Du livre au film...
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L'amour dure trois ans
[justify]
Je n'ai pas lu le livre, mais je suppose qu'on doit passer un bon moment, comme avec un petit roman de plage. Je le ferai sans doute cet été, il n'y a pas que la littérature dans la vie.
En tout cas, le film qui en est adapté est drôle et l'acteur qui incarne Marc Marronnier, sosie de Beigbeder, joue très bien son rôle.
Après sa rupture, Marc est tombé amoureux de la femme de son cousin. Il a aussi écrit un livre pour digérer son histoire : L'amour dure trois ans. Il est publié chez Grasset et connaît un très grand succès, mais il ne veut pas qu'on sache qui il est car le livre n'a pas du tout plu à celle qu'il aime.
Un des personnages les plus drôles, c'est l'éditrice, Valérie Lemercier!
Je n'ai pas lu le livre, mais je suppose qu'on doit passer un bon moment, comme avec un petit roman de plage. Je le ferai sans doute cet été, il n'y a pas que la littérature dans la vie.
En tout cas, le film qui en est adapté est drôle et l'acteur qui incarne Marc Marronnier, sosie de Beigbeder, joue très bien son rôle.
Après sa rupture, Marc est tombé amoureux de la femme de son cousin. Il a aussi écrit un livre pour digérer son histoire : L'amour dure trois ans. Il est publié chez Grasset et connaît un très grand succès, mais il ne veut pas qu'on sache qui il est car le livre n'a pas du tout plu à celle qu'il aime.
Un des personnages les plus drôles, c'est l'éditrice, Valérie Lemercier!
Dernière édition par Kashima le Ven 3 Juil 2015 - 17:57, édité 1 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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La Religieuse
La Religieuse de Guillaume Nicloux est l'adaptation à l'écran de La Religieuse de Diderot, oeuvre du XVIIIème siècle qui raconte comment Suzanne Simonin doit entrer au couvent contre son gré.
Le film nous montre une jeune Suzanne de 17 ans (21 dans le livre), perdue, dont la mère a fauté autrefois et lui fait payer cette erreur en lui demandant de se sacrifier.
D'abord chérie par la mère supérieure qui tente de lui redonner espoir, jouant le rôle d'une seconde mère aimante, elle se retrouve sous l'autorité de soeur Sainte-Christine :
"Ah! monsieur, quelle différence entre l'une et l'autre!"
En effet, la nouvelle mère supérieure aime la discipline, les privations. Suzanne se retrouve très vite sa victime.
Et puis, le moment tant attendu est ce passage où Suzanne change de couvent : la nouvelle mère s'éprend d'elle. Dans le film, c'est Isabelle Huppert qui joue ce personnage. Contrairement au livre, le film est beaucoup moins ambigu. La Suzanne du film joue la dégoûtée du début à la fin alors que, dans le livre, son innocence la laisse se prêter aux ébats érotiques avec la mère supérieure. C'est un peu dommage que Suzanne n'ait pas les même intentions dans le film, ne montre pas la même affection au départ. Le réalisateur a bien fait percevoir la folie amoureuse de la religieuse, qui s'éprend des nouvelles venues quitte à les délaisser après pour d'autres ; mais il a fait de Suzanne une innocente pudibonde, alors que, dans le livre, elle est une innocente qui ne voit pas vraiment le mal :
"Mais, mon père, c'est ma supérieure ; elle peut entrer chez moi, m'appeler chez elle, quand il lui plaît." Elle met du temps à percevoir la mère supérieure comme "Satan"...
En tout cas, le film est une belle adaptation ; il est très bien joué et donne envie de relire le livre.
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Perfect mothers / The Grandmothers
Autre adaptation sur les écrans ces temps-ci : Perfect Mothers d'Anne Fontaine adapté de The Grandmothers de Doris Lessing, auteur britannique et prix Nobel en 2007.
