés que tu as commis de ton vivant. Il te sera inutile de nier tes actes ; aucun mensonge ne reste caché, car toutes tes fautes sont inscrites dans le registre de sa seigneurie. Bon, entrons..."
Comme par magie, l'imposante porte de la Demeure du Jugement s'ouvrit devant la femme et la sentinelle. Tous deux avancèrent alors dans le couloir menant au tribunal. Tandis que la femme regardait tout autour d'elle, impressionnée par le silence qui régnait en ces lieux, le soldat regardait droit devant lui, ne se souciant que d'amener la morte vers son supérieur. Ils finirent par arriver en face d'un immense escalier, en haut duquel il y avait un bureau sur lequel se trouvait un lourd registre, pareil aux nécrologes conservés par les abbayes clunisiennes de l'Europe de l'Ouest au Moyen-Age central. Derrière le bureau se trouvait une lourde porte, bien que moins imposante que l'entrée de la Demeure du Jugement. Et entre le bureau et la porte, il y avait un homme de grande taille, plutôt jeune, malgré ses courts cheveux blancs, et qui portait une toge sombre indiquant sa fonction judiciaire. Alors que le soldat et la morte ne se trouvaient qu'à quelques pas de l'escalier, le premier s'agenouilla et s'adressa au magistrat d'une voix basse :
"Seigneur Rune, un nouveau mort vient d'arriver."
"Parfait. Retire-toi, et en silence, s'il te plaît."
A pas feutrés, le soldat quitta le tribunal, laissant la femme à la disposition de Rune. Voulant en savoir plus sur l'identité de son juge, la morte lui demanda :
"Qui...Qui êtes-vous ?"
"Je suis Rune du Balrog, spectre de l'étoile céleste du talent. En temps normal, j'assiste le seigneur Minos dans ses tâches, mais comme ce dernier est absent, je le remplace à la fonction de Juge des Enfers."
Le magistrat s'assit à son bureau, plaça son registre sous ses yeux, puis dit à la femme :
"Dis-moi ton nom, ainsi que les péchés que tu as commis de ton vivant. Et ne tente pas de mentir ; tous tes péchés sont consignés dans ce registre sacré."
Rune s'était adressé froidement à la morte. Il y avait fort à parier qu'il voulait afficher son autorité d'emblée face à elle, d'autant que c'était la première fois qu'il jugeait personnellement, bien que conformément aux voeux de ses trois supérieurs, Minos en tête. Quant à la femme, elle commença à trembler sur place, comme si elle avait froid, à moins que la perspective du jugement de son âme ne lui fît craindre le pire. D'une petite voix, elle donna son nom, mais Rune lui rétorqua d'un ton sévère :
"Je n'ai pas bien entendu."
D'une voix à peine audible, elle répéta :
"Margaret White, née Brigham."
"Margaret White, née Brigham, songea le procureur à voix haute. Voyons si ton nom est inscrit dans le registre..."
De sa main gauche, Rune tourna les pages de son registre, jusqu'à ce qu'il parvînt au groupe de morts dont le patronyme commençait par la deuxième lettre de l'alphabet. Après une recherche de quinze secondes, il dit froidement à Margaret :
"Ton nom figure bien dans le registre. Maintenant, dis-moi quels sont tes péchés, en commençant par le plus horrible, qui correspondra à l'enfer où tu seras plongée."
D'une voix tremblante, Margaret White confessa ce qu'elle estimait être son pire péché :
"J'ai...J'ai commis la faute qu'Eve avait...commise...le péché...le premier péché qu'elle...qu'elle avait commis...Un péché qui a pour nom l'accouplement..."
Rune eut un haussement de sourcils. Tremblant tout le long de son corps, Margaret White poursuivit :
"Je...Je m'étais juré de...de ne pas tomber...de ne pas céder à la tentation lorsque...lorsque j'ai rencontré Ralph...Mais lors...lors de la veille de notre mariage, le...le Serpent est...est venu me posséder, comme il avait...avait possédé Eve...et nous avons forniqué (elle étouffa un sanglot) et la Chose s'est installée dans ma matrice..."
Le magistrat n'avait pas bronché.
"Quand...Quand j'ai perdu le bébé, j'ai...j'ai vu que c'était le...le Jugement de Dieu...Plus jamais...Ralph m'avait...m'avait dit que nous avions failli pour la dernière fois...J'ai cru que le péché avait été expié dans le sang...Mais le péché est inexpiable...Nous nous sommes mariés et...et au début, tout allait bien...Dans notre lit, parfois le Serpent venait me frôler, mais je luttais pour ne pas succomber à la tentation...Jusqu'à..."
Soudainement, elle pâlit, puis, la voix entrecoupée de larmes :
"Jusqu'à cette nuit, où...où il m'a regardée de cet air...cet air lubrique...Je l'ai supplié de ne pas céder...Alors, nous...nous avons prié, mais, il...il m'a touchée à...à cet endroit, là où la vie commence...où le péché commence...puis il est parti pendant une heure, luttant avec le Malin comme Jacob luttait avec l'ange du Seigneur...et...et quand il est revenu, son...son haleine empestait...l'alcool...Il m'a prise ! Il m'a prise ! dit-elle en haussant la voix, semblant oublier l'aversion qu'avait le spectre du Balrog pour le bruit. Et j'ai aimé ça ! Oui, j'ai aimé ses caresses, cette...cette infâme fornication...j'ai aimé qu'il m'explore, qu'il me...me fouille partout, qu'il me pénètre...!"
Ses larmes coulèrent sur son visage, sous le regard impassible de Rune, qui l'écouta reprendre péniblement :
"J'ai failli me tuer ! Mais Ralph a pleuré et a juré de se racheter...Puis, quand elle est venue, j'ai voulu la sacrifier, mais...mais Ralph m'en a empêché...Plus tard, il a quitté la maison et il est mort peu de temps après...Quand...Quand [i]elle a eu trois ans, j'ai songé à noyer le péché dans le sang, mais j'étais...j'étais trop faible ! Et à dix-sept ans, quand le...le Démon est venu la posséder, j'ai bien failli accomplir l'oeuvre du Seigneur, mais...mais j'ai échoué et...été crucifiée sur place...J'ai échoué, j'ai péché ! Tout ça pour avoir succombé à la...à la chair !"
