Concert littéraire Djian Eicher

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] En voilà une belle idée et un beau concept ! Ce sont deux messieurs que je connais assez mal, mais j'aime bien cette notion d'alliance, de confrontation ou d'amalgame. Mélangeons les arts, mélangeons les genres, mélangeons les vies, inventons sans cesse les milliards de manières de dire à l'Autre qu'elle/il existe et qu'elle/il a une place dans notre vie.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Bon, ça y est, j'utopise.

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Nicole.

Impossible de me rappeler si j'ai déjà lu du Djian ou pas -- mais il est en tout cas l'auteur de 37°2 le matin, l'ouvrage qui donna naissance au film culte de Jean-Jacques Beineix, dans les années 1980.

Nicole.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Dans les années 1980 être "jeune" et ne pas l'avoir vu eut été une tare rédhibitoire, une faute impardonnable. Un quart de siècle après, je ne suis pas sûre que les choses n'aient pas un peu évolué... bien que la prestation de Béatrice Dalle soit restée euh... étonnante.

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Nicole.

J'avais 11 ans à sa sortie, et j'avoue que ça m'est passé à côté. Je le regarderai un jour.
Le concert, très bon moment... J'en ferai un compte rendu demain, ça vaut vraiment le coup.
J'ai commencé Incidences dans la fil d'attente, et j'ai eu envie de poursuivre, je me suis fait prêter le livre pour savoir la suite de l'histoire de cet homme qui retrouve dans son lit le cadavre de l'étudiante qu'il avait ramenée pour un soir. Bizarres, ses réactions...
J'avais des a priori sur Djian, et ignorantus, a, um, je bats ma coulpe pour cette erreur, car le peu que j'ai lu et ce que j'ai entendu de son dernier roman, qui sortira prochainement et dont il a lu l'incipit, montre qu'il sait très bien écrire...

L'apriorisme est à mon sens toujours une catastrophe(*)... Je viens de m'en rendre compte, dans une situation similaire à la tienne, à propos de Michel Houellebecq que je tenais par ouï dire pour un écrivain opportuniste et pompeux. Sans être tout à fait revenue sur cette appréciation (les a priori se reconnaissent aussi à leur fabuleuse résistance...), je suis en train de passer un excellent moment à lire son dernier opus La carte et le territoire.

Comme il parait néanmoins que ce roman n'est guère représentatif de son oeuvre, ça me pose la question suivante : peut-on prétendre aimer un auteur à partir de la seule connaissance de ce qui ne restera peut-être que comme un "accident" dans sa biographie ?

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Nicole.

Le titre est amusant!
J'ai beaucoup d'a-priori le concernant, j'ai lu ce que tout le monde disait son meilleur et n'ai pas pu finir le livre (Les Particules élémentaires). Les élucubrations et masturbations du narrateur donnaient l'impression d'évoluer en milieu nauséeux... Ca ne m'intéressait pas, et je n'étais pas retenue par un style.
Je n'attends que cela, d'être contredite par une lecture qui me plairait de lui... Pourquoi pas son dernier, s'il te surprend agréablement... Tu nous en parleras?

PS : On ouvre un sujet Houellebecq?

Nicole.

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Concert de Montreux

Philippe Djian et Stephan Eicher nous ont proposé un concert littéraire, dont le principe était le suivant : Djian entamait par exemple un texte, le récitait, puis Eicher le rejoignait avec sa guitare et sa voix.
Un malentendu était là à la première chanson... Djian commence ainsi :

"Quand tu traverses la pièce
en silence
que tu passes devant moi
je regarde tes jambes
la lumière
tombant sur tes cheveux"

Et Stephan Eicher commence le refrain, sauf que le public ne suit pas au moment du "Non non non". Il arrête tout et dit à Djian, en blaguant, mais c'était quand même un reproche, que le public du jeudi est pire que le public du dimanche... Heureusement, une femme lui crie qu'on ne savait pas si on pouvait se permettre... C'est vrai qu'affiché comme "concert littéraire", cela pouvait faire très solennel, et je croyais que le spectacle serait plus "coincé". Au contraire! Un plaisir... Les deux complices donnaient l'impression d'improviser, choisissaient les chansons, les textes, au gré du spectacle. Autorisé à le faire, le public s'en est donné à cœur joie.
A un moment, Djian a fait le cadeau de lire les premières pages de son roman en préparation... Eicher l'a accompagné très discrètement à la guitare.

Ca a été l'occasion de mettre plus en lumière les textes, d'y prêter plus attention.

Eicher, avant de chanter Rivière, a raconté comment, à Hô-Chi-Minh, une belle femme blonde parlant allemand, de la police secrète, l'a sommé de ne pas chanter Rivière et Silence au peuple car c'étaient des hymnes à la paresse... Il les a, bien entendu, chantées quand même (et les tournées des Mitsouko et de Santana ont été annulées dans la foulée...)


Déjeuner en paix, dans une version acoustique puissante, la très émouvante Tu ne me dois rien... voici quelques-unes des chansons faites sur scène.




La voix grave et discrète de Philippe Djian, qui scande les paroles, mais qui se laisse aussi aller à chanter parfois, contrebalance les aigües du fougueux Eicher.