Salons du livre

Mon week-end se passera, comme tous les ans à cette époque, à Brive.
Week-end gastronomique et littéraire, l'occasion aussi pour moi de retrouver avec un plaisir indicicible Amélie Nothomb.


Cette année, Beigbeder est le président de la foire.
De nombreuses conférences sont organisées avec des auteurs que j'ai très envie d'écouter en plus de les avoir lus : Annie Ernaux, Yasmina Khadra, Blas de Roblès (qui a reçu hier le prix Médicis, j'en ai parlé ici il y a une semaine parce que son livre avait l'air de valoir le détour : Là où les tigres sont chez eux. J'en profiterai pour l'acheter là-bas.

L'invité d'honneur est le Mexique...
Ce sera peut-être l'occasion pour moi de découvrir un peu de cette littérature.
(sur la littérature mexicaine : https://edencash.forumactif.org/litterature-etrangere-f28/le-mexique-t317.htm#4156)
Voici un choix de quelques auteurs considérés comme des classiques :

Carlos Fuentes
La Plus limpide région
(15 mars)



Cinq nouvelles composent L'oranger. Cinq récits qui vont des souvenirs et réflexions post mortem de Jeránimo de Aguilar, l'un des protagonistes de la conquête du Mexique, à la pérennité imaginaire de Christophe Colomb, survivant jusqu'à nos jours, en passant par les démêlés des fils d'Hernán Cortés, le siège de Numance par Scipion l'Africain et les mésaventures d'un acteur américain qui raconte comment il est mort de plaisir en compagnie de sept putains dans le golfe d'Acapulco. A ces récits, un fil conducteur, un symbole : l'oranger - arbre oriental dont les graines, semées tant en Europe qu'en Amérique seront principe de fertilité, de métissage et d'essor d'un " Nouveau Monde ".


Elena Poniatowska
Cher Diego, Quiela t'embrasse
(?)



Diego Rivera, l'un des plus célèbres parmi les peintres mexicains contemporains, vient à Paris avant la Grande Guerre, où il rencontre Angelina Beloff, russe et peintre elle aussi. Ils vivent ensemble pendant dix ans, à une époque où Paris représentait aux yeux de nombreux artistes un centre culturel très important. Au terme de dix années de vie commune, Diego Rivera retourne au Mexique où Angelina Beloff devait le rejoindre

Dans ce livre à une voix, celle d'Angelina Beloff, Elena Poniatowska évoque la dévastation provoquée dans la vie de la narratrice par le départ de son amant... qui ne répondra jamais à ses lettres. Un petit joyau romanesque, auquel le silence du destinataire donne sa dimension tragique, et dont la publication a été saluée au Mexique (1978) comme en France (Actes Sud, 1984).


Enrique Serna
Amours d'occasion
14/03/2009 - 16h30 SERNA Enrique Qaund je serai roi Métailié (Editions) (P64)



Enrique Serna est un écrivain redoutable. D'emblée, il nous embarque, nous montre l'envers de l'âme humaine, et ses nouvelles sont autant de miroirs qu'il nous fait traverser avec bonheur. Ces onze histoires d'hommes et de femmes, jetés sur la scène du grand théâtre qu'est la mégalopole de Mexico, explorent avec truculence le décalage qui sépare leurs désirs et la réalité de leur quotidien. Dans une ville grouillante, bruyante, explosée... où planent la drogue, l'alcool et le sexe, la vie pousse les personnages dans des situations extrêmes, cocasses, extravagantes ou vers les replis de la marginalité.
Ce livre est une comédie des passions. Enrique Serna allie le regard féroce du satiriste et la verve de l'écrivain picaresque. Il sait magistralement rendre leur part d'humanité à ces blessés de l'amour. Chaque nouvelle est un petit bijou de construction dont la mécanique conduit constamment à la surprise et aux chutes au vitriol. Nouvelliste, Enrique Serna est un maître.

Mario Bellatin
Flore
14/03/2009 - 15h00 BELLATIN MARIO Jeu de dames Gallimard (Editions) (M79)
14/03/2009 - 18h30 BELLATIN Mario Jeu de dames Gallimard (Editions) (M79)



" Je me rappelle du jour où je suis allé chez ce vieux médecin, un homéopathe réputé. Mon père m'y emmena, je n'étais encore qu'un enfant. À cette époque, j'avais déjà une main orthopédique. Le médecin la saisit pour me prendre le pouls. J'étais tellement intimidé que je n'ai rien fait pour le sortir de son erreur. Le vénérable médecin serra très fort mon poignet en plastique, et malgré cela, à aucun moment il ne me donna pour mon. Bien au contraire, alors qu'il comptait les supposées pulsations, il dictait à voix haute à sa secrétaire le remède qui guérirait tous mes maux. " Extrait du journal du Prix Nobel de physique, 1960. L'humour corrosif qu'exhale ce bouquet de fleurs vénéneuses ne doit pas occulter l'enjeu du récit. Le but n'est pas de dénoncer les dérives inconsidérées de la science et ses conséquences morbides. Rien de commun avec une fable morale sur les pratiques sexuelles " alternatives " d'une horde de mutants ; ce n'est pas non plus un portrait de groupe avec monstres sur fond de géraniums en décomposition, ni un exercice rhétorique abracadabrant en quête de lecteurs cobayes... Non, il ne s'agirait rien moins que de littérature, où se pose la question du pouvoir des mots et des non-dits, du rôle du narrateur, de la liberté du lecteur..



La main artificielle de l'écrivain est directement branchée sur son cerveau. Elle réagit au moindre influx nerveux. C'est une machine de précision. Elle ne l'a jamais trahi. Mais depuis quelque temps, certains signaux électromagnétiques émis par la prothèse sont à l'origine de troubles inquiétants. L'état psychique de l'écrivain s'est dégradé. Le passé a violemment refait surface et des histoires en short cuis hallucinés ont pris possession de son esprit. Dans une grotte qui surplombe le rivage, un pêcheur a découvert des nouveau-nés sans bras ni jambes. Aux abords de la ville, une citadelle a été édifiée pour y interner les malades contagieux. Certains s'inoculent volontairement des virus pour y être admis. Un golem devenu incontrôlable ravage des quartiers entiers. Un styliste a transformé son salon de beauté en mouroir. Avec ce roman-puzzle de 243 pièces, Mario Bellatin fait preuve à nouveau, comme l'écrit Alan Pauls, d'un "art diabolique de la construction, [d']un traitement élégant et anorexique de la langue" pour tirer la fiction vers un au-delà rarement atteint - excepté par Aira, Fresàn et Bolano. Et plus que cela, c'est en anthropologue de l'altérité que l'auteur nous renvoie à notre propre perception de l'a-normalité. L'humain que nous croyons si proche est ce qui, paradoxalement, nous est le plus éloigné. Que dire alors de ce que nous qualifions d'inhumain ?


Sinon, pour les conférences, débats, j'irais bien voir :

Cali a la Rage ! (SURPRISE DU SOIR)

Samedi 14 mars 2009 - 19H-20H / La Place des livres / Musique
Texte, parole et musique
Cali publie sa biographie "Rage!" aux éditions Plon.

GENEALOGIE D'UNE SORCIERE

Samedi 14 mars 2009 - 15h00 à 16h00 / Le Club Jeunesse / Jeunesse
En présence de : LACOMBE Benjamin , PEREZ Sébastien
Une ambiance d’entre-deux mondes, des dessins magiques et un texte envoutant : nombreux sont ceux qui ont succombé au charme des aventures de Lisbeth, la petite sorcière. Benjamin Lacombe et Sébastien Pérez vous emmènent, le temps d’une rencontre, dans leur univers (Seuil Jeunesse, 2008).



Sombre et intrigante, magique et fabuleuse, la sorcellerie est un terrain propice à l’imagination. C’est cet univers que se sont appropriés Benjamin Lacombe et Sébastien Pérez à travers un conte à la fois romantique et baroque, doublé d’un grimoire digne des légendes les plus immémoriales. Chats noirs, corbeaux et araignées, sortilèges, ruses et breuvages : aucun ingrédient ne manque. Benjamin Lacombe trempe ses pinceaux tour à tour dans les flammes de l’enfer et dans les frimas de l’hiver pour composer un monde surnaturel, peuplé de créatures d’une intense beauté aux crinières flamboyantes et aux regards envoûtants. Sébastien Pérez, lui, se plaît à détourner les acquis avec intelligence, à ancrer ses folles théories dans la réalité. Jeanne d’Arc, la marâtre de Blanche-Neige, la Joconde ou encore celle qui fit involontairement sombrer le Titanic dans un accès de colère, nombre de femmes réelles ou fantasmées aux destins exemplaires auraient été des sorcières… Un manifeste pour la modernisation de l’occultisme à la reliure brillante, qui délivre au passage un solide message de tolérance.