Margaret White tomba à genoux et pleura quelques minutes, dégoutée d'elle-même, oubliant de cacher ses seins (salbosses) et son pubis. Finalement, elle se décida à se relever et contempla le visage dur de Rune. Elle estimait que son aveu l'avait condamnée à l'Enfer éternel, le Serpent avait eu raison d'elle, comme il avait eu raison d'Eve et du Paradis Terrestre et qu'elle serait châtiée pour ça. Et maintenant, elle attendait que le magistrat lui fasse payer l'introduction de la Chose dans son corps et son âme, une faute qu'elle n'avait pu expier en sacrifiant cette sorcière née de ses entrailles, née d'une nuit d'égarement, d'une nuit de fornication qu'elle avait fort appréciée. Finalement, vingt secondes après s'être relevée, elle vit les lèvres du spectre du Balrog bouger, prêtes à rendre son jugement.
Mais les paroles qui sortirent de la bouche de Rune furent toutes autres :
"Ce n'est pas la réponse que j'attendais." dit-il froidement.
Et, avant que Margaret n'ait eu le temps de dire un mot, la main gauche du procureur se leva du bureau, se tendit vers la morte et Rune cria :
"REINCARNATION !!!"
"Péché...Avarice...Un des sept péchés capitaux...Un pécheur est en face de moi..."
"Tu commences à m'énerver, et mes paroles sont en-deçà de ma pensée ! répliqua le passeur. Quand on sait que tous ceux qui sont aux Enfers sont des pécheurs, je pense que tu aurais intérêt à la fermer !!! Bon, trêve de bavardages, allons à l'essentiel : étant donné que tu n'as pas d'argent sur toi, tu restes ici !!!"
Charon tourna le dos à la femme, qui commença à s'arracher les cheveux...quand un bruit se fit entendre. Le spectre de l'Achéron, fin connaisseur, songea :
"Ah...Doux bruit de l'argent tombé...Cela me manquait tant !"
Il se retourna et vit la femme qui venait de se pencher pour ramasser une pièce d'argent tombée de ses cheveux. Elle n'y comprenait plus rien :
"Non...Comment est-ce possible...Je ne porte jamais d'ornements idolâtres sur moi, je ne me couvre jamais de parures païennes, et..."
"La bonne aubaine !!!"
Sur ce, Charon arracha violemment la pièce des mains de la femme. Il la contempla avidement à travers ses yeux cachés par son casque bicornu et sembla trépigner d'aise :
"Ô joie...Ô délice..Ô félicité...De l'argent ! C'est parfait, c'est suffisant pour la traversée !"
"Je n'ai jamais dit que j'étais d'accord...!"commença à intervenir la femme.
Ne l'écoutant pas, le passeur, d'un violent coup d'aviron, la fit monter dans sa barque. Il y sauta à son tour et dit à sa passagère :
"Donner, c'est donner, reprendre, c'est voler ! J'ai eu ta pièce, à présent, tu peux traverser l'Achéron !"
D'un coup d'aviron, Charon fit partir sa barque vers l'autre rive, tandis que la femme peinait à se remettre de ses émotions :
"Qui peut donc être ce malappris ? Cupide, sans-gêne, rustre...Il n'a rien d'un homme de bonne volonté !"
Tout à coup, Charon commença à chanter un air curieux :
"Je suis le passeur des Enfers..."
Le spectre de l'étoile céleste de la médiation chantait incroyablement faux, d'une voix semblable à celle des clients réguliers des tavernes, grands amateurs de chansons paillardes, de sorte que ce tour de chant poussa la femme à se boucher les oreilles, tout en pensant :
"Injure...Cet air profane, impie, vulgaire...Que Dieu lui pardonne...!"
Mais la passagère bigote n'était pas au bout de ses peines ; le passeur des Enfers continuait à chanter :
"Ce soir encore/Je vais sortir mon bateau/Avec des morts à mon bord/Je sors mon bateau..."
Dans la foulée, Charon se mit à faire des vocalises suraigües qui poussèrent la femme à se boucher les oreilles de plus belle, ce qui n'échappa pas au spectre avare :
"Tu ferais mieux d'utiliser tes mains pour te cramponner à ma barque ; tu pourrais fort bien tomber avec ma chanson...renversante !!!"
Et il éclata d'un rire gras et hystérique. Il était bien le seul à rire de son jeu de mots puéril. Après quoi, il sembla oublier sa passagère et se focalisa sur sa chanson et sa traversée du fleuve Achéron. Le voyage fut bien long ; il dura près d'une heure, le fleuve Achéron était bien différent des fleuves terrestres. Finalement, à la fin de ce long laps de temps, Charon et sa passagère virent le bout du chemin, alors qu'ils approchaient de quelques falaises :
"Nous arrivons près de la rive de la première prison. Il y en a huit en tout, pour être précis...Il faut aussi y inclure dix douves et trois vallées, toutes englobées par quatre sphères...Le monde des Enfers est un monde dangereux, où tout peut arriver...Quand tu poseras le pied sur la rive, un long escalier te mènera à la Demeure du Jugement!"
"La Demeure du Jugement ? Qu'est-ce donc ?"
"Tu te renseigneras sur place, ce n'est pas dans mes fonctions de te le dire ! Moi, Charon, suis là pour transporter les morts de l'autre côté de l'Achéron ! Bon, vas-y, moi, je repars de l'autre côté ! Et j'espère bien ne plus jamais te revoir !"
La femme descendit précipitamment de la barque du passeur et regarda devant elle. Il y avait un long escalier qui semblait mener à des endroits invisibles :
"Dans quelle situation le Seigneur m'a-t-il plongée ? Voudrait-il me faire expier cette faute ?...Voudrait-il me faire payer pour le serpent ?..."
Ce fut alors qu'elle entendit Charon partir en chantant sa ritournelle :
"Je suis le passeur des Enfers..."
Ne voulant plus supporter cette torture pour les tympans, elle courut les escaliers quatre à quatre, oubliant leur longueur. Elle courut pendant près de dix minutes, sans s'arrêter, tant elle était pressée de parvenir à cette mystérieuse "Demeure du Jugement" dont lui avait parlé brièvement Charon. Finalement, elle arriva tout en haut de l'escalier et face à un imposant palais de style grec. Le fronton était marqué par des caractères anciens, comme la porte d'entrée des Enfers. La femme put les lire aisément :
"La demeure du Jugement, songea-t-elle. Me voilà arrivée pour le jugement de mon âme..."
Soudain, elle vit une silhouette approcher d'elle. Elle se souvint alors qu'elle était nue (les péripéties avec Charon le lui avaient fait oublier) et couvrit son pubis et ses seins (salbosses, comme elle disait) de ses mains, un geste que ne sembla pas comprendre celui qui venait vers elle :
"Ce n'est pas la peine de préserver ta pudeur, j'ai l'habitude de voir des gens nus...Les morts ne viennent pas ici habillés !"
Lorsque la femme eut son vis-à-vis tout près d'elle, elle ne manqua pas d'être surprise. C'était un homme vêtu de noir et portant une étrange armure noire en forme de squelette.
"Qui...Qui êtes-vous ?"balbutia-t-elle.
"Je ne suis qu'une simple sentinelle parmi tant d'autres, si ce n'est que je dois conduire les morts au sein de la Demeure du Jugement..."
"Que...Quelle est cette armure sombre que vous portez là ?"
"Cette armure sombre est la protection règlementaire des sentinelles et porte le nom de surplis. Ce sont les armures de l'autre monde, et...Bon, je m'arrête là, il faut que je te fasse entrer..."
"Et que va-t-il se passer ?"
"Eh bien, avant tout chose, ne fais aucun bruit ; le seigneur Rune, procureur du seigneur Minos, a horreur du bruit..."
"Le seigneur Rune ? Qui est-ce ?"
"Je viens de te le dire ; c'est le procureur du seigneur Minos. En temps normal, le seigneur Minos et les deux autres Juges des Enfers sont affiliés au jugement des morts, mais ils sont occupés pour le moment à préparer la Guerre Sainte...Quand tu arriveras en face du seigneur Rune, il te faudra avouer tous les péchés que tu as commis de ton vivant. Il te sera inutile de nier tes actes ; aucun mensonge ne reste caché, car toutes tes fautes sont inscrites dans le registre de sa seigneurie. Bon, entrons..."
Comme par magie, l'imposante porte de la Demeure du Jugement s'ouvrit devant la femme et la sentinelle. Tous deux avancèrent alors dans le couloir menant au tribunal. Tandis que la femme regardait tout autour d'elle, impressionnée par le silence qui régnait en ces lieux, le soldat regardait droit devant lui, ne se souciant que d'amener la morte vers son supérieur. Ils finirent par arriver en face d'un immense escalier, en haut duquel il y avait un bureau sur lequel se trouvait un lourd registre, pareil aux nécrologes conservés par les abbayes clunisiennes de l'Europe de l'Ouest au Moyen-Age central. Derrière le bureau se trouvait une lourde porte, bien que moins imposante que l'entrée de la Demeure du Jugement. Et entre le bureau et la porte, il y avait un homme de grande taille, plutôt jeune, malgré ses courts cheveux blancs, et qui portait une toge sombre indiquant sa fonction judiciaire. Alors que le soldat et la morte ne se trouvaient qu'à quelques pas de l'escalier, le premier s'agenouilla et s'adressa au magistrat d'une voix basse :
"Seigneur Rune, un nouveau mort vient d'arriver."
"Parfait. Retire-toi, et en silence, s'il te plaît."
A pas feutrés, le soldat quitta le tribunal, laissant la femme à la disposition de Rune. Voulant en savoir plus sur l'identité de son juge, la morte lui demanda :
"Qui...Qui êtes-vous ?"
"Je suis Rune du Balrog, spectre de l'étoile céleste du talent. En temps normal, j'assiste le seigneur Minos dans ses tâches, mais comme ce dernier est absent, je le remplace à la fonction de Juge des Enfers."
Le magistrat s'assit à son bureau, plaça son registre sous ses yeux, puis dit à la femme :
"Dis-moi ton nom, ainsi que les péchés que tu as commis de ton vivant. Et ne tente pas de mentir ; tous tes péchés sont consignés dans ce registre sacré."
Rune s'était adressé froidement à la morte. Il y avait fort à parier qu'il voulait afficher son autorité d'emblée face à elle, d'autant que c'était la première fois qu'il jugeait personnellement, bien que conformément aux voeux de ses trois supérieurs, Minos en tête. Quant à la femme, elle commença à trembler sur place, comme si elle avait froid, à moins que la perspective du jugement de son âme ne lui fît craindre le pire. D'une petite voix, elle donna son nom, mais Rune lui rétorqua d'un ton sévère :
"Je n'ai pas bien entendu."
D'une voix à peine audible, elle répéta :
"Margaret White, née Brigham."
"Margaret White, née Brigham, songea le procureur à voix haute. Voyons si ton nom est inscrit dans le registre..."
De sa main gauche, Rune tourna les pages de son registre, jusqu'à ce qu'il parvînt au groupe de morts dont le patronyme commençait par la deuxième lettre de l'alphabet. Après une recherche de quinze secondes, il dit froidement à Margaret :
"Ton nom figure bien dans le registre. Maintenant, dis-moi quels sont tes péchés, en commençant par le plus horrible, qui correspondra à l'enfer où tu seras plongée."
D'une voix tremblante, Margaret White confessa ce qu'elle estimait être son pire péché :
"J'ai...J'ai commis la faute qu'Eve avait...commise...le péché...le premier péché qu'elle...qu'elle avait commis...Un péché qui a pour nom l'accouplement..."
Rune eut un haussement de sourcils. Tremblant tout le long de son corps, Margaret White poursuivit :
"Je...Je m'étais juré de...de ne pas tomber...de ne pas céder à la tentation lorsque...lorsque j'ai rencontré Ralph...Mais lors...lors de la veille de notre mariage, le...le Serpent est...est venu me posséder, comme il avait...avait possédé Eve...et nous avons forniqué (elle étouffa un sanglot) et la Chose s'est installée dans ma matrice..."
Le magistrat n'avait pas bronché.
"Quand...Quand j'ai perdu le bébé, j'ai...j'ai vu que c'était le...le Jugement de Dieu...Plus jamais...Ralph m'avait...m'avait dit que nous avions failli pour la dernière fois...J'ai cru que le péché avait été expié dans le sang...Mais le péché est inexpiable...Nous nous sommes mariés et...et au début, tout allait bien...Dans notre lit, parfois le Serpent venait me frôler, mais je luttais pour ne pas succomber à la tentation...Jusqu'à..."
Soudainement, elle pâlit, puis, la voix entrecoupée de larmes :
"Jusqu'à cette nuit, où...où il m'a regardée de cet air...cet air lubrique...Je l'ai supplié de ne pas céder...Alors, nous...nous avons prié, mais, il...il m'a touchée à...à cet endroit, là où la vie commence...où le péché commence...puis il est parti pendant une heure, luttant avec le Malin comme Jacob luttait avec l'ange du Seigneur...et...et quand il est revenu, son...son haleine empestait...l'alcool...Il m'a prise ! Il m'a prise ! dit-elle en haussant la voix, semblant oublier l'aversion qu'avait le spectre du Balrog pour le bruit. Et j'ai aimé ça ! Oui, j'ai aimé ses caresses, cette...cette infâme fornication...j'ai aimé qu'il m'explore, qu'il me...me fouille partout, qu'il me pénètre...!"
Ses larmes coulèrent sur son visage, sous le regard impassible de Rune, qui l'écouta reprendre péniblement :
"J'ai failli me tuer ! Mais Ralph a pleuré et a juré de se racheter...Puis, quand elle est venue, j'ai voulu la sacrifier, mais...mais Ralph m'en a empêché...Plus tard, il a quitté la maison et il est mort peu de temps après...Quand...Quand [i]elle a eu trois ans, j'ai songé à noyer le péché dans le sang, mais j'étais...j'étais trop faible ! Et à dix-sept ans, quand le...le Démon est venu la posséder, j'ai bien failli accomplir l'oeuvre du Seigneur, mais...mais j'ai échoué et...été crucifiée sur place...J'ai échoué, j'ai péché ! Tout ça pour avoir succombé à la...à la chair !"
Margaret White tomba à genoux et pleura quelques minutes, dégoutée d'elle-même, oubliant de cacher ses seins (salbosses) et son pubis. Finalement, elle se décida à se relever et contempla le visage dur de Rune. Elle estimait que son aveu l'avait condamnée à l'Enfer éternel, le Serpent avait eu raison d'elle, comme il avait eu raison d'Eve et du Paradis Terrestre et qu'elle serait châtiée pour ça. Et maintenant, elle attendait que le magistrat lui fasse payer l'introduction de la Chose dans son corps et son âme, une faute qu'elle n'avait pu expier en sacrifiant cette sorcière née de ses entrailles, née d'une nuit d'égarement, d'une nuit de fornication qu'elle avait fort appréciée. Finalement, vingt secondes après s'être relevée, elle vit les lèvres du spectre du Balrog bouger, prêtes à rendre son jugement.
Mais les paroles qui sortirent de la bouche de Rune furent toutes autres :
"Ce n'est pas la réponse que j'attendais." dit-il froidement.
Et, avant que Margaret n'ait eu le temps de dire un mot, la main gauche du procureur se leva du bureau, se tendit vers la morte et Rune cria :
"REINCARNATION !!!"
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Un souffle hors de l'ordinaire vint percuter la tête de Margaret White, qui eut un bref mouvement de recul. Bien que les effets de la technique nommée la "Réincarnation" commencèrent à se faire sentir, elle put entendre de la part du spectre :
"A présent, grâce à la Réincarnation, je vais pouvoir contempler tous les péchés que tu as commis de ton vivant et que tu as cachés jusque là...Car toutes tes fautes vont sortir de ton corps !!"
La mine ébahie, Margaret White voyait elle-même toutes ses mauvaises actions commises depuis sa petite enfance. Des fleurs arrachées pour un office religieux, des insectes écrasés par inadvertance, un croche-pied fait dans la blanchisserie à un client qu'elle avait qualifié de malappris, et tant d'autres choses plus ou moins insignifiantes, mais qui n'avaient pas échappé au regard dur de Rune du Balrog :
"Voilà donc tout ce que tu as commis depuis que tu es venue au monde...Mais le pire reste à venir !!"
Il y eut un éclair autour de la silhouette de Margaret White et de nouvelles images apparurent, images que Rune contempla debout devant son bureau. Margaret frappait une jeune fille rousse, la giflait, lui donnait des coups de pied dans le thorax tout en récitant des passages de la Bible, la tirait par les cheveux vers un autel, la frappait aux côtes, aux reins (le spectre du Balrog eut lui-même du mal à contenir un mouvement d'indignation, mais en tant que magistrat, il lui fallait rester impassible, même lorsqu'il lui faudrait rendre justice), puis l'obligeait à se prosterner devant l'autel d'une gifle sur la nuque. Après que la jeune fille eût répliqué verbalement, Margaret l'avait frappée sur tout le visage, la nuque et le dos, l'enfermant dans un cabinet noir. Le flash se dissipa, puis laissa la place à un autre, où Margaret avait poignardé la jeune fille dans le dos, puis s'avançait vers elle tout en faisant le signe de croix avec sa main armée, puis s'apprêtait à la poignarder, mais ce fut à cet instant que toutes les images autour de Margaret disparurent.
La femme, avec un air semblable à celui d'une personne qui aurait vu le Diable, fit de nouveau face à Rune, dont le regard s'était durci. Tandis que Margaret tremblait tout le long de son corps, le magistrat lui dit d'un ton sévère :
"Voilà. Tu as frappé ta propre fille, dont le seul tort était d'être devenue une femme, tu as porté la main sur elle en te fondant sur la Bible et tu as poussé le vice jusqu'à vouloir assassiner la chair de ta chair ! Qu'as-tu à dire pour ta défense ?" lui demanda-t-il en haussant légèrement la voix vers la fin.
Margaret White répliqua fermement :
"C'était une pécheresse. Une péchersse doublée d'une sorcière. J'ignore le péché qu'elle avait commis, mais Dieu le lui a fait savoir en la frappant de la malédiction du sang. Peut-être avait-elle été tentée par la luxure au fond d'elle, peut-être avait-elle écouté de la musique profane ou connu la tentation de l'Antéchrist..."
Puis, pour appuyer sa plaidoirie, elle ajouta d'un ton déterminé :
"Quand je lui parlais, c'était Dieu qu'elle entendait."
"Mesure tes paroles !!!"
Rune avait à peine élevé la voix, mais le ton qu'il avait employé suffit à pétrifier Margaret White, qui sentit un frisson descendre tout le long de son échine. Le regard plus dur que jamais, le procureur lui fit une petite leçon de morale :
"Tu es un être humain. Et un être humain n'est pas Dieu : il n'a pas le droit de juger autrui !!"
Persistant dans son fanatisme, Margaret rétorqua :
"C'était une sorcière. Elle contrôlait les objets par sa propre volonté, avait fait tomber des pierres sur ma maison quand elle avait trois ans. C'était le Démon qui s'était introduit en elle...Il est dit dans le Livre du Seigneur : Tu ne souffriras point que vive une sorcière. Et le Christ me regardait avec ses yeux pleins de reproches. Il me reprochait de ne pas avoir sacrifié cette sorcière. Il m'a alors désignée de son doigt pour la sacrifier pour de bon, comme il avait ordonné à Abraham d'immoler son fils Isaac au sommet de la montagne..."
Le spectre du Balrog répliqua :
"Certes. Sauf que par la suite, Dieu a envoyé un ange auprès d'Abraham pour l'empêcher de sacrifier son fils, ignorante que tu es !"
Margaret ne broncha pas, tandis que le magistrat poursuivit :
"Je connais la Bible aussi bien que toi, à la différence près que je ne l'utilise pas honteusement pour me justifier. Il est dit dans le Nouveau Testament : Ne jugez point, car vous serez jugés comme vous avez jugé. C'est ce qui est en train de t'arriver."
"Toi aussi, tu es un homme ! protesta Margaret en élevant la voix. Qui te donne le droit de me juger ?"
"Je ne fais qu'envoyer les pécheurs dans l'enfer qui leur convient le mieux, conformément à la volonté de Dieu, que j'ai moi-même entendue."fit Rune avec toute sa bonne foi.
"Et qui est ce Dieu qui te permet de juger la chrétienne que je suis et qui n'a voulu faire que son devoir de croyante ?"
Rune laissa flotter un bref silence, avant de reprendre :
"Etant donné que ma sentence te concernant approche, je ne vois pas pourquoi je te le dirais...Mais, parce que je suis généreux par nature, je veux bien te le dire."
Le procureur donna alors le nom du dieu auquel il obéissait et qui lui avait permis de juger Margaret White. Mais quand cette dernière entendit ce nom, elle devint comme folle et cria à la face du spectre du Balrog :
"IMPIE !!! PARJURE !!! HERETIQUE !!! PAÏEN !!! SUPPÔT DE SATAN !!! ADORATEUR DU DEMON !!! IDOLÂTRE !!! INFIDELE !!! BLASPHEMATEUR !!!..."
Elle semblait avoir complètement perdu la raison. Tandis qu'elle injuriait Rune d'une voix forte, ce dernier avait senti son bras droit, qu'il dissimulait sous son bureau jusque là, trembler nerveusement, comme s'il y avait des fourmis et qu'il fallait le désengourdir. Tout à coup, n'y tenant plus, il leva son bras en l'air. Un bras armé d'un étrange fouet. Alors que Margaret poursuivait ses injures, le spectre du Balrog dirigea son fouet vers elle et il s'enroula tout autour du corps de la fanatique, qui commença à en sentir les effets. Rune lui dit alors, d'un ton aussi calme que celui de Margaret White avait été impétueux :
"Sache pour ta gouverne que j'ai toujours eu le bruit en horreur. Il me semblait pourtant que la sentinelle veillant sur la Demeure du Jugement t'avait avertie à ce sujet."
Margaret White en avait assez des propos moralisateurs de ce magistrat qu'elle considérait comme hérétique et elle voulut le lui faire savoir immédiatement. Mais au lieu de cela, ce fut un cri déchirant qui sortit de sa gorge. Un cri semblable à celui d'un cochon que l'on égorge et qui résonna dans tout le tribunal, se faufilant même à l'entrée de la Demeure du Jugement et pénétrant les oreilles de la sentinelle qui avait mené la bigote devant le spectre du Balrog :
"Quel cri infernal ! J'ai l'impression que ma mise en garde aura été vaine !" songea le garde.
A l'intérieur du tribunal, Margaret White hurlait à la mort, car l'emprise du fouet de Rune se faisait de plus en plus pesante. Ces hurlements étaient bien plus bruyants que les injures proférées à l'encontre du procureur et auraient sans doute fait vriller les tympans de ce dernier, tant son aversion pour le bruit était grande. Mais il n'en fut rien ; Rune informa la morte sur un ton des plus mesurés :
"Plus le fouet du Balrog s'enroule autour de ton corps, plus lourd est le poids de tes péchés. A t'entendre crier, il me semble que tu es une pécheresse de premier ordre, quoi que tu aies pu dire à ce sujet."
Margaret voulut protester, mais elle ne put que sortir un nouveau cri, tant le fouet du Balrog lui perforait les chairs. Elle n'appartenait plus au monde des vivants, mais n'avait pas perdu la connaissance de la douleur. Ce fut alors que le magistrat se lança dans une sorte de réquisitoire :
"Bien. Pendant que tu es sous l'emprise de mon fouet, il est temps de te dire quel est le pire péché que tu as commis de ton vivant. Tu as enfreint, ni plus ni moins, deux des commandements divins."
Margaret hurla de plus belle, signe qu'elle aurait voulu protester si le fouet de Rune ne l'en avait pas empêchée.
"En premier lieu, en invoquant la Bible pour juger ta fille, qui n'était que devenue une femme, et en prétendant parler au nom de Dieu, tu as enfreint le troisième commandement : Tu ne prendras point le nom de l'Eternel, ton Dieu, en vain. De plus, en voulant porter atteinte à sa vie, il est possible de considérer que tu as commis une infraction au sixième commandement : Tu ne tueras point. Oh, je le sais, tu as échoué dans ta tentative de meurtre, mais je connais un passage du sermon sur la Montagne de Jésus-Christ, dans lequel il disait : Quiconque nourrit des pensées de meurtre dans son esprit doit déjà passer en jugement. Connaissais-tu ce passage des Evangiles ?"
Margaret White ne put répondre que par des hurlements incessants ; le fouet du Balrog n'avait pas relâché sa pression et avait même persisté dans son oeuvre. Se souciant peu de la douleur de celle qu'il jugeait au nom de l'Empereur des Ténèbres et des trois Juges des Enfers, Rune émit la suggestion suivante :
"Réflexion faite, je ne crois pas."
Tandis que Margaret White se débattait sans succès, car cela ne faisait que renforcer sa douleur, le spectre du Balrog enchaîna :
"Et tu as été punie pour ça. Ta crucifixion imprévue n'était rien d'autre que le châtiment divin pour toi qui avais jugé ta fille alors que tu n'étais pas Dieu...En tant que procureur du seigneur Minos, il me faut maintenant t'envoyer dans l'Enfer qui sied le mieux à tes péchés."
Un sourire orna le visage du spectre de l'étoile céleste du talent, qui livra son verdict :
"Et cet Enfer est tout trouvé. Il s'agit de la cinquième prison, là où les pécheurs qui, comme toi, sont restés sourds aux paroles de Dieu, échouent dans des tombes profanées et où le feu a été mis pour l'éternité ! Au nom de l'Empereur des Ténèbres et des trois Juges des Enfers, je te condamne à la cinquième prison pour l'éternité ! Tu expieras tes péchés dans les flammes des Enfers !" dit-il en haussant la voix vers la fin.
Rune laissa Margaret White hurler encore à deux reprises, avant de lui dire, faussement navré :
"Malheureusement, tu n'arriveras pas intacte dans cet Enfer..."
Le fouet du Balrog se déroula autour de la fanatique et la libéra de son emprise. Margaret White était immobile, pâle, le corps marqué par d'étranges traces de flagellation. Elle balbutiait difficilement :
"Péché...Im...Impie...Tu...Tu...Ah...Ah..."
Soudain, Margaret poussa un ultime cri de douleur...et son corps vola en éclats, découpé en rondelles. Du sang gicla dans toute la pièce, éclaboussant même la manche gauche de la toge de Rune. Ce dernier, inflexible, attendit que le corps de la condamnée fût parfaitement découpé, puis leva sa main droite en l'air et fit voler les morceaux du corps de Margaret White dans les airs, avant de les faire disparaître par une porte dimensionnelle qu'il avait créée et qui devait sûrement mener à la cinquième prison, où une tombe en feu l'attendait. Une fois que les morceaux du corps de la fanatique eurent tout à fait disparu de la Demeure du Jugement, le magistrat prit un petit marteau et donna un coup sur son bureau, avant de lâcher d'une voix sobre :
"La séance est close."
Puis, se rendant compte que sa toge était tâchée de sang, il sortit d'un tiroir un mouchoir et essuya sa tenue. Après avoir rangé le mouchoir maculé de sang, il pensa tout haut :
"Qui pouvait donc bien être cette folle ? L'entendre hurler à la mort sous l'emprise du fouet du Jugement était bien doux par rapport à ses délires religieux..."
************
A Chamberlain
"Voilà toute l'histoire, révérend Wilder."
Le pasteur venait de tout apprendre au sujet de la tragédie qui avait frappé la petite colonie et l'avait dévastée en même temps que la majeure partie de ses habitants. Le rescapé qui lui avait narré les événements contempla le visage du révérend, qui passa de la surprise à la consternation, de la consternation à l'indignation, puis de l'indignation à la colère. Toutefois, il tâcha de se retenir et marqua son humeur par des gestes brusques et plusieurs tours autour des deux croix marquant les tombes qui lui avaient été montrées, bien que l'une d'entre elles fût vide. Il jeta ensuite plusieurs coups d'oeil au sol et finit par y trouver un infime morceau de charbon. Le révérend Wilder demanda alors à son vis-à-vis :
"Pouvez-vous me montrer la tombe vide, s'il vous plaît ?"
Une fois que l'homme la lui eut montrée, Wilder se précipita vers la croix correspondant et y marqua quelques mots. Se retournant vers le rescapé, il lui dit d'une voix forte :
"Je veux que cet épitaphe serve d'exemple à tous les rescapés et aux suppôts du Diable qui vivent sur cette Terre ! Qu'importe s'ils ne le voient jamais ! Excusez-moi, mon ami, mais beaucoup de travail m'attend...Au revoir !"
Le pasteur salua brièvement le survivant et s'éclipsa rapidement. Resté seul, le miraculé s'approcha de la tombe sur laquelle Wilder avait écrit quelques mots et les lut rapidement ; en complément du nom de la jeune fille déclarée morte, faute de cadavre retrouvé, il y avait : [i]"...atones for her sins in the flames of Hell. The Lord is infallible."
Ce qui voulait dire :
"...expie ses péchés dans les flammes de l'Enfer. Le Seigneur est infaillible."
"A présent, grâce à la Réincarnation, je vais pouvoir contempler tous les péchés que tu as commis de ton vivant et que tu as cachés jusque là...Car toutes tes fautes vont sortir de ton corps !!"
La mine ébahie, Margaret White voyait elle-même toutes ses mauvaises actions commises depuis sa petite enfance. Des fleurs arrachées pour un office religieux, des insectes écrasés par inadvertance, un croche-pied fait dans la blanchisserie à un client qu'elle avait qualifié de malappris, et tant d'autres choses plus ou moins insignifiantes, mais qui n'avaient pas échappé au regard dur de Rune du Balrog :
"Voilà donc tout ce que tu as commis depuis que tu es venue au monde...Mais le pire reste à venir !!"
Il y eut un éclair autour de la silhouette de Margaret White et de nouvelles images apparurent, images que Rune contempla debout devant son bureau. Margaret frappait une jeune fille rousse, la giflait, lui donnait des coups de pied dans le thorax tout en récitant des passages de la Bible, la tirait par les cheveux vers un autel, la frappait aux côtes, aux reins (le spectre du Balrog eut lui-même du mal à contenir un mouvement d'indignation, mais en tant que magistrat, il lui fallait rester impassible, même lorsqu'il lui faudrait rendre justice), puis l'obligeait à se prosterner devant l'autel d'une gifle sur la nuque. Après que la jeune fille eût répliqué verbalement, Margaret l'avait frappée sur tout le visage, la nuque et le dos, l'enfermant dans un cabinet noir. Le flash se dissipa, puis laissa la place à un autre, où Margaret avait poignardé la jeune fille dans le dos, puis s'avançait vers elle tout en faisant le signe de croix avec sa main armée, puis s'apprêtait à la poignarder, mais ce fut à cet instant que toutes les images autour de Margaret disparurent.
La femme, avec un air semblable à celui d'une personne qui aurait vu le Diable, fit de nouveau face à Rune, dont le regard s'était durci. Tandis que Margaret tremblait tout le long de son corps, le magistrat lui dit d'un ton sévère :
"Voilà. Tu as frappé ta propre fille, dont le seul tort était d'être devenue une femme, tu as porté la main sur elle en te fondant sur la Bible et tu as poussé le vice jusqu'à vouloir assassiner la chair de ta chair ! Qu'as-tu à dire pour ta défense ?" lui demanda-t-il en haussant légèrement la voix vers la fin.
Margaret White répliqua fermement :
"C'était une pécheresse. Une péchersse doublée d'une sorcière. J'ignore le péché qu'elle avait commis, mais Dieu le lui a fait savoir en la frappant de la malédiction du sang. Peut-être avait-elle été tentée par la luxure au fond d'elle, peut-être avait-elle écouté de la musique profane ou connu la tentation de l'Antéchrist..."
Puis, pour appuyer sa plaidoirie, elle ajouta d'un ton déterminé :
"Quand je lui parlais, c'était Dieu qu'elle entendait."
"Mesure tes paroles !!!"
Rune avait à peine élevé la voix, mais le ton qu'il avait employé suffit à pétrifier Margaret White, qui sentit un frisson descendre tout le long de son échine. Le regard plus dur que jamais, le procureur lui fit une petite leçon de morale :
"Tu es un être humain. Et un être humain n'est pas Dieu : il n'a pas le droit de juger autrui !!"
Persistant dans son fanatisme, Margaret rétorqua :
"C'était une sorcière. Elle contrôlait les objets par sa propre volonté, avait fait tomber des pierres sur ma maison quand elle avait trois ans. C'était le Démon qui s'était introduit en elle...Il est dit dans le Livre du Seigneur : Tu ne souffriras point que vive une sorcière. Et le Christ me regardait avec ses yeux pleins de reproches. Il me reprochait de ne pas avoir sacrifié cette sorcière. Il m'a alors désignée de son doigt pour la sacrifier pour de bon, comme il avait ordonné à Abraham d'immoler son fils Isaac au sommet de la montagne..."
Le spectre du Balrog répliqua :
"Certes. Sauf que par la suite, Dieu a envoyé un ange auprès d'Abraham pour l'empêcher de sacrifier son fils, ignorante que tu es !"
Margaret ne broncha pas, tandis que le magistrat poursuivit :
"Je connais la Bible aussi bien que toi, à la différence près que je ne l'utilise pas honteusement pour me justifier. Il est dit dans le Nouveau Testament : Ne jugez point, car vous serez jugés comme vous avez jugé. C'est ce qui est en train de t'arriver."
"Toi aussi, tu es un homme ! protesta Margaret en élevant la voix. Qui te donne le droit de me juger ?"
"Je ne fais qu'envoyer les pécheurs dans l'enfer qui leur convient le mieux, conformément à la volonté de Dieu, que j'ai moi-même entendue."fit Rune avec toute sa bonne foi.
"Et qui est ce Dieu qui te permet de juger la chrétienne que je suis et qui n'a voulu faire que son devoir de croyante ?"
Rune laissa flotter un bref silence, avant de reprendre :
"Etant donné que ma sentence te concernant approche, je ne vois pas pourquoi je te le dirais...Mais, parce que je suis généreux par nature, je veux bien te le dire."
Le procureur donna alors le nom du dieu auquel il obéissait et qui lui avait permis de juger Margaret White. Mais quand cette dernière entendit ce nom, elle devint comme folle et cria à la face du spectre du Balrog :
"IMPIE !!! PARJURE !!! HERETIQUE !!! PAÏEN !!! SUPPÔT DE SATAN !!! ADORATEUR DU DEMON !!! IDOLÂTRE !!! INFIDELE !!! BLASPHEMATEUR !!!..."
Elle semblait avoir complètement perdu la raison. Tandis qu'elle injuriait Rune d'une voix forte, ce dernier avait senti son bras droit, qu'il dissimulait sous son bureau jusque là, trembler nerveusement, comme s'il y avait des fourmis et qu'il fallait le désengourdir. Tout à coup, n'y tenant plus, il leva son bras en l'air. Un bras armé d'un étrange fouet. Alors que Margaret poursuivait ses injures, le spectre du Balrog dirigea son fouet vers elle et il s'enroula tout autour du corps de la fanatique, qui commença à en sentir les effets. Rune lui dit alors, d'un ton aussi calme que celui de Margaret White avait été impétueux :
"Sache pour ta gouverne que j'ai toujours eu le bruit en horreur. Il me semblait pourtant que la sentinelle veillant sur la Demeure du Jugement t'avait avertie à ce sujet."
Margaret White en avait assez des propos moralisateurs de ce magistrat qu'elle considérait comme hérétique et elle voulut le lui faire savoir immédiatement. Mais au lieu de cela, ce fut un cri déchirant qui sortit de sa gorge. Un cri semblable à celui d'un cochon que l'on égorge et qui résonna dans tout le tribunal, se faufilant même à l'entrée de la Demeure du Jugement et pénétrant les oreilles de la sentinelle qui avait mené la bigote devant le spectre du Balrog :
"Quel cri infernal ! J'ai l'impression que ma mise en garde aura été vaine !" songea le garde.
A l'intérieur du tribunal, Margaret White hurlait à la mort, car l'emprise du fouet de Rune se faisait de plus en plus pesante. Ces hurlements étaient bien plus bruyants que les injures proférées à l'encontre du procureur et auraient sans doute fait vriller les tympans de ce dernier, tant son aversion pour le bruit était grande. Mais il n'en fut rien ; Rune informa la morte sur un ton des plus mesurés :
"Plus le fouet du Balrog s'enroule autour de ton corps, plus lourd est le poids de tes péchés. A t'entendre crier, il me semble que tu es une pécheresse de premier ordre, quoi que tu aies pu dire à ce sujet."
Margaret voulut protester, mais elle ne put que sortir un nouveau cri, tant le fouet du Balrog lui perforait les chairs. Elle n'appartenait plus au monde des vivants, mais n'avait pas perdu la connaissance de la douleur. Ce fut alors que le magistrat se lança dans une sorte de réquisitoire :
"Bien. Pendant que tu es sous l'emprise de mon fouet, il est temps de te dire quel est le pire péché que tu as commis de ton vivant. Tu as enfreint, ni plus ni moins, deux des commandements divins."
Margaret hurla de plus belle, signe qu'elle aurait voulu protester si le fouet de Rune ne l'en avait pas empêchée.
"En premier lieu, en invoquant la Bible pour juger ta fille, qui n'était que devenue une femme, et en prétendant parler au nom de Dieu, tu as enfreint le troisième commandement : Tu ne prendras point le nom de l'Eternel, ton Dieu, en vain. De plus, en voulant porter atteinte à sa vie, il est possible de considérer que tu as commis une infraction au sixième commandement : Tu ne tueras point. Oh, je le sais, tu as échoué dans ta tentative de meurtre, mais je connais un passage du sermon sur la Montagne de Jésus-Christ, dans lequel il disait : Quiconque nourrit des pensées de meurtre dans son esprit doit déjà passer en jugement. Connaissais-tu ce passage des Evangiles ?"
Margaret White ne put répondre que par des hurlements incessants ; le fouet du Balrog n'avait pas relâché sa pression et avait même persisté dans son oeuvre. Se souciant peu de la douleur de celle qu'il jugeait au nom de l'Empereur des Ténèbres et des trois Juges des Enfers, Rune émit la suggestion suivante :
"Réflexion faite, je ne crois pas."
Tandis que Margaret White se débattait sans succès, car cela ne faisait que renforcer sa douleur, le spectre du Balrog enchaîna :
"Et tu as été punie pour ça. Ta crucifixion imprévue n'était rien d'autre que le châtiment divin pour toi qui avais jugé ta fille alors que tu n'étais pas Dieu...En tant que procureur du seigneur Minos, il me faut maintenant t'envoyer dans l'Enfer qui sied le mieux à tes péchés."
Un sourire orna le visage du spectre de l'étoile céleste du talent, qui livra son verdict :
"Et cet Enfer est tout trouvé. Il s'agit de la cinquième prison, là où les pécheurs qui, comme toi, sont restés sourds aux paroles de Dieu, échouent dans des tombes profanées et où le feu a été mis pour l'éternité ! Au nom de l'Empereur des Ténèbres et des trois Juges des Enfers, je te condamne à la cinquième prison pour l'éternité ! Tu expieras tes péchés dans les flammes des Enfers !" dit-il en haussant la voix vers la fin.
Rune laissa Margaret White hurler encore à deux reprises, avant de lui dire, faussement navré :
"Malheureusement, tu n'arriveras pas intacte dans cet Enfer..."
Le fouet du Balrog se déroula autour de la fanatique et la libéra de son emprise. Margaret White était immobile, pâle, le corps marqué par d'étranges traces de flagellation. Elle balbutiait difficilement :
"Péché...Im...Impie...Tu...Tu...Ah...Ah..."
Soudain, Margaret poussa un ultime cri de douleur...et son corps vola en éclats, découpé en rondelles. Du sang gicla dans toute la pièce, éclaboussant même la manche gauche de la toge de Rune. Ce dernier, inflexible, attendit que le corps de la condamnée fût parfaitement découpé, puis leva sa main droite en l'air et fit voler les morceaux du corps de Margaret White dans les airs, avant de les faire disparaître par une porte dimensionnelle qu'il avait créée et qui devait sûrement mener à la cinquième prison, où une tombe en feu l'attendait. Une fois que les morceaux du corps de la fanatique eurent tout à fait disparu de la Demeure du Jugement, le magistrat prit un petit marteau et donna un coup sur son bureau, avant de lâcher d'une voix sobre :
"La séance est close."
Puis, se rendant compte que sa toge était tâchée de sang, il sortit d'un tiroir un mouchoir et essuya sa tenue. Après avoir rangé le mouchoir maculé de sang, il pensa tout haut :
"Qui pouvait donc bien être cette folle ? L'entendre hurler à la mort sous l'emprise du fouet du Jugement était bien doux par rapport à ses délires religieux..."
************
A Chamberlain
"Voilà toute l'histoire, révérend Wilder."
Le pasteur venait de tout apprendre au sujet de la tragédie qui avait frappé la petite colonie et l'avait dévastée en même temps que la majeure partie de ses habitants. Le rescapé qui lui avait narré les événements contempla le visage du révérend, qui passa de la surprise à la consternation, de la consternation à l'indignation, puis de l'indignation à la colère. Toutefois, il tâcha de se retenir et marqua son humeur par des gestes brusques et plusieurs tours autour des deux croix marquant les tombes qui lui avaient été montrées, bien que l'une d'entre elles fût vide. Il jeta ensuite plusieurs coups d'oeil au sol et finit par y trouver un infime morceau de charbon. Le révérend Wilder demanda alors à son vis-à-vis :
"Pouvez-vous me montrer la tombe vide, s'il vous plaît ?"
Une fois que l'homme la lui eut montrée, Wilder se précipita vers la croix correspondant et y marqua quelques mots. Se retournant vers le rescapé, il lui dit d'une voix forte :
"Je veux que cet épitaphe serve d'exemple à tous les rescapés et aux suppôts du Diable qui vivent sur cette Terre ! Qu'importe s'ils ne le voient jamais ! Excusez-moi, mon ami, mais beaucoup de travail m'attend...Au revoir !"
Le pasteur salua brièvement le survivant et s'éclipsa rapidement. Resté seul, le miraculé s'approcha de la tombe sur laquelle Wilder avait écrit quelques mots et les lut rapidement ; en complément du nom de la jeune fille déclarée morte, faute de cadavre retrouvé, il y avait : [i]"...atones for her sins in the flames of Hell. The Lord is infallible."
Ce qui voulait dire :
"...expie ses péchés dans les flammes de l'Enfer. Le Seigneur est infaillible."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Johnny a écrit:Annexe 2 : Tu expieras tes péchés dans les flammes des Enfers !
Au moins là, toutes les religions sont logées à la même enseigne, et le paradis n'existe pas!
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Ce sont les Enfers antiques, normal !
Il s'agit en fait d'un semi-cross over ici avec un roman de Stephen King, le seul que j'aie lu, Carrie.
Il s'agit en fait d'un semi-cross over ici avec un roman de Stephen King, le seul que j'aie lu, Carrie.
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
On peut quand même considérer les Champs Elysées comme la partie "paradis"...?
"semi-cross over"...? Croisement de sources?
"semi-cross over"...? Croisement de sources?
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF)) : histoires annexes
Oui, d'ailleurs, le manga originel se termine à Elysion.Kashima a écrit:On peut quand même considérer les Champs Elysées comme la partie "paradis"...?
Oui, disons que j'ai repris des personnages du roman, mais en les adaptant à l'époque de la fanfic et de l'univers Saint Seiya.Kashima a écrit:
"semi-cross over"...? Croisement de sources?
Sujets similaires
» La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
» Le 11ème chevalier (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
» L'Enfer du Roman - Richard Millet
» En ce moment, je lis...
» Histoires de fous
» Le 11ème chevalier (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
» L'Enfer du Roman - Richard Millet
» En ce moment, je lis...
» Histoires de fous
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum