La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
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La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Prologue : Un jeune homme aux lourds secrets
Londres, 2 novembre 1743
Depuis deux heures, une pluie violente s'était abattue sur la capitale du royaume d'Angleterre. Ses habitants couraient dans tous les sens, afin d'être trempés le moins possible. En cette saison, les averses de novembre n'épargnaient pas la ville, mais les Londoniens avaient plus que jamais l'envie d'échapper à cette calamité naturelle.
Parmi les passants pressés d'échapper aux averses se trouvait un individu vêtu d'un long manteau noir qui lui couvrait tout le visage, à tel point qu'il avançait par à-coups, de crainte de se heurter à la foule. Il courut en zig-zag durant une minute, avant d'atteindre le porche d'une maison et de s'y réfugier, espérant que la pluie s'estomperait rapidement. Il entrouvrit brièvement son capuchon, laissant apparaître deux yeux marrons, puis haleta l'espace de quelques secondes, tout en pensant :
"Quel temps exécrable ! Pour venir à Londres, je ne pouvais tomber mieux !"
L'individu soupira bruyamment, puis contempla la pluie pendant cinq secondes. Elle tombait à verse sur le sol de Londres, sans jamais se lasser. L'individu croisa les bras, se résignant à attendre patiemment, même pendant plusieurs heures, quand soudain, la porte près de laquelle il se trouvait s'ouvrit brusquement et le fit trébucher à la renverse. L'individu n'eut guère de temps pour se lamenter sur la boue couvrant désormais son manteau; une femme d'une quarantaine d'années, balai à la main, s'avança vers lui et lui dit d'un ton sévère:
"Que faites-vous là? Vous êtes près de ma maison! Si vous voulez vous abriter, allez voir ailleurs, s'il vous plaît!"
Comme elle semblait lever son balai en l'air, l'étranger au manteau noir se hâta de partir, et reprit sa course effrénée dans Londres, s'efforçant d'oublier les intempéries :
"Arrête de t'obnubiler sur cette pluie! Essaie plutôt de trouver un fiacre disponible, ce sera mieux!"
L'étranger courut alors durant quelques minutes, tentant simultanément de ne pas bousculer les passants et de ne pas contracter une grippe fatale à cause de la pluie...quand il se heurta brutalement aux flancs d'un cheval. Le cocher, peu satisfait par l'émergence d'un tel intrus, lui dit d'un air mécontent :
"Eh bien?! Vous ne savez donc pas qu'il faut regarder devant soi dans une grande ville? On voit bien que vous n'êtes pas d'ici!"
L'étranger admit timidement :
"En effet...Je n'ai été que deux ou trois fois à Londres, et la dernière fois date d'il y a trois ans..."
Puis, levant les yeux, il demanda au cocher :
"Excusez-moi...y'a-t-il des places disponibles dans votre fiacre?"
Le cocher répondit d'un fort accent cockney :
"Désolé, c'est une voiture privée!"
"Laissez-le entrer, Henry, cela me fera un peu de compagnie. Et puis, un détour n'a jamais tué personne!"
L'étranger fut surpris par l'aimabilité du propriétaire, mais fut rapidement sorti de ses pensées par la voix du cocher:
"Où dois-je vous conduire?"
"Au 76, rue Edward 1er."
"Allez, montez vite si vous ne voulez pas attraper froid!"
L'étranger hocha la tête, puis ouvrit la porte du fiacre et y monta rapidement. Une fois entré, il se trouva en face du propriétaire du fiacre, un homme d'une quarantaine d'années qui, par sa tenue vestimentaire luxueuse, devait sans doute appartenir à l'aristocratie. Voulant faire preuve de respect, l'étranger se découvrit. Il s'agissait d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, aux cheveux courts et châtain foncé, qui ne souriait pas beaucoup, ce qui pouvait se comprendre à cause de la pluie. L'aristocrate qui se trouvait dans le fiacre le salua :
"Bonjour à vous, jeune homme! Je suis le baron Alexander de Solsbury. A qui ai-je l'honneur?"
Le jeune homme répondit d'une voix peu assurée, avec un accent typiquement français :
"Je me nomme John Roligny. Je viens de la petite colonie fondée au Nouveau Monde par les huguenots de la Rochelle, qui avaient fui suite à l'édit de Fontainebleau, il y a 58 années de cela."
Le baron de Solsbury sourit :
"C'est donc à vos origines que vous devez ce curieux accent?"
"En effet, monseigneur, approuva John. Mes grands-parents faisaient partie des émigrés qui se sont installés à New Rochelle, et l'on m'a donné ce nom, sans doute pour faciliter mon intégration là-bas."
"Et que venez-vous faire à Londres?"
"Je suis venu rendre visite au révérend Paul Trevor. Sa famille avait émigré vers le Nouveau Monde sur le Mayflower, mais une partie est revenue en Angleterre après la révolution menée par la famille d'Orange. C'est un ami de ma famille, cela fait trois ans que je ne l'ai vu..."
Après cette conversation, John s'enferma dans un profond mutisme dont le baron de Solsbury n'osa le sortir. Le fiacre fit donc du chemin durant une dizaine de minutes, malgré la pluie qui tombait de plus en plus fort, de sorte qu'elle aurait même pu briser les vitres des portes du véhicule. Ce fut alors que le baron reprit la parole :
"Les averses automnales tombent plus fort que jamais, l'avez-vous remarqué?"
John hocha timidement la tête pour répondre affirmativement. Le baron enchaîna dans la foulée:
"Quand ce fiacre me déposera près de mon hôtel, j'aurai tout intérêt à me hâter pour ne pas être trempé jusqu'aux os! La nature est bien capricieuse, ces temps-ci..."
John lâcha :
"Monseigneur...Que venez-vous de dire?"
Solsbury sourit :
"Vous avez dû rester cloîtré chez vous pour ignorer ce qui s'est passé récemment!"
A ces mots, le jeune homme sentit qu'une boule venait d'apparaître dans sa gorge. Le baron lui expliqua tout :
"Il y a dix jours, pendant plusieurs heures, j'ai pu assister à une curieuse éclipse solaire, au final, l'on n'y voyait plus rien du tout! J'ai même craint pour ma vie et celle de mes proches, car il me semblait que nous ne reverrions jamais plus l'astre créé par Dieu lors de la Génèse!"
Les paroles du baron eurent un étrange effet sur John. En effet, celui-ci parut devenir brutalement sombre et baissa la tête. S'en apercevant, Solsbury lui demanda :
"Vous n'allez pas bien?"
Le jeune homme répondit tout en bougeant sa main droite :
"Ne vous en faites pas...Ce n'est qu'un léger malaise, cela va passer rapidement...Pour...Pour en revenir à l'éclipse dont vous venez de me parler, monseigneur, curieusement, je n'ai pas eu l'occasion d'y assister..."
"Cela n'est pas bien grave. Si cela n'est pas trop indiscret, dans quel but venez-vous rendre visite au révérend Trevor?"
John prit sa respiration durant quelques secondes, puis répondit :
"Je dois lui parler de beaucoup de choses. De choses très importantes..."
Solsbury sourit de nouveau :
"Si vous avez commis un péché, voire même plusieurs, ne vous en faites pas trop : Dieu est miséricordieux par nature!"
John ne répondit pas. Le baron enchaîna dans la foulée :
"Il y a quelque chose qui me tracasse...Cela fait plus d'une semaine que mon fils a disparu subitement et il n'est toujours pas revenu..."
John demanda tout en écarquillant les yeux :
"Monseigneur, si cela ne vous dérange guère, comment s'appelle votre fils?"
"Il se nomme James. Pourquoi?"
Semblant se trouver mal une nouvelle fois, John répondit :
"Pour...Pour rien..."
De plus en plus intrigué par l'attitude du jeune homme, Solsbury lui demanda de nouveau :
"Jeune homme...Etes-vous sûr que vous allez bien? Vous m'avez l'air souffrant..."
John insista :
"Je...Je vous l'ai dit...Ce n'est rien d'autre qu'un léger malaise, il va passer rapidement..."
"Si vous le dites, lâcha le baron. Dans le cas contraire, j'aurais pu vous emmener dans mon palais et vous confier à mon médecin personnel..."
"Ce n'est vraiment pas la peine, monseigneur...Je vous remercie pour votre bonté, mais cela ne sera vraiment pas nécessaire..."
Soudain, le fiacre s'arrêta brutalement, secouant un peu ses deux passagers. Dans la foulée, le cocher dit :
"Nous sommes arrivés! Veuillez descendre, s'il vous plaît, jeune homme!"
John inclina la tête devant Solsbury, puis lui dit :
"Je vous salue, monseigneur. Veuillez m'excuser, mais je dois me dépêcher..."
"Mes voeux vous accompagnent, jeune homme. Au revoir." répondit le baron.
Une fois que le jeune homme fût descendu, le cocher fouetta brutalement ses chevaux, les faisant partir au galop. Resté seul, John se couvrit la tête, puis marcha d'un bon pas jusqu'au seuil de la demeure du révérend Trevor.
Le révérend, qui appartenait à la branche non conformiste des chrétiens du royaume d'Angleterre, lisait attentivement un passage de la Bible. C'était un passage de l'Evangile selon Luc, la parabole du mauvais serviteur. Il lisait la parabole, les yeux rivés sur sa Bible, quand il entendit tout à coup deux coups secs à sa porte. Après avoir déposé sa Bible, puis s'être passé les mains dans ses cheveux grisonnants, il s'avança lentement vers le seuil de sa demeure. Il ouvrit la porte et ne manqua pas d'être surpris :
"John? Est-ce bien vous?"
"En effet, révérend. Je suis arrivé à Londres récemment, et j'aimerais vous demander l'hospitalité."
Un léger sourire apparut sur le visage du pasteur, qui répondit :
"Vous pouvez passer la nuit ici, bien entendu. N'est-ce pas le rôle d'un porte-parole de l'Eternel que d'accorder l'hospitalité à son prochain?"
John sourit timidement pour répondre. Le révérend enchaîna :
"Veuillez me suivre, s'il vous plaît. Vous devez être fatigué et affamé."
Le jeune homme suivit donc le pasteur. Bien qu'il ne mît que dix secondes à se rendre dans sa cuisine, il put profiter de ce court laps de temps pour observer la demeure de son ami. Elle n'avait pas changé d'un iota, elle était toujours aussi simple, aussi austère. Les murs étaient quasiment nus, seules y subsistaient quelques phrases typiques de la morale puritaine, comme Celui qui ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Une fois arrivé dans la cuisine, John prit place sur une chaise, tandis que Trevor lui servait une soupe de légumes :
"Elle date de ce soir, mais est encore très chaude. Vous en avez bien besoin après ce voyage sous la pluie..."
"Vous savez, fit remarquer le jeune homme, je n'ai pas eu à trop me plaindre des intempéries. J'ai été déposé près de votre maison par le fiacre du baron de Solsbury."
En entendant ce nom, le révérend fronça les sourcils :
"Solsbury...Ce noble oisif, vivant des rentes que lui procurent ses domaines? Je l'ai parfois rencontré, et je dois avouer qu'il ne me plaît guère.
Aussi généreux soit-il, je doute fortement que l'Eternel lui ait accordé le droit à la vie éternelle!"
Le révérend s'interrompit brièvement, puis reprit :
"Prenez vos distances avec cet homme, John. Il pourrait bien nuire à votre goût pour le labeur..."
John ne put qu'hocher la tête pour montrer timidement son approbation. Il avala deux cuillerées de sa soupe, quand Trevor lui demanda :
"Dites-moi, John...Pouvez-vous m'apporter des nouvelles de vos parents?"
La question du révérend parut troubler profondément le jeune homme. Etonné par cette réaction inattendue, le pasteur insista néanmoins :
"Eh bien, John, auriez-vous perdu votre langue? Que deviennent vos parents, Etienne et Catherine?"
John avala sa salive, puis répondit d'un ton sombre :
"Ils sont morts."
Trevor s'immobilisa en entendant ces mots. Il était très proche des époux Roligny, aussi, la nouvelle lui causa une grande peine. Il resta muet durant une quinzaine de secondes, puis reprit :
"J'en suis désolé pour vous, John. Vos parents étaient des gens exemplaires, fidèles à la ligne dessinée par le Seigneur. Que leur est-il arrivé?"
La réponse ne se fit guère attendre :
"C'est moi qui les ai tués."
Le pasteur se figea brutalement, devenant aussi raide qu'un cadavre. Profitant de l'embarras de son vis-à-vis, John enchaîna :
"Révérend, avant que vous ne me fassiez le moindre reproche, il faut que je vous dise beaucoup de choses au sujet de mes parents, mais aussi à propos de ce qui s'est passé, il y a quelques jours."
Le jeune homme dut attendre deux minutes, le temps nécessaire pour que Trevor puisse se remettre de ses émotions. Quand ce fut fait, le pasteur lui demanda, la voix tremblante :
"John...Je...De quoi voulez-vous parler..."
Soulagé que le pasteur ne se soit pas emporté, John répondit :
"Révérend, avez-vous entendu parler de cette longue éclipse de soleil?"
La main sur son coeur battant la chamade, le révérend Trevor répondit affirmativement :
"Je...J'en ai effectivement entendu parler et je l'ai même vue...C'était une éclipse des plus totales, l'on n'y voyait plus rien, des récoltes avaient même commencé à pourrir dans le royaume...Je...Je vous dois un aveu, John, j'ai bien cru que jamais plus nous ne reverrions le soleil."
Le silence régna dans la pièce pendant cinq secondes, puis Trevor reprit :
"Dites-moi, John...Vous m'avez dit que vous aviez beaucoup de choses à me confier sur la mort de vos parents, mais aussi sur les événements qui ont eu lieu quelques jours auparavant. Savez-vous comment une telle éclipse a pu se produire?"
John baissa la tête tout en se tortillant les mains pendant une dizaine de secondes, puis leva les yeux vers le pasteur et lui dit :
"Le responsable de cette éclipse, c'est moi."
En seulement une minute, ce fut un nouveau choc pour le révérend. Sa mine se crispa, ses mains se mirent à trembler, tout comme ses lèvres. Aussi, ce fut avec peine qu'il demanda au jeune homme:
"Que...Que venez-vous de dire?!"
John répondit :
"Mais je n'étais absolument pas conscient de ce que je faisais. Je n'étais pas moi-même. Non ; je n'étais plus moi-même. J'étais prisonnier à l'intérieur de mon propre corps, tandis qu'une âme étrangère en avait pris le contrôle."
Trevor balbutia :
"C'est...C'est insensé...C'est un maléfice digne de Satan qui s'est produit, d'après ce que vous me dites!"
Le jeune homme objecta :
"Au contraire, révérend. Celui qui avait pris possession de mon corps n'était pas un démon, bien au contraire. Et pourtant, ce qu'il a fait n'était pas beau à voir..."
Après une nouvelle pause de cinq secondes, John s'adressa au révérend Trevor en ces termes :
"Révérend, si je suis venu à Londres, c'est pour vous confesser tout ce que j'ai fait malgré moi, d'autant plus que c'est un vrai miracle si je suis encore en vie. Vous êtes la dernière personne en qui je peux avoir confiance..."
Trevor soupira brièvement, puis répondit :
"Très bien, John. Je suis disposé à vous écouter sans vous juger; je laisse cette charge au Seigneur."
John marqua une fois de plus une pause rapide, puis avertit le pasteur :
"Révérend, mettez-vous à l'aise, car il s'agit d'une longue histoire...Une histoire longue et qui n'est pas gaie du tout..."
Depuis deux heures, une pluie violente s'était abattue sur la capitale du royaume d'Angleterre. Ses habitants couraient dans tous les sens, afin d'être trempés le moins possible. En cette saison, les averses de novembre n'épargnaient pas la ville, mais les Londoniens avaient plus que jamais l'envie d'échapper à cette calamité naturelle.
Parmi les passants pressés d'échapper aux averses se trouvait un individu vêtu d'un long manteau noir qui lui couvrait tout le visage, à tel point qu'il avançait par à-coups, de crainte de se heurter à la foule. Il courut en zig-zag durant une minute, avant d'atteindre le porche d'une maison et de s'y réfugier, espérant que la pluie s'estomperait rapidement. Il entrouvrit brièvement son capuchon, laissant apparaître deux yeux marrons, puis haleta l'espace de quelques secondes, tout en pensant :
"Quel temps exécrable ! Pour venir à Londres, je ne pouvais tomber mieux !"
L'individu soupira bruyamment, puis contempla la pluie pendant cinq secondes. Elle tombait à verse sur le sol de Londres, sans jamais se lasser. L'individu croisa les bras, se résignant à attendre patiemment, même pendant plusieurs heures, quand soudain, la porte près de laquelle il se trouvait s'ouvrit brusquement et le fit trébucher à la renverse. L'individu n'eut guère de temps pour se lamenter sur la boue couvrant désormais son manteau; une femme d'une quarantaine d'années, balai à la main, s'avança vers lui et lui dit d'un ton sévère:
"Que faites-vous là? Vous êtes près de ma maison! Si vous voulez vous abriter, allez voir ailleurs, s'il vous plaît!"
Comme elle semblait lever son balai en l'air, l'étranger au manteau noir se hâta de partir, et reprit sa course effrénée dans Londres, s'efforçant d'oublier les intempéries :
"Arrête de t'obnubiler sur cette pluie! Essaie plutôt de trouver un fiacre disponible, ce sera mieux!"
L'étranger courut alors durant quelques minutes, tentant simultanément de ne pas bousculer les passants et de ne pas contracter une grippe fatale à cause de la pluie...quand il se heurta brutalement aux flancs d'un cheval. Le cocher, peu satisfait par l'émergence d'un tel intrus, lui dit d'un air mécontent :
"Eh bien?! Vous ne savez donc pas qu'il faut regarder devant soi dans une grande ville? On voit bien que vous n'êtes pas d'ici!"
L'étranger admit timidement :
"En effet...Je n'ai été que deux ou trois fois à Londres, et la dernière fois date d'il y a trois ans..."
Puis, levant les yeux, il demanda au cocher :
"Excusez-moi...y'a-t-il des places disponibles dans votre fiacre?"
Le cocher répondit d'un fort accent cockney :
"Désolé, c'est une voiture privée!"
"Laissez-le entrer, Henry, cela me fera un peu de compagnie. Et puis, un détour n'a jamais tué personne!"
L'étranger fut surpris par l'aimabilité du propriétaire, mais fut rapidement sorti de ses pensées par la voix du cocher:
"Où dois-je vous conduire?"
"Au 76, rue Edward 1er."
"Allez, montez vite si vous ne voulez pas attraper froid!"
L'étranger hocha la tête, puis ouvrit la porte du fiacre et y monta rapidement. Une fois entré, il se trouva en face du propriétaire du fiacre, un homme d'une quarantaine d'années qui, par sa tenue vestimentaire luxueuse, devait sans doute appartenir à l'aristocratie. Voulant faire preuve de respect, l'étranger se découvrit. Il s'agissait d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, aux cheveux courts et châtain foncé, qui ne souriait pas beaucoup, ce qui pouvait se comprendre à cause de la pluie. L'aristocrate qui se trouvait dans le fiacre le salua :
"Bonjour à vous, jeune homme! Je suis le baron Alexander de Solsbury. A qui ai-je l'honneur?"
Le jeune homme répondit d'une voix peu assurée, avec un accent typiquement français :
"Je me nomme John Roligny. Je viens de la petite colonie fondée au Nouveau Monde par les huguenots de la Rochelle, qui avaient fui suite à l'édit de Fontainebleau, il y a 58 années de cela."
Le baron de Solsbury sourit :
"C'est donc à vos origines que vous devez ce curieux accent?"
"En effet, monseigneur, approuva John. Mes grands-parents faisaient partie des émigrés qui se sont installés à New Rochelle, et l'on m'a donné ce nom, sans doute pour faciliter mon intégration là-bas."
"Et que venez-vous faire à Londres?"
"Je suis venu rendre visite au révérend Paul Trevor. Sa famille avait émigré vers le Nouveau Monde sur le Mayflower, mais une partie est revenue en Angleterre après la révolution menée par la famille d'Orange. C'est un ami de ma famille, cela fait trois ans que je ne l'ai vu..."
Après cette conversation, John s'enferma dans un profond mutisme dont le baron de Solsbury n'osa le sortir. Le fiacre fit donc du chemin durant une dizaine de minutes, malgré la pluie qui tombait de plus en plus fort, de sorte qu'elle aurait même pu briser les vitres des portes du véhicule. Ce fut alors que le baron reprit la parole :
"Les averses automnales tombent plus fort que jamais, l'avez-vous remarqué?"
John hocha timidement la tête pour répondre affirmativement. Le baron enchaîna dans la foulée:
"Quand ce fiacre me déposera près de mon hôtel, j'aurai tout intérêt à me hâter pour ne pas être trempé jusqu'aux os! La nature est bien capricieuse, ces temps-ci..."
John lâcha :
"Monseigneur...Que venez-vous de dire?"
Solsbury sourit :
"Vous avez dû rester cloîtré chez vous pour ignorer ce qui s'est passé récemment!"
A ces mots, le jeune homme sentit qu'une boule venait d'apparaître dans sa gorge. Le baron lui expliqua tout :
"Il y a dix jours, pendant plusieurs heures, j'ai pu assister à une curieuse éclipse solaire, au final, l'on n'y voyait plus rien du tout! J'ai même craint pour ma vie et celle de mes proches, car il me semblait que nous ne reverrions jamais plus l'astre créé par Dieu lors de la Génèse!"
Les paroles du baron eurent un étrange effet sur John. En effet, celui-ci parut devenir brutalement sombre et baissa la tête. S'en apercevant, Solsbury lui demanda :
"Vous n'allez pas bien?"
Le jeune homme répondit tout en bougeant sa main droite :
"Ne vous en faites pas...Ce n'est qu'un léger malaise, cela va passer rapidement...Pour...Pour en revenir à l'éclipse dont vous venez de me parler, monseigneur, curieusement, je n'ai pas eu l'occasion d'y assister..."
"Cela n'est pas bien grave. Si cela n'est pas trop indiscret, dans quel but venez-vous rendre visite au révérend Trevor?"
John prit sa respiration durant quelques secondes, puis répondit :
"Je dois lui parler de beaucoup de choses. De choses très importantes..."
Solsbury sourit de nouveau :
"Si vous avez commis un péché, voire même plusieurs, ne vous en faites pas trop : Dieu est miséricordieux par nature!"
John ne répondit pas. Le baron enchaîna dans la foulée :
"Il y a quelque chose qui me tracasse...Cela fait plus d'une semaine que mon fils a disparu subitement et il n'est toujours pas revenu..."
John demanda tout en écarquillant les yeux :
"Monseigneur, si cela ne vous dérange guère, comment s'appelle votre fils?"
"Il se nomme James. Pourquoi?"
Semblant se trouver mal une nouvelle fois, John répondit :
"Pour...Pour rien..."
De plus en plus intrigué par l'attitude du jeune homme, Solsbury lui demanda de nouveau :
"Jeune homme...Etes-vous sûr que vous allez bien? Vous m'avez l'air souffrant..."
John insista :
"Je...Je vous l'ai dit...Ce n'est rien d'autre qu'un léger malaise, il va passer rapidement..."
"Si vous le dites, lâcha le baron. Dans le cas contraire, j'aurais pu vous emmener dans mon palais et vous confier à mon médecin personnel..."
"Ce n'est vraiment pas la peine, monseigneur...Je vous remercie pour votre bonté, mais cela ne sera vraiment pas nécessaire..."