Je n'ai pas encore lu le livre, mais le film est très réussi : tourné en anglais avec des actrices anglo-saxonnes (Naomi Watts et Robin Wright), il raconte comment deux amies d'enfance, très proches et vivant chacune avec leur fils respectif au bord du bel océan australien, dans un lieu paradisiaque, vont vivre une histoire d'amour avec le fils de l'autre.
Tout commence quand Ian, le fils de Lil, tombe amoureux de l'amie de sa mère. Tom les découvre et décide de faire pareil avec la mère de son ami. Les couples se forment. Les deux femmes, sans être dupes, veulent vivre cette histoire.
Jamais on ne tombe dans l'attendu, dans le cliché. On a peur que cela arrive, et non. Anne Fontaine filme l'immoral avec sensualité (les deux garçons sont de véritables dieux grecs!), douceur et beauté. Les actrices se montrent dans la faiblesse d'un âge vieillissant... C'est un film subtil et très réussi. Le dernier plan m'a donné des frissons.
Anne Fontaine, réalisatrice, entre autres, de Nathalie.
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Les grand-mères
Le livre commence par le point de rupture, quand l'une des belles-filles, Mary, découvre la relation des femmes avec leurs maris. A l'inverse du film, ce n'est pas Ian qui révèle les choses sur un coup de colère, d'aigreur et de tristesse, mais elle qui trouve des lettres que Tom a écrites à Lil quand il séjournait dans le Nord, chez son père Harold.
La construction est différente, des points de l'histoire aussi : par exemple, dans le film, Harold quitte Roz mais on ne sent pas autant que c'est parce qu'il lui reproche sa relation avec Lil, au contraire du livre ; quand Tom se marie, Roz laisse la villa aux jeunes mariés et part s'installer à l'hôtel pour, après, emménager avec Lil qui s'est rachetée une nouvelle maison et a laissé la sienne à Ian et à sa nouvelle épouse.
Et puis, un passage important, qui pourrait passer pour un détail : quand les deux garçons luttent dans la mer, Ian mord Tom. Cette morsure n'est plus utilisée dans le film alors que, dans le livre, elle est la trace que porte sur lui Tom de l'amour avec Lil. Lorsque sa future femme tente de la caresser, il la repousse violemment et lui dit que c'est une "morsure d'amour", qu'elle n'a pas à avoir accès à ce "jardin secret".
Et puis, Tom est beaucoup moins insouciant et lointain que dans le film ; Ian garde son côté possessif et tourmenté.
Le père ne meurt pas dès le début, mais quand Ian est déjà grand. Et le temps est plus resserré dans le film alors que, dans le livre, la relation commence quand les jeunes garçons ont dix-sept ans ; ils en ont déjà trente quand les femmes décident de les laisser vivre leur vie.
Les caractères sont un peu différent aussi : Roz semble une femme assez ouverte, "rigolote". Les deux amies ne travaillent pas ensemble : Lil est professeur de sport (natation) et Roz travaille dans le théâtre...
Le cadre idyllique reste le même, mais les deux maisons se font face, juste au-dessus de la plage.
Lire çà et là sur Internet qu'il s'agit de pédophilie me fait peur : les gens savent-ils si peu lire, sont-ils aussi stupides? Croient-ils qu'il y a pédophilie avec de jeunes dieux grecs de dix-huit ans? Bizarre, ces réactions qui crient au livre immoral.
Intéressant à lire en parallèle au film, pour voir les choix d'un réalisateur pour une adaptation.
La construction est différente, des points de l'histoire aussi : par exemple, dans le film, Harold quitte Roz mais on ne sent pas autant que c'est parce qu'il lui reproche sa relation avec Lil, au contraire du livre ; quand Tom se marie, Roz laisse la villa aux jeunes mariés et part s'installer à l'hôtel pour, après, emménager avec Lil qui s'est rachetée une nouvelle maison et a laissé la sienne à Ian et à sa nouvelle épouse.
Et puis, un passage important, qui pourrait passer pour un détail : quand les deux garçons luttent dans la mer, Ian mord Tom. Cette morsure n'est plus utilisée dans le film alors que, dans le livre, elle est la trace que porte sur lui Tom de l'amour avec Lil. Lorsque sa future femme tente de la caresser, il la repousse violemment et lui dit que c'est une "morsure d'amour", qu'elle n'a pas à avoir accès à ce "jardin secret".
Et puis, Tom est beaucoup moins insouciant et lointain que dans le film ; Ian garde son côté possessif et tourmenté.
Le père ne meurt pas dès le début, mais quand Ian est déjà grand. Et le temps est plus resserré dans le film alors que, dans le livre, la relation commence quand les jeunes garçons ont dix-sept ans ; ils en ont déjà trente quand les femmes décident de les laisser vivre leur vie.
Les caractères sont un peu différent aussi : Roz semble une femme assez ouverte, "rigolote". Les deux amies ne travaillent pas ensemble : Lil est professeur de sport (natation) et Roz travaille dans le théâtre...
Le cadre idyllique reste le même, mais les deux maisons se font face, juste au-dessus de la plage.
Lire çà et là sur Internet qu'il s'agit de pédophilie me fait peur : les gens savent-ils si peu lire, sont-ils aussi stupides? Croient-ils qu'il y a pédophilie avec de jeunes dieux grecs de dix-huit ans? Bizarre, ces réactions qui crient au livre immoral.
Intéressant à lire en parallèle au film, pour voir les choix d'un réalisateur pour une adaptation.
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L'écume des jours
Je ne me souviens pas du tout du livre lu il y a trop longtemps, mais je sais juste qu'il m'avait plu.
Le film est d'un ennui! On ne s'attache à aucun personnage, ils ne nous intéressent pas. On est même parfois à la limite du ridicule.
Je me disais que les objets pourraient être plaisants à voir, mais on s'en lasse très vite, dès le premier quart d'heure : il n'y a que la sonnette en petite bête qui tire son épingle du jeu.
Déçue, non, car je m'attendais malheureusement à cela quand j'ai vu le casting "bancable" : Tautou, Duris, Omar Sy, Gad Elmaleh! Que du presque quarantenaire ou plus pour un roman de la jeunesse! Aucune émotion, pas d'attachement, on ne ressent ni l'amour ni la peur... Long clip qui s'étire, sans âme, sans poésie.
Gondry disait, à la radio, qu'il a voulu adapter ce roman qui a marqué son adolescence. Si, je suis déçue quand même : pour lui.
Le film est d'un ennui! On ne s'attache à aucun personnage, ils ne nous intéressent pas. On est même parfois à la limite du ridicule.
Je me disais que les objets pourraient être plaisants à voir, mais on s'en lasse très vite, dès le premier quart d'heure : il n'y a que la sonnette en petite bête qui tire son épingle du jeu.
Déçue, non, car je m'attendais malheureusement à cela quand j'ai vu le casting "bancable" : Tautou, Duris, Omar Sy, Gad Elmaleh! Que du presque quarantenaire ou plus pour un roman de la jeunesse! Aucune émotion, pas d'attachement, on ne ressent ni l'amour ni la peur... Long clip qui s'étire, sans âme, sans poésie.
Gondry disait, à la radio, qu'il a voulu adapter ce roman qui a marqué son adolescence. Si, je suis déçue quand même : pour lui.
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Syngué Sabour
Syngué Sabour, c'est la pierre de patience à laquelle on se confie jusqu'à ce qu'elle éclate. Difficile d'adapter ce texte, long monologue d'une jeune femme mariée à un homme en état de mort cérébrale, qui a reçu une balle dans la nuque lors d'une bagarre avec l'un de ses compagnons de guerre. Dans un contexte hostile, recluse dans sa maison auprès de ce mari immobile, la jeune femme confie ses plus lourds secrets à cet homme qui n'a pas su l'aimer.
L'adaptation est fidèle au livre, ne craint pas la lenteur, et Golshifteh Farahani incarne à merveille cette musulmane voilée de la burka, dans ce pays qu'on suppose être l'Afghanistan.
Ce livre a reçu le prix Goncourt en 2008.
