Premiers films
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Edencash :: Super 8 :: Sur les écrans
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Premiers films
Non, ce n'est pas un film de Fassbinder : Simon Werner a disparu est le premier long-métrage de Fabrice Gobert, et c'est très réussi!
Comment la rumeur, les aprioris à partir de ce qu'on voit, les fantasmes peuvent-ils prendre le pas sur la réalité? C'est ce que nous montre ce film.
Tout commence par un soir de fête où deux jeunes découvrent, dans un bois, la main d'une personne étendue dans les buissons.
Simon Werner, un lycéen, a disparu. C'est le point de départ a des hypothèses, des interprétations sur les événements du moment.
L'habileté de ce film est la multiplicité des points de vue : dix jours sont vus par plusieurs des lycéens, Jérémie, Alice, Rabier, Simon... et le spectateur lui aussi se met à soupçonner, à supposer, à partir de ce qu'il voit.
Il faut être très attentif à ce qui est montré car le réalisateur ne laisse pas grand chose au hasard. La construction est adroite et la fin ne déçoit pas.
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Fabrice Gobert fait des études de commerce à l'EDHEC puis de cinéma à l'Université Paris III de 1994 à 1998 avant de devenir assistant réalisateur. Son premier film, Simon Werner a disparu..., en partie inspiré de sa propre expérience de ses années de lycée, est sélectionné lors du Festival de Cannes 2011 dans la sélection Un certain regard. Le 21 janvier 2011, il est nommé pour le César du meilleur premier film pour la 36e cérémonie des Césars du cinéma.
Interview :
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Extraits :
Quel a été le point de départ de 'Simon Werner a disparu...' ?
C'est tout à fait autobiographique. En 1992, j'étais en terminale dans la banlieue parisienne. Un élève, que je ne connaissais pas, a disparu. Sur le moment, ça ne m'avait pas vraiment marqué, même si je me souviens qu'on en parlait beaucoup. Je me suis rendu compte, quinze ans après, que j'y pensais encore et que j'avais complètement mélangé les rumeurs, les fantasmes de l'époque et ce qui lui était vraiment arrivé. D'ailleurs, je n'étais plus vraiment certain de ce qui lui était arrivé. J'aimais l'idée de confronter plusieurs points de vue, la réalité et le fantasme. Et de montrer comment ce dernier est souvent plus attrayant que la réalité.
Quel genre de film vouliez-vous réaliser ?
Je voulais réaliser un film qui navigue entre les genres, qui commence comme un thriller puis parte vers d'autres choses. Un film qui évolue, qui ait sa propre vie, qui accélère et ralentit, qui crée son propre rythme. J'avais envie de jouer sur les codes et les genres. L'ambition de glisser d'un film à histoires à un film de personnages.
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Personnages, spectateurs et vous-même semblez participer à ce grand jeu spéculatif. Vous vouliez faire participer tout le monde à ce qui se joue dans le cadre ?
Dans chaque partie, je voulais qu'on soit avec le personnage, qu'on suive son regard et que ce regard se précise au fil du film. Quand on commence avec Jérémie, on est dans un thriller assez classique, donc on l'accompagne sans savoir ce qu'il pense - d'autant qu'il ne parle pas beaucoup. Plus on avance, et plus on creuse la personnalité de ces personnages, loin des stéréotypes qu'ils représentent au début de l'histoire. L'idée n'était pas de manipuler le spectateur pour qu'il soit trompé à la fin du film, mais bien de le glisser dans la peau des personnages pour qu'il ait envie, lui aussi, d'imaginer tout ça. Il fallait qu'il partage la dureté avec laquelle ils apprennent ce qui s'est passé.
Comment la rumeur, les aprioris à partir de ce qu'on voit, les fantasmes peuvent-ils prendre le pas sur la réalité? C'est ce que nous montre ce film.
Tout commence par un soir de fête où deux jeunes découvrent, dans un bois, la main d'une personne étendue dans les buissons.
Simon Werner, un lycéen, a disparu. C'est le point de départ a des hypothèses, des interprétations sur les événements du moment.
L'habileté de ce film est la multiplicité des points de vue : dix jours sont vus par plusieurs des lycéens, Jérémie, Alice, Rabier, Simon... et le spectateur lui aussi se met à soupçonner, à supposer, à partir de ce qu'il voit.
Il faut être très attentif à ce qui est montré car le réalisateur ne laisse pas grand chose au hasard. La construction est adroite et la fin ne déçoit pas.
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Fabrice Gobert fait des études de commerce à l'EDHEC puis de cinéma à l'Université Paris III de 1994 à 1998 avant de devenir assistant réalisateur. Son premier film, Simon Werner a disparu..., en partie inspiré de sa propre expérience de ses années de lycée, est sélectionné lors du Festival de Cannes 2011 dans la sélection Un certain regard. Le 21 janvier 2011, il est nommé pour le César du meilleur premier film pour la 36e cérémonie des Césars du cinéma.
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Extraits :
Quel a été le point de départ de 'Simon Werner a disparu...' ?
C'est tout à fait autobiographique. En 1992, j'étais en terminale dans la banlieue parisienne. Un élève, que je ne connaissais pas, a disparu. Sur le moment, ça ne m'avait pas vraiment marqué, même si je me souviens qu'on en parlait beaucoup. Je me suis rendu compte, quinze ans après, que j'y pensais encore et que j'avais complètement mélangé les rumeurs, les fantasmes de l'époque et ce qui lui était vraiment arrivé. D'ailleurs, je n'étais plus vraiment certain de ce qui lui était arrivé. J'aimais l'idée de confronter plusieurs points de vue, la réalité et le fantasme. Et de montrer comment ce dernier est souvent plus attrayant que la réalité.
Quel genre de film vouliez-vous réaliser ?
Je voulais réaliser un film qui navigue entre les genres, qui commence comme un thriller puis parte vers d'autres choses. Un film qui évolue, qui ait sa propre vie, qui accélère et ralentit, qui crée son propre rythme. J'avais envie de jouer sur les codes et les genres. L'ambition de glisser d'un film à histoires à un film de personnages.
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Personnages, spectateurs et vous-même semblez participer à ce grand jeu spéculatif. Vous vouliez faire participer tout le monde à ce qui se joue dans le cadre ?
Dans chaque partie, je voulais qu'on soit avec le personnage, qu'on suive son regard et que ce regard se précise au fil du film. Quand on commence avec Jérémie, on est dans un thriller assez classique, donc on l'accompagne sans savoir ce qu'il pense - d'autant qu'il ne parle pas beaucoup. Plus on avance, et plus on creuse la personnalité de ces personnages, loin des stéréotypes qu'ils représentent au début de l'histoire. L'idée n'était pas de manipuler le spectateur pour qu'il soit trompé à la fin du film, mais bien de le glisser dans la peau des personnages pour qu'il ait envie, lui aussi, d'imaginer tout ça. Il fallait qu'il partage la dureté avec laquelle ils apprennent ce qui s'est passé.
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Wadjda
Le premier film de la saoudienne Haifaa Al Mansour mérite les fleurs que la critique lui a jetées.
Wadjda raconte l'histoire d'une petite fille qui vit en Arabie Saoudite. Son rêve? Faire du vélo. Jamais elle ne se pose la question de la possibilité que ce rêve se réalise même si sa mère lui dit : "Les filles ne font pas de vélo", vu que c'est indécent et qu'on leur fait croire qu'elles vont perdre leur pudeur, leur virginité. Elle a réservé le sien chez le marchand, il ne lui manque que l'argent.
Wadjda raconte l'histoire d'une petite fille qui vit en Arabie Saoudite. Son rêve? Faire du vélo. Jamais elle ne se pose la question de la possibilité que ce rêve se réalise même si sa mère lui dit : "Les filles ne font pas de vélo", vu que c'est indécent et qu'on leur fait croire qu'elles vont perdre leur pudeur, leur virginité. Elle a réservé le sien chez le marchand, il ne lui manque que l'argent.
Habilement, sans dénoncer directement, sans prendre un parti politique radical, la réalisatrice filme les femmes voilées, dit la polygamie en montrant le désarroi de la mère de Wadjda, femme très belle que le mari va délaisser parce qu'elle ne lui donne pas de fils.
Wadjda a-t-elle conscience de tout cela? Elle voit bien que son nom n'est pas sur l'arbre généalogique du père et que seuls les noms des garçons y figurent. Qu'à cela ne tienne : elle punaise le sien en bas de la branche et retrouve, le lendemain, le papier froissé. Tout est dit comme cela, par des petits faits de la vie quotidienne.
Wadjda est libre, personne n'a de prise sur elle. Elle a une sorte d'inconscience due à l'âge qui ne la rend victime de rien et, quand elle rentre dans le jeu de la société hyper-religieuse, superstitieuse ("Resserrez-vous durant la prière, le diable pourrait s'immiscer." ou "Ne laisse pas le Coran ouvert, Satan crache dessus!") en s'inscrivant à un concours de récitation du Coran, c'est pour pouvoir se payer son rêve.
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Premiers films
Sans provocation et à travers cette ado tres attachante,ce film dénonce pudiquement et presque legerement la condition des femmes en Arabie saoudite.Tres joli conte pourrait on dire car dans un contexte d'oppressions la finalité reste la volonté de Wadjda à vouloir se payer son rêve.
Des le début et avec un certaine revolte on est imprégné de ce "mode de vie" moyenâgeux mais Wadjda avec la force et peut être l'insouciance de sa jeunesse nous anime de beaucoup d'autres émotions... (j'ai eu la larme à l'oeil une ou deux fois)
Des le début et avec un certaine revolte on est imprégné de ce "mode de vie" moyenâgeux mais Wadjda avec la force et peut être l'insouciance de sa jeunesse nous anime de beaucoup d'autres émotions... (j'ai eu la larme à l'oeil une ou deux fois)
interseXion- L'antichambre
- Nombre de messages : 122
Date d'inscription : 03/07/2009
Re: Premiers films
C'est ça! (et larme à l'oeil aussi... )
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
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