Soudain, le fiacre s'arrêta brutalement, secouant un peu ses deux passagers. Dans la foulée, le cocher dit :
"Nous sommes arrivés! Veuillez descendre, s'il vous plaît, jeune homme!"
John inclina la tête devant Solsbury, puis lui dit :
"Je vous salue, monseigneur. Veuillez m'excuser, mais je dois me dépêcher..."
"Mes voeux vous accompagnent, jeune homme. Au revoir." répondit le baron.
Une fois que le jeune homme fût descendu, le cocher fouetta brutalement ses chevaux, les faisant partir au galop. Resté seul, John se couvrit la tête, puis marcha d'un bon pas jusqu'au seuil de la demeure du révérend Trevor.
Le révérend, qui appartenait à la branche non conformiste des chrétiens du royaume d'Angleterre, lisait attentivement un passage de la Bible. C'était un passage de l'Evangile selon Luc, la parabole du mauvais serviteur. Il lisait la parabole, les yeux rivés sur sa Bible, quand il entendit tout à coup deux coups secs à sa porte. Après avoir déposé sa Bible, puis s'être passé les mains dans ses cheveux grisonnants, il s'avança lentement vers le seuil de sa demeure. Il ouvrit la porte et ne manqua pas d'être surpris :
"John? Est-ce bien vous?"
"En effet, révérend. Je suis arrivé à Londres récemment, et j'aimerais vous demander l'hospitalité."
Un léger sourire apparut sur le visage du pasteur, qui répondit :
"Vous pouvez passer la nuit ici, bien entendu. N'est-ce pas le rôle d'un porte-parole de l'Eternel que d'accorder l'hospitalité à son prochain?"
John sourit timidement pour répondre. Le révérend enchaîna :
"Veuillez me suivre, s'il vous plaît. Vous devez être fatigué et affamé."
Le jeune homme suivit donc le pasteur. Bien qu'il ne mît que dix secondes à se rendre dans sa cuisine, il put profiter de ce court laps de temps pour observer la demeure de son ami. Elle n'avait pas changé d'un iota, elle était toujours aussi simple, aussi austère. Les murs étaient quasiment nus, seules y subsistaient quelques phrases typiques de la morale puritaine, comme Celui qui ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Une fois arrivé dans la cuisine, John prit place sur une chaise, tandis que Trevor lui servait une soupe de légumes :
"Elle date de ce soir, mais est encore très chaude. Vous en avez bien besoin après ce voyage sous la pluie..."
"Vous savez, fit remarquer le jeune homme, je n'ai pas eu à trop me plaindre des intempéries. J'ai été déposé près de votre maison par le fiacre du baron de Solsbury."
En entendant ce nom, le révérend fronça les sourcils :
"Solsbury...Ce noble oisif, vivant des rentes que lui procurent ses domaines? Je l'ai parfois rencontré, et je dois avouer qu'il ne me plaît guère.
Aussi généreux soit-il, je doute fortement que l'Eternel lui ait accordé le droit à la vie éternelle!"
Le révérend s'interrompit brièvement, puis reprit :
"Prenez vos distances avec cet homme, John. Il pourrait bien nuire à votre goût pour le labeur..."
John ne put qu'hocher la tête pour montrer timidement son approbation. Il avala deux cuillerées de sa soupe, quand Trevor lui demanda :
"Dites-moi, John...Pouvez-vous m'apporter des nouvelles de vos parents?"
La question du révérend parut troubler profondément le jeune homme. Etonné par cette réaction inattendue, le pasteur insista néanmoins :
"Eh bien, John, auriez-vous perdu votre langue? Que deviennent vos parents, Etienne et Catherine?"
John avala sa salive, puis répondit d'un ton sombre :
"Ils sont morts."
Trevor s'immobilisa en entendant ces mots. Il était très proche des époux Roligny, aussi, la nouvelle lui causa une grande peine. Il resta muet durant une quinzaine de secondes, puis reprit :
"J'en suis désolé pour vous, John. Vos parents étaient des gens exemplaires, fidèles à la ligne dessinée par le Seigneur. Que leur est-il arrivé?"
La réponse ne se fit guère attendre :
"C'est moi qui les ai tués."
Le pasteur se figea brutalement, devenant aussi raide qu'un cadavre. Profitant de l'embarras de son vis-à-vis, John enchaîna :
"Révérend, avant que vous ne me fassiez le moindre reproche, il faut que je vous dise beaucoup de choses au sujet de mes parents, mais aussi à propos de ce qui s'est passé, il y a quelques jours."
Le jeune homme dut attendre deux minutes, le temps nécessaire pour que Trevor puisse se remettre de ses émotions. Quand ce fut fait, le pasteur lui demanda, la voix tremblante :
"John...Je...De quoi voulez-vous parler..."
Soulagé que le pasteur ne se soit pas emporté, John répondit :
"Révérend, avez-vous entendu parler de cette longue éclipse de soleil?"
La main sur son coeur battant la chamade, le révérend Trevor répondit affirmativement :
"Je...J'en ai effectivement entendu parler et je l'ai même vue...C'était une éclipse des plus totales, l'on n'y voyait plus rien, des récoltes avaient même commencé à pourrir dans le royaume...Je...Je vous dois un aveu, John, j'ai bien cru que jamais plus nous ne reverrions le soleil."
Le silence régna dans la pièce pendant cinq secondes, puis Trevor reprit :
"Dites-moi, John...Vous m'avez dit que vous aviez beaucoup de choses à me confier sur la mort de vos parents, mais aussi sur les événements qui ont eu lieu quelques jours auparavant. Savez-vous comment une telle éclipse a pu se produire?"
John baissa la tête tout en se tortillant les mains pendant une dizaine de secondes, puis leva les yeux vers le pasteur et lui dit :
"Le responsable de cette éclipse, c'est moi."
En seulement une minute, ce fut un nouveau choc pour le révérend. Sa mine se crispa, ses mains se mirent à trembler, tout comme ses lèvres. Aussi, ce fut avec peine qu'il demanda au jeune homme:
"Que...Que venez-vous de dire?!"
John répondit :
"Mais je n'étais absolument pas conscient de ce que je faisais. Je n'étais pas moi-même. Non ; je n'étais plus moi-même. J'étais prisonnier à l'intérieur de mon propre corps, tandis qu'une âme étrangère en avait pris le contrôle."
Trevor balbutia :
"C'est...C'est insensé...C'est un maléfice digne de Satan qui s'est produit, d'après ce que vous me dites!"
Le jeune homme objecta :
"Au contraire, révérend. Celui qui avait pris possession de mon corps n'était pas un démon, bien au contraire. Et pourtant, ce qu'il a fait n'était pas beau à voir..."
Après une nouvelle pause de cinq secondes, John s'adressa au révérend Trevor en ces termes :
"Révérend, si je suis venu à Londres, c'est pour vous confesser tout ce que j'ai fait malgré moi, d'autant plus que c'est un vrai miracle si je suis encore en vie. Vous êtes la dernière personne en qui je peux avoir confiance..."
Trevor soupira brièvement, puis répondit :
"Très bien, John. Je suis disposé à vous écouter sans vous juger; je laisse cette charge au Seigneur."
John marqua une fois de plus une pause rapide, puis avertit le pasteur :
"Révérend, mettez-vous à l'aise, car il s'agit d'une longue histoire...Une histoire longue et qui n'est pas gaie du tout..."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Je lis ton texte complètement vierge, car je ne connais rien du tout aux Chevaliers du Zodiaque. Quel est le principe des fan-fictions, que je comprenne bien?
Je trouve que c'est bien écrit!
Je trouve que c'est bien écrit!
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
C'est ce que je penais être une fanfiction. Il faut vraiment aimer la série et la connaître par coeur! Il y avait des filles, sur TLW, qui écrivaient des fanfictions de L Word.
Que peut-on en faire, après? Les faire connaître aux fans des séries, les proposer peut-être aussi aux auteurs? Cela se fait-il?
Je lirai ta fanfiction comme une histoire sans rapport avec le manga puisque je ne le connais pas.
Que peut-on en faire, après? Les faire connaître aux fans des séries, les proposer peut-être aussi aux auteurs? Cela se fait-il?
Je lirai ta fanfiction comme une histoire sans rapport avec le manga puisque je ne le connais pas.
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Oui, on les propose aux autres fans sur des sites appropriés.
Dans la soirée, je vais mettre sur le forum une autre fanfiction Saint Seiya qui te permettra de mieux connaître le manga (même si le héros de ladite fanfic est de mon cru).
Dans la soirée, je vais mettre sur le forum une autre fanfiction Saint Seiya qui te permettra de mieux connaître le manga (même si le héros de ladite fanfic est de mon cru).
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
C'est toi, le héros...?
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Non, même si John Roligny me ressemble sur certains points du caractère.
Pour l'autre fic, quand je disais "de mon cru", ça veut dire que c'est un personnage que j'ai inventé moi-même.
Pour l'autre fic, quand je disais "de mon cru", ça veut dire que c'est un personnage que j'ai inventé moi-même.
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Chapitre 1 : Naufrage
Trevor
Lorsque j'avais vu John entrer dans ma demeure, j'étais heureux de le revoir. Lui, ses parents et moi ne partagions pas que la même confession, mais aussi les mêmes tourments ancestraux; ma famille avait dû fuir vers le Nouveau Monde à cause des persécutions du roi Jacques 1er, la sienne en raison de l'édit de Fontainebleau qui en finissait avec la liberté de conscience pour les protestants français. Je le connaissais depuis sa naissance, nos chemins s'étaient croisés ici, à Londres, ou là-bas, à New Rochelle. Cela faisait plusieurs années que je ne l'avais vu, mais j'étais fort loin de me douter qu'il reviendrait vers moi pour m'avouer de telles choses. Lui, un parricide? Lui, le responsable de cette éclipse qui avait fait craindre à tous la fin du monde? Cela me paraissait insensé; depuis toujours, je percevais John comme quelqu'un de bon et vertueux, calme par nature, ayant la colère en horreur. Pourtant, le ton qu'il avait employé m'empêchait de douter de sa sincérité. Pourquoi ne me suis-je pas emporté contre lui? Sans doute parce que l'on m'avait toujours dit qu'un homme qui n'était pas Dieu n'avait pas le droit de juger un autre homme, mais aussi parce qu'il m'apparaissait nécessaire de tout savoir sur les événements des jours passés, des événements qui, m'a-t-il dit, ne venaient pas du Malin, comme je le pensais au départ...
John
Ainsi, le révérend Trevor a refusé de me juger personnellement, laissant cette charge à Dieu. Le premier obstacle est donc levé. Je n'aurais pas supporté de ne pouvoir lui raconter cette histoire...car je ne peux la raconter à personne d'autre; l'on me tiendrait pour fou. Cette histoire...depuis ma plus tendre enfance, l'on m'a dit que nous étions tous prédestinés à la grâce ou à l'Enfer...Et cette prédestination ne m'a guère été favorable...J'ai tué mes parents...Je suis devenu un criminel bien malgré moi...Moi, qui n'existais plus alors, je n'étais plus moi-même...J'étais...Non, je ne puis me résoudre à entendre ce nom dans ma tête...Et pourtant, tôt ou tard, il me faudra en passer par là...Mais je préfère retarder cette fatidique échéance...même si cela peut être assimilé à de la lâcheté...Le moment est venu; le révérend me regarde droit dans les yeux, prêt à écouter ma confession...Puisqu'il le faut.
************
La pluie tombait de plus belle sur Londres et elle martelait violemment les carreaux de la demeure du révérend Trevor. Celui-ci regardait fixement John, d'un air non impatient, mais déterminé à savoir tout sur ce jeune homme qu'il connaissait pourtant depuis bien longtemps. D'une main tremblante, John avala une cuillerée brûlante de soupe, puis prit enfin la parole:
"Révérend, comme je vous l'ai dit, c'est une longue histoire. Une histoire qui a commencé près d'un mois auparavant, alors que mes parents et moi-même étions partis pour l'Empire ottoman..."
************
New Rochelle, 1er octobre 1743
Les porteurs, d'un pas lent, chargeaient sur l'imposant voilier de lourdes caisses contenant des draps de lin conçus par la manufacture Roligny. Son dirigeant, Etienne Roligny, était l'héritier d'un calviniste rochelais, Henri Roligny, qui avait émigré en 1685 avec plusieurs centaines de ses coreligionnaires vers le Nouveau Monde, pour y fonder New Rochelle trois années plus tard. Etienne était né dans cette petite colonie en 1700, son père s'étant marié assez tard pour l'époque, car il était auparavant trop occupé à faire fructifier ses affaires. Il inculqua une morale assez puritaine à son fils qui, une fois marié en 1722 à une jeune fille prénommée Catherine, eut comme seul héritier un garçon qu'il nomma John, pour marquer son attachement à sa nouvelle terre.
Etienne Roligny regardait d'un air ravi ses serviteurs qui chargeaient les marchandises à bord du voilier. Il dit alors à son fils, qui venait de se placer à ses côtés:
"Regarde, John...Contemple le travail de toute une vie de labeur...Ces draps de lin serviront à gagner un capital précieux, qui sera réinvesti infiniment pour fabriquer de nouveaux draps de lin et garantir ainsi la réussite matérielle de la manufacture Roligny...John, cette manufacture est certainement un signe de l'élection de Dieu...Plus tard, quand je quitterai cette Terre, tu deviendras le nouveau gérant de cette merveille et j'espère que tu te montreras à la hauteur de la tâche que je t'incombe."
Le jeune homme sourit timidement, avant de répondre:
"Je ne vous décevrai pas, mon père. Lorsque nous arriverons dans l'Empire ottoman, j'observerai scrupuleusement vos moindres faits et gestes, afin de me montrer digne de vous dans l'avenir..."
John marqua une courte pause, puis reprit:
"Père, quand quitterons-nous le Nouveau Monde?"
"Dans trente minutes, John, le temps que les marchandises linnt chargées à bord. De plus, il nous faut attendre ta mère et le révérend Valnoy, qui ne devraient pas tarder à arriver..."
John et son père se turent alors et regardèrent attentivement les manoeuvres charger les caisses de draps à l'intérieur du bateau en partance pour l'Empire ottoman. Puis, cinq minutes après, une femme d'environ quarante ans, vêtue d'une robe noire, et un homme d'âge mûr portant une soutane sombre vinrent vers le fils et le père. Il s'agissait de Catherine Roligny, la mère de John, et du révérend Valnoy, précepteur du jeune homme, un homme bien plus strict qu'Etienne Roligny, influencé par la rigueur morale de feu Oliver Cromwell, dirigeant du Commonwealth au XVIIème siècle. L'Angleterre, un pays souvent visité par les Roligny, qui étaient très proches du pasteur non-conformiste Paul Trevor, descendant d'une famille anglaise expatriée sur le Mayflower. Un pasteur strict, à qui John racontait en ce moment son histoire.
Une fois que sa femme et le révérend furent près de lui, Etienne Roligny salua ce dernier:
"Comment allez-vous, révérend?"
"Je me porte bien, Etienne...Et vous, John, dit-il au jeune homme, vous sentez-vous prêt à partir?"
"Tout à fait, révérend." approuva le jeune homme.
"J'en suis ravi. Je pense que ces voyages vers l'Empire ottoman, puis vers les Provinces Unies et l'Angleterre, vous formeront pour l'avenir...Quand vous reprendrez la manufacture de votre père...Je connais votre goût pour le labeur, John, et il ne fait aucun doute que vous faites partie des rares élus du Seigneur...Cela vous sera sans doute profitable, quand vous dirigerez la manufacture Roligny avec votre femme à vos côtés."
En effet, un mois auparavant, Etienne Roligny avait arrangé le mariage de son fils avec une jeune fille du nom de Jeanne Guilbret, fille aînée d'un négociant en meubles de New Rochelle, afin de rapprocher leurs affaires respectives. Un mariage d'affaires, comme avait été celui des parents du jeune homme. Ce dernier n'avait pas bronché, non pas qu'il ne trouvait pas Jeanne désagréable à ses yeux, mais parce qu'il était conditionné par le milieu strict dans lequel il était plongé depuis toujours. Honore ton père et ta mère, et Dieu te donnera longue vie, un commandement divin auquel il obéissait sans se poser la moindre question.
"Révérend, répondit John, j'ignore si ce que je vivrai bientôt confirmera mon élection divine, mais si cela peut m'aider à suivre les traces de mon père, cela me suffira amplement."
Le révérend Valnoy sourit, puis s'adressa à Etienne en ces termes:
"Votre fils, Etienne, est un modèle de vertu. Discipliné, studieux, rechignant à la violence...La pureté de son âme est une évidence."
"Puisse l'Eternel vous donner raison, révérend." se contenta de répondre le père de John.
Les Roligny et le révérend restèrent ensuite sur le quai durant quasiment dix minutes, jusqu'à ce que toutes les caisses de draps furent chargées à bord. Etienne Roligny dit alors:
"Le moment est venu de partir. Catherine, John, révérend, veuillez me suivre, s'il vous plaît."
John et sa mère, ainsi que son précepteur, montèrent donc à bord du voilier qui devait les mener à bord de l'Empire ottoman. Alors qu'ils venaient de monter sur le pont, le jeune homme souffla à sa mère:
"Mère, je n'ai pas vu les Guilbrets pour nous dire adieu...Pourtant, je suis censé épouser leur fille dans un mois..."
Catherine répondit:
"Après que ton père et monsieur Guilbret aient décidé de ton mariage avec Jeanne, il a été également décrété que tu ne la verrais qu'une fois avant notre départ...ce qui a été déjà fait. N'oublie pas ceci, John; ce mariage est censé faire prospérer nos affaires respectives. Je suppose que tu as assez de bonne conscience pour le comprendre."
Le jeune homme, toujours aussi peu enclin à contester la volonté paternelle, se contenta de hocher la tête pour répondre "oui". Cinq à dix minutes plus tard, les amarres furent larguées et le voilier des Roligny prit la mer vers l'Empire ottoman.
************
"Nous étions donc partis pour un long périple, à l'issue duquel ma famille devait revenir plus riche qu'avant et je devais épouser celle qui m'était destinée. Mais le destin réserve parfois de douloureuses surprises..."murmura John au révérend Trevor, qui demeurait silencieux, les mains croisées.
************
Une quinzaine de jours plus tard
John
Après une lecture quotidienne de la Bible et une initiation rapide au commerce, initiation enseignée par mon père, j'avais eu la permission exceptionnelle de respirer l'air marin. La traversée s'est déroulée sans encombre pour le moment, nous avons navigué sur un océan plutôt calme, sans manquer de rien; les vivres sont suffisants pour arriver jusqu'à Istanbul dans quelques jours...Il me tarde d'arriver, j'ai beau noyer mon ennui dans les leçons de mes parents et du révérend, ainsi qu'en lisant la Bible, je souhaiterais tant me confronter à la vraie vie...Et pourtant, j'ai beau savoir qu'il est possible que j'aie la vie éternelle après mon passage sur Terre, je ne peux empêcher la lassitude de s'installer en moi...
************
Tout à coup, le jeune homme fut interrompu dans ses rêveries par un bruit lourd. C'était le révérend Valnoy qui venait vers lui. D'un air sévère, il regarda le jeune homme et lui dit:
"Je peux deviner ce que vous pensez, John. Vous commencez à vous ennuyer...Prenez garde, John, il est nécessaire que vous mainteniez un comportement exemplaire..."
John répondit, non sans un certain trouble dans la voix:
"Révérend...Je...Je ne vois pas ce qui vous fait dire ça...Je suis simplement désireux d'arriver à Istanbul, afin de suivre l'exemple de mon père, dont la fortune est plus prospère que jamais!"
"Je préfère vous entendre parler ainsi, John...Je souhaite que vous suiviez les traces de cet homme vertueux, dont le sang coule dans vos veines...Je souhaite également que votre descendance suive votre exemple, qui sera certainement des plus brillants!"
"Justement, révérend, enchaîna John. Il...Il y a quelque chose que je ne comprends pas...Pourquoi...Pourquoi a-t-il été décidé que je ne reverrai plus Jeanne avant notre retour? Pourtant, elle est celle que je dois épouser..."
Le révérend Valnoy regarda alors le jeune homme, les yeux dans les yeux, et lui dit d'un ton ferme:
"John, cette décision a été prise pour vous éloigner des pires tentations. Vous ne la trouvez pas désagréable, et cela pourrait nuire à votre caractère vertueux...Le Malin est insidieux, John, souvenez-vous en...Souvenez-vous en..."
Après ça, le précepteur du jeune homme s'éloigna discrètement, le laissant contempler la Mer Méditerranée. Lorsqu'il se fut assuré que le pasteur était hors de sa vue, John songea:
"Pourquoi me mettre en garde? J'ai beau ne pas trouver Jeanne désagréable, je ne suis pas pour autant rempli de pensées infâmes!...C'est difficile à admettre, mais je ne parviens pas à comprendre l'attitude de mes parents et du révérend Valnoy...L'Eternel a décidé de mon sort par avance, pourquoi mettre autant l'accent sur mon comportement?..."
Toutefois, le jeune homme se lassa très vite de ces questions existentielles et préféra s'abandonner à la contemplation de l'horizon marin, l'un de ces rares moments de repos qui lui étaient accordés.
************
Trevor
Je ne comprends pas la logique de John. Il me raconte là des choses d'une monotonie inimaginable. Pourquoi est-il aussi sombre? Je ne puis le comprendre...Aussi, je me décidai à lui demander de manière diplomate:
"John, je ne vous comprends pas...Ce voyage semble s'être bien passé, je ne décèle rien qui ait pu être responsable de votre désarroi..."
Et le fils de mes défunts amis de me répondre:
"Justement, révérend...Le soir même, il s'est passé quelque chose dont j'étais loin de me douter..."
Lorsque j'avais vu John entrer dans ma demeure, j'étais heureux de le revoir. Lui, ses parents et moi ne partagions pas que la même confession, mais aussi les mêmes tourments ancestraux; ma famille avait dû fuir vers le Nouveau Monde à cause des persécutions du roi Jacques 1er, la sienne en raison de l'édit de Fontainebleau qui en finissait avec la liberté de conscience pour les protestants français. Je le connaissais depuis sa naissance, nos chemins s'étaient croisés ici, à Londres, ou là-bas, à New Rochelle. Cela faisait plusieurs années que je ne l'avais vu, mais j'étais fort loin de me douter qu'il reviendrait vers moi pour m'avouer de telles choses. Lui, un parricide? Lui, le responsable de cette éclipse qui avait fait craindre à tous la fin du monde? Cela me paraissait insensé; depuis toujours, je percevais John comme quelqu'un de bon et vertueux, calme par nature, ayant la colère en horreur. Pourtant, le ton qu'il avait employé m'empêchait de douter de sa sincérité. Pourquoi ne me suis-je pas emporté contre lui? Sans doute parce que l'on m'avait toujours dit qu'un homme qui n'était pas Dieu n'avait pas le droit de juger un autre homme, mais aussi parce qu'il m'apparaissait nécessaire de tout savoir sur les événements des jours passés, des événements qui, m'a-t-il dit, ne venaient pas du Malin, comme je le pensais au départ...
John
Ainsi, le révérend Trevor a refusé de me juger personnellement, laissant cette charge à Dieu. Le premier obstacle est donc levé. Je n'aurais pas supporté de ne pouvoir lui raconter cette histoire...car je ne peux la raconter à personne d'autre; l'on me tiendrait pour fou. Cette histoire...depuis ma plus tendre enfance, l'on m'a dit que nous étions tous prédestinés à la grâce ou à l'Enfer...Et cette prédestination ne m'a guère été favorable...J'ai tué mes parents...Je suis devenu un criminel bien malgré moi...Moi, qui n'existais plus alors, je n'étais plus moi-même...J'étais...Non, je ne puis me résoudre à entendre ce nom dans ma tête...Et pourtant, tôt ou tard, il me faudra en passer par là...Mais je préfère retarder cette fatidique échéance...même si cela peut être assimilé à de la lâcheté...Le moment est venu; le révérend me regarde droit dans les yeux, prêt à écouter ma confession...Puisqu'il le faut.
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La pluie tombait de plus belle sur Londres et elle martelait violemment les carreaux de la demeure du révérend Trevor. Celui-ci regardait fixement John, d'un air non impatient, mais déterminé à savoir tout sur ce jeune homme qu'il connaissait pourtant depuis bien longtemps. D'une main tremblante, John avala une cuillerée brûlante de soupe, puis prit enfin la parole:
"Révérend, comme je vous l'ai dit, c'est une longue histoire. Une histoire qui a commencé près d'un mois auparavant, alors que mes parents et moi-même étions partis pour l'Empire ottoman..."
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New Rochelle, 1er octobre 1743
Les porteurs, d'un pas lent, chargeaient sur l'imposant voilier de lourdes caisses contenant des draps de lin conçus par la manufacture Roligny. Son dirigeant, Etienne Roligny, était l'héritier d'un calviniste rochelais, Henri Roligny, qui avait émigré en 1685 avec plusieurs centaines de ses coreligionnaires vers le Nouveau Monde, pour y fonder New Rochelle trois années plus tard. Etienne était né dans cette petite colonie en 1700, son père s'étant marié assez tard pour l'époque, car il était auparavant trop occupé à faire fructifier ses affaires. Il inculqua une morale assez puritaine à son fils qui, une fois marié en 1722 à une jeune fille prénommée Catherine, eut comme seul héritier un garçon qu'il nomma John, pour marquer son attachement à sa nouvelle terre.
Etienne Roligny regardait d'un air ravi ses serviteurs qui chargeaient les marchandises à bord du voilier. Il dit alors à son fils, qui venait de se placer à ses côtés:
"Regarde, John...Contemple le travail de toute une vie de labeur...Ces draps de lin serviront à gagner un capital précieux, qui sera réinvesti infiniment pour fabriquer de nouveaux draps de lin et garantir ainsi la réussite matérielle de la manufacture Roligny...John, cette manufacture est certainement un signe de l'élection de Dieu...Plus tard, quand je quitterai cette Terre, tu deviendras le nouveau gérant de cette merveille et j'espère que tu te montreras à la hauteur de la tâche que je t'incombe."
Le jeune homme sourit timidement, avant de répondre:
"Je ne vous décevrai pas, mon père. Lorsque nous arriverons dans l'Empire ottoman, j'observerai scrupuleusement vos moindres faits et gestes, afin de me montrer digne de vous dans l'avenir..."
John marqua une courte pause, puis reprit:
"Père, quand quitterons-nous le Nouveau Monde?"
"Dans trente minutes, John, le temps que les marchandises linnt chargées à bord. De plus, il nous faut attendre ta mère et le révérend Valnoy, qui ne devraient pas tarder à arriver..."
John et son père se turent alors et regardèrent attentivement les manoeuvres charger les caisses de draps à l'intérieur du bateau en partance pour l'Empire ottoman. Puis, cinq minutes après, une femme d'environ quarante ans, vêtue d'une robe noire, et un homme d'âge mûr portant une soutane sombre vinrent vers le fils et le père. Il s'agissait de Catherine Roligny, la mère de John, et du révérend Valnoy, précepteur du jeune homme, un homme bien plus strict qu'Etienne Roligny, influencé par la rigueur morale de feu Oliver Cromwell, dirigeant du Commonwealth au XVIIème siècle. L'Angleterre, un pays souvent visité par les Roligny, qui étaient très proches du pasteur non-conformiste Paul Trevor, descendant d'une famille anglaise expatriée sur le Mayflower. Un pasteur strict, à qui John racontait en ce moment son histoire.
Une fois que sa femme et le révérend furent près de lui, Etienne Roligny salua ce dernier:
"Comment allez-vous, révérend?"
"Je me porte bien, Etienne...Et vous, John, dit-il au jeune homme, vous sentez-vous prêt à partir?"
"Tout à fait, révérend." approuva le jeune homme.
"J'en suis ravi. Je pense que ces voyages vers l'Empire ottoman, puis vers les Provinces Unies et l'Angleterre, vous formeront pour l'avenir...Quand vous reprendrez la manufacture de votre père...Je connais votre goût pour le labeur, John, et il ne fait aucun doute que vous faites partie des rares élus du Seigneur...Cela vous sera sans doute profitable, quand vous dirigerez la manufacture Roligny avec votre femme à vos côtés."
En effet, un mois auparavant, Etienne Roligny avait arrangé le mariage de son fils avec une jeune fille du nom de Jeanne Guilbret, fille aînée d'un négociant en meubles de New Rochelle, afin de rapprocher leurs affaires respectives. Un mariage d'affaires, comme avait été celui des parents du jeune homme. Ce dernier n'avait pas bronché, non pas qu'il ne trouvait pas Jeanne désagréable à ses yeux, mais parce qu'il était conditionné par le milieu strict dans lequel il était plongé depuis toujours. Honore ton père et ta mère, et Dieu te donnera longue vie, un commandement divin auquel il obéissait sans se poser la moindre question.
"Révérend, répondit John, j'ignore si ce que je vivrai bientôt confirmera mon élection divine, mais si cela peut m'aider à suivre les traces de mon père, cela me suffira amplement."
Le révérend Valnoy sourit, puis s'adressa à Etienne en ces termes:
"Votre fils, Etienne, est un modèle de vertu. Discipliné, studieux, rechignant à la violence...La pureté de son âme est une évidence."
"Puisse l'Eternel vous donner raison, révérend." se contenta de répondre le père de John.
Les Roligny et le révérend restèrent ensuite sur le quai durant quasiment dix minutes, jusqu'à ce que toutes les caisses de draps furent chargées à bord. Etienne Roligny dit alors:
"Le moment est venu de partir. Catherine, John, révérend, veuillez me suivre, s'il vous plaît."
John et sa mère, ainsi que son précepteur, montèrent donc à bord du voilier qui devait les mener à bord de l'Empire ottoman. Alors qu'ils venaient de monter sur le pont, le jeune homme souffla à sa mère:
"Mère, je n'ai pas vu les Guilbrets pour nous dire adieu...Pourtant, je suis censé épouser leur fille dans un mois..."
Catherine répondit:
"Après que ton père et monsieur Guilbret aient décidé de ton mariage avec Jeanne, il a été également décrété que tu ne la verrais qu'une fois avant notre départ...ce qui a été déjà fait. N'oublie pas ceci, John; ce mariage est censé faire prospérer nos affaires respectives. Je suppose que tu as assez de bonne conscience pour le comprendre."
Le jeune homme, toujours aussi peu enclin à contester la volonté paternelle, se contenta de hocher la tête pour répondre "oui". Cinq à dix minutes plus tard, les amarres furent larguées et le voilier des Roligny prit la mer vers l'Empire ottoman.
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"Nous étions donc partis pour un long périple, à l'issue duquel ma famille devait revenir plus riche qu'avant et je devais épouser celle qui m'était destinée. Mais le destin réserve parfois de douloureuses surprises..."murmura John au révérend Trevor, qui demeurait silencieux, les mains croisées.
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Une quinzaine de jours plus tard
John
Après une lecture quotidienne de la Bible et une initiation rapide au commerce, initiation enseignée par mon père, j'avais eu la permission exceptionnelle de respirer l'air marin. La traversée s'est déroulée sans encombre pour le moment, nous avons navigué sur un océan plutôt calme, sans manquer de rien; les vivres sont suffisants pour arriver jusqu'à Istanbul dans quelques jours...Il me tarde d'arriver, j'ai beau noyer mon ennui dans les leçons de mes parents et du révérend, ainsi qu'en lisant la Bible, je souhaiterais tant me confronter à la vraie vie...Et pourtant, j'ai beau savoir qu'il est possible que j'aie la vie éternelle après mon passage sur Terre, je ne peux empêcher la lassitude de s'installer en moi...
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Tout à coup, le jeune homme fut interrompu dans ses rêveries par un bruit lourd. C'était le révérend Valnoy qui venait vers lui. D'un air sévère, il regarda le jeune homme et lui dit:
"Je peux deviner ce que vous pensez, John. Vous commencez à vous ennuyer...Prenez garde, John, il est nécessaire que vous mainteniez un comportement exemplaire..."
John répondit, non sans un certain trouble dans la voix:
"Révérend...Je...Je ne vois pas ce qui vous fait dire ça...Je suis simplement désireux d'arriver à Istanbul, afin de suivre l'exemple de mon père, dont la fortune est plus prospère que jamais!"
"Je préfère vous entendre parler ainsi, John...Je souhaite que vous suiviez les traces de cet homme vertueux, dont le sang coule dans vos veines...Je souhaite également que votre descendance suive votre exemple, qui sera certainement des plus brillants!"
"Justement, révérend, enchaîna John. Il...Il y a quelque chose que je ne comprends pas...Pourquoi...Pourquoi a-t-il été décidé que je ne reverrai plus Jeanne avant notre retour? Pourtant, elle est celle que je dois épouser..."
Le révérend Valnoy regarda alors le jeune homme, les yeux dans les yeux, et lui dit d'un ton ferme:
"John, cette décision a été prise pour vous éloigner des pires tentations. Vous ne la trouvez pas désagréable, et cela pourrait nuire à votre caractère vertueux...Le Malin est insidieux, John, souvenez-vous en...Souvenez-vous en..."
Après ça, le précepteur du jeune homme s'éloigna discrètement, le laissant contempler la Mer Méditerranée. Lorsqu'il se fut assuré que le pasteur était hors de sa vue, John songea:
"Pourquoi me mettre en garde? J'ai beau ne pas trouver Jeanne désagréable, je ne suis pas pour autant rempli de pensées infâmes!...C'est difficile à admettre, mais je ne parviens pas à comprendre l'attitude de mes parents et du révérend Valnoy...L'Eternel a décidé de mon sort par avance, pourquoi mettre autant l'accent sur mon comportement?..."
Toutefois, le jeune homme se lassa très vite de ces questions existentielles et préféra s'abandonner à la contemplation de l'horizon marin, l'un de ces rares moments de repos qui lui étaient accordés.
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Trevor
Je ne comprends pas la logique de John. Il me raconte là des choses d'une monotonie inimaginable. Pourquoi est-il aussi sombre? Je ne puis le comprendre...Aussi, je me décidai à lui demander de manière diplomate:
"John, je ne vous comprends pas...Ce voyage semble s'être bien passé, je ne décèle rien qui ait pu être responsable de votre désarroi..."
Et le fils de mes défunts amis de me répondre:
"Justement, révérend...Le soir même, il s'est passé quelque chose dont j'étais loin de me douter..."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
La nuit était tombée et les passagers du voilier étaient partis dormir, à l'exception de quelques marins, qui devaient se relayer pour conduire le bateau vers l'Empire ottoman, aucune perte de temps n'étant admise par Etienne Roligny. De son côté, John dormait depuis plus de trois heures, essayant de profiter de son sommeil, qui était limité à huit heures par la volonté paternelle, le labeur primant en permanence. Le jeune homme était donc totalement plongé dans les bras de Morphée et bien décidé à y rester pendant plusieurs heures de suite. Mais ce fut alors qu'une voix résonna dans sa tête:
"John...John Roligny..."
John se retourna à deux ou trois reprises dans son lit, puis marmonna tout en somnolant:
"Hmm...Où suis-je...Qui...Qui est-ce?..."
"Tu auras le temps de tout découvrir à mon sujet...A ton sujet, John!"
La voix qui parlait dans la tête de John était une voix étrange. Une voix grave, mystérieuse et empreinte d'une curieuse mélancolie. Le jeune homme, qui n'était guère disposé à s'interroger sur les caractéristiques de son interlocuteur, se retourna de nouveau dans son lit, puis marmonna de nouveau:
"Que...Que voulez-vous dire...Où vais-je?..."
"Tu vas vers ton destin, John...Tu vas vers un destin incroyable, qui n'est réservé qu'à un seul mortel tous les deux cents ou trois cents ans!"
"Je...Je ne comprends pas, murmura John. Je...Je connais mon destin, je vais me marier, reprendre ensuite la manufacture de mon père..."
"Ton ingénuité me touche, John, reprit la voix. Tu étais donc bien l'élu!"
"L'élu? Que...Qu'est-ce que ça veut dire?..."
Mais le jeune homme n'eut pas de réponse; la voix choisit de disparaître. Il émergea alors lentement de son sommeil, mais sursauta brusquement dans la foulée; le voilier semblait être brusquement agité. John se leva précipitamment de son lit, mais fut envoyé à terre par un brusque sursaut du bateau. Ce fut alors qu'il entendit des cris:
"Tempête! Tempête!"
Ces cris intriguèrent le jeune homme, car la Mer Méditerranée avait été calme jusqu'alors. Et voilà que, en pleine nuit, le voilier était soumis à de violentes houles. Lorsque John voulut se relever, il vit son père en face de lui, qui avait été aussi réveillé par la tempête. Il lui dit aussitôt:
"Père! Je...Comment se fait-il que la Mer Méditerranée soit aussi déchaînée?"
"Les aléas imposés par Dieu, John, se borna à répondre Etienne Roligny. Relève-toi et habille-toi, je crains que nous ne devions nous préparer au pire!"
John se mit à frissonner de tout son corps...Cela voulait-il dire que lui, ses parents, son précepteur et les quelques membres de l'équipage étaient destinés à mourir? Cependant, devant la gravité de la situation, il jugea préférable de remettre cette question à plus tard, aussi se hâta-t-il de se rhabiller précipitamment, alors que son père lui avait tourné le dos. Catherine, quant à elle, était désormais tout à fait réveillée, aussi son fils lui dit avec inquiétude:
"Mère! S'il vous plaît, mère, levez-vous vite, la mer semble déchaînée, le bateau pourrait chavirer d'un instant à l'autre!"
Tâchant de garder son sang-froid, la mère de John se leva lentement, puis demanda à son époux et son fils de quitter la cabine, tandis qu'elle se rhabillerait rapidement. Près de deux minutes plus tard, elle vint les rejoindre dans le couloir du bateau, puis demanda:
"Etienne, à présent, qu'allons-nous faire?"
"Mon aimée, désormais, notre destin est entre les mains du Seigneur! Qu'il nous épargne ou nous rappelle à lui, je n'en sais absolument rien! Pour l'instant, il nous faut attendre!"
Cinq secondes plus tard, le révérend Valnoy arriva dans le couloir et se hâta de dire à Etienne:
"Etienne, j'ignore comment la Méditérranée a pu se démonter aussi rapidement, mais les faits sont là! Il n'y a plus qu'à espérer la miséricorde divine!"
John leva timidement la main, afin de proposer une suggestion:
"Père...Je pensais au devenir des caisses...Peut-être...Peut-être faudrait-il en sauver quelques-unes, si jamais il nous arrivait malheur..."
"Quelle idiotie, John! protesta le négociant. Nous sommes en danger de mort et tu ne penses qu'à sauver nos marchandises?!"
Le jeune homme n'eut pas le temps de répondre car, subitement, un marin accourut dans la direction de la famille Roligny pour leur dire:
"Monsieur Roligny! La mer est plus déchaînée que jamais! Or, il me semble avoir aperçu des côtes non loin de là, malgré l'obscurité! Je pense que nous devrions nous diriger dans cette direction, sinon, nous allons tous y passer!"
Etienne réfléchit rapidement, car il savait que le temps lui était compté. D'une part, il ne voulait pas retarder son voyage vers Istanbul, mais d'autre part, il lui fallait aussi bien sauver la vie de ses proches que la sienne. Finalement, près de dix secondes après, il répondit au marin:
"C'est une décision sensée! Essayez de faire cap sur le rivage, et prenez garde à ce que nous ne chavirions pas!"
"Ca n'arrivera pas, je vous le promets!" répondit l'homme en bleu.
Et il se hâta d'avertir le capitaine du bateau. Quant à John, il dit timidement à son père:
"Tout compte fait, peut-être que mon idée n'était pas si sotte qu'elle en avait l'air..."
Etienne ne répondit pas. Il tourna le dos à son fils, et regarda vers le lointain, où il ne pouvait apercevoir que la nuit. Catherine était inquiète, mais elle n'en montra rien, tandis que le révérend Valnoy avait fermé les yeux et priait en silence. John soupira, à la fois à cause de la réaction de son père et de la dramatique situation dans laquelle tous étaient actuellement plongés, puis il décida de prier en silence à son tour, attendant une issue meilleure.
************
Ce fut alors que le révérend Trevor interrompit le jeune homme :
"John, il y a quelque chose que je ne comprends pas dans votre récit...Quelle était cette voix qui est venue troubler votre sommeil?"
John baissa les yeux vers son bol de soupe et se figea dans cette position durant une vingtaine de secondes, sous le regard perplexe de Trevor, qui n'osa toutefois pas le brusquer. Sa patience fut presque payante, puisque le jeune homme répondit d'une voix basse:
"C'était tout simplement lui...Mais je ne veux pas en parler pour le moment...J'y viendrai plus tard, quand le moment sera venu..."
John reprit donc son récit là où il l'avait brièvement arrêté.
************
La Méditerranée tanguait de plus belle. Le bateau avait changé de trajectoire et se dirigeait vers les côtes. Quant à ses passagers, ils priaient pour qu'il ne leur arrive pas malheur. Cette prière collective fut subitement interrompue par Etienne Roligny, qui se dirigea vers l'extérieur du couloir, malgré le mauvais temps. Puis, quand la pluie vint humidifier son visage, il interpella l'un des marins:
"Ecoutez-moi! Au cas où il nous arriverait malheur, veuillez sortir quelques caisses de la cale! Prenez un autre matelot avec vous!"
"Comme vous voudrez, monsieur!"
Une fois que les deux marins se furent dirigés vers la cale, Etienne courut à toute vitesse vers l'intérieur du bateau, où le révérend Valnoy lui demanda:
"S'est-il passé quelque chose de grave, Etienne?"
"Non, rassurez-vous, révérend. J'ai simplement demandé à deux marins de partir chercher quelques caisses contenant les marchandises...Le bateau tangue de plus belle et un accident est vite arrivé..."
Tout à coup, une violente secousse renversa Etienne, sa femme, son fils et le pasteur et les projeta à terre. Dans la foulée, un cri de panique se fit entendre:
"Nous avons heurté un récif! Nous avons heurté un récif! Nous allons tous mourir!"
Le rythme cardiaque des membres de la famille Roligny se mit à augmenter sensiblement. Ils s'étaient rapprochés des côtes et voilà que la mort venait les rattraper. L'air navré, Etienne se releva, posa ses mains sur les épaules de John et Catherine, puis leur dit:
"J'ai le regret de vous annoncer que notre fin est proche...Nous nous retrouverons dans l'au-delà..."
Soudain, les deux marins qu'Etienne avait envoyés chercher la cargaison accoururent avec deux caisses sous les bras pour chacun d'eux. Le marin de droite s'adressa au huguenot en ces termes:
"Nous avons récupéré toutes les caisses, monsieur! Certaines sont sur le pont supérieur! Mais malheureusement, nous avons heurté un récif alors que nous n'étions plus très loin des côtes!"
Ce fut alors que John prit la parole:
"Père! Il me vient une idée! Si nous ne sommes pas loin des côtes, nous devrions utiliser les caisses pour naviguer vers elles! Comme ça, nous pourrions sauver nos vies et notre cargaison!"
"John, intervint le révérend Valnoy, je ne crois pas que ce soit une idée sensée. Nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous et si nous sautons dans la mer déchainée, nous pourrions très aisément y passer..."
Etienne se chargea de couper court à la remarque du pasteur:
"Révérend, la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement est similaire à celle d'un entrepreneur en difficulté! Qui ne tente rien n'a rien! John, je pense que tu avais eu une idée judicieuse, en fin de compte! Dépêchons-nous, à présent!"
"Oui, merci de votre confiance, mon père!" sourit le jeune homme.
Etienne Roligny se contenta de répondre:
"Prenez chacun une caisse et sautez dans la mer! C'est risqué, mais nous n'avons plus rien à perdre!..."
Les quatre passagers du voilier prirent donc chacun une caisse et coururent rapidement vers le pont supérieur. Mais, à peine y étaient-ils arrivés qu'une violente lame surgit du fond des mers. Affolés, les Roligny et le révérend Valnoy se jetèrent à terre, espérant qu'il ne leur arriverait rien. A peine étaient-ils au sol qu'ils entendirent des cris terribles. Ils ne mirent pas bien longtemps pour deviner leur provenance:
"Ainsi, le Seigneur a rappelé à lui le capitaine et les marins de ce voilier."constata solennellement le révérend Valnoy.
"Autrement dit, enchaîna Etienne, si nous ne nous dépêchons pas rapidement, ce sera notre tour! Allons-y!"
Le négociant huguenot se releva rapidement puis, suivi par sa femme, son fils et le précepteur de son fils, ils s'emparèrent des caisses qu'ils pouvaient saisir, coururent vers la poupe du bateau puis, en même temps qu'ils priaient Dieu en leur for intérieur, ils sautèrent dans la mer.
La Méditerranée était devenue particulièrement houleuse et ne rendait pas la tâche aisée pour les quatre huguenots. Catherine Rolingy et son fils burent même la tasse à deux ou trois reprises et manquèrent de couler. Mais les côtes étant devant eux, ils ne pouvaient se permettre d'abandonner.
"Il...Il faut continuer! lâcha Etienne Roligny, malgré les vagues qui éclaboussaient constamment son visage. Nous avons l'occasion de sauver nos vies et notre marchandise, nous ne pouvons nous permettre d'abandonner si près du but!"
Encouragés par les injonctions du négociant de New Rochelle, les trois autres naufragés se mirent à battre des jambes dans la mer, tout en s'agrippant fermement à ou aux caisses qu'ils avaient sous les bras, malgré la tempête. Cependant, au fur et à mesure qu'ils progressaient, ils sentaient que les conditions météorologiques devenaient moins critiques, ce qui fut traduit par une parole de John, qui commençait pourtant à se fatiguer:
"C'est...C'est bon! Je sens que nous pouvons arriver près des côtes, nous y sommes presque!"
"John...John Roligny..."
John se retourna à deux ou trois reprises dans son lit, puis marmonna tout en somnolant:
"Hmm...Où suis-je...Qui...Qui est-ce?..."
"Tu auras le temps de tout découvrir à mon sujet...A ton sujet, John!"
La voix qui parlait dans la tête de John était une voix étrange. Une voix grave, mystérieuse et empreinte d'une curieuse mélancolie. Le jeune homme, qui n'était guère disposé à s'interroger sur les caractéristiques de son interlocuteur, se retourna de nouveau dans son lit, puis marmonna de nouveau:
"Que...Que voulez-vous dire...Où vais-je?..."
"Tu vas vers ton destin, John...Tu vas vers un destin incroyable, qui n'est réservé qu'à un seul mortel tous les deux cents ou trois cents ans!"
"Je...Je ne comprends pas, murmura John. Je...Je connais mon destin, je vais me marier, reprendre ensuite la manufacture de mon père..."
"Ton ingénuité me touche, John, reprit la voix. Tu étais donc bien l'élu!"
"L'élu? Que...Qu'est-ce que ça veut dire?..."