L'adaptation est fidèle au livre, ne craint pas la lenteur, et Golshifteh Farahani incarne à merveille cette musulmane voilée de la burka, dans ce pays qu'on suppose être l'Afghanistan.
Ce livre a reçu le prix Goncourt en 2008.
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Gatsby le Magnifique
Ceux qui disent que le roman de Fitzerald a disparu dans le film de Baz Luhrmann sont sûrement de gros snobs de critiques : j'ai retrouvé presque tout le roman dans le film, je l'ai trouvé très bien adapté, de façon grandiose dans cette version moderne. Les acteurs sont tous choisis parfaitement, excepté (et c'est le gros défaut à mon avis) Daisy qui n'aurait jamais dû être jouée par cette actrice au côté fragile et femme enfant, transparente et pâlotte (bonne actrice par ailleurs dans d'autre films), loin de cette femme créée par Fitzerald, femme fatale, femme qui aime la richesse, qui n'a pas attendu le jeune soldat et a préféré faire un beau mariage avec un aristocrate.
J'ai aimé la beauté des lieux, la musique (particulièrement la reprise de Love is blindness de U2 au moment de l'accident).
L'idéal, l'espoir, l'attachement au passé sont là. D'accord, le film ne transporte pas dans d'intenses sentiments (pas plus que le livre, selon moi), mais on aime Gatsby pour sa fidélité à ses rêves, et il est parfait sous les traits de Di Caprio.
Alors, les vieux aigris et snobs du Masque et la Plume ont fait leur numéro de pédants, mais on s'en fiche, ils se rendent eux-mêmes ridicules par leur conformisme :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=648992
(l'amante est justement une pouffe, a-t-il bien lu le livre, ce critique ? Télérama, le Figaro, Marianne, "Ah ah ah" sur un ton de snobs, ils devraient relire un peu le livre, peut-être et ne pas se fier à l'image toute faite qu'ils ont d'un roman lu autrefois, il y a très longtemps, vu leur grand âge. Quels ringards, sur toute la ligne. Ils n'ont pas compris l'état d'esprit du réalisateur. Ouf, le critique des Inrocks sauve la mise...)
Sur la livre : https://edencash.forumactif.org/t928-les-indispensables-americains#9495
J'ai aimé la beauté des lieux, la musique (particulièrement la reprise de Love is blindness de U2 au moment de l'accident).
L'idéal, l'espoir, l'attachement au passé sont là. D'accord, le film ne transporte pas dans d'intenses sentiments (pas plus que le livre, selon moi), mais on aime Gatsby pour sa fidélité à ses rêves, et il est parfait sous les traits de Di Caprio.
Alors, les vieux aigris et snobs du Masque et la Plume ont fait leur numéro de pédants, mais on s'en fiche, ils se rendent eux-mêmes ridicules par leur conformisme :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=648992
(l'amante est justement une pouffe, a-t-il bien lu le livre, ce critique ? Télérama, le Figaro, Marianne, "Ah ah ah" sur un ton de snobs, ils devraient relire un peu le livre, peut-être et ne pas se fier à l'image toute faite qu'ils ont d'un roman lu autrefois, il y a très longtemps, vu leur grand âge. Quels ringards, sur toute la ligne. Ils n'ont pas compris l'état d'esprit du réalisateur. Ouf, le critique des Inrocks sauve la mise...)
Sur la livre : https://edencash.forumactif.org/t928-les-indispensables-americains#9495
Dernière édition par Kashima le Ven 3 Juil 2015 - 18:00, édité 3 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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La tombe/le tombeau des lucioles
Après avoir vu le film d'Isao Takahata, Le Tombeau des Lucioles, je me suis dit qu'il faudrait que je lise le livre de Nosaka Akiyuki.
Bizarrement, le livre ne m'a pas émue, contrairement au film, alors que c'est quasiment, exactement la même chose : la structure, les événements, j'ai tout retrouvé du film d'animation (à part certains détails, qui n'étaient pas dans le film ou que j'avais oubliés, comme le fait que Seita soit atteint d'une affreuse diarrhée durant l'incinération de sa mère, qu'il garde ses os avec lui. La boîte de bonbons de la petite Setsuko, élément à l'origine de beaucoup de pathétique dans le film, n'est pas présente non plus.)
