Heureux qui comme Ulysse
Page 1 sur 1
Heureux qui comme Ulysse
Le film Heureux qui comme Ulysse date de 1970, et c'est un film sur les relations entre l'homme et l'animal, genre de film qui est rare, non pas que les histoires entre hommes et bêtes n'existent pas, mais les idées qui y sont développées sont étonnantes - j'allais dire pour l'époque mais jamais un film comme celui-ci ne pourrait voir le jour maintenant. On y dénonce, la corrida, l'égoïsme des êtres humains, l'exploitation de l'animal par l'homme.
Le film se passe dans un village haut perché du Vaucluse (qui ressemble beaucoup à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) : c'est Roussillon en Vaucluse. Le film commence par la mauvaise humeur d'Antonin. Le spectateur ne sait pas encore ce qui se passe, mais il envoie balader tout le monde. Il n'accepte pas la décision de son patron. En effet, ce riche exploitant chez qui il travaille depuis 40 ans, lui donne l'ordre, un jour, d'emmener Ulysse, leur vieux cheval de 28 ans, chez les picadors. Comme il est trop vieux pour servir à quelque chose, il finira dans l'arène, éventré par le taureau. Et si Antonin n'est pas content, c'est pareil (du moins, il y a l'abattoir...).
Extrait : (à venir)
Ulysse, c'est comme son fils. C'est lui qui s'en occupe, c'est lui qui l'a veillé pour réparer sa patte cassée alors que le maître voulait déjà le faire abattre. Ce qui est exceptionnel dans ce film, c'est que le réalisateur ose faire dire à son personnage des choses qu'on ne ferait dire maintenant à personne au cinéma : Antonin ne se gêne pas pour crier que les hommes et les animaux sont les mêmes, qu'ils se nourrissent des mêmes choses, boivent la même eau, tombent malades des mêmes maladies (il prend pour preuve ses rhumatismes) ; il montre une sensibilité que l'on ne s'attend pas à voir à l'écran, et cette sensibilité n'est pas contrebalancée par des arrangements. Jamais il n'est tourné en ridicule! On ne cherche pas à ménager les deux partis, non. Et c'est comme dans la vraie vie : il y a les cons, insensibles, exploitant les animaux, applaudissant aux corridas, disant : "un animal, c'est un animal", et il y a les autres, minoritaires mais qui sont là.
Que cela fait du bien de l'entendre au cinéma!
Extrait : Pour un cheval
La vieille Mathilde, femme du maréchal ferrant, lui dit même qu'il peut être bienheureux de ne pas avoir d'enfants! Exactement tout ce qu'un spectateur d’aujourd’hui n’accepterait pas d'entendre.
Antonin ne se résout pas à cette décision : il insulte Marianne, la République, n'en réfère même plus à Dieu. Il sauvera Ulysse, quoi qu'il lui en coûte. Et le voilà parti sur la route, avec son rêve de le relâcher en Camargue, parmi les chevaux sauvages.
Ce film est très émouvant. Le réalisateur ne se prive pas pour dénoncer fermement cette pratique barbare de la corrida, n'hésitant pas à nous mettre quelques instants dans l'arène. On ne peut se voiler la face : pour le plaisir d'hommes et de femmes de tout âge, on torture des bêtes dans ce lieu.
C'est une grande respiration (même si le coeur se sert beaucoup durant ce film, puisqu'on sait qu'on est largement moins nombreux à être des Antonin et que les "autres" sont la majorité, qu'ils soient mauvais ou qu'ils ferment les yeux / s'en lavent simplement les mains.)
Je ne sais pas ce qui a poussé Henri Colpi à réaliser un tel film. Il ne pouvait qu'être animé de sentiments très forts pour dénoncer, en 1970, contre l'avis de la majorité, la corrida et faire passer de telles idées en faveur de la cause animale. J'aimerais bien en savoir plus.
Heureux qui comme Ulysse est sorti pendant l'été, la distribution s'est mal faite, et même s'il avait presque atteint 1 million de spectateurs, le film est resté un échec financier, en dépit de Fernandel qui était très populaire.
La chanson du film a été écrite exprès par Georges Brassens :
Heureux qui comme Ulysse
a fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
a vu cent paysages
Et puis a retrouvé
Après maintes traversées
Le pays des vertes années.
Par un petit matin d'été
Quand on s'en va le coeur ravi
Qu'elle est belle la liberté
La liberté,
Quand il fait bon vivre sa vie
Au grand soleil d'Occitanie
Qu'elle est belle la liberté
La liberté.
Par un brûlant matin d'été
Quand c'est loin le bout du chemin
Qu'elle est dure la liberté
La liberté,
Quand on aspire à un destin
Honni par l'ordre des gens bien
Qu'elle est dure la liberté
La liberté.
Battus de soleil et de vent
Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Mon cheval la Camargue et moi,
Mon cheval la Camargue et moi.
Heureux qui comme Ulysse
a fait un bon voyage
Heureux qui comme Ulysse
a vu cent paysages
Et puis a retrouvé
Après maintes traversées
Le pays des vertes armées.
Par un joli matin d'été
Quand le soleil vous chante au coeur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté,
Quand s'en est fini des malheurs
Quand un ami sèche vos pleurs
Qu'elle est belle la liberté
La liberté.
Battus de soleil et de vent
Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Mon cheval la Camargue et moi,
Mon cheval la Camargue et moi
a fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
a vu cent paysages
Et puis a retrouvé
Après maintes traversées
Le pays des vertes années.
Par un petit matin d'été
Quand on s'en va le coeur ravi
Qu'elle est belle la liberté
La liberté,
Quand il fait bon vivre sa vie
Au grand soleil d'Occitanie
Qu'elle est belle la liberté
La liberté.
Par un brûlant matin d'été
Quand c'est loin le bout du chemin
Qu'elle est dure la liberté
La liberté,
Quand on aspire à un destin
Honni par l'ordre des gens bien
Qu'elle est dure la liberté
La liberté.
Battus de soleil et de vent
Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Mon cheval la Camargue et moi,
Mon cheval la Camargue et moi.
Heureux qui comme Ulysse
a fait un bon voyage
Heureux qui comme Ulysse
a vu cent paysages
Et puis a retrouvé
Après maintes traversées
Le pays des vertes armées.
Par un joli matin d'été
Quand le soleil vous chante au coeur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté,
Quand s'en est fini des malheurs
Quand un ami sèche vos pleurs
Qu'elle est belle la liberté
La liberté.
Battus de soleil et de vent
Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Mon cheval la Camargue et moi,
Mon cheval la Camargue et moi
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Sujets similaires
» En ce moment, je lis...
» Schmitt et les genres
» Ulysse la torture
» Fernando Goncalvès-Félix : "Dessiner des souffreteux me rend heureux!"
» Horcynus Orca de Steffano d´Arrigo- l`Ulysse sicilien
» Schmitt et les genres
» Ulysse la torture
» Fernando Goncalvès-Félix : "Dessiner des souffreteux me rend heureux!"
» Horcynus Orca de Steffano d´Arrigo- l`Ulysse sicilien
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum