Schmitt et les genres
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Schmitt et les genres
Un sujet sur l'écrivain Eric-Emmanuel Schmitt, dont je lis régulièrement les ouvrages depuis plusieurs années.
D'emblée, mon trio de tête :
- La Part de l'Autre, roman dans lequel il nous montre Hitler en peintre raté, le cheminement qui l'a conduit, dans sa folie, à devenir le dictateur ;
- L'Evangile selon Pilate, qui ferait croire en Dieu plus d'un athée ;
- Lorsque j'étais une oeuvre d'art, sur l'art contemporain et les artistes qui prennent leur corps comme objet de travail.
A côté de ces romans, E.E. Schmitt a écrit des contes philosophiques ou spirituels (je ne sais comment les nommer) comme Monsieur Ibrahim ou les Fleurs du Coran, Oscar et la Dame rose, Milaperta, L'Enfant de Noé. On sait que lui-même est un catholique pratiquant, ce qui ne l'empêche pas d'avoir une grande ouverture d'esprit sur les autres religions.
Des impressions qui datent d'il y a deux ans sur La Rêveuse d'Ostende ici : https://edencash.forumactif.org/notes-de-lecture-f12/lectures-de-vacances-convalescence-ete-2008-t77.htm
Je viens de finir Le Sumo qui ne pouvait pas grossir, un court récit sur un jeune garçon sans repère, qui, en devenant sumo, apprend à retrouver la confiance en soi.
Le prochain sur ma liste sera Ulysse from Bagdad...
A retenir de la dernière lecture : "Si ce que tu dis n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi." (p. 76)
"A l'envers des nuages, il y a toujours un ciel." (p. 90)
En ce qui concerne ses écrits de théâtre, je n'en ai pas encore lu... A suivre.
D'emblée, mon trio de tête :
- La Part de l'Autre, roman dans lequel il nous montre Hitler en peintre raté, le cheminement qui l'a conduit, dans sa folie, à devenir le dictateur ;
- L'Evangile selon Pilate, qui ferait croire en Dieu plus d'un athée ;
- Lorsque j'étais une oeuvre d'art, sur l'art contemporain et les artistes qui prennent leur corps comme objet de travail.
A côté de ces romans, E.E. Schmitt a écrit des contes philosophiques ou spirituels (je ne sais comment les nommer) comme Monsieur Ibrahim ou les Fleurs du Coran, Oscar et la Dame rose, Milaperta, L'Enfant de Noé. On sait que lui-même est un catholique pratiquant, ce qui ne l'empêche pas d'avoir une grande ouverture d'esprit sur les autres religions.
Des impressions qui datent d'il y a deux ans sur La Rêveuse d'Ostende ici : https://edencash.forumactif.org/notes-de-lecture-f12/lectures-de-vacances-convalescence-ete-2008-t77.htm
Je viens de finir Le Sumo qui ne pouvait pas grossir, un court récit sur un jeune garçon sans repère, qui, en devenant sumo, apprend à retrouver la confiance en soi.
Le prochain sur ma liste sera Ulysse from Bagdad...
A retenir de la dernière lecture : "Si ce que tu dis n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi." (p. 76)
"A l'envers des nuages, il y a toujours un ciel." (p. 90)
En ce qui concerne ses écrits de théâtre, je n'en ai pas encore lu... A suivre.
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Ulysse from Bagdad
En cours de route, tirées d'Ulysse from Bagdad:
"Des rides momentanées sur une eau calme" (p 49)
A propos de l'imbécilité :
"Seul l'imbécile croit qu'il est l'unique occupant de sa maison. (...) Il a bâillonné plusieurs parts de lui et les a verrouillées dans des placards. Du coup, il pérore clairement d'une voix singulière. (Le crétin) ne se contredit jamais. Pourquoi traite-t-on de cloches les imbéciles? Parce que la cloche ne donne qu'un son." (p 47)
"Des rides momentanées sur une eau calme" (p 49)
A propos de l'imbécilité :
"Seul l'imbécile croit qu'il est l'unique occupant de sa maison. (...) Il a bâillonné plusieurs parts de lui et les a verrouillées dans des placards. Du coup, il pérore clairement d'une voix singulière. (Le crétin) ne se contredit jamais. Pourquoi traite-t-on de cloches les imbéciles? Parce que la cloche ne donne qu'un son." (p 47)
Kashima- Faux-monnayeur
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La fumeuse
Parce que cette fumeuse me rappelle quelqu'un :
C'était une femme qui fumait avec volupté.
Quiconque a vu Leila glisser une cigarette entre les doigts, la renifler d'un geste preste sous ses narines frémissantes, approcher le briquet du tabac, les prunelles brillantes, la nuque tendue, le visage dévoré par l'attente, les lèvres gonflées qui semblent chuchoter "Tu vas voir, ma belle, combien tu embaumeras dès que tu brûleras", sait ce qu'est avoir rendez-vous avec le plaisir. Étincelles. Grésillements. Même le papier gémissait de joie. Ensuite Leila portait la cigarette à sa bouche, aspirait avec la rigueur d'une musicienne, fermait les paupières, renversait la nuque et l'on avait l'impression que la cigarette la pénétrait ; à cause d'une contraction, de quelques spasmes - sa poitrine se soulevait, ses épaules se livraient au canapé, ses genoux s'écartaient-, on sentait que son corps entier appelait la fumée, l'accueillait, la buvait, consentant à son envahissement. Lorsqu'elle rouvrait les yeux, les cils papillonnants, l'iris imprécis, elle évoquait une favorite qui émerge, tremblante, surprise, le pourpre aux joues, une nuits d'amour avec le sultan ; on aurait dit, l'espace d'une seconde, qu'elle craignait de ne pas s'être rhabillée. Puis la main qui tenait la cigarette passait devant la bouche, ses lèvres attiraient l'objet, le saisissaient, et la fumée émanait de sa gorge, de ses narines, souple, dolente, flâneuse, d'un blanc magnifique qui contrastait avec la chair sombre dont elle s'échappait.
(p 38)
C'était une femme qui fumait avec volupté.
Quiconque a vu Leila glisser une cigarette entre les doigts, la renifler d'un geste preste sous ses narines frémissantes, approcher le briquet du tabac, les prunelles brillantes, la nuque tendue, le visage dévoré par l'attente, les lèvres gonflées qui semblent chuchoter "Tu vas voir, ma belle, combien tu embaumeras dès que tu brûleras", sait ce qu'est avoir rendez-vous avec le plaisir. Étincelles. Grésillements. Même le papier gémissait de joie. Ensuite Leila portait la cigarette à sa bouche, aspirait avec la rigueur d'une musicienne, fermait les paupières, renversait la nuque et l'on avait l'impression que la cigarette la pénétrait ; à cause d'une contraction, de quelques spasmes - sa poitrine se soulevait, ses épaules se livraient au canapé, ses genoux s'écartaient-, on sentait que son corps entier appelait la fumée, l'accueillait, la buvait, consentant à son envahissement. Lorsqu'elle rouvrait les yeux, les cils papillonnants, l'iris imprécis, elle évoquait une favorite qui émerge, tremblante, surprise, le pourpre aux joues, une nuits d'amour avec le sultan ; on aurait dit, l'espace d'une seconde, qu'elle craignait de ne pas s'être rhabillée. Puis la main qui tenait la cigarette passait devant la bouche, ses lèvres attiraient l'objet, le saisissaient, et la fumée émanait de sa gorge, de ses narines, souple, dolente, flâneuse, d'un blanc magnifique qui contrastait avec la chair sombre dont elle s'échappait.
(p 38)
Kashima- Faux-monnayeur
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Optimismes
"Je suis un optimiste qui dit demain, toi tu es un optimiste qui dit là-bas. (...)
- Ton optimisme sédentaire, c'est le fatalisme.
- Et ton optimisme nomade, c'est la lâcheté de la fuite." (pp.82-83)
"Être mort ne rend ni plus intelligent, ni plus intéressant." (p 98)
"Les mots ont été inventés pour que les hommes se distinguent et se reconnaissent entre élus." p 109
- Ton optimisme sédentaire, c'est le fatalisme.
- Et ton optimisme nomade, c'est la lâcheté de la fuite." (pp.82-83)
"Être mort ne rend ni plus intelligent, ni plus intéressant." (p 98)
"Les mots ont été inventés pour que les hommes se distinguent et se reconnaissent entre élus." p 109
Kashima- Faux-monnayeur
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Petits crimes conjugaux
Kashima a écrit:
En ce qui concerne ses écrits de théâtre, je n'en ai pas encore lu... A suivre.
Je me contredis ici : j'avais lu Petits crimes conjugaux, qui ne m'avait pas plu du tout, et qui m'avait fait renoncé à lire le théâtre de cet auteur. J'avais trouvé ce texte sans intérêt, fade.
"Gilles, amnésique, cherche à reconstituer son passé avec celle qui revendique être son épouse,et qui l'est, Lisa. Au fur et à mesure des discussions, celui qui a perdu la mémoire s'interroge lui et sa femme pour comprendre celui qu'il était, comment il se comportait, quelles étaient ses loisirs et ses habitudes,ses défauts et ses qualités, quelle relation les unissait et comment, elle, sa femme, le considérait. Il se découvre très bon écrivain et a des théories sur tout, celles-ci prônent en fait qu'une grande idée; ne rien faire dans sa maison... Il veut également savoir ce qui a causé son amnésie. Petit à petit, se dessine un couple, ayant traversé des hauts et des bas et qui cherche à se reconstruire."
Il reste La Secte des Egoïstes, comme roman à découvrir.
Kashima- Faux-monnayeur
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Ulysse from Bagdad
"Le monde désigné dans une langue nouvelle n"avait pas une présence aussi incontestable que dans ma langue maternelle." (218)
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: Schmitt et les genres
Un beau roman qu'Ulysse, l'histoire d'un homme qui fuit l'Irak d'après Sadam Hussein et qui vit une Odyssée. le voyage est ponctué par la rencontre avec Nausicaa, le Cyclope, les Sirènes...
La fin est soignée, comme dans les livres de Schmitt. Une verrue peut s'appeler l'espoir.
La fin est soignée, comme dans les livres de Schmitt. Une verrue peut s'appeler l'espoir.
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: Schmitt et les genres
Je mettrais "L'évangile selon Pilate" avant "La part de l'autre" (plus laborieux).
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