Mais le jeune homme n'eut pas de réponse; la voix choisit de disparaître. Il émergea alors lentement de son sommeil, mais sursauta brusquement dans la foulée; le voilier semblait être brusquement agité. John se leva précipitamment de son lit, mais fut envoyé à terre par un brusque sursaut du bateau. Ce fut alors qu'il entendit des cris:
"Tempête! Tempête!"
Ces cris intriguèrent le jeune homme, car la Mer Méditerranée avait été calme jusqu'alors. Et voilà que, en pleine nuit, le voilier était soumis à de violentes houles. Lorsque John voulut se relever, il vit son père en face de lui, qui avait été aussi réveillé par la tempête. Il lui dit aussitôt:
"Père! Je...Comment se fait-il que la Mer Méditerranée soit aussi déchaînée?"
"Les aléas imposés par Dieu, John, se borna à répondre Etienne Roligny. Relève-toi et habille-toi, je crains que nous ne devions nous préparer au pire!"
John se mit à frissonner de tout son corps...Cela voulait-il dire que lui, ses parents, son précepteur et les quelques membres de l'équipage étaient destinés à mourir? Cependant, devant la gravité de la situation, il jugea préférable de remettre cette question à plus tard, aussi se hâta-t-il de se rhabiller précipitamment, alors que son père lui avait tourné le dos. Catherine, quant à elle, était désormais tout à fait réveillée, aussi son fils lui dit avec inquiétude:
"Mère! S'il vous plaît, mère, levez-vous vite, la mer semble déchaînée, le bateau pourrait chavirer d'un instant à l'autre!"
Tâchant de garder son sang-froid, la mère de John se leva lentement, puis demanda à son époux et son fils de quitter la cabine, tandis qu'elle se rhabillerait rapidement. Près de deux minutes plus tard, elle vint les rejoindre dans le couloir du bateau, puis demanda:
"Etienne, à présent, qu'allons-nous faire?"
"Mon aimée, désormais, notre destin est entre les mains du Seigneur! Qu'il nous épargne ou nous rappelle à lui, je n'en sais absolument rien! Pour l'instant, il nous faut attendre!"
Cinq secondes plus tard, le révérend Valnoy arriva dans le couloir et se hâta de dire à Etienne:
"Etienne, j'ignore comment la Méditérranée a pu se démonter aussi rapidement, mais les faits sont là! Il n'y a plus qu'à espérer la miséricorde divine!"
John leva timidement la main, afin de proposer une suggestion:
"Père...Je pensais au devenir des caisses...Peut-être...Peut-être faudrait-il en sauver quelques-unes, si jamais il nous arrivait malheur..."
"Quelle idiotie, John! protesta le négociant. Nous sommes en danger de mort et tu ne penses qu'à sauver nos marchandises?!"
Le jeune homme n'eut pas le temps de répondre car, subitement, un marin accourut dans la direction de la famille Roligny pour leur dire:
"Monsieur Roligny! La mer est plus déchaînée que jamais! Or, il me semble avoir aperçu des côtes non loin de là, malgré l'obscurité! Je pense que nous devrions nous diriger dans cette direction, sinon, nous allons tous y passer!"
Etienne réfléchit rapidement, car il savait que le temps lui était compté. D'une part, il ne voulait pas retarder son voyage vers Istanbul, mais d'autre part, il lui fallait aussi bien sauver la vie de ses proches que la sienne. Finalement, près de dix secondes après, il répondit au marin:
"C'est une décision sensée! Essayez de faire cap sur le rivage, et prenez garde à ce que nous ne chavirions pas!"
"Ca n'arrivera pas, je vous le promets!" répondit l'homme en bleu.
Et il se hâta d'avertir le capitaine du bateau. Quant à John, il dit timidement à son père:
"Tout compte fait, peut-être que mon idée n'était pas si sotte qu'elle en avait l'air..."
Etienne ne répondit pas. Il tourna le dos à son fils, et regarda vers le lointain, où il ne pouvait apercevoir que la nuit. Catherine était inquiète, mais elle n'en montra rien, tandis que le révérend Valnoy avait fermé les yeux et priait en silence. John soupira, à la fois à cause de la réaction de son père et de la dramatique situation dans laquelle tous étaient actuellement plongés, puis il décida de prier en silence à son tour, attendant une issue meilleure.
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Ce fut alors que le révérend Trevor interrompit le jeune homme :
"John, il y a quelque chose que je ne comprends pas dans votre récit...Quelle était cette voix qui est venue troubler votre sommeil?"
John baissa les yeux vers son bol de soupe et se figea dans cette position durant une vingtaine de secondes, sous le regard perplexe de Trevor, qui n'osa toutefois pas le brusquer. Sa patience fut presque payante, puisque le jeune homme répondit d'une voix basse:
"C'était tout simplement lui...Mais je ne veux pas en parler pour le moment...J'y viendrai plus tard, quand le moment sera venu..."
John reprit donc son récit là où il l'avait brièvement arrêté.
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La Méditerranée tanguait de plus belle. Le bateau avait changé de trajectoire et se dirigeait vers les côtes. Quant à ses passagers, ils priaient pour qu'il ne leur arrive pas malheur. Cette prière collective fut subitement interrompue par Etienne Roligny, qui se dirigea vers l'extérieur du couloir, malgré le mauvais temps. Puis, quand la pluie vint humidifier son visage, il interpella l'un des marins:
"Ecoutez-moi! Au cas où il nous arriverait malheur, veuillez sortir quelques caisses de la cale! Prenez un autre matelot avec vous!"
"Comme vous voudrez, monsieur!"
Une fois que les deux marins se furent dirigés vers la cale, Etienne courut à toute vitesse vers l'intérieur du bateau, où le révérend Valnoy lui demanda:
"S'est-il passé quelque chose de grave, Etienne?"
"Non, rassurez-vous, révérend. J'ai simplement demandé à deux marins de partir chercher quelques caisses contenant les marchandises...Le bateau tangue de plus belle et un accident est vite arrivé..."
Tout à coup, une violente secousse renversa Etienne, sa femme, son fils et le pasteur et les projeta à terre. Dans la foulée, un cri de panique se fit entendre:
"Nous avons heurté un récif! Nous avons heurté un récif! Nous allons tous mourir!"
Le rythme cardiaque des membres de la famille Roligny se mit à augmenter sensiblement. Ils s'étaient rapprochés des côtes et voilà que la mort venait les rattraper. L'air navré, Etienne se releva, posa ses mains sur les épaules de John et Catherine, puis leur dit:
"J'ai le regret de vous annoncer que notre fin est proche...Nous nous retrouverons dans l'au-delà..."
Soudain, les deux marins qu'Etienne avait envoyés chercher la cargaison accoururent avec deux caisses sous les bras pour chacun d'eux. Le marin de droite s'adressa au huguenot en ces termes:
"Nous avons récupéré toutes les caisses, monsieur! Certaines sont sur le pont supérieur! Mais malheureusement, nous avons heurté un récif alors que nous n'étions plus très loin des côtes!"
Ce fut alors que John prit la parole:
"Père! Il me vient une idée! Si nous ne sommes pas loin des côtes, nous devrions utiliser les caisses pour naviguer vers elles! Comme ça, nous pourrions sauver nos vies et notre cargaison!"
"John, intervint le révérend Valnoy, je ne crois pas que ce soit une idée sensée. Nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous et si nous sautons dans la mer déchainée, nous pourrions très aisément y passer..."
Etienne se chargea de couper court à la remarque du pasteur:
"Révérend, la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement est similaire à celle d'un entrepreneur en difficulté! Qui ne tente rien n'a rien! John, je pense que tu avais eu une idée judicieuse, en fin de compte! Dépêchons-nous, à présent!"
"Oui, merci de votre confiance, mon père!" sourit le jeune homme.
Etienne Roligny se contenta de répondre:
"Prenez chacun une caisse et sautez dans la mer! C'est risqué, mais nous n'avons plus rien à perdre!..."
Les quatre passagers du voilier prirent donc chacun une caisse et coururent rapidement vers le pont supérieur. Mais, à peine y étaient-ils arrivés qu'une violente lame surgit du fond des mers. Affolés, les Roligny et le révérend Valnoy se jetèrent à terre, espérant qu'il ne leur arriverait rien. A peine étaient-ils au sol qu'ils entendirent des cris terribles. Ils ne mirent pas bien longtemps pour deviner leur provenance:
"Ainsi, le Seigneur a rappelé à lui le capitaine et les marins de ce voilier."constata solennellement le révérend Valnoy.
"Autrement dit, enchaîna Etienne, si nous ne nous dépêchons pas rapidement, ce sera notre tour! Allons-y!"
Le négociant huguenot se releva rapidement puis, suivi par sa femme, son fils et le précepteur de son fils, ils s'emparèrent des caisses qu'ils pouvaient saisir, coururent vers la poupe du bateau puis, en même temps qu'ils priaient Dieu en leur for intérieur, ils sautèrent dans la mer.
La Méditerranée était devenue particulièrement houleuse et ne rendait pas la tâche aisée pour les quatre huguenots. Catherine Rolingy et son fils burent même la tasse à deux ou trois reprises et manquèrent de couler. Mais les côtes étant devant eux, ils ne pouvaient se permettre d'abandonner.
"Il...Il faut continuer! lâcha Etienne Roligny, malgré les vagues qui éclaboussaient constamment son visage. Nous avons l'occasion de sauver nos vies et notre marchandise, nous ne pouvons nous permettre d'abandonner si près du but!"
Encouragés par les injonctions du négociant de New Rochelle, les trois autres naufragés se mirent à battre des jambes dans la mer, tout en s'agrippant fermement à ou aux caisses qu'ils avaient sous les bras, malgré la tempête. Cependant, au fur et à mesure qu'ils progressaient, ils sentaient que les conditions météorologiques devenaient moins critiques, ce qui fut traduit par une parole de John, qui commençait pourtant à se fatiguer:
"C'est...C'est bon! Je sens que nous pouvons arriver près des côtes, nous y sommes presque!"
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Tout à coup, un grondement terrible se fit entendre derrière le jeune homme et les autres naufragés. Le jeune calviniste jeta un coup d'oeil derrière lui et pâlit. Une vague de deux ou trois mètres de haut s'apprêtait à les engloutir, lui, ses parents, et le révérend Valnoy. Il n'eut néanmoins pas l'occasion de pousser un cri de terreur, car la lame s'abattit brutalement sur eux, les fit goûter de plus belle à l'eau de la Mer Méditerranée, puis les projeta en avant. Dans le tumulte, trois des six caisses ayant pu être sauvées étaient désormais définitivement perdues. Les trois autres se retrouvèrent sur le rivage avec les quatre naufragés.
La famille Roligny et le révérend Valnoy restèrent inconscients pendant deux minutes, puis la pluie vint les sortir de leur torpeur. John fut le premier à se remettre sur ses deux pieds. Il regarda autour de lui, puis murmura:
"Nous...Nous sommes donc vivants...Nous pouvons donc remercier Dieu..."
Son père se releva ensuite à son tour et dit à son fils:
"John...Où sommes-nous?"
Le jeune homme secoua la tête:
"Je n'en ai aucune idée, malheureusement...Nous avons pu sauver la moitié de la cargaison restante, ainsi que nos vies, mais nous sommes bel et bien perdus..."
"Dans ce cas, répondit Etienne Roligny, il va falloir nous débrouiller nous-mêmes...Je me charge de réveiller le révérend et ta mère, John, reste immobile pour l'instant."
Il ne fallut pas plus d'une minute au négociant pour réveiller Catherine et le pasteur. Ce dernier s'adressa à lui en en ces termes:
"Où sommes-nous, Etienne?"
"Je n'en ai malheureusement aucune idée, révérend. La seule chose dont je sois sûr, c'est que nous sommes sains et saufs et que nous avons pu préserver la moitié de notre cargaison restante, les trois autres caisses ont coulé pour de bon...Je crois que nous n'avons plus d'autre choix que de marcher droit devant nous...John, prends une caisse, je me charge des deux autres. Catherine, révérend, vous marcherez derrière nous!"
Catherine et le pasteur hochèrent la tête, puis suivirent le père et le fils Roligny, qui avaient entamé leur marche sur la plage. Ils la quittèrent trois minutes plus tard, puis commencèrent à découvrir le paysage qui se tenait devant eux, malgré une obscurité quasi omniprésente:
"J'ai...J'ai l'impression que nous sommes dans un paysage de collines rocheuses, voire peut-être de montagnes..."
"Cela ne nous éclaire guère sur notre localisation." soupira John.
"En ce qui me concerne, j'ai l'impression que nous sommes arrivés dans l'Empire ottoman, étant donné que nous avions dépassé la Sicile depuis plusieurs jours...Mais je ne crois pas que nous sommes arrivés à notre destination initiale, suggéra Etienne. En attendant, il nous faut continuer à marcher, malgré les intempéries!"
"Oui, père." approuva John.
De leur côté, le révérend et Catherine ne bronchèrent pas et suivirent le propriétaire des manufactures Roligny et son fils. Toutefois, après plus d'une demi-heure de marche, la fatigue vint les gagner, à cause de l'environnement hostile et accidenté, et de la pluie qui n'en finissait plus de tomber, sans compter que les quatre naufragés n'avaient guère eu l'occasion de dormir et qu'il leur avait fallu nager dans des conditions difficiles. Etienne tenta bien de résister à la fatigue durant cinq minutes, mais il finit par voir le révérend Valnoy, puis sa femme tomber à terre et sombrer dans l'inconscience. L'effet d'entraînement faisant son effet, il s'écroula à son tour. Quant à John, il se sentait flageolant sur ses jambes, mais priait de tout son coeur pour ne pas céder au sommeil. Néanmoins, ses parents et son précepteur ayant succombé à la fatigue, il décida de se laisser aller; il fit un demi-tour sur lui-même, puis, les paupières de plus en plus lourdes, il tomba, ventre à terre. Cependant, avant de perdre conscience, l'espace d'un dixième de seconde, il eut le temps d'apercevoir quelque chose semblable à des colonnes doriques.
La famille Roligny et le révérend Valnoy restèrent inconscients pendant deux minutes, puis la pluie vint les sortir de leur torpeur. John fut le premier à se remettre sur ses deux pieds. Il regarda autour de lui, puis murmura:
"Nous...Nous sommes donc vivants...Nous pouvons donc remercier Dieu..."
Son père se releva ensuite à son tour et dit à son fils:
"John...Où sommes-nous?"
Le jeune homme secoua la tête:
"Je n'en ai aucune idée, malheureusement...Nous avons pu sauver la moitié de la cargaison restante, ainsi que nos vies, mais nous sommes bel et bien perdus..."
"Dans ce cas, répondit Etienne Roligny, il va falloir nous débrouiller nous-mêmes...Je me charge de réveiller le révérend et ta mère, John, reste immobile pour l'instant."
Il ne fallut pas plus d'une minute au négociant pour réveiller Catherine et le pasteur. Ce dernier s'adressa à lui en en ces termes:
"Où sommes-nous, Etienne?"
"Je n'en ai malheureusement aucune idée, révérend. La seule chose dont je sois sûr, c'est que nous sommes sains et saufs et que nous avons pu préserver la moitié de notre cargaison restante, les trois autres caisses ont coulé pour de bon...Je crois que nous n'avons plus d'autre choix que de marcher droit devant nous...John, prends une caisse, je me charge des deux autres. Catherine, révérend, vous marcherez derrière nous!"
Catherine et le pasteur hochèrent la tête, puis suivirent le père et le fils Roligny, qui avaient entamé leur marche sur la plage. Ils la quittèrent trois minutes plus tard, puis commencèrent à découvrir le paysage qui se tenait devant eux, malgré une obscurité quasi omniprésente:
"J'ai...J'ai l'impression que nous sommes dans un paysage de collines rocheuses, voire peut-être de montagnes..."
"Cela ne nous éclaire guère sur notre localisation." soupira John.
"En ce qui me concerne, j'ai l'impression que nous sommes arrivés dans l'Empire ottoman, étant donné que nous avions dépassé la Sicile depuis plusieurs jours...Mais je ne crois pas que nous sommes arrivés à notre destination initiale, suggéra Etienne. En attendant, il nous faut continuer à marcher, malgré les intempéries!"
"Oui, père." approuva John.
De leur côté, le révérend et Catherine ne bronchèrent pas et suivirent le propriétaire des manufactures Roligny et son fils. Toutefois, après plus d'une demi-heure de marche, la fatigue vint les gagner, à cause de l'environnement hostile et accidenté, et de la pluie qui n'en finissait plus de tomber, sans compter que les quatre naufragés n'avaient guère eu l'occasion de dormir et qu'il leur avait fallu nager dans des conditions difficiles. Etienne tenta bien de résister à la fatigue durant cinq minutes, mais il finit par voir le révérend Valnoy, puis sa femme tomber à terre et sombrer dans l'inconscience. L'effet d'entraînement faisant son effet, il s'écroula à son tour. Quant à John, il se sentait flageolant sur ses jambes, mais priait de tout son coeur pour ne pas céder au sommeil. Néanmoins, ses parents et son précepteur ayant succombé à la fatigue, il décida de se laisser aller; il fit un demi-tour sur lui-même, puis, les paupières de plus en plus lourdes, il tomba, ventre à terre. Cependant, avant de perdre conscience, l'espace d'un dixième de seconde, il eut le temps d'apercevoir quelque chose semblable à des colonnes doriques.
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Le lendemain, vers dix heures
Non loin de l'endroit où John, sa famille et le révérend Valnoy s'étaient évanouis, trois hommes, ou plutôt deux jeunes hommes et un jeune garçon, marchaient. Le plus âgé du groupe devait avoir dépassé la vingtaine, il avait les cheveux châtains foncés, avec une mèche qui couvrait son front, et était plutôt grand. Le deuxième se rapprochait de la vingtaine, avait un teint basané indiquant qu'il devait venir d'un pays de l'hémisphère sud, certainement du grand Empire ibérique se situant en Amérique du Sud, le troisième avait les cheveux noirs et courts et était bien plus jeune que ses deux compagnons. Tous, malgré leurs origines diverses, ils portaient des tenues très proches de celles des combattants grecs de l'Antiquité, l'aîné du groupe portant notamment un plastron recouvrant sa poitrine. Ils marchaient d'un bon pas, escaladant le paysage rigoureux, quand ils crurent apercevoir quelque chose au loin:
"Maître! dit le plus jeune à l'aîné du groupe. Il...Il me semble qu'il y a quelque chose non loin devant nous!...Ou plutôt quelqu'un!"
"Des gens s'aventurant par ici? s'étonna le jeune homme. Pourtant, depuis que je suis arrivé au Sanctuaire, l'on m'a toujours dit que c'était un lieu inaccessible pour ceux qui n'y vivent pas!"
Puis, se tournant vers le jeune homme basané:
"Cristobal! Pars en avant et viens voir ce qu'il y a précisément devant nous! Arkantos et moi, nous resterons derrière toi!"
"Comme tu voudras." répondit le jeune homme du nom de Cristobal.
Cristobal partit donc d'un bon pas, suivi par Arkantos et l'aîné du groupe. Ce dernier et le jeune garçon avaient marché pendant vingt secondes de plus, quand Cristobal leur dit:
"Il y a quatre personnes ici! Ils sont tous vêtus de noir! Il y a un homme d'âge mûr, une femme un peu plus jeune que lui, un homme encore plus âgé, si l'on voit ses cheveux grisonnants, et un jeune homme qui semble avoir environ vingt ans!"
"Et comment vont-ils, Cristobal?"demanda Arkantos.
"Ils sont vivants, mais évanouis! Je ne sais pas comment ils ont pu arriver ici, mais nous ne pouvons pas les abandonner à leur sort!"
"Ce ne serait pas digne de nous, en effet, admit l'aîné du groupe. Le problème, c'est que Rodorio, le village le plus proche du Sanctuaire, a fermé son dispensaire aujourd'hui! Et pourtant, il faut pouvoir sauver ces malheureux!"
Cristobal allait répondre, quand il entendit plusieurs pas derrière lui. Il se retourna et vit quatre hommes portant la même tenue et dont les traits étaient couverts par des casques ressemblant à ceux de l'époque antique. L'un des hommes s'avança vers l'aîné du groupe et lui dit:
"Chevalier! Nous inspections en ce moment les montagnes qui protègent le Sanctuaire de la curiosité du commun des mortels, mais nous n'y avons rien trouvé!"
Le jeune chevalier fronça les sourcils, puis rétorqua:
"Permets-moi de te détromper. Nous venons de trouver quatre personnes égarées dans ces montagnes, vivantes mais inconscientes! Je ne sais pas comment ils ont pu venir ici, mais nous ne pouvons pas les abandonner!"
"Et que comptez-vous faire, chevalier?" demanda le soldat.
"Etant donné que le dispensaire de Rodorio a fermé aujourd'hui, je vais, avec l'aide de Cristobal et d'Arkantos, les amener au Sanctuaire!"
Le jeune garçon intervint:
"Maître! Vous n'y songez quand même pas sérieusement?"
"Bien sûr que si, Arkantos, pourquoi me poses-tu cette question?"
"Seuls les chevaliers sacrés ont le droit de se trouver sur les terres sacrées du Sanctuaire! Il est formellement interdit d'héberger des inconnus là-bas!"
"Chevalier, dit alors l'un des soldats, je crois que votre disciple a raison, je ne pense pas que le Grand Pope apprécierait que vous désobéissiez à ses ordres..."
"Le Grand Pope, répondit le jeune homme, m'a aussi appris qu'il est parfois bon de désobéir à certains ordres quand la situation l'exige! Les lois et les règles sont faites pour nous guider, pas pour nous asservir! Cristobal, tu vas porter le plus âgé des étrangers sur tes épaules, Arkantos, tu te charges de la femme, tandis que je m'occuperai des deux autres!..."
Le chevalier s'arrêta subitement de parler, puis remarqua les caisses qui se trouvaient près des égarés. Il s'adressa alors aux soldats en ces termes:
"Quant à vous, vous porterez ces caisses, afin de ne pas être inutiles! J'irai m'expliquer en personne auprès du Grand Pope, il comprendra!"
************
"L'on m'a raconté cela peu de temps après que je sois arrivé au Sanctuaire." dit John
Le révérend Trevor avait écouté de manière perplexe le récit de John. Une perplexité qu'il finit par traduire en mots:
"John, je ne vous comprends pas...Où voulez-vous en venir?"
"Restez patient, révérend, demanda le jeune homme. Je vous l'ai dit, c'est une longue histoire, très longue histoire..."
************
John
Je me suis réveillé au bout de plusieurs heures de sommeil. Je m'étais effondré sur le sol dur de ce paysage hostile, où je n'avais pu décerner qu'une colonne dorique au lointain. Visiblement, il se peut que nous nous trouvions dans l'Empire ottoman, mais dans sa partie grecque...Istanbul est donc encore loin...Je regarde autour de moi, je me trouve dans un lit plutôt confortable, les quatre murs qui m'entourent sont en pierre. Je me palpe, je me tâte, je n'ai aucune blessure sur le corps, je suis donc en bonne santé. Je regarde une nouvelle fois autour de moi, je suis seul. Je me lève, inquiet:
"Père! Mère! Révérend! Où...Où êtes-vous?"
Personne ne répond. Je commence à m'affoler, je cours alors vers une porte que j'ai eu le temps de repérer, mais je n'ai pas l'occasion de l'ouvrir; quelqu'un le fait à ma place, et me demande, avec un fort accent espagnol:
"Tu es réveillé?"