Et puis, le style du livre ne m'a pas plu, je l'ai trouvé pas très attrayant, l'écriture ne sert pas son sujet.
Pour rappel, lors des bombardements sur le Japon durant la 2e Guerre Mondiale, Seita et sa petite soeur Setzuko se retrouvent privés de leur mère, tuée par les bombes, horriblement abîmée. Ils survivent comme ils peuvent, sont accueillis quelque temps chez une tante qui n'a aucune envie de les garder chez eux, jusqu'à ce qu'ils se réfugient dans une cavité où ils se nourrissent comme ils peuvent. Mais la petite est très vite mangée par les poux, la gale.
Le récit est autobiographique en partie (sauf que, dans le livre, on ne nous cache pas que Seita meurt dans la gare dès le début, l'histoire est racontée en flash-back - comme dans le film) :
"à l'été 1945, l'auteur est âgé de quatorze ans, comme le personnage principal de sa nouvelle, et perd ses parents adoptifs dans le bombardement touchant Kōbé. Il est également amené à voler pour se nourrir ainsi qu'à réunir un peu d'argent par le biais du marché noir. Sa jeune sœur adoptive s'éteint une semaine avant la fin de la Seconde Guerre mondiale , le jour même de la levée de la restriction de lumière dans la préfecture de Fukui où se trouve le jeune homme. C'est pour se libérer de la culpabilité et du traumatisme causés par la mort de sa jeune sœur adoptive que Nosaka entame l'écriture d'Hotaru No Haka5."
Pour une fois, je préfère le film.
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: Du livre au film...
Même si ce n'est pas exactement une adaptation de Madame Bovary, Gemma Bovery revisite le roman de Flaubert. Le boulanger du village, Martin, parisien d'origine mais venu vivre en Normandie depuis des années, voit arriver de nouveaux voisins : elle s'appelle Gemma, il s'appelle Charlie, et leur nom est Bovery! Il n'en faut pas plus à cet homme pour voir une curieuse coïncidence : ses voisins ne sont pas là par hasard! Sa passion pour la littérature, et particulièrement pour Madame Bovary, va le pousser à lire l'histoire de ses voisins sous cet angle, d'autant plus que sa vie est bien morne, entouré par une femme qui n'est plus très délicate avec lui et un fils plus intéressé par les jeux vidéos que par l'école et les livres. Gemma s'ennuie, elle rencontre le jeune châtelain du coin : mais c'est Rodolphe, celui qui abandonnera lâchement Emma après lui avoir fait croire à l'amour! Les faits de la vie de Gemma s'enchaînent au point que le témoin de sa vie, Martin, qui ne la quitte pas des yeux, ne peut s'empêcher d'intervenir puisqu'il connaît la fin du roman. Il a très peur qu'elle s'empoisonne à l'arsenic.
Le film d'Anne Fontaine est très agréable, bien joué, et on se plaît beaucoup à suivre les aventures de cette voisine venue de Londres, réincarnation d'Emma Bovary. Oui, la réalité peut rejoindre le roman, comme le dit le personnage incarné par Fabrice Lucchini, mais à trop vouloir forcer les ressemblances, on peut aussi favoriser ou entraver le destin.
Finalement, n'est pas Emma Bovary celle qu'on croit... et les dernières minutes du film ne laissent aucun doute!
Le film d'Anne Fontaine est très agréable, bien joué, et on se plaît beaucoup à suivre les aventures de cette voisine venue de Londres, réincarnation d'Emma Bovary. Oui, la réalité peut rejoindre le roman, comme le dit le personnage incarné par Fabrice Lucchini, mais à trop vouloir forcer les ressemblances, on peut aussi favoriser ou entraver le destin.
Finalement, n'est pas Emma Bovary celle qu'on croit... et les dernières minutes du film ne laissent aucun doute!
Kashima- Faux-monnayeur
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Léon Morin, prêtre, Béatrix Beck
Léon Morin, prêtre est un livre que je connaissais de nom depuis toujours mais que je n'avais jamais lu. Béatrix Beck a reçu le Goncourt en 1952 pour ce roman.
Barny en est l'héroïne, comme des deux précédents livres, Barny (récit de son enfance) et Une mort régulière (mort du mari). Ces romans sont autobiographiques.
Léon Morin, prêtre raconte la vie de Barny, une jeune veuve qui a une petite fille, France. Elle désire Sabine, une collègue de travail, aide des Juifs à se cacher : on est en pleine Occupation. Un jour, l'idée lui vient d'aller jouer un tour au curé du village, mais c'est elle qui se fait prendre au jeu quand elle rencontre Léon Morin, un jeune et beau curé qui l'invite à venir chez lui et qui lui prête des livres sur la religion. Malgré ses réticences, la narratrice est peu à peu gagnée par la foi.
“Nos prières sont toujours dérision. Il y a tellement de disproportion entre elles et Celui auquel elles s'adressent.”
“S'il y avait des preuves, tout le monde croirait. Plus besoin même de croire : on saurait, on comprendrait. Ce ne serait plus ici-bas, ce serait déjà le ciel.”
Est-ce que, dans sa solitude, ce prêtre atypique a provoqué cet élan? Quoi qu'il en soit, elle se fait baptiser et devient catholique. Beaucoup de femmes se pressent autour de Léon Morin. Peu à peu, un désir de lui s'empare d'elle qui se laisse aller à ces pensées. Mais ce n'est pas le sujet du livre, on n'est pas dans La Faute de l'Abbé Mouret.
“La tentation n'existe pas. Etre tenté serait convoiter ce qu'on reconnaîtrait mauvais.”
“Mon âme me faisait l'effet d'une maison close.”
(Pensées de la narratrice)
Léon Morin n'est certes pas un saint, c'est son humanité qui fait naître ce désir chez la narratrice ; mais on n'aura pas l'histoire d'une faute ou d'un péché, nulle tentation de son côté ; en tout cas, on ne le perçoit pas comme tel même s'il sait très bien le pouvoir qu'il a sur ses oyes. Quand elle lui demande un jour : si vous étiez pasteur et non prêtre, vous me prendriez pour femme?, il lui répond oui, sans hésiter. On ne sent pas de faille chez lui, il est sûr de sa vocation.
L'écriture est légère, de nombreux dialogues sont présents. Parmi les personnages, on a les bons, ceux qui tentent de l'être, les salauds, mais le prêtre n'en condamne aucun. On trouve aussi de l'humour dans ce récit, une distance. Par endroits, le texte pouvait me faire penser à quelques saillies de Violette Leduc (dans l'autodérision), mais la comparaison s'arrête là.
C'est l'histoire d'une femme ordinaire et de sa conversion inattendue.
J'ai aimé, sans être non plus subjuguée. Une agréable lecture (même si je m'attendais quand même à plus...) à compléter par le film de Melville (je me demande quand même ce qu'ils vont pouvoir raconter...)
Barny en est l'héroïne, comme des deux précédents livres, Barny (récit de son enfance) et Une mort régulière (mort du mari). Ces romans sont autobiographiques.
Léon Morin, prêtre raconte la vie de Barny, une jeune veuve qui a une petite fille, France. Elle désire Sabine, une collègue de travail, aide des Juifs à se cacher : on est en pleine Occupation. Un jour, l'idée lui vient d'aller jouer un tour au curé du village, mais c'est elle qui se fait prendre au jeu quand elle rencontre Léon Morin, un jeune et beau curé qui l'invite à venir chez lui et qui lui prête des livres sur la religion. Malgré ses réticences, la narratrice est peu à peu gagnée par la foi.
“Nos prières sont toujours dérision. Il y a tellement de disproportion entre elles et Celui auquel elles s'adressent.”
“S'il y avait des preuves, tout le monde croirait. Plus besoin même de croire : on saurait, on comprendrait. Ce ne serait plus ici-bas, ce serait déjà le ciel.”
Est-ce que, dans sa solitude, ce prêtre atypique a provoqué cet élan? Quoi qu'il en soit, elle se fait baptiser et devient catholique. Beaucoup de femmes se pressent autour de Léon Morin. Peu à peu, un désir de lui s'empare d'elle qui se laisse aller à ces pensées. Mais ce n'est pas le sujet du livre, on n'est pas dans La Faute de l'Abbé Mouret.
“La tentation n'existe pas. Etre tenté serait convoiter ce qu'on reconnaîtrait mauvais.”
“Mon âme me faisait l'effet d'une maison close.”
(Pensées de la narratrice)
Léon Morin n'est certes pas un saint, c'est son humanité qui fait naître ce désir chez la narratrice ; mais on n'aura pas l'histoire d'une faute ou d'un péché, nulle tentation de son côté ; en tout cas, on ne le perçoit pas comme tel même s'il sait très bien le pouvoir qu'il a sur ses oyes. Quand elle lui demande un jour : si vous étiez pasteur et non prêtre, vous me prendriez pour femme?, il lui répond oui, sans hésiter. On ne sent pas de faille chez lui, il est sûr de sa vocation.
L'écriture est légère, de nombreux dialogues sont présents. Parmi les personnages, on a les bons, ceux qui tentent de l'être, les salauds, mais le prêtre n'en condamne aucun. On trouve aussi de l'humour dans ce récit, une distance. Par endroits, le texte pouvait me faire penser à quelques saillies de Violette Leduc (dans l'autodérision), mais la comparaison s'arrête là.
C'est l'histoire d'une femme ordinaire et de sa conversion inattendue.
J'ai aimé, sans être non plus subjuguée. Une agréable lecture (même si je m'attendais quand même à plus...) à compléter par le film de Melville (je me demande quand même ce qu'ils vont pouvoir raconter...)
Deux citations que j'ai relevées :
“Les royaumes passent, les Juifs restent. Personne ne peut rien contre nous.”
“Le Veau d'or se porte bien, grâce à vos soins.”
Kashima- Faux-monnayeur
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Carol
Livre de Patricia Highsmith sorti en 1952 sous le titre original de The Price of Salt/Carol (paru en France en 1985) sous le titre Les Eaux dérobées. (paru sous le pseudonyme de Claire Morgan).
Film de Todd Haynes sorti en 2015.
"Love at first sight" dans le texte (troisième chapitre) :
"Elle but encore une gorgée, en apprécia le goût, terrible et fort comme si elle absorbait la femme qui était en face d'elle."
- Quoi de plus ennuyeux que l'histoire passée ? dit-elle en souriant.
- L'avenir sans histoires, peut-être.
"Elle imagina que le tunnel s'effondrait sur elles et que, des décombres, on tirait ensemble leurs deux cadavres."
Film de Todd Haynes sorti en 2015.
"Love at first sight" dans le texte (troisième chapitre) :
"Elle but encore une gorgée, en apprécia le goût, terrible et fort comme si elle absorbait la femme qui était en face d'elle."
- Quoi de plus ennuyeux que l'histoire passée ? dit-elle en souriant.
- L'avenir sans histoires, peut-être.
"Elle imagina que le tunnel s'effondrait sur elles et que, des décombres, on tirait ensemble leurs deux cadavres."
…it’s easy to live… when you’re in love…
…For you… maybe I’m a fool, but it’s fun… People say you rule me with one…wave of your hand… darling, it’s grand… they just don’t understand
Extrait de Carol, Patricia Highsmith
Tristesse, Chopin, Lemon incest…
Carol soundtrack
"Au milieu de la rue, elle s'arrêta devant un café et poussa la porte. Une chanson lui parvint, qu'elle et Carole avait entendue partout. Elle lâcha la porte et poursuivit sa marche. La musique vivait mais le monde était mort."
"Une phrase de Carol lui revint en mémoire. J'aime te voir marcher. Quand je te vois arriver de loin, je pense que tu mesures dix centimètres et que tu te promènes sur ma main. Elle entendit la voix douce de Carol dans le babil du vent."
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Mal de Pierres
Un film de Nicole Garcia à partir du livre de l'italienne Milena Agus, et un monde entre les deux!
Le film est très touchant, surprenant ; il nous raconte une folie, l'histoire d'une femme malade de l'amour, de l'imagination : Gabrielle, dès son jeune âge, est une fille à part. Elle s'enflamme à la lecture d'un livre, tombe amoureuse folle de l’instituteur du village qui lui prête quelques romans. Ses crises sont fréquentes et sa mère décide de la marier ou de l'interner. Un aide-ouvrier, revenu de la guerre d'Espagne, semble attiré par Gabrielle : elle va l'épouser mais le prévient, dès le début, qu'elle ne couchera pas avec lui.
Un jour, après une fausse couche (car elle a accepté de faire ce que font les prostituées avec son mari), elle doit aller en cure soigner son "mal de pierres" (des calculs, coliques néphrétiques...). Là-bas, elle rencontre un autre malade dont elle s'éprend éperdument.
Le scénario de Jacques Fieschi et de Nicole Garcia est très bien construit. La psychologie des personnages est peinte avec délicatesse, et cette histoire d'amour est d'une grande beauté. Alors, quelle déception quand j'ai lu le livre! Il n'a pas grand chose à voir avec le film. Un certain fil conducteur a été gardé (une femme épouse un homme qu'elle n'aime pas et se lie avec le Rescapé), mais on n'est pas du tout dans la même ambiance. Peu importe que l'histoire se passe en Italie sous la Seconde Guerre Mondiale : mais la narratrice est la petite-fille qui raconte l'histoire de sa grand-mère. Pas du tout les mêmes rapports avec le mari ni avec le Rescapé et en plus, aux trois-quarts du livre, on dirait du rajout : la structure du roman est assez mauvaise. J'aurais demandé à l'auteur de revoir l'ensemble, à moins que ce ne soit l'éditeur qui lui ait demandé de rajouter toutes ces informations sur la famille autour de Gabrielle. A la mort de la grand-mère, le livre est loin d'être fini, et on commence à s'ennuyer. On ne ressent pas la même passion. C'est beaucoup plus plat.
L'idée que cette femme rejette son mari dans le film est très forte ; là, c'est mollasson, pas bien franc...
On peut dire que le film est "bluffant", mais il n'en est rien du livre. A éviter ou à lire en complément, pour comparer.
Kashima- Faux-monnayeur
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Le mur invisible, Marlen Haushofer
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Le film de Julian Roman Pölsler qui en a été tiré est très fidèle. Les passages les plus marquants, les plus profonds ont été repris. Le rapport aux animaux reste plus superficiel, car il n'aurait pas été possible de rendre une telle intensité en 1h40, mais l'accent est mis sur la forte amitié qui lie la narratrice et son chien Lynx.
Kashima- Faux-monnayeur
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L'accompagnatrice
Avant de revoir le film vu il y a très longtemps, j'ai voulu découvrir le livre. Je ne l'ai pas trouvé aussi fort que ce à quoi je m'attendais. On perçoit la folie de cette fille qui vit dans l'ombre, qui souhaite du mal à celle qu'elle admire et envie.
"J'avais découvert le point faible de Maria Nikolaevna, je savais de quel côté j'allais la frapper. Et pourquoi ? Mais parce qu'elle était unique, et des pareilles à moi il y en avait des milliers, parce que les robes qui l'avaient tellement embellie et qu'on retaillait pour moi ne m'allaient pas, parce qu'elle ne savait pas ce que sont la misère et la honte, parce qu'elle aime et que moi, je ne comprends même pas ce que c'est."
Cette lecture n'est pas inoubliable, mais donne envie de revoir ces films, de lire ces livres où les personnages ne vivent qu'à travers les autres, les vampirisent, tels La Tourneuse de pages, La Répétition, Chronique d'un scandale...
Kashima- Faux-monnayeur
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