Le Manoir de Paris

Ce lieu a ouvert ses portes il y a deux mois dans une demeure classée monument historique.
L'idée de l'Américain est de nous faire parcourir Paris d'une façon très particulière.
Le visiteur doit descendre quelques marches dans un noir total et le cauchemar commence : quelle terreur! A travers 13 pièces, on rencontre des personnages effrayants, joués par des acteurs convaincants - si convaincants que renoncer à pénétrer dans les ténèbres est aisé...


Que voit-on?
Les catacombes... Le crocodile des égouts de Paris qui, dès la deuxième pièce, surgit à hauteur des genoux : en mars 1984, les égoutiers découvrent, sous le Pont neuf, un de ces animaux du Nil.


On rencontre le Fantôme de l'Opéra qui ne cesse de crier à notre oreille, comme un fou l'amour qu'il a pour Christine (Christine Daaé). Ce monstre défiguré hante l'opéra Garnier et, le 20 mai 1986, un lustre se décroche et tue le spectateur de la place 13.


En quittant le fantôme, on arrive dans la prison du Masque de Fer, ce prisonnier embastillé 24 ans dont on n'a jamais su l'identité. On traverse ensuite la cave aux vampires, le métro où une femme assassinée, couteau dans le dos, nous supplie de l’aider et de retrouver son meurtrier. Ce crime a vraiment eu lieu le 16 mai 1937, sur la ligne 8, à 18h30 : Laetitia Toureaux s’écroule à la Porte Dorée…
On passe par le cimetière du Père Lachaise, le Jardin des Tuileries d’où surgit Jean l’Ecorcheur qu’a fait assassiner Catherine de Médicis. Au moment de mourir, il a dit qu’il « reviendrait »…


Dans la bibliothèque de l’alchimiste, nous assistons à une scène de folie : la savante a perdu ses formules, et nous sommes prisonniers de ces murs. Il nous faut trouver la sortie… Derrière une armoire de livres nous attend le pâtissier sanguinaire : en 1387, un barbier fou tranchait la gorge d’étudiants étrangers et les revendait à un pâtissier qui les hachait menu et en faisait des petits pâtés. Le pâtissier nous met sous le nez des mains, des pieds… Il nous invite à sortir car il a un corps à préparer et cela risque de faire couler beaucoup de sang…


Au cabaret des assassins, il y a des airs de Lynch : une danseuse entend des voix dans sa tête : elle descend de scène et vient nous dire qu’ils sont là…


Gargouilles, chimères de Notre-Dame-de-Paris nous laissent nous avancer jusqu’à Quasimodo : c’est sans doute l’archidiacre Claude Frollo qui nous attend sous un habit de moine et se cache dans notre dos… Avant de sortir, il reste à échapper au bourreau de deux mètres qui nous attend derrière la dernière porte…


Ce parcours donne plus que des frissons : j’étais terrifiée comme jamais ! C’est le principe des maisons hantées, des trains-fantômes, mais l’interactivité avec les acteurs est extrêmement efficace.
La peur de ma vie !