Je ne réponds pas tout de suite, trop surpris par cette apparition. Celui qui se trouve devant moi est un jeune homme un peu plus âgé que moi, aux cheveux châtains foncés, le front couvert par une mèche de cheveux et vêtu d'une tenue bleue similaire à celle des combattants de la Grèce antique. Je n'y comprends absolument rien. Mon vis-à-vis me regarde fixement et me dit avec un sourire:
"Aurais-tu perdu ta langue?"
"Non, pas du tout, répondis-je. Je vais bien, merci...Mais...Mais pourquoi portez-vous cet accoutrement bizarre?"
"Ce n'est que la tenue des habitants du Sanctuaire, quand ils sont soldats ou ne portent pas leurs armures de chevaliers sacrés!"
Je lève les yeux au ciel pendant cinq secondes, ne comprenant plus rien à rien, avant de balbutier:
"Le...Le Sanctuaire?...Les...Les chevaliers sacrés?...Mais où suis-je? Et où sont mes parents et le révérend Valnoy?"
"Ils vont bien, rassure-toi. Ils dorment encore dans la pièce à côté. Maintenant, quant à savoir le lieu où tu te trouves, je peux te le dire: tu es sur le territoire du Sanctuaire de la déesse Athéna!"
"Athéna?! dis-je d'un ton étonné. La déesse de la Guerre dans la mythologie grecque? Il y a donc encore des païens de nos jours?"
"La fidélité que nous autres chevaliers avons pour elle est moins d'ordre religieux que spirituel. Nous la servons car c'est elle qui protège l'humanité des forces du Mal...Tu auras le temps de tout apprendre sur ce sujet...Mais, dis-moi, comment t'appelles-tu?"
"Je me nomme John Roligny, fils d'Etienne Roligny, propriétaire d'une manufacture de draps à New Rochelle, ville fondée par des réformés après l'édit de Fontainebleau."
"Tu viens donc de loin, John, sourit le jeune homme. Quant à moi, je suis Felipe, chevalier du Capricorne!"
Non loin de l'endroit où John, sa famille et le révérend Valnoy s'étaient évanouis, trois hommes, ou plutôt deux jeunes hommes et un jeune garçon, marchaient. Le plus âgé du groupe devait avoir dépassé la vingtaine, il avait les cheveux châtains foncés, avec une mèche qui couvrait son front, et était plutôt grand. Le deuxième se rapprochait de la vingtaine, avait un teint basané indiquant qu'il devait venir d'un pays de l'hémisphère sud, certainement du grand Empire ibérique se situant en Amérique du Sud, le troisième avait les cheveux noirs et courts et était bien plus jeune que ses deux compagnons. Tous, malgré leurs origines diverses, ils portaient des tenues très proches de celles des combattants grecs de l'Antiquité, l'aîné du groupe portant notamment un plastron recouvrant sa poitrine. Ils marchaient d'un bon pas, escaladant le paysage rigoureux, quand ils crurent apercevoir quelque chose au loin:
"Maître! dit le plus jeune à l'aîné du groupe. Il...Il me semble qu'il y a quelque chose non loin devant nous!...Ou plutôt quelqu'un!"
"Des gens s'aventurant par ici? s'étonna le jeune homme. Pourtant, depuis que je suis arrivé au Sanctuaire, l'on m'a toujours dit que c'était un lieu inaccessible pour ceux qui n'y vivent pas!"
Puis, se tournant vers le jeune homme basané:
"Cristobal! Pars en avant et viens voir ce qu'il y a précisément devant nous! Arkantos et moi, nous resterons derrière toi!"
"Comme tu voudras." répondit le jeune homme du nom de Cristobal.
Cristobal partit donc d'un bon pas, suivi par Arkantos et l'aîné du groupe. Ce dernier et le jeune garçon avaient marché pendant vingt secondes de plus, quand Cristobal leur dit:
"Il y a quatre personnes ici! Ils sont tous vêtus de noir! Il y a un homme d'âge mûr, une femme un peu plus jeune que lui, un homme encore plus âgé, si l'on voit ses cheveux grisonnants, et un jeune homme qui semble avoir environ vingt ans!"
"Et comment vont-ils, Cristobal?"demanda Arkantos.
"Ils sont vivants, mais évanouis! Je ne sais pas comment ils ont pu arriver ici, mais nous ne pouvons pas les abandonner à leur sort!"
"Ce ne serait pas digne de nous, en effet, admit l'aîné du groupe. Le problème, c'est que Rodorio, le village le plus proche du Sanctuaire, a fermé son dispensaire aujourd'hui! Et pourtant, il faut pouvoir sauver ces malheureux!"
Cristobal allait répondre, quand il entendit plusieurs pas derrière lui. Il se retourna et vit quatre hommes portant la même tenue et dont les traits étaient couverts par des casques ressemblant à ceux de l'époque antique. L'un des hommes s'avança vers l'aîné du groupe et lui dit:
"Chevalier! Nous inspections en ce moment les montagnes qui protègent le Sanctuaire de la curiosité du commun des mortels, mais nous n'y avons rien trouvé!"
Le jeune chevalier fronça les sourcils, puis rétorqua:
"Permets-moi de te détromper. Nous venons de trouver quatre personnes égarées dans ces montagnes, vivantes mais inconscientes! Je ne sais pas comment ils ont pu venir ici, mais nous ne pouvons pas les abandonner!"
"Et que comptez-vous faire, chevalier?" demanda le soldat.
"Etant donné que le dispensaire de Rodorio a fermé aujourd'hui, je vais, avec l'aide de Cristobal et d'Arkantos, les amener au Sanctuaire!"
Le jeune garçon intervint:
"Maître! Vous n'y songez quand même pas sérieusement?"
"Bien sûr que si, Arkantos, pourquoi me poses-tu cette question?"
"Seuls les chevaliers sacrés ont le droit de se trouver sur les terres sacrées du Sanctuaire! Il est formellement interdit d'héberger des inconnus là-bas!"
"Chevalier, dit alors l'un des soldats, je crois que votre disciple a raison, je ne pense pas que le Grand Pope apprécierait que vous désobéissiez à ses ordres..."
"Le Grand Pope, répondit le jeune homme, m'a aussi appris qu'il est parfois bon de désobéir à certains ordres quand la situation l'exige! Les lois et les règles sont faites pour nous guider, pas pour nous asservir! Cristobal, tu vas porter le plus âgé des étrangers sur tes épaules, Arkantos, tu te charges de la femme, tandis que je m'occuperai des deux autres!..."
Le chevalier s'arrêta subitement de parler, puis remarqua les caisses qui se trouvaient près des égarés. Il s'adressa alors aux soldats en ces termes:
"Quant à vous, vous porterez ces caisses, afin de ne pas être inutiles! J'irai m'expliquer en personne auprès du Grand Pope, il comprendra!"
************
"L'on m'a raconté cela peu de temps après que je sois arrivé au Sanctuaire." dit John
Le révérend Trevor avait écouté de manière perplexe le récit de John. Une perplexité qu'il finit par traduire en mots:
"John, je ne vous comprends pas...Où voulez-vous en venir?"
"Restez patient, révérend, demanda le jeune homme. Je vous l'ai dit, c'est une longue histoire, très longue histoire..."
************
John
Je me suis réveillé au bout de plusieurs heures de sommeil. Je m'étais effondré sur le sol dur de ce paysage hostile, où je n'avais pu décerner qu'une colonne dorique au lointain. Visiblement, il se peut que nous nous trouvions dans l'Empire ottoman, mais dans sa partie grecque...Istanbul est donc encore loin...Je regarde autour de moi, je me trouve dans un lit plutôt confortable, les quatre murs qui m'entourent sont en pierre. Je me palpe, je me tâte, je n'ai aucune blessure sur le corps, je suis donc en bonne santé. Je regarde une nouvelle fois autour de moi, je suis seul. Je me lève, inquiet:
"Père! Mère! Révérend! Où...Où êtes-vous?"
Personne ne répond. Je commence à m'affoler, je cours alors vers une porte que j'ai eu le temps de repérer, mais je n'ai pas l'occasion de l'ouvrir; quelqu'un le fait à ma place, et me demande, avec un fort accent espagnol:
"Tu es réveillé?"
Je ne réponds pas tout de suite, trop surpris par cette apparition. Celui qui se trouve devant moi est un jeune homme un peu plus âgé que moi, aux cheveux châtains foncés, le front couvert par une mèche de cheveux et vêtu d'une tenue bleue similaire à celle des combattants de la Grèce antique. Je n'y comprends absolument rien. Mon vis-à-vis me regarde fixement et me dit avec un sourire:
"Aurais-tu perdu ta langue?"
"Non, pas du tout, répondis-je. Je vais bien, merci...Mais...Mais pourquoi portez-vous cet accoutrement bizarre?"
"Ce n'est que la tenue des habitants du Sanctuaire, quand ils sont soldats ou ne portent pas leurs armures de chevaliers sacrés!"
Je lève les yeux au ciel pendant cinq secondes, ne comprenant plus rien à rien, avant de balbutier:
"Le...Le Sanctuaire?...Les...Les chevaliers sacrés?...Mais où suis-je? Et où sont mes parents et le révérend Valnoy?"
"Ils vont bien, rassure-toi. Ils dorment encore dans la pièce à côté. Maintenant, quant à savoir le lieu où tu te trouves, je peux te le dire: tu es sur le territoire du Sanctuaire de la déesse Athéna!"
"Athéna?! dis-je d'un ton étonné. La déesse de la Guerre dans la mythologie grecque? Il y a donc encore des païens de nos jours?"
"La fidélité que nous autres chevaliers avons pour elle est moins d'ordre religieux que spirituel. Nous la servons car c'est elle qui protège l'humanité des forces du Mal...Tu auras le temps de tout apprendre sur ce sujet...Mais, dis-moi, comment t'appelles-tu?"
"Je me nomme John Roligny, fils d'Etienne Roligny, propriétaire d'une manufacture de draps à New Rochelle, ville fondée par des réformés après l'édit de Fontainebleau."
"Tu viens donc de loin, John, sourit le jeune homme. Quant à moi, je suis Felipe, chevalier du Capricorne!"
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Ah! Je vais lire la suite demain!
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Merci ! Demain, je pense mettre aussi la suite du "11ème chevalier".
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
J'ai enfin pris le temps (c'est bien les vacances!).
De la mythologie grecque!
Où sont-ils? En Grèce ou sur une "utopie"?
De la mythologie grecque!
Où sont-ils? En Grèce ou sur une "utopie"?
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Ils sont bien en Grèce, au Sanctuaire d'Athéna. Même si les références à la mythologie grecque seront nombreuses (univers Saint Seiya oblige), nous sommes ici en 1743, au XVIIIème siècle.Kashima a écrit:
De la mythologie grecque!
Où sont-ils? En Grèce ou sur une "utopie"?
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Je ne savais pas que Les Chevaliers du Zodiaque se servaient de la mythologie grecque.
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Ils s'en servent, ce qui est normal, avec les références à la déesse Athéna et aux autres dieux, ainsi qu'à l'astrologie, et aux constellations.
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Chapitre 2: Un asile des plus singuliers
Trevor
En écoutant les derniers propos de John, je dois avouer que je suis de plus en plus perdu... D'abord une voix qui lui parle dans son sommeil, ensuite un Sanctuaire dédié à une déesse de la Grèce antique et un chevalier protégé par l'une des constellations du Zodiaque... Dans quelle histoire le fils de mon défunt ami Etienne m'entraîne-t-il...
C'est alors que John, comme s'il avait perçu mes pensées, me dit:
"Je comprends votre désarroi, révérend...Bien que je n'aie entendu que peu d'informations en une dizaine de secondes sur ma situation, je n'ai pas manqué de me poser des questions, des questions que vous devez sûrement vous poser en ce moment..."
"Tout à fait, John." approuvai-je.
John esquissa un sourire timide, puis reprit son récit.
************
John
Je ne suis pas au bout de mes surprises. Je suis donc dans un Sanctuaire dédié à l'une de ces divinités mythiques et en face d'un jeune homme qui se prétend...chevalier! Pourtant, les temps des idoles païennes et des chevaliers médiévaux est révolu! Suis-je devenu fou? Je demande alors à mon mystérieux sauveur:
"Excusez-moi...Je crains de ne pas vous avoir tout à fait compris...Qui êtes-vous?"
Le jeune homme du nom de Felipe sourit, puis répéta:
"Felipe, chevalier d'or de la constellation du Capricorne. Je suis l'un des soixante dix-huit chevaliers sacrés de la déesse Athéna!"
"Les chevaliers sacrés de la déesse Athéna? Je...Je n'ai jamais entendu parler de cette confrérie!"
"C'est normal, me répondit Felipe. Bien peu de gens ont entendu parler de nous, nous cultivons l'art du secret. Toutefois, malgré notre discrétion, nous sommes toujours disposés à servir la déesse Athéna et à protéger l'humanité!"
A ces mots, je me frottai vigoureusement les yeux, car, quelque part, j'étais toujours persuadé d'être en plein rêve. Devant mon geste, Felipe se mordilla les lèvres pour ne pas éclater de rire, puis me dit:
"Non, John, tu ne rêves pas! Cela dit, je pense que le Grand Pope saura mieux t'expliquer que moi ta situation et celle de tes parents et de cet homme qui vous accompagnait..."
"Qu'est-ce que vous avez dit?!"
Cette question, survenue comme un coup de tonnerre, venait de la pièce d'à côté. Je ne mis guère de temps pour reconnaître cette voix:
"Révérend Valnoy?"
Felipe soupira:
"Hum...Apparemment, Cristobal et Arkantos ont dû assister au réveil de tes parents et de ce pasteur, et ce dernier semble être sous le choc..."
Ce fut alors que la porte me séparant de mes parents s'ouvrit, et je fus alors confronté à un bien curieux spectacle. Le révérend Valnoy était solidement empoigné par deux hommes portant la même tenue que Felipe, mais l'un avait la peau plus sombre, tandis que l'autre était de race blanche avec des cheveux noirs et courts. Derrière eux, mes parents semblaient abasourdis par la situation dans laquelle ils se trouvaient à présent. Mon précepteur se mit à fulminer:
"C'est honteux! Nous avoir emmenés dans ce nid de païens! J'exige des explications!"
Felipe ne se laissa pas impressionner par Valnoy, qui était pourtant un homme rigoureux et strict, et lui répondit fermement:
"Vous aurez vos explications, ne vous en faites pas...Attendez simplement que nous vous emmenions voir le Grand Pope."
Mon père accourut vers les deux hommes qui maintenaient le révérend immobile et leur demanda:
"Excusez-moi...Puis-je savoir qui vous êtes?"
L'homme basané répondit:
"Je suis Cristobal, chevalier d'argent de la constellation du Toucan!"
L'homme aux cheveux courts enchaîna:
"Je suis Arkantos, chevalier de bronze de Pégase, et disciple de Felipe, chevalier d'or du Capricorne ici présent! Nous sommes des chevaliers sacrés d'Athéna!"
"La déesse grecque de la Guerre?"lâcha ma mère étonnée.
"En effet, approuva Felipe. Elle est revenue sur Terre, il y a quinze ans, signe que les forces du Mal ne vont pas tarder à menacer le monde!"
En entendant les paroles du chevalier d'or, je ne pus m'empêcher de crier:
"Quoi?! L'Apo...L'Apocalypse est donc inéluctable?!"
"Bien sûr que non, répondit catégoriquement Felipe. Car, tant qu'Athéna et ses chevaliers seront en vie, le Mal aura fort à faire!"
"Pourtant, répliqua mon père, je croyais que le combat entre le Bien et le Mal opposerait Jésus à Satan..."
"En fait, précisa Cristobal, il s'agit d'un autre combat, tout aussi terrible, qui opposera Athéna au seul et véritable ennemi qu'elle ait jamais eu...Mais, nous autres chevaliers sacrés ne savons rien de son identité..."
En écoutant les derniers propos de John, je dois avouer que je suis de plus en plus perdu... D'abord une voix qui lui parle dans son sommeil, ensuite un Sanctuaire dédié à une déesse de la Grèce antique et un chevalier protégé par l'une des constellations du Zodiaque... Dans quelle histoire le fils de mon défunt ami Etienne m'entraîne-t-il...
C'est alors que John, comme s'il avait perçu mes pensées, me dit:
"Je comprends votre désarroi, révérend...Bien que je n'aie entendu que peu d'informations en une dizaine de secondes sur ma situation, je n'ai pas manqué de me poser des questions, des questions que vous devez sûrement vous poser en ce moment..."
"Tout à fait, John." approuvai-je.
John esquissa un sourire timide, puis reprit son récit.
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John
Je ne suis pas au bout de mes surprises. Je suis donc dans un Sanctuaire dédié à l'une de ces divinités mythiques et en face d'un jeune homme qui se prétend...chevalier! Pourtant, les temps des idoles païennes et des chevaliers médiévaux est révolu! Suis-je devenu fou? Je demande alors à mon mystérieux sauveur:
"Excusez-moi...Je crains de ne pas vous avoir tout à fait compris...Qui êtes-vous?"
Le jeune homme du nom de Felipe sourit, puis répéta:
"Felipe, chevalier d'or de la constellation du Capricorne. Je suis l'un des soixante dix-huit chevaliers sacrés de la déesse Athéna!"
"Les chevaliers sacrés de la déesse Athéna? Je...Je n'ai jamais entendu parler de cette confrérie!"
"C'est normal, me répondit Felipe. Bien peu de gens ont entendu parler de nous, nous cultivons l'art du secret. Toutefois, malgré notre discrétion, nous sommes toujours disposés à servir la déesse Athéna et à protéger l'humanité!"
A ces mots, je me frottai vigoureusement les yeux, car, quelque part, j'étais toujours persuadé d'être en plein rêve. Devant mon geste, Felipe se mordilla les lèvres pour ne pas éclater de rire, puis me dit:
"Non, John, tu ne rêves pas! Cela dit, je pense que le Grand Pope saura mieux t'expliquer que moi ta situation et celle de tes parents et de cet homme qui vous accompagnait..."
"Qu'est-ce que vous avez dit?!"
Cette question, survenue comme un coup de tonnerre, venait de la pièce d'à côté. Je ne mis guère de temps pour reconnaître cette voix:
"Révérend Valnoy?"
Felipe soupira:
"Hum...Apparemment, Cristobal et Arkantos ont dû assister au réveil de tes parents et de ce pasteur, et ce dernier semble être sous le choc..."
Ce fut alors que la porte me séparant de mes parents s'ouvrit, et je fus alors confronté à un bien curieux spectacle. Le révérend Valnoy était solidement empoigné par deux hommes portant la même tenue que Felipe, mais l'un avait la peau plus sombre, tandis que l'autre était de race blanche avec des cheveux noirs et courts. Derrière eux, mes parents semblaient abasourdis par la situation dans laquelle ils se trouvaient à présent. Mon précepteur se mit à fulminer:
"C'est honteux! Nous avoir emmenés dans ce nid de païens! J'exige des explications!"
Felipe ne se laissa pas impressionner par Valnoy, qui était pourtant un homme rigoureux et strict, et lui répondit fermement:
"Vous aurez vos explications, ne vous en faites pas...Attendez simplement que nous vous emmenions voir le Grand Pope."
Mon père accourut vers les deux hommes qui maintenaient le révérend immobile et leur demanda:
"Excusez-moi...Puis-je savoir qui vous êtes?"
L'homme basané répondit:
"Je suis Cristobal, chevalier d'argent de la constellation du Toucan!"
L'homme aux cheveux courts enchaîna:
"Je suis Arkantos, chevalier de bronze de Pégase, et disciple de Felipe, chevalier d'or du Capricorne ici présent! Nous sommes des chevaliers sacrés d'Athéna!"
"La déesse grecque de la Guerre?"lâcha ma mère étonnée.
"En effet, approuva Felipe. Elle est revenue sur Terre, il y a quinze ans, signe que les forces du Mal ne vont pas tarder à menacer le monde!"
En entendant les paroles du chevalier d'or, je ne pus m'empêcher de crier:
"Quoi?! L'Apo...L'Apocalypse est donc inéluctable?!"
"Bien sûr que non, répondit catégoriquement Felipe. Car, tant qu'Athéna et ses chevaliers seront en vie, le Mal aura fort à faire!"
"Pourtant, répliqua mon père, je croyais que le combat entre le Bien et le Mal opposerait Jésus à Satan..."
"En fait, précisa Cristobal, il s'agit d'un autre combat, tout aussi terrible, qui opposera Athéna au seul et véritable ennemi qu'elle ait jamais eu...Mais, nous autres chevaliers sacrés ne savons rien de son identité..."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
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Pendant vingt secondes, John, ses parents et son précepteur restèrent muets, les yeux écarquillés. Le simple fait d'avoir entendu parler d'une menace sur la Terre avait suffi à les ébranler. Quelque chose de différent de l'Apocalypse de Jean, mais de tout aussi impitoyable...Cette idée les terrifiait...Ce fut alors qu'Arkantos, le jeune chevalier Pégase, leur répondit:
"Ne vous en faites pas! Quand le Mal viendra, nous serons prêts pour le neutraliser! N'est-ce pas, maître?"
Felipe, moins expressif que son disciple, se borna à sourire timidement, puis ajouta:
"En tout cas, nous sommes tous prêts à défendre les humains à n'importe quel prix! Y compris en donnant nos vies!...Bon, je pense que nous n'avons pas trop intérêt à tarder, je dois rendre des comptes au Grand Pope sur votre présence!"
"Le Grand Pope? Qui est-ce?"demanda John.
"C'est le représentant d'Athéna sur Terre, le chef infaillible des chevaliers sacrés, répondit le chevalier du Capricorne. Nous lui devons une obéissance absolue, presqu'au même titre qu'Athéna! Bon, maintenant, allons-y!..."
"Ce sont les naufragés que tu as amenés ici, n'est-ce pas, Felipe?"
John comprit en entendant cette question que quelqu'un d'autre venait d'entrer dans la pièce. Il se tourna alors vers l'endroit d'où venait la voix et ne manqua pas d'être étonné. Deux jeunes hommes se trouvaient sur le seuil de la porte. Ils n'étaient plus tout à fait des adolescents, pas tout à fait des adultes. L'un était plus grand que l'autre, il avait de longs cheveux verts qui lui tombaient sur les épaules, des yeux sombres et deux curieux points rouges sur le front. Son camarade, lui, avait une peau mate trahissant ses origines; sans doute devait-il venir de l'Extrême-Orient. Ses cheveux étaient châtains foncés et ses yeux, entre le marron et le vert. Le fils d'Etienne Roligny voulait les interroger sur leur identité, mais il n'en eut pas tout de suite l'occasion, car Felipe répondit au jeune homme aux cheveux verts:
"C'est exact, Shion. J'allais les emmener au palais du Grand Pope, pour les présenter, ainsi que pour m'expliquer."
"Eh bien, poursuivit le jeune homme asiatique, si ça ne te dérange pas, nous t'accompagnerons..."
"Il n'y aura pas de problème." sourit Felipe.
Puis ils se turent. Cependant, ils ne restèrent pas longtemps silencieux, car Etienne Roligny demanda aux nouveaux venus:
"Excusez-moi, mais...qui êtes-vous?"
"Je suis Shion de Jamir, chevalier d'or de la constellation du Bélier!" répondit le jeune homme aux cheveux verts.
"Je suis Dohko de Rozan, chevalier d'or de la constellation de la Balance!" répondit son camarade.
"Ah bon...Enchanté de vous connaître..." répondit Etienne, qui avait toujours du mal à se faire à cette nouvelle situation.
Shion, puis Dohko, tendirent alors leurs mains au négociant huguenot, qui les serra timidement. Puis, ils en firent de même avec John, puis avec le révérend Valnoy, et inclinèrent leurs têtes devant Catherine. Cristobal, qui semblait s'impatienter, leur dit:
"Bon, excusez-moi, mais je crois que l'on doit vous amener au Grand Pope, et je ne voudrais pas contrarier Felipe!"
"Alors, allons-y, répondit Etienne. La demeure de ce Grand Pope est-elle loin?"
"Le temps de traverser les douze maisons du Zodiaque, et nous y serons en moins de deux heures!" sourit Felipe.
"Deux heures?! s'exclama Catherine. N'y a t il pas un raccourci pour y parvenir?"
"Je regrette, madame, répondit Arkantos, mais il n'existe aucune alternative. Qui veut voir le Grand Pope doit traverser les douze maisons du Zodiaque!"
"Je suppose que vous ne devez donc pas le voir souvent." dit John timidement.
"Plus que vous ne le pensez! répondit Felipe. Pour un chevalier sacré, traverser les douze maisons du Zodiaque est un jeu d'enfant!...Cependant, nous marcherons d'un pas plus lent, pour ne pas vous fatiguer...Bon, assez parlé, suivez-moi!"
Obtempérant rapidement, John, ses parents et son précepteur suivirent le chevalier du Capricorne, près duquel se trouvaient Shion et Dohko. Quant aux chevaliers de Pégase et du Toucan, ils marchaient derrière eux, par respect pour l'élite de la chevalerie d'Athéna. Une fois sortis de la petite maison qui avait fait office de refuge temporaire, la famille Roligny et le révérend Valnoy se trouvèrent devant un escalier immense, qui conduisait à un grand temple de style dorique, qui aboutissait lui-même à d'autres escaliers et d'autres temples. Shion se chargea de donner quelques explications, alors que tout ce petit monde commençait à monter les marches:
"Nous allons entamer la traversée des douze maisons du Zodiaque. Chacune d'entre elle est gardée par un chevalier d'or, mais certains de mes frères d'armes sont absents pour le moment, car ils s'entraînent avec leurs disciples pour le futur grand combat. La première maison est celle du Bélier, que j'ai l'honneur de garder depuis plus de cinq ans..."
En moins de dix minutes, les chevaliers d'Athéna et les naufragés venant de New Rochelle parvinrent devant la maison du Bélier. Ils remarquèrent sur son seuil un jeune garçon aux cheveux roux portant une tunique grise et dont le front était couvert de deux points rouges. Il sourit au chevalier du Bélier, qui en fit de même avec lui. Lorsque la première maison fut traversée, Shion donna quelques informations à John et ses proches:
"Le jeune garçon que vous venez d'apercevoir est mon disciple. Il s'appelle Panti et est depuis trois mois chevalier de bronze de la constellation du Burin! Il n'a que douze ans, mais est fort prometteur; il a déjà acquis le don de pouvoir réparer les armures, don que je possède moi-même!"
Les quatre naufragés levèrent alors les yeux au ciel, car tout ce galimatias avait pour effet de les rendre plus perplexes qu'avant. Ce fut alors que Felipe prit la parole:
"Dans dix minutes, nous arriverons devant la maison du Taureau! Je ne sais pas si son gardien s'y trouve..."
Moins de dix minutes plus tard, le chevalier du Capricorne eut la réponse à sa question; la deuxième maison du Zodiaque était vide.
"Shad doit être en train de s'entraîner avec quelques-uns de ses apprentis, suggéra Felipe. En tout cas, ne tardons pas!"
Marchant d'un pas plus vif, les chevaliers sacrés et les rescapés se dirigèrent alors vers la troisième maison, celle des Gémeaux. Felipe fit le même constat que pour la maison du Taureau:
"Bosching est donc absent...Cela ne me surprend guère; c'est l'un de nos plus brillants chevaliers, il s'entraîne régulièrement avec ses disciples et est d'une nature implacable! C'est un exemple pour bon nombre des jeunes apprentis se trouvant au Sanctuaire!"
Ce fut alors que John demanda au chevalier du Capricorne:
"Excusez-moi...Pourquoi continuez-vous à entraîner des apprentis si votre combat contre le Mal est imminent?"
Felipe répondit sans s'arrêter:
"Tout simplement parce qu'aucun des chevaliers sacrés n'est assuré de revenir vivant de ce terrible combat...Nous ne faisons que préparer l'avenir..."
Le jeune homme écarquilla des yeux en entendant cette réponse; au fond de lui, il était admiratif de voir ces jeunes garçons et ces jeunes hommes prêts à mourir pour leur cause. Il marcha alors avec ses proches et les autres chevaliers d'or durant près de dix minutes, jusqu'à la maison du Cancer. Son gardien s'y trouvait. C'était un jeune homme de grande taille, aux yeux bleus et aux cheveux noirs et frisés, avec une petite queue de cheval lui tombant dans le cou. Il salua les trois chevaliers d'or présents dans le groupe:
"Je suis heureux de vous voir, Dohko, Shion et Felipe! Que faites-vous ici?"
Le chevalier de la Balance répondit:
"Felipe a emmené quatre naufragés dans l'enceinte du Sanctuaire. Nous allons tout expliquer au Grand Pope au sujet de cette situation inédite."
"Soit. Vous avez eu beaucoup de chance, dit le chevalier du Cancer à John et ses proches. Je suis sûr que le Grand Pope se montrera indulgent à votre égard! Au passage, je me présente; Vittorio de la constellation du Cancer!"
"Heureux de vous connaître, répondit timidement Etienne Roligny. Excusez-nous, mais nous ne devons pas tarder..."
"Alors que les dieux de l'Olympe vous accompagnent." sourit Vittorio.
A ces mots, le révérend Valnoy, qui était resté discret jusqu'alors, se renfrogna. Il se garda d'exprimer son indignation pour ne pas retarder les Roligny, mais ne put s'empêcher de maugréer entre ses dents:
"C'est honteux! Nous souhaiter d'être accompagnés par de vulgaires idoles! Nous, de fervents chrétiens, qui ne suivons que la parole de Dieu!"
Toutefois, l'incident ne s'ébruita pas, et le pasteur se hâta de marcher vers les maisons du Zodiaque suivantes. Les maisons du Lion et de la Vierge étaient désertes; pour cette dernière, cela ne surprit nullement Dohko:
"Il est rare que Gautama soit présent dans sa demeure...En général, il médite ou converse avec Dieu!"
"Comment ça?!" fit le révérend Valnoy, qui commençait à voir rouge.
"Gautama de la Vierge, expliqua le chevalier de la Balance, est l'un des plus puissants chevaliers du Sanctuaire, sinon le plus puissant, mais il est aussi l'être le plus proche de Dieu et, à ce titre, converse souvent avec lui, et ce, depuis son enfance!"
A ces mots, le pasteur se figea, tout en serrant les poings. Il s'adressa à Dohko d'un ton mécontent:
"J'exige que vous retiriez immédiatement ce que vous venez de dire! C'est une injure envers Dieu; le Seigneur n'est proche d'aucun habitant de ce monde, il est saint et distant!..."
Etienne Roligny accourut aussitôt pour calmer les ardeurs du précepteur de son fils:
"Révérend, s'il vous plaît, calmez-vous...Nous n'avons pas de temps à perdre, notre priorité est de rencontrer ce Grand Pope! Nous avons déjà fait la moitié du chemin, alors ne tardons pas!"
Après être resté immobile durant une dizaine de secondes, Valnoy poussa un profond soupir, puis haussa les épaules et répondit:
"Comme vous voudrez, Etienne...Mais j'espère que je ne resterai pas longtemps dans ce repaire d'idolâtres!"
Pendant vingt secondes, John, ses parents et son précepteur restèrent muets, les yeux écarquillés. Le simple fait d'avoir entendu parler d'une menace sur la Terre avait suffi à les ébranler. Quelque chose de différent de l'Apocalypse de Jean, mais de tout aussi impitoyable...Cette idée les terrifiait...Ce fut alors qu'Arkantos, le jeune chevalier Pégase, leur répondit:
"Ne vous en faites pas! Quand le Mal viendra, nous serons prêts pour le neutraliser! N'est-ce pas, maître?"
Felipe, moins expressif que son disciple, se borna à sourire timidement, puis ajouta:
"En tout cas, nous sommes tous prêts à défendre les humains à n'importe quel prix! Y compris en donnant nos vies!...Bon, je pense que nous n'avons pas trop intérêt à tarder, je dois rendre des comptes au Grand Pope sur votre présence!"
"Le Grand Pope? Qui est-ce?"demanda John.
"C'est le représentant d'Athéna sur Terre, le chef infaillible des chevaliers sacrés, répondit le chevalier du Capricorne. Nous lui devons une obéissance absolue, presqu'au même titre qu'Athéna! Bon, maintenant, allons-y!..."
"Ce sont les naufragés que tu as amenés ici, n'est-ce pas, Felipe?"
John comprit en entendant cette question que quelqu'un d'autre venait d'entrer dans la pièce. Il se tourna alors vers l'endroit d'où venait la voix et ne manqua pas d'être étonné. Deux jeunes hommes se trouvaient sur le seuil de la porte. Ils n'étaient plus tout à fait des adolescents, pas tout à fait des adultes. L'un était plus grand que l'autre, il avait de longs cheveux verts qui lui tombaient sur les épaules, des yeux sombres et deux curieux points rouges sur le front. Son camarade, lui, avait une peau mate trahissant ses origines; sans doute devait-il venir de l'Extrême-Orient. Ses cheveux étaient châtains foncés et ses yeux, entre le marron et le vert. Le fils d'Etienne Roligny voulait les interroger sur leur identité, mais il n'en eut pas tout de suite l'occasion, car Felipe répondit au jeune homme aux cheveux verts:
"C'est exact, Shion. J'allais les emmener au palais du Grand Pope, pour les présenter, ainsi que pour m'expliquer."
"Eh bien, poursuivit le jeune homme asiatique, si ça ne te dérange pas, nous t'accompagnerons..."
"Il n'y aura pas de problème." sourit Felipe.
Puis ils se turent. Cependant, ils ne restèrent pas longtemps silencieux, car Etienne Roligny demanda aux nouveaux venus:
"Excusez-moi, mais...qui êtes-vous?"
"Je suis Shion de Jamir, chevalier d'or de la constellation du Bélier!" répondit le jeune homme aux cheveux verts.
"Je suis Dohko de Rozan, chevalier d'or de la constellation de la Balance!" répondit son camarade.
"Ah bon...Enchanté de vous connaître..." répondit Etienne, qui avait toujours du mal à se faire à cette nouvelle situation.
Shion, puis Dohko, tendirent alors leurs mains au négociant huguenot, qui les serra timidement. Puis, ils en firent de même avec John, puis avec le révérend Valnoy, et inclinèrent leurs têtes devant Catherine. Cristobal, qui semblait s'impatienter, leur dit:
"Bon, excusez-moi, mais je crois que l'on doit vous amener au Grand Pope, et je ne voudrais pas contrarier Felipe!"
"Alors, allons-y, répondit Etienne. La demeure de ce Grand Pope est-elle loin?"
"Le temps de traverser les douze maisons du Zodiaque, et nous y serons en moins de deux heures!" sourit Felipe.
"Deux heures?! s'exclama Catherine. N'y a t il pas un raccourci pour y parvenir?"
"Je regrette, madame, répondit Arkantos, mais il n'existe aucune alternative. Qui veut voir le Grand Pope doit traverser les douze maisons du Zodiaque!"
"Je suppose que vous ne devez donc pas le voir souvent." dit John timidement.
"Plus que vous ne le pensez! répondit Felipe. Pour un chevalier sacré, traverser les douze maisons du Zodiaque est un jeu d'enfant!...Cependant, nous marcherons d'un pas plus lent, pour ne pas vous fatiguer...Bon, assez parlé, suivez-moi!"
Obtempérant rapidement, John, ses parents et son précepteur suivirent le chevalier du Capricorne, près duquel se trouvaient Shion et Dohko. Quant aux chevaliers de Pégase et du Toucan, ils marchaient derrière eux, par respect pour l'élite de la chevalerie d'Athéna. Une fois sortis de la petite maison qui avait fait office de refuge temporaire, la famille Roligny et le révérend Valnoy se trouvèrent devant un escalier immense, qui conduisait à un grand temple de style dorique, qui aboutissait lui-même à d'autres escaliers et d'autres temples. Shion se chargea de donner quelques explications, alors que tout ce petit monde commençait à monter les marches:
"Nous allons entamer la traversée des douze maisons du Zodiaque. Chacune d'entre elle est gardée par un chevalier d'or, mais certains de mes frères d'armes sont absents pour le moment, car ils s'entraînent avec leurs disciples pour le futur grand combat. La première maison est celle du Bélier, que j'ai l'honneur de garder depuis plus de cinq ans..."
En moins de dix minutes, les chevaliers d'Athéna et les naufragés venant de New Rochelle parvinrent devant la maison du Bélier. Ils remarquèrent sur son seuil un jeune garçon aux cheveux roux portant une tunique grise et dont le front était couvert de deux points rouges. Il sourit au chevalier du Bélier, qui en fit de même avec lui. Lorsque la première maison fut traversée, Shion donna quelques informations à John et ses proches:
"Le jeune garçon que vous venez d'apercevoir est mon disciple. Il s'appelle Panti et est depuis trois mois chevalier de bronze de la constellation du Burin! Il n'a que douze ans, mais est fort prometteur; il a déjà acquis le don de pouvoir réparer les armures, don que je possède moi-même!"
Les quatre naufragés levèrent alors les yeux au ciel, car tout ce galimatias avait pour effet de les rendre plus perplexes qu'avant. Ce fut alors que Felipe prit la parole:
"Dans dix minutes, nous arriverons devant la maison du Taureau! Je ne sais pas si son gardien s'y trouve..."
Moins de dix minutes plus tard, le chevalier du Capricorne eut la réponse à sa question; la deuxième maison du Zodiaque était vide.
"Shad doit être en train de s'entraîner avec quelques-uns de ses apprentis, suggéra Felipe. En tout cas, ne tardons pas!"
Marchant d'un pas plus vif, les chevaliers sacrés et les rescapés se dirigèrent alors vers la troisième maison, celle des Gémeaux. Felipe fit le même constat que pour la maison du Taureau:
"Bosching est donc absent...Cela ne me surprend guère; c'est l'un de nos plus brillants chevaliers, il s'entraîne régulièrement avec ses disciples et est d'une nature implacable! C'est un exemple pour bon nombre des jeunes apprentis se trouvant au Sanctuaire!"
Ce fut alors que John demanda au chevalier du Capricorne:
"Excusez-moi...Pourquoi continuez-vous à entraîner des apprentis si votre combat contre le Mal est imminent?"
Felipe répondit sans s'arrêter:
"Tout simplement parce qu'aucun des chevaliers sacrés n'est assuré de revenir vivant de ce terrible combat...Nous ne faisons que préparer l'avenir..."
Le jeune homme écarquilla des yeux en entendant cette réponse; au fond de lui, il était admiratif de voir ces jeunes garçons et ces jeunes hommes prêts à mourir pour leur cause. Il marcha alors avec ses proches et les autres chevaliers d'or durant près de dix minutes, jusqu'à la maison du Cancer. Son gardien s'y trouvait. C'était un jeune homme de grande taille, aux yeux bleus et aux cheveux noirs et frisés, avec une petite queue de cheval lui tombant dans le cou. Il salua les trois chevaliers d'or présents dans le groupe:
"Je suis heureux de vous voir, Dohko, Shion et Felipe! Que faites-vous ici?"
Le chevalier de la Balance répondit:
"Felipe a emmené quatre naufragés dans l'enceinte du Sanctuaire. Nous allons tout expliquer au Grand Pope au sujet de cette situation inédite."
"Soit. Vous avez eu beaucoup de chance, dit le chevalier du Cancer à John et ses proches. Je suis sûr que le Grand Pope se montrera indulgent à votre égard! Au passage, je me présente; Vittorio de la constellation du Cancer!"
"Heureux de vous connaître, répondit timidement Etienne Roligny. Excusez-nous, mais nous ne devons pas tarder..."
"Alors que les dieux de l'Olympe vous accompagnent." sourit Vittorio.
A ces mots, le révérend Valnoy, qui était resté discret jusqu'alors, se renfrogna. Il se garda d'exprimer son indignation pour ne pas retarder les Roligny, mais ne put s'empêcher de maugréer entre ses dents:
"C'est honteux! Nous souhaiter d'être accompagnés par de vulgaires idoles! Nous, de fervents chrétiens, qui ne suivons que la parole de Dieu!"
Toutefois, l'incident ne s'ébruita pas, et le pasteur se hâta de marcher vers les maisons du Zodiaque suivantes. Les maisons du Lion et de la Vierge étaient désertes; pour cette dernière, cela ne surprit nullement Dohko:
"Il est rare que Gautama soit présent dans sa demeure...En général, il médite ou converse avec Dieu!"
"Comment ça?!" fit le révérend Valnoy, qui commençait à voir rouge.
"Gautama de la Vierge, expliqua le chevalier de la Balance, est l'un des plus puissants chevaliers du Sanctuaire, sinon le plus puissant, mais il est aussi l'être le plus proche de Dieu et, à ce titre, converse souvent avec lui, et ce, depuis son enfance!"
A ces mots, le pasteur se figea, tout en serrant les poings. Il s'adressa à Dohko d'un ton mécontent:
"J'exige que vous retiriez immédiatement ce que vous venez de dire! C'est une injure envers Dieu; le Seigneur n'est proche d'aucun habitant de ce monde, il est saint et distant!..."
Etienne Roligny accourut aussitôt pour calmer les ardeurs du précepteur de son fils:
"Révérend, s'il vous plaît, calmez-vous...Nous n'avons pas de temps à perdre, notre priorité est de rencontrer ce Grand Pope! Nous avons déjà fait la moitié du chemin, alors ne tardons pas!"
Après être resté immobile durant une dizaine de secondes, Valnoy poussa un profond soupir, puis haussa les épaules et répondit:
"Comme vous voudrez, Etienne...Mais j'espère que je ne resterai pas longtemps dans ce repaire d'idolâtres!"
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
De mauvaise grâce, le pasteur suivit la famille Roligny et les cinq chevaliers sacrés jusqu'à la maison de la Balance, que protégeait Dohko. La septième maison du Zodiaque n'était toutefois pas déserte; sur son seuil se trouvait un jeune garçon aux yeux couleur encre de Chine et aux cheveux noirs, le front couvert par plusieurs mèches sombres et portant un habit tout aussi terne. Il salua chaleureusement le chevalier de la Balance:
"Comment te portes-tu, Dohko?"
"A merveille, Sun! Je vais présenter au Grand Pope quatre naufragés que Felipe a recueillis."
"Puis-je t'accompagner?"demanda le jeune garçon du nom de Sun.
Dohko parut hésiter durant cinq secondes, mais finit par répondre:
"Il vaudrait mieux que nous ne soyons pas trop nombreux à parvenir jusqu'au Grand Pope...Cependant, pour toi, je ferai une exception!"
"Merci beaucoup, Dohko!" répondit le jeune garçon en souriant.
Il rejoignit aussitôt le groupe qui commençait à quitter la septième maison. Etienne Roligny se rapprocha alors du chevalier de la Balance et lui demanda:
"S'il vous plaît, Dohko...qui est ce jeune garçon?"
"Ce jeune garçon s'appelle Sun, et il n'est autre que mon cousin et mon disciple! Il n'a que quatorze ans, mais il est plein d'avenir! Lui et moi sommes orphelins et sommes arrivés au Sanctuaire à six années d'intervalle. Il n'avait que huit ans quand il est venu ici, et je venais de gagner l'armure de la Balance. Je l'ai donc pris sous mon aile et son entraînement touchera bientôt à sa fin."
Après ces explications, Dohko se tut jusqu'à ce que lui et les autres arrivèrent à la maison suivante, celle du Scorpion. Leur gardien était un jeune homme aux cheveux mauves et courts et aux yeux verts. Il salua ses trois frères d'or de la main, puis les laissa passer sans dire un seul mot. Shion fit brièvement les présentations:
"Ce jeune homme est Diomède, chevalier d'or de la constellation du Scorpion. Il est né et a gagné son armure sur l'île de Milo, une île réputée pour être envahie par toutes sortes d'animaux venimeux!"
John frissonna en écoutant les paroles du chevalier du Bélier. Ce dernier s'en aperçut et lui dit, avec un petit sourire en coin:
"Je comprends ta réaction...L'armure du Scorpion est sans doute l'une des armures les plus difficiles à conquérir, et ce, depuis la nuit des temps!"
Près de dix minutes plus tard, le groupe arriva devant la maison du Sagittaire, qui était gardée par un jeune homme aux cheveux châtains clairs et bouclés. Il n'était pas seul; à ses côtés se trouvait un colosse musclé aux cheveux roux et bouclés. Le jeune homme se présenta:
"Je suis Philoctète, chevalier d'or de la constellation du Sagittaire, et voici mon disciple, Tellos, chevalier d'argent de la constellation d'Héraclès!"
"Ah...Oui, murmura Catherine, qui était restée silencieuse jusque là. Je me disais aussi que votre apprenti ressemblait beaucoup à ce demi-dieu de la mythologie grecque!"
"Tellos est l'un des chevaliers d'argent les plus puissants du Sanctuaire! Je suis fier de l'avoir comme disciple! dit Philoctète d'un air enthousiaste. Bon, je ne vais pas trop vous retarder; le Grand Pope attend votre venue!"
"Comment le sais-tu?"demanda Felipe, très surpris, à son égal.
"Les nouvelles vont vite, Felipe, se borna à répondre le chevalier du Sagittaire. Traverse ma maison avec les autres chevaliers et ces étrangers."
Ne cherchant guère à comprendre, Felipe salua son homologue d'un signe de la tête et sa hâta de traverser la neuvième maison du Zodiaque.
John demanda alors au chevalier du Capricorne:
"Dites-moi, Felipe, Diomède, Philoctète...ce sont des noms qui se trouvent dans L'Illiade d'Homère, n'est-ce pas?"
"Tout à fait, répondit affirmativement Felipe."
"Vous êtes donc nombreux à être grecs au Sanctuaire, n'est-ce pas?"
"La chevalerie d'Athéna est bien plus cosmopolite qu'on ne le pense! Certains chevaliers viennent d'Asie, comme les chevaliers du Taureau, de la Vierge, ainsi que Shion et Dohko ici présents, et certains sont originaires d'autres pays européens! Seuls trois chevaliers d'or sont grecs; les chevaliers du Scorpion, du Sagittaire et des Poissons! Bon, assez parlé, je ne voudrais pas contrarier le Grand Pope..."
John, qui voulait en savoir plus au sujet de ce personnage, décida néanmoins de se taire, pour ne pas contrarier le chevalier d'or. La traversée des dernières maisons du Zodiaque fut plus rapide que prévu, car les maisons du Verseau et des Poissons étaient tout à fait désertes, sans compter la maison du Capricorne, que Felipe ne gardait plus. Aussi, après plus de cent minutes de marche, la famille Roligny, le révérend Valnoy, Sun et les chevaliers sacrés parvinrent devant le palais du Grand Pope. Deux hommes portant la même tenue militaire s'avancèrent alors vers le groupe, la lance à la main. L'un d'eux leur demanda, d'un ton agressif:
"Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici?"
Felipe se détacha du groupe et, à sa vue, les gardes baissèrent leurs armes et firent profil bas:
"C'est vous, chevalier du Capricorne? Vous venez sur ordre du Grand Pope, au sujet de ces quatre naufragés?..."
"Exactement. Et je ne voudrais pas faire attendre plus longtemps le représentant d'Athéna sur Terre. Si vous vouliez donc bien ouvrir la porte derrière vous, je vous en serais infiniment reconnaissant..."
Ne voulant pas contrarier le chevalier d'or, les gardes se hâtèrent d'ouvrir une porte imposante qui séparait le groupe de la salle du trône.
Puis, l'un d'entre eux cria dans la direction de la salle en question:
"Grand Pope! Le chevalier du Capricorne est arrivé avec les naufragés et d'autres chevaliers sacrés!"
Une voix grave et rauque répondit dans la seconde qui suivit:
"Qu'ils entrent."
************
John s'interrompit un moment dans son récit, afin de contempler la mine ébahie du révérend Trevor, qui semblait de plus en plus perdu. Le jeune homme lui dit aussitôt:
"Après plus de cent minutes de marche, nous étions totalement fourbus, moi, mes parents, et le révérend Valnoy. Parfois, je me demandais comment les chevaliers sacrés faisaient pour supporter une telle ascension..."
"Je me le demande aussi, avoua le pasteur. C'est insensé, cette histoire relève des contes de fées ou de la magie noire!"
"Elle est pourtant bien réelle, murmura John timidement. Nous sommes donc entrés dans la salle du Grand Pope, où une partie de nos interrogations sur la chevalerie d'Athéna trouverait des réponses..."
"Comment te portes-tu, Dohko?"
"A merveille, Sun! Je vais présenter au Grand Pope quatre naufragés que Felipe a recueillis."
"Puis-je t'accompagner?"demanda le jeune garçon du nom de Sun.
Dohko parut hésiter durant cinq secondes, mais finit par répondre:
"Il vaudrait mieux que nous ne soyons pas trop nombreux à parvenir jusqu'au Grand Pope...Cependant, pour toi, je ferai une exception!"
"Merci beaucoup, Dohko!" répondit le jeune garçon en souriant.
Il rejoignit aussitôt le groupe qui commençait à quitter la septième maison. Etienne Roligny se rapprocha alors du chevalier de la Balance et lui demanda:
"S'il vous plaît, Dohko...qui est ce jeune garçon?"
"Ce jeune garçon s'appelle Sun, et il n'est autre que mon cousin et mon disciple! Il n'a que quatorze ans, mais il est plein d'avenir! Lui et moi sommes orphelins et sommes arrivés au Sanctuaire à six années d'intervalle. Il n'avait que huit ans quand il est venu ici, et je venais de gagner l'armure de la Balance. Je l'ai donc pris sous mon aile et son entraînement touchera bientôt à sa fin."
Après ces explications, Dohko se tut jusqu'à ce que lui et les autres arrivèrent à la maison suivante, celle du Scorpion. Leur gardien était un jeune homme aux cheveux mauves et courts et aux yeux verts. Il salua ses trois frères d'or de la main, puis les laissa passer sans dire un seul mot. Shion fit brièvement les présentations:
"Ce jeune homme est Diomède, chevalier d'or de la constellation du Scorpion. Il est né et a gagné son armure sur l'île de Milo, une île réputée pour être envahie par toutes sortes d'animaux venimeux!"
John frissonna en écoutant les paroles du chevalier du Bélier. Ce dernier s'en aperçut et lui dit, avec un petit sourire en coin:
"Je comprends ta réaction...L'armure du Scorpion est sans doute l'une des armures les plus difficiles à conquérir, et ce, depuis la nuit des temps!"
Près de dix minutes plus tard, le groupe arriva devant la maison du Sagittaire, qui était gardée par un jeune homme aux cheveux châtains clairs et bouclés. Il n'était pas seul; à ses côtés se trouvait un colosse musclé aux cheveux roux et bouclés. Le jeune homme se présenta:
"Je suis Philoctète, chevalier d'or de la constellation du Sagittaire, et voici mon disciple, Tellos, chevalier d'argent de la constellation d'Héraclès!"
"Ah...Oui, murmura Catherine, qui était restée silencieuse jusque là. Je me disais aussi que votre apprenti ressemblait beaucoup à ce demi-dieu de la mythologie grecque!"
"Tellos est l'un des chevaliers d'argent les plus puissants du Sanctuaire! Je suis fier de l'avoir comme disciple! dit Philoctète d'un air enthousiaste. Bon, je ne vais pas trop vous retarder; le Grand Pope attend votre venue!"
"Comment le sais-tu?"demanda Felipe, très surpris, à son égal.
"Les nouvelles vont vite, Felipe, se borna à répondre le chevalier du Sagittaire. Traverse ma maison avec les autres chevaliers et ces étrangers."
Ne cherchant guère à comprendre, Felipe salua son homologue d'un signe de la tête et sa hâta de traverser la neuvième maison du Zodiaque.
John demanda alors au chevalier du Capricorne:
"Dites-moi, Felipe, Diomède, Philoctète...ce sont des noms qui se trouvent dans L'Illiade d'Homère, n'est-ce pas?"
"Tout à fait, répondit affirmativement Felipe."
"Vous êtes donc nombreux à être grecs au Sanctuaire, n'est-ce pas?"
"La chevalerie d'Athéna est bien plus cosmopolite qu'on ne le pense! Certains chevaliers viennent d'Asie, comme les chevaliers du Taureau, de la Vierge, ainsi que Shion et Dohko ici présents, et certains sont originaires d'autres pays européens! Seuls trois chevaliers d'or sont grecs; les chevaliers du Scorpion, du Sagittaire et des Poissons! Bon, assez parlé, je ne voudrais pas contrarier le Grand Pope..."
John, qui voulait en savoir plus au sujet de ce personnage, décida néanmoins de se taire, pour ne pas contrarier le chevalier d'or. La traversée des dernières maisons du Zodiaque fut plus rapide que prévu, car les maisons du Verseau et des Poissons étaient tout à fait désertes, sans compter la maison du Capricorne, que Felipe ne gardait plus. Aussi, après plus de cent minutes de marche, la famille Roligny, le révérend Valnoy, Sun et les chevaliers sacrés parvinrent devant le palais du Grand Pope. Deux hommes portant la même tenue militaire s'avancèrent alors vers le groupe, la lance à la main. L'un d'eux leur demanda, d'un ton agressif:
"Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici?"
Felipe se détacha du groupe et, à sa vue, les gardes baissèrent leurs armes et firent profil bas:
"C'est vous, chevalier du Capricorne? Vous venez sur ordre du Grand Pope, au sujet de ces quatre naufragés?..."
"Exactement. Et je ne voudrais pas faire attendre plus longtemps le représentant d'Athéna sur Terre. Si vous vouliez donc bien ouvrir la porte derrière vous, je vous en serais infiniment reconnaissant..."
Ne voulant pas contrarier le chevalier d'or, les gardes se hâtèrent d'ouvrir une porte imposante qui séparait le groupe de la salle du trône.
Puis, l'un d'entre eux cria dans la direction de la salle en question:
"Grand Pope! Le chevalier du Capricorne est arrivé avec les naufragés et d'autres chevaliers sacrés!"
Une voix grave et rauque répondit dans la seconde qui suivit:
"Qu'ils entrent."
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John s'interrompit un moment dans son récit, afin de contempler la mine ébahie du révérend Trevor, qui semblait de plus en plus perdu. Le jeune homme lui dit aussitôt:
"Après plus de cent minutes de marche, nous étions totalement fourbus, moi, mes parents, et le révérend Valnoy. Parfois, je me demandais comment les chevaliers sacrés faisaient pour supporter une telle ascension..."
"Je me le demande aussi, avoua le pasteur. C'est insensé, cette histoire relève des contes de fées ou de la magie noire!"
"Elle est pourtant bien réelle, murmura John timidement. Nous sommes donc entrés dans la salle du Grand Pope, où une partie de nos interrogations sur la chevalerie d'Athéna trouverait des réponses..."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
************
John
D'une allure un peu hésitante, moi, mes parents et le révérend Valnoy sommes finalement entrés dans la salle du Grand Pope. J'avance lentement, derrière mes parents et mon précepteur, les cinq chevaliers sacrés et Sun sont devant nous. Ils s'arrêtent soudainement et s'agenouillent devant une silouhette assise sur un trône. J'entends alors la voix de Felipe, qui commence à m'être familière:
"Grand Pope, Felipe du Capricorne, pour vous servir. Vous m'avez demandé au sujet de ces quatre naufragés que j'ai hébergés?"
Discrètement, je regarde droit devant moi et je distingue mieux la silhouette sur le trône. C'est un homme de grande taille, vêtu d'une soutane noire avec un rosaire autour du cou. Je ne parviens pas à déceler le moindre trait de son visage; il est complètement caché par un casque en or massif, sur lequel je vois la représentation d'un animal ailé. Voilà donc à quoi ressemble ce Grand Pope, que les chevaliers sacrés semblent craindre et respecter profondément. C'est alors que je l'entends répondre au chevalier du Capricorne:
"C'est exact. Felipe, pourquoi as-tu hébergé ces quatre étrangers? Tu sais pourtant très bien que seuls les chevaliers et les gardes ont le droit de se trouver au Sanctuaire!"
"Le dispensaire de Rodorio, s'expliqua Felipe en baissant la tête, était fermé. Je ne pouvais pas les laisser là, ils auraient fini par mourir de faim!"
Ce fut alors que Dohko de la Balance se risqua à prendre la parole:
"Grand Pope, si vous me permettez d'intervenir, je ne pense pas qu'il faille s'alarmer de la présence de ces étrangers au Sanctuaire. Je ne ressens aucune agressivité chez eux, tout au plus un peu d'impulsivité pour l'un d'entre eux..."
A ces mots, mon précepteur, qui s'était senti visé, s'apprêta à vociférer contre le chevalier de la Balance, mais mon père posa sa main sur son épaule en lui disant:
"Révérend, s'il vous plaît, taisez-vous, ce n'est pas du tout le moment idéal pour se mettre en colère!"
Mon précepteur acquiesça de mauvaise grâce. Dohko put alors continuer son récit:
"Grand Pope, je suis convaincu que ces étrangers n'ont pas de mauvaises intentions. Je pense que nous pouvons les héberger temporairement, après, nous aviserons..."
Le Grand Pope se tut durant quelques secondes, puis finit par répondre:
"Hmm...J'ignore si tu sais ce que tu dis, chevalier de la Balance...Tu es le plus jeune membre de l'élite de la chevalerie, tu auras dix-huit ans dans quelques jours...Bien que ta force et ta dévotion envers Athéna soient réelles, l'expérience te fait défaut...Tu le sais, j'ai survécu à la dernière Guerre Sainte, qui eut lieu en l'an de grâce 1538, alors je sais à quoi m'en tenir..."
Le chef de la chevalerie sacrée marqua de nouveau une courte pause, avant de reprendre:
"J'aimerais parler à ces étrangers...Gardes, faites-les avancer, s'il vous plaît..."
Les deux gardes qui surveillaient jusqu'alors la salle du trône vinrent vers nous et nous firent avancer vers leur maître. Quand je fus plus près du Pope, je pus mieux déceler le charisme qui se dégageait de lui, c'était un charisme presque...presque divin! Et pourtant, je ne pouvais vraiment pas penser une telle chose, moi, qui avait toujours suivi les préceptes du christianisme, tels que les avaient définis Calvin et les colons de New Rochelle. Cependant, par respect, j'inclinai ma tête vers le Grand Pope en lui disant:
"Merci pour votre accueil, Grand Pope!"
Mon précepteur n'approuva pas mon comportement; d'un air énervé, il se dirigea vers moi, me prit par les épaules et me dit d'un ton mécontent:
"John! Comment osez-vous saluer cet homme qui obéit à une divinité païenne! Auriez-vous oublié le premier commandement, qui dit que vous n'aurez d'autre Dieu que l'Eternel?!"
Je n'eus pas le temps de répondre au révérend; celui-ci fut soudain empoigné par les gardes qui nous avaient conduits jusqu'au Grand Pope, puis présentés devant lui. L'un des gardes s'adressa à mon précepteur d'un air mécontent:
"Dis donc, toi, tu ne vas pas nous faire de scandale! Alors, tu salues le Grand Pope et tu restes bien sage!"
"Jamais!!! fulmina Valnoy. Je suis un pasteur de l'Eglise réformée, je ne m'incline que devant Dieu!"
Le garde ne se laissa pas intimider et rétorqua:
"Ah bon?! Eh bien, ça tombe bien; le Grand Pope, en tant que serviteur direct d'Athéna, est l'égal de Dieu! Alors, tu le salues et tu discutes pas!"
Et sans ménagement, les deux gardes forcèrent le révérend Valnoy à se prosterner devant le Grand Pope, qui était demeuré impassible.
************
"Mais...qui étaient ces rustres?"demanda le révérend Trevor d'un air indigné.
"De simples sentinelles, répondit John. Moi et mes parents n'approuvions pas leur comportement, mais nous n'avons pas osé réagir, ignorant ce qui aurait pu se passer..."
************
"C'est un scandale! fulmina le révérend Valnoy après s'être relevé. Moi, un fervent croyant, qui ai lu la Bible dès son plus jeune âge, me faire traiter de la sorte par ces deux individus! Je ne sais au nom de quelle autorité vous parlez, Grand Pope, poursuivit le précepteur de John, mais vous ne m'impressionnez pas!..."
Le pasteur s'arrêta net. Le Grand Pope venait de se lever et une aura dorée l'entourait désormais. John et ses parents s'attendirent à le voir lever la main sur le révérend Valnoy, mais le chef des chevaliers sacrés n'en fit rien; au contraire, il se contenta de regarder fixement l'homme en noir. Ce dernier resta paralysé sous l'effet de la surprise vingt secondes durant, puis il recula lentement. La famille Roligny ne s'y trompait pas: le Grand Pope dégageait un charisme réel, qui avait même forcé Sun et les chevaliers présents dans la salle à baisser la tête. L'aura se dissipa subitement et le Grand Pope se rassit sur son trône. Il resta silencieux pendant encore cinq secondes, avant de reprendre la parole:
"L'incident est clos. Dites-moi, fit-il en s'adressant à Etienne Roligny, pourriez-vous vous présenter à moi?"
Le père de John allait répondre, quand tout à coup, une lueur flamboyante apparut derrière le Grand Pope, une lueur bien plus intense que celle qui avait entouré le représentant terrestre d'Athéna quelques secondes auparavant. Le Pope resta immobile sur son trône quelques secondes durant, puis se hâta de se lever, de se retourner et de s'agenouiller, sans pour autant ôter son casque. La lueur brilla encore un certain temps, puis se dissipa subitement.
************
"C'est alors que je l'ai vue, dit John au révérend Trevor. Cette apparition a subjugué tout le monde présent dans la salle, mes parents et le révérend Valnoy y compris, mais bien plus encore les chevaliers sacrés. Il s'agissait d'une ravissante jeune fille, aux longs cheveux noirs et bouclés, avec de superbes yeux verts. Elle était vêtue d'une splendide robe blanche...Mais...Mais plus encore que sa silhouette, c'était ce qu'elle dégageait qui nous a abasourdis...Une...Une sorte d'énergie sereine, douce et chaude...je crois qu'en elle, il...il y avait ce qu'on peut appeler l'Amour, cet Amour que Jésus-Christ avait pour l'humanité...Pardonnez-moi si je vous offense, révérend, précisa le jeune homme en voyant la mine du pasteur se renfrogner, mais c'était ce que moi, mes parents et le révérend ressentions..."
Le révérend Trevor se tortilla les mains pendant un court laps de temps, puis regarda fixement le jeune homme dans les yeux et lui demanda:
"John...Pourriez-vous passer outre cette description et me dire qui était cette jeune fille qui vous a tant marqué?"
Et John de répondre rapidement, d'un ton calme:
"C'était la déesse Athéna, révérend."
John
D'une allure un peu hésitante, moi, mes parents et le révérend Valnoy sommes finalement entrés dans la salle du Grand Pope. J'avance lentement, derrière mes parents et mon précepteur, les cinq chevaliers sacrés et Sun sont devant nous. Ils s'arrêtent soudainement et s'agenouillent devant une silouhette assise sur un trône. J'entends alors la voix de Felipe, qui commence à m'être familière:
"Grand Pope, Felipe du Capricorne, pour vous servir. Vous m'avez demandé au sujet de ces quatre naufragés que j'ai hébergés?"
Discrètement, je regarde droit devant moi et je distingue mieux la silhouette sur le trône. C'est un homme de grande taille, vêtu d'une soutane noire avec un rosaire autour du cou. Je ne parviens pas à déceler le moindre trait de son visage; il est complètement caché par un casque en or massif, sur lequel je vois la représentation d'un animal ailé. Voilà donc à quoi ressemble ce Grand Pope, que les chevaliers sacrés semblent craindre et respecter profondément. C'est alors que je l'entends répondre au chevalier du Capricorne:
"C'est exact. Felipe, pourquoi as-tu hébergé ces quatre étrangers? Tu sais pourtant très bien que seuls les chevaliers et les gardes ont le droit de se trouver au Sanctuaire!"
"Le dispensaire de Rodorio, s'expliqua Felipe en baissant la tête, était fermé. Je ne pouvais pas les laisser là, ils auraient fini par mourir de faim!"
Ce fut alors que Dohko de la Balance se risqua à prendre la parole:
"Grand Pope, si vous me permettez d'intervenir, je ne pense pas qu'il faille s'alarmer de la présence de ces étrangers au Sanctuaire. Je ne ressens aucune agressivité chez eux, tout au plus un peu d'impulsivité pour l'un d'entre eux..."
A ces mots, mon précepteur, qui s'était senti visé, s'apprêta à vociférer contre le chevalier de la Balance, mais mon père posa sa main sur son épaule en lui disant:
"Révérend, s'il vous plaît, taisez-vous, ce n'est pas du tout le moment idéal pour se mettre en colère!"
Mon précepteur acquiesça de mauvaise grâce. Dohko put alors continuer son récit:
"Grand Pope, je suis convaincu que ces étrangers n'ont pas de mauvaises intentions. Je pense que nous pouvons les héberger temporairement, après, nous aviserons..."
Le Grand Pope se tut durant quelques secondes, puis finit par répondre:
"Hmm...J'ignore si tu sais ce que tu dis, chevalier de la Balance...Tu es le plus jeune membre de l'élite de la chevalerie, tu auras dix-huit ans dans quelques jours...Bien que ta force et ta dévotion envers Athéna soient réelles, l'expérience te fait défaut...Tu le sais, j'ai survécu à la dernière Guerre Sainte, qui eut lieu en l'an de grâce 1538, alors je sais à quoi m'en tenir..."
Le chef de la chevalerie sacrée marqua de nouveau une courte pause, avant de reprendre:
"J'aimerais parler à ces étrangers...Gardes, faites-les avancer, s'il vous plaît..."
Les deux gardes qui surveillaient jusqu'alors la salle du trône vinrent vers nous et nous firent avancer vers leur maître. Quand je fus plus près du Pope, je pus mieux déceler le charisme qui se dégageait de lui, c'était un charisme presque...presque divin! Et pourtant, je ne pouvais vraiment pas penser une telle chose, moi, qui avait toujours suivi les préceptes du christianisme, tels que les avaient définis Calvin et les colons de New Rochelle. Cependant, par respect, j'inclinai ma tête vers le Grand Pope en lui disant:
"Merci pour votre accueil, Grand Pope!"
Mon précepteur n'approuva pas mon comportement; d'un air énervé, il se dirigea vers moi, me prit par les épaules et me dit d'un ton mécontent:
"John! Comment osez-vous saluer cet homme qui obéit à une divinité païenne! Auriez-vous oublié le premier commandement, qui dit que vous n'aurez d'autre Dieu que l'Eternel?!"
Je n'eus pas le temps de répondre au révérend; celui-ci fut soudain empoigné par les gardes qui nous avaient conduits jusqu'au Grand Pope, puis présentés devant lui. L'un des gardes s'adressa à mon précepteur d'un air mécontent:
"Dis donc, toi, tu ne vas pas nous faire de scandale! Alors, tu salues le Grand Pope et tu restes bien sage!"
"Jamais!!! fulmina Valnoy. Je suis un pasteur de l'Eglise réformée, je ne m'incline que devant Dieu!"
Le garde ne se laissa pas intimider et rétorqua:
"Ah bon?! Eh bien, ça tombe bien; le Grand Pope, en tant que serviteur direct d'Athéna, est l'égal de Dieu! Alors, tu le salues et tu discutes pas!"
Et sans ménagement, les deux gardes forcèrent le révérend Valnoy à se prosterner devant le Grand Pope, qui était demeuré impassible.
************
"Mais...qui étaient ces rustres?"demanda le révérend Trevor d'un air indigné.
"De simples sentinelles, répondit John. Moi et mes parents n'approuvions pas leur comportement, mais nous n'avons pas osé réagir, ignorant ce qui aurait pu se passer..."
************
"C'est un scandale! fulmina le révérend Valnoy après s'être relevé. Moi, un fervent croyant, qui ai lu la Bible dès son plus jeune âge, me faire traiter de la sorte par ces deux individus! Je ne sais au nom de quelle autorité vous parlez, Grand Pope, poursuivit le précepteur de John, mais vous ne m'impressionnez pas!..."
Le pasteur s'arrêta net. Le Grand Pope venait de se lever et une aura dorée l'entourait désormais. John et ses parents s'attendirent à le voir lever la main sur le révérend Valnoy, mais le chef des chevaliers sacrés n'en fit rien; au contraire, il se contenta de regarder fixement l'homme en noir. Ce dernier resta paralysé sous l'effet de la surprise vingt secondes durant, puis il recula lentement. La famille Roligny ne s'y trompait pas: le Grand Pope dégageait un charisme réel, qui avait même forcé Sun et les chevaliers présents dans la salle à baisser la tête. L'aura se dissipa subitement et le Grand Pope se rassit sur son trône. Il resta silencieux pendant encore cinq secondes, avant de reprendre la parole:
"L'incident est clos. Dites-moi, fit-il en s'adressant à Etienne Roligny, pourriez-vous vous présenter à moi?"
Le père de John allait répondre, quand tout à coup, une lueur flamboyante apparut derrière le Grand Pope, une lueur bien plus intense que celle qui avait entouré le représentant terrestre d'Athéna quelques secondes auparavant. Le Pope resta immobile sur son trône quelques secondes durant, puis se hâta de se lever, de se retourner et de s'agenouiller, sans pour autant ôter son casque. La lueur brilla encore un certain temps, puis se dissipa subitement.
************
"C'est alors que je l'ai vue, dit John au révérend Trevor. Cette apparition a subjugué tout le monde présent dans la salle, mes parents et le révérend Valnoy y compris, mais bien plus encore les chevaliers sacrés. Il s'agissait d'une ravissante jeune fille, aux longs cheveux noirs et bouclés, avec de superbes yeux verts. Elle était vêtue d'une splendide robe blanche...Mais...Mais plus encore que sa silhouette, c'était ce qu'elle dégageait qui nous a abasourdis...Une...Une sorte d'énergie sereine, douce et chaude...je crois qu'en elle, il...il y avait ce qu'on peut appeler l'Amour, cet Amour que Jésus-Christ avait pour l'humanité...Pardonnez-moi si je vous offense, révérend, précisa le jeune homme en voyant la mine du pasteur se renfrogner, mais c'était ce que moi, mes parents et le révérend ressentions..."
Le révérend Trevor se tortilla les mains pendant un court laps de temps, puis regarda fixement le jeune homme dans les yeux et lui demanda:
"John...Pourriez-vous passer outre cette description et me dire qui était cette jeune fille qui vous a tant marqué?"
Et John de répondre rapidement, d'un ton calme:
"C'était la déesse Athéna, révérend."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
************
Devant le Grand Pope, les chevaliers sacrés, les gardes et les quatre naufragés, la déesse Athéna venait d'apparaître. Réincarnée sous la forme d'une belle jeune fille de quinze ans, mais toujours aussi disposée à protéger l'humanité contre les forces du Mal. Sans un bruit, elle s'avança vers le Grand Pope, qui lui dit simplement:
"Déesse Athéna, les naufragés recueillis par Felipe, Cristobal et Arkantos sont présents dans la salle."
"Très bien, je vais leur parler." répondit-elle d'une voix douce.
La déesse fit quelques pas, jusqu'à ce qu'elle se retrouvât en face de la famille Roligny et du révérend Valnoy. Elle s'adressa alors à eux en ces termes:
"Etrangers, il n'est pas coutumier pour le Sanctuaire d'accueillir des inconnus. Cependant, je peux sentir que vous n'avez pas d'intentions hostiles. Mais avant d'aller au fond des choses, j'aimerais en savoir plus sur vous...Qui êtes-vous et d'où venez-vous?"
Etienne Roligny prit la parole:
"Je me nomme Etienne Roligny. Mon père, un fervent calviniste, avait fui La Rochelle à la suite de la révocation de l'édit de Nantes et fondé en 1688 avec ses coreligionnaires une petite colonie au Nouveau Monde, nommée New Rochelle. Il était propriétaire d'une manufacture de draps luxueux dont j'ai héritée à sa mort. Avec ma femme, Catherine, nous avons eu un fils, John, qui aura bientôt vingt ans et se prépare à épouser sa promise. Moi, ma femme et son précepteur, le révérend Valnoy, lui avons toujours inculqué les principes conformes à la foi chrétienne enseignée par Jean Calvin et pensons qu'il est prédestiné à faire partie des élus de Dieu!"
John souffla alors à son père:
"Mon père, puis-je poursuivre ce récit?"
"Je te l'accorde, John, je sais que tu sauras être clair auprès de cette jeune fille!"
Le jeune homme enchaîna donc:
"Nous avons quitté New Rochelle, il y a de cela plusieurs semaines, pour nous rendre à Istanbul pour affaires...Malheureusement, hier au soir, un violent orage a causé la perte de notre voilier, de l'équipage et de la plupart de nos marchandises. Sans doute par la volonté de Dieu, nous avons pu gagner les côtes et nous nous sommes perdus. Nous avons finis par tomber d'épuisement et nous nous sommes réveillés ici, sauvés par quelques-uns de vos chevaliers, et je tiens à vous remercier d'avoir sous vos ordres des jeunes garçons aussi généreux."
John s'avança alors vers la déesse Athéna qui, bien qu'étonnée, ne bougea pas. Le fils d'Etienne Roligny lui prit donc la main droite et la baisa solennellement, ce qui contraria les deux gardes présents:
"Mais c'est un scandale! On ne baise pas la main d'une déesse, c'est un blasphème!"
Le révérend Valnoy pensa aussitôt:
"Ils peuvent parler, ces énergumènes! Accuser John de blasphème alors qu'ils vénèrent une idole païenne, ils ne manquent pas d'audace!"
Puis, dans la foulée:
"Quant à John, quel dommage qu'il se soit comporté de cette manière! Pourvu qu'il ne se laisse pas pervertir par ces païens!"
Quant à la déesse, si elle fut surprise au début par l'attitude du jeune homme, elle ne s'en offusqua pas pour autant et se contenta de dire aux gardes:
"Ce n'est pas grave...Vous pouvez vous retirer."
Une fois que les deux sentinelles furent parties, elle dit à Etienne Roligny:
"Vous venez donc de loin et vous êtes arrivés au Sanctuaire grâce à trois de mes chevaliers...Ce qui est une exception, car les terres du Sanctuaire restent inconnues pour le commun des mortels..."
Ce fut alors qu'Etienne Roligny, se rappelant des marchandises qu'il avait pu sauver du naufrage, lâcha:
"Mes caisses de draps! Que sont-elles devenues?"
Arkantos lui répondit:
"Ne vous en faites pas, elles sont en lieu sûr. Mon maître Felipe a ordonné aux gardes de les déposer dans une des pièces de la maison où vous vous trouviez..."
Etienne poussa un soupir de soulagement, puis s'adressa de nouveau à la déesse Athéna:
"Mademoiselle, comme mon fils vous l'a dit, nous faisions route vers l'Empire ottoman, quand un orage a provoqué notre naufrage et notre arrivée ici...Nous ne savons quoi faire désormais..."
Le Grand Pope, qui avait regagné son trône, dit alors:
"En tout cas, vous ne pouvez certainement pas demeurer ici! Les règles du Sanctuaire sont très claires: nous ne pouvons héberger des étrangers dans ce lieu saint!"
"Comment ça?! fit le révérend Valnoy. Auriez-vous oublié la parabole du bon Samaritain, Grand Pope?"
"Les règles du Sanctuaire sont inviolables, insista le chef des chevaliers sacrés. Vous devrez donc partir le plus tôt possible d'ici!"
Le précepteur de John préféra se taire, malgré sa colère, et se contenta de penser:
"Pff...Dans le fond, mieux vaut partir d'ici et fuir ces idolâtres qui semblent n'avoir jamais lu la Bible!"
Tout à coup, la déesse Athéna prit la parole:
"Grand Pope...Je vais faire une exception pour ces étrangers!"
"Comment?! lâcha le Pope. Déesse Athéna, vous n'êtes pas sérieuse?!"
D'une voix à la fois douce et ferme, Athéna répliqua:
"Je suis très sérieuse, Grand Pope. Ces étrangers ne me semblent pas hostiles, nous nous devons de leur accorder l'hospitalité pour une
période temporaire, le temps qu'ils puissent repartir pour l'Asie Mineure! Etrangers! dit-elle en se tournant vers la famille Roligny et le révérend Valnoy. Je vous accorde l'hospitalité pour quelques jours, à condition que vous ne quittiez pas le Sanctuaire durant cette période. Acceptez-vous?"
Etienne Roligny hésita durant quelques secondes; d'un côté, il ne voyait pas comment il pouvait accepter l'hospitalité d'une déesse païenne, fût-elle aussi généreuse. Lui, un fervent chrétien, avait du mal à se résoudre à être hébergé dans un Sanctuaire dédié à Athéna. Pourtant, de l'autre côté, il avait senti tout l'Amour qui se dégageait de la jeune fille, un Amour équivalent à celui enseigné dans les Evangiles, un Amour tel qu'il semblait facile de lui céder. Finalement, penchant vers l'Amour qui se dégageait d'Athéna, il finit par répondre:
"Mademoiselle, nous acceptons votre proposition. Nous resterons quelques jours au Sanctuaire, le temps de faire nos préparatifs pour poursuivre notre voyage en Asie Mineure."
"Excusez-moi, demanda Sun, qui était resté muet jusqu'alors, vous n'allez pas vous reposer?"
"Mon jeune ami, rétorqua le révérend Valnoy, l'homme n'est point fait pour le repos! L'oisiveté et le loisir sont les signes qui trahissent ceux qui n'ont point été prédestinés à la vie éternelle! La famille Roligny est une famille vouée au labeur et à la réussite économique, signe de son élection divine!"
Le cousin de Dohko resta muet devant ce récit de la profession de foi puritaine. Etienne Roligny lui précisa aussitôt:
"Pour autant, si aujourd'hui, nous allons nous consacrer à l'étude et à nos préparatifs de voyage, demain, nous nous reposerons, car demain est le Jour du Seigneur, où nous devons nous reposer et ne nous consacrer à aucune tâche! Bon, nous allons rentrer dans notre abri temporaire...John, Catherine, révérend, suivez-moi..."
Les quatre rescapés quittèrent donc discrètement la salle du trône. Une fois qu'ils eurent tout à fait disparu du champ de vision de la déesse Athéna, du Grand Pope, de Sun et des chevaliers sacrés, ceux-ci commencèrent à parler de la nouvelle situation qui se présentait désormais devant eux:
"Déesse Athéna, demanda Cristobal du Toucan, êtes-vous sûre de ce que vous faites?"
"Tout à fait sûre, Cristobal. De toute façon, quand viendra pour eux le moment de nous quitter, nous saurons comment faire pour nous assurer qu'ils oublient tout de notre existence."
Dohko de la Balance esquissa un sourire en écoutant les paroles de la jeune fille. Mais le Grand Pope ne partageait pas un tel optimisme:
"Athéna, avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée d'héberger ces étrangers. N'oubliez pas que, d'ici à quelques jours, le Mal va réapparaître sur Terre et nous livrera une bataille sans merci! Ce sera une terrible épreuve pour les soixante dix-huit chevaliers sacrés, et..."
Dohko interrompit subitement son supérieur:
"Excusez-moi, Grand Pope, mais je crois que vous devriez dire soixante dix-neuf chevaliers!"
Le Grand Pope resta muet pendant quelques secondes, puis poursuivit:
"Hmm...Il est vrai que, sauf accident, ton cousin Sun ici présent rejoindra les rangs de la chevalerie d'Athéna dans peu de temps! Enfin, ce n'est qu'un détail...Athéna, dit-il en se tournant vers la déesse, je continue de rester perplexe devant votre décision...Outre l'imminence de la Guerre Sainte contre le Maître des Ténèbres, ces gens-là ne me semblent guère sympathiques, ils me paraissent extrêmement ancrés dans
leur foi..."
"N'est-ce pas le cas de tous les colons du Nouveau Monde? répliqua la jeune fille. De plus, si l'on excepte le cas du pasteur du groupe, ils ne me semblent pas si rigides qu'ils en ont l'air...Nous avons nous-même notre propre exemple de rigueur morale..."
"Vous voulez parler de Lévi?"demanda Arkantos.
La déesse répondit avec un sourire au chevalier Pégase, puis s'adressa de nouveau au Grand Pope:
"Grand Pope, ma décision est irrévocable: les Roligny et le révérend Valnoy pourront rester ici pendant quelques jours! Vous, qui avez survécu à la dernière Guerre sainte et avez été nommé chef des chevaliers sacrés en raison de votre dévouement à mon égard, vous hasarderiez-vous à critiquer ma volonté?"
Le sang du Pope ne fit qu'un tour; il répondit immédiatement:
"Absolument pas, ma déesse. Il y a 205 ans, l'on disait de moi que j'étais votre serviteur le plus dévoué, et je ne veux pas faillir à mon devoir!"
"Vous avez bien parlé, Grand Pope, sourit la jeune fille. Je m'en vais retourner dans mon temple, désormais..."
Athéna quitta alors la salle du trône à un rythme lent, mais régulier, laissant seuls le Grand Pope, Sun et les cinq chevaliers sacrés. Quant la déesse fut bel et bien partie, le Grand Pope prit la parole:
"Chevaliers, je n'ai plus rien à vous demander pour le moment...Vous pouvez disposer."
Les cinq chevaliers et Sun s'inclinèrent devant le représentant terrestre d'Athéna, puis prirent congé de lui. Le Pope quitta alors son trône pour pouvoir contempler le paysage entourant le Sanctuaire et songea:
"Il me faudra donc gérer deux affaires désormais...Le combat contre les forces du Mal et ces étrangers...Athéna, s'il vous plaît, aidez-moi à être digne de ma tâche, comme lorsque je faisais partie de votre chevalerie!"
************
"Ainsi, vous avez pu résider au Sanctuaire d'Athéna, vous, vos parents et votre précepteur?" demanda le révérend Trevor à John.
"Tout à fait, révérend. Le reste de la journée fut consacré aux préparatifs de notre voyage en Asie Mineure et à l'étude, étant donné que le lendemain, nous devrions respecter le repos imposé par l'Eternel!"
Le jeune homme marqua une brève pause, avant de poursuivre:
"Le lendemain allait marquer le début du lent cheminement qui me pousserait à commettre ce que je suis venu vous révéler ce soir, révérend..."
"Déesse Athéna, les naufragés recueillis par Felipe, Cristobal et Arkantos sont présents dans la salle."
"Très bien, je vais leur parler." répondit-elle d'une voix douce.
La déesse fit quelques pas, jusqu'à ce qu'elle se retrouvât en face de la famille Roligny et du révérend Valnoy. Elle s'adressa alors à eux en ces termes:
"Etrangers, il n'est pas coutumier pour le Sanctuaire d'accueillir des inconnus. Cependant, je peux sentir que vous n'avez pas d'intentions hostiles. Mais avant d'aller au fond des choses, j'aimerais en savoir plus sur vous...Qui êtes-vous et d'où venez-vous?"
Etienne Roligny prit la parole:
"Je me nomme Etienne Roligny. Mon père, un fervent calviniste, avait fui La Rochelle à la suite de la révocation de l'édit de Nantes et fondé en 1688 avec ses coreligionnaires une petite colonie au Nouveau Monde, nommée New Rochelle. Il était propriétaire d'une manufacture de draps luxueux dont j'ai héritée à sa mort. Avec ma femme, Catherine, nous avons eu un fils, John, qui aura bientôt vingt ans et se prépare à épouser sa promise. Moi, ma femme et son précepteur, le révérend Valnoy, lui avons toujours inculqué les principes conformes à la foi chrétienne enseignée par Jean Calvin et pensons qu'il est prédestiné à faire partie des élus de Dieu!"
John souffla alors à son père:
"Mon père, puis-je poursuivre ce récit?"
"Je te l'accorde, John, je sais que tu sauras être clair auprès de cette jeune fille!"
Le jeune homme enchaîna donc:
"Nous avons quitté New Rochelle, il y a de cela plusieurs semaines, pour nous rendre à Istanbul pour affaires...Malheureusement, hier au soir, un violent orage a causé la perte de notre voilier, de l'équipage et de la plupart de nos marchandises. Sans doute par la volonté de Dieu, nous avons pu gagner les côtes et nous nous sommes perdus. Nous avons finis par tomber d'épuisement et nous nous sommes réveillés ici, sauvés par quelques-uns de vos chevaliers, et je tiens à vous remercier d'avoir sous vos ordres des jeunes garçons aussi généreux."
John s'avança alors vers la déesse Athéna qui, bien qu'étonnée, ne bougea pas. Le fils d'Etienne Roligny lui prit donc la main droite et la baisa solennellement, ce qui contraria les deux gardes présents:
"Mais c'est un scandale! On ne baise pas la main d'une déesse, c'est un blasphème!"
Le révérend Valnoy pensa aussitôt:
"Ils peuvent parler, ces énergumènes! Accuser John de blasphème alors qu'ils vénèrent une idole païenne, ils ne manquent pas d'audace!"
Puis, dans la foulée:
"Quant à John, quel dommage qu'il se soit comporté de cette manière! Pourvu qu'il ne se laisse pas pervertir par ces païens!"
Quant à la déesse, si elle fut surprise au début par l'attitude du jeune homme, elle ne s'en offusqua pas pour autant et se contenta de dire aux gardes:
"Ce n'est pas grave...Vous pouvez vous retirer."
Une fois que les deux sentinelles furent parties, elle dit à Etienne Roligny:
"Vous venez donc de loin et vous êtes arrivés au Sanctuaire grâce à trois de mes chevaliers...Ce qui est une exception, car les terres du Sanctuaire restent inconnues pour le commun des mortels..."
Ce fut alors qu'Etienne Roligny, se rappelant des marchandises qu'il avait pu sauver du naufrage, lâcha:
"Mes caisses de draps! Que sont-elles devenues?"
Arkantos lui répondit:
"Ne vous en faites pas, elles sont en lieu sûr. Mon maître Felipe a ordonné aux gardes de les déposer dans une des pièces de la maison où vous vous trouviez..."
Etienne poussa un soupir de soulagement, puis s'adressa de nouveau à la déesse Athéna:
"Mademoiselle, comme mon fils vous l'a dit, nous faisions route vers l'Empire ottoman, quand un orage a provoqué notre naufrage et notre arrivée ici...Nous ne savons quoi faire désormais..."
Le Grand Pope, qui avait regagné son trône, dit alors:
"En tout cas, vous ne pouvez certainement pas demeurer ici! Les règles du Sanctuaire sont très claires: nous ne pouvons héberger des étrangers dans ce lieu saint!"
"Comment ça?! fit le révérend Valnoy. Auriez-vous oublié la parabole du bon Samaritain, Grand Pope?"
"Les règles du Sanctuaire sont inviolables, insista le chef des chevaliers sacrés. Vous devrez donc partir le plus tôt possible d'ici!"
Le précepteur de John préféra se taire, malgré sa colère, et se contenta de penser:
"Pff...Dans le fond, mieux vaut partir d'ici et fuir ces idolâtres qui semblent n'avoir jamais lu la Bible!"
Tout à coup, la déesse Athéna prit la parole:
"Grand Pope...Je vais faire une exception pour ces étrangers!"
"Comment?! lâcha le Pope. Déesse Athéna, vous n'êtes pas sérieuse?!"
D'une voix à la fois douce et ferme, Athéna répliqua:
"Je suis très sérieuse, Grand Pope. Ces étrangers ne me semblent pas hostiles, nous nous devons de leur accorder l'hospitalité pour une
période temporaire, le temps qu'ils puissent repartir pour l'Asie Mineure! Etrangers! dit-elle en se tournant vers la famille Roligny et le révérend Valnoy. Je vous accorde l'hospitalité pour quelques jours, à condition que vous ne quittiez pas le Sanctuaire durant cette période. Acceptez-vous?"
Etienne Roligny hésita durant quelques secondes; d'un côté, il ne voyait pas comment il pouvait accepter l'hospitalité d'une déesse païenne, fût-elle aussi généreuse. Lui, un fervent chrétien, avait du mal à se résoudre à être hébergé dans un Sanctuaire dédié à Athéna. Pourtant, de l'autre côté, il avait senti tout l'Amour qui se dégageait de la jeune fille, un Amour équivalent à celui enseigné dans les Evangiles, un Amour tel qu'il semblait facile de lui céder. Finalement, penchant vers l'Amour qui se dégageait d'Athéna, il finit par répondre:
"Mademoiselle, nous acceptons votre proposition. Nous resterons quelques jours au Sanctuaire, le temps de faire nos préparatifs pour poursuivre notre voyage en Asie Mineure."
"Excusez-moi, demanda Sun, qui était resté muet jusqu'alors, vous n'allez pas vous reposer?"
"Mon jeune ami, rétorqua le révérend Valnoy, l'homme n'est point fait pour le repos! L'oisiveté et le loisir sont les signes qui trahissent ceux qui n'ont point été prédestinés à la vie éternelle! La famille Roligny est une famille vouée au labeur et à la réussite économique, signe de son élection divine!"
Le cousin de Dohko resta muet devant ce récit de la profession de foi puritaine. Etienne Roligny lui précisa aussitôt:
"Pour autant, si aujourd'hui, nous allons nous consacrer à l'étude et à nos préparatifs de voyage, demain, nous nous reposerons, car demain est le Jour du Seigneur, où nous devons nous reposer et ne nous consacrer à aucune tâche! Bon, nous allons rentrer dans notre abri temporaire...John, Catherine, révérend, suivez-moi..."
Les quatre rescapés quittèrent donc discrètement la salle du trône. Une fois qu'ils eurent tout à fait disparu du champ de vision de la déesse Athéna, du Grand Pope, de Sun et des chevaliers sacrés, ceux-ci commencèrent à parler de la nouvelle situation qui se présentait désormais devant eux:
"Déesse Athéna, demanda Cristobal du Toucan, êtes-vous sûre de ce que vous faites?"
"Tout à fait sûre, Cristobal. De toute façon, quand viendra pour eux le moment de nous quitter, nous saurons comment faire pour nous assurer qu'ils oublient tout de notre existence."
Dohko de la Balance esquissa un sourire en écoutant les paroles de la jeune fille. Mais le Grand Pope ne partageait pas un tel optimisme:
"Athéna, avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée d'héberger ces étrangers. N'oubliez pas que, d'ici à quelques jours, le Mal va réapparaître sur Terre et nous livrera une bataille sans merci! Ce sera une terrible épreuve pour les soixante dix-huit chevaliers sacrés, et..."
Dohko interrompit subitement son supérieur:
"Excusez-moi, Grand Pope, mais je crois que vous devriez dire soixante dix-neuf chevaliers!"
Le Grand Pope resta muet pendant quelques secondes, puis poursuivit:
"Hmm...Il est vrai que, sauf accident, ton cousin Sun ici présent rejoindra les rangs de la chevalerie d'Athéna dans peu de temps! Enfin, ce n'est qu'un détail...Athéna, dit-il en se tournant vers la déesse, je continue de rester perplexe devant votre décision...Outre l'imminence de la Guerre Sainte contre le Maître des Ténèbres, ces gens-là ne me semblent guère sympathiques, ils me paraissent extrêmement ancrés dans
leur foi..."
"N'est-ce pas le cas de tous les colons du Nouveau Monde? répliqua la jeune fille. De plus, si l'on excepte le cas du pasteur du groupe, ils ne me semblent pas si rigides qu'ils en ont l'air...Nous avons nous-même notre propre exemple de rigueur morale..."
"Vous voulez parler de Lévi?"demanda Arkantos.
La déesse répondit avec un sourire au chevalier Pégase, puis s'adressa de nouveau au Grand Pope:
"Grand Pope, ma décision est irrévocable: les Roligny et le révérend Valnoy pourront rester ici pendant quelques jours! Vous, qui avez survécu à la dernière Guerre sainte et avez été nommé chef des chevaliers sacrés en raison de votre dévouement à mon égard, vous hasarderiez-vous à critiquer ma volonté?"
Le sang du Pope ne fit qu'un tour; il répondit immédiatement:
"Absolument pas, ma déesse. Il y a 205 ans, l'on disait de moi que j'étais votre serviteur le plus dévoué, et je ne veux pas faillir à mon devoir!"
"Vous avez bien parlé, Grand Pope, sourit la jeune fille. Je m'en vais retourner dans mon temple, désormais..."
Athéna quitta alors la salle du trône à un rythme lent, mais régulier, laissant seuls le Grand Pope, Sun et les cinq chevaliers sacrés. Quant la déesse fut bel et bien partie, le Grand Pope prit la parole:
"Chevaliers, je n'ai plus rien à vous demander pour le moment...Vous pouvez disposer."
Les cinq chevaliers et Sun s'inclinèrent devant le représentant terrestre d'Athéna, puis prirent congé de lui. Le Pope quitta alors son trône pour pouvoir contempler le paysage entourant le Sanctuaire et songea:
"Il me faudra donc gérer deux affaires désormais...Le combat contre les forces du Mal et ces étrangers...Athéna, s'il vous plaît, aidez-moi à être digne de ma tâche, comme lorsque je faisais partie de votre chevalerie!"
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"Ainsi, vous avez pu résider au Sanctuaire d'Athéna, vous, vos parents et votre précepteur?" demanda le révérend Trevor à John.
"Tout à fait, révérend. Le reste de la journée fut consacré aux préparatifs de notre voyage en Asie Mineure et à l'étude, étant donné que le lendemain, nous devrions respecter le repos imposé par l'Eternel!"
Le jeune homme marqua une brève pause, avant de poursuivre:
"Le lendemain allait marquer le début du lent cheminement qui me pousserait à commettre ce que je suis venu vous révéler ce soir, révérend..."
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Le baise-main à Athéna... :love:
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Pour info, je me suis inspiré de Katie Melua pour imaginer l'Athéna de 1743...
Enfin, ne rêve pas trop...
Enfin, ne rêve pas trop...
Re: La Confession (fanfiction Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en VF))
Je ne sais même pas à quoi elle ressemble. Mais si c'est une belle brune... :rom:
Kashima- Faux-monnayeur
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