Musée d'histoire de la médecine
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Musée d'histoire de la médecine
Après la visite d'Our Body, je suis allée au Musée d'Histoire de la Médecine (Paris), situé au 12 rue de l'Ecole de Médecine, à quelques pas du Musée Dupuytren que je gardais pour le lendemain.
C'est une pièce parquée pas très grande, mais où on passe près de deux heures à regarder le matériel de médecine des siècles passés, depuis l'Antiquité.
Dans la première vitrine se trouvent des vases antiques, un strigile et une spatule que j'ai pris en photo. Le strigile est ce qui servait, dans les gymnases ou les thermes, à racler la sueur sur la peau après l'effort :
Ces instruments sont égyptiens :
On apprend que les Gaulois étaient doués dans le soin des yeux.
On voit très vite le fameux clystère, si présent chez Molière pour les lavements intestinaux. Les deux méthodes de soin les plus pratiquées au XVIIème siècle sont la saignée et le lavement. Argan en use et abuse dans Le Malade imaginaire!
Ci-dessous, un clystère, des lancettes et une palette à saigner.
A cette époque, d'ailleurs, il y avait une grande distinction entre médecin et chirurgien-barbier (l'apothicaire prépare les médecines): le premier était l'intellectuel, le second était moins bien vu car c'était lui le manuel. Cette distinction a duré longtemps, et ce mépris du chirurgien a obligé ce corps de métier à redoubler d'exigence.
Le médecin ne touchait pas le malade. On le voit aussi chez Molière. la seule chose qu'il s'autorise, c'est de goûter l'urine de son patient pour faire son diagnostic. Il le fait dans un uroscope de cette sorte :
Une bonne partie de ce musée est consacrée à l'amputation, technique pratiquée avec les moyens de l'époque. Il fallait aller vite, et assez bien, pour couper le membre malade, d'où l'utilisation de ces couteaux courbes :
Rappelons-nous que l'anesthésie n'existait pas.
Voici une scie d'amputation au XVIIème siècle :
On stoppait l'arrivée du sang par cette sorte de garrot :
C'est au siècle de Louis XIV qu'apparaît la chirurgie.
"En 1686, Louis XIV est opéré d'une fistule à l'anus par le chirurgien Félix. L'opération est une totale réussite, trois semaines après l'intervention, le roi peut remonter à cheval, et sans douleur ! Alors que pendant des mois ses médecins lui avaient fait endurer toutes sortes de cataplasmes, lavements et baumes sans succès. Le roi, tout au long de sa vie, a été affligé de nombreux maux que ses médecins, Valot, Daquin et Fagon tenteront avec plus ou moins de succès de soigner... Louis XIV manifeste sa reconnaissance envers son chirurgien en lui versant des honoraires très élevés qui lui permettent d'acheter la seigneurie de Tassy, anoblie par le roi. Félix y vivra ses dernières années sans exercer car, traumatisé, il ne pouvait plus tenir le scalpel sans trembler.
C'est sur toute la corporation des chirurgiens que retombent les bienfaits royaux. Le 18 décembre 1731 a lieu la séance inaugurale de l'Académie Royale de Chirurgie."
Ce syringotome opérait les fistules à l'anus :
On peut voir un bistouri ayant appartenu au chirurgien Charles-François Félix :
Une opération sans anesthésie m'a impressionnée par la douleur qu'elle devait sans doute causer. Il s'agissait d'éliminer des calculs, roches dans la vessie (lithotomie ou lithotricie).
"Opération par laquelle on coupait et on divisait la pierre dans la vessie au moyen du lithotome."
Voici l'ustensile, et voici le dessin de l'opération, à vif, cela va sans dire :
Une prothèse en fer :
Pour bien réussir le moignon, cet appareil était utilisé :
Pour bien réussir les opération de la bouche ou les arrachages de dents, on utilisait ce speculum oris, un "ouvre-bouche" :
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On peut voir de nombreux objets servant à la trépanation . Pour rappel, la trépanation est "une technique de perçage qui consiste à pratiquer un trou en réalisant une découpe circulaire à l'aide d'un outil plus petit. C'est également le nom générique d'une opération chirurgicale qui consiste à pratiquer un trou, grâce à un appareil — de type foret — appelé trépan, dans la boîte crânienne ou à enlever un morceau d'os crânien afin d'accéder au cerveau, notamment pour soulager une hypertension dans la boîte crânienne."
Schéma de trépanation (qui n'est pas au musée) :
Une vitrine est consacrée à l'accouchement et aux immenses forceps :
Puis, il est question d'ophtalmologie. Les différentes maladies des yeux sont répertoriés sur une planche avec de faux yeux atteints.
Instruments ophtalmologiques du XVIIIème siècle :
Dans les vitrines centrales se trouvent des bustes anatomiques, par exemple. J'ai bien aimé cette table offerte à Napoléon III et faite uniquement de morceaux du corps humain : oreilles, vertèbres, sang, cervelle... On peut voir un pied en son centre :
L'étage est moins intéressant, selon moi. On y trouve du matériel pour mesurer la tension, etc.
Dans le couloir, en sortant, est rappelée la théorie des humeurs par laquelle on expliquait l'état de santé d'un malade ou son caractère :
Visite indispensable pour parfaire le séjour du Paris anatomique.
Métro Odéon (voir Dupuytren)
C'est une pièce parquée pas très grande, mais où on passe près de deux heures à regarder le matériel de médecine des siècles passés, depuis l'Antiquité.
Dans la première vitrine se trouvent des vases antiques, un strigile et une spatule que j'ai pris en photo. Le strigile est ce qui servait, dans les gymnases ou les thermes, à racler la sueur sur la peau après l'effort :
Ces instruments sont égyptiens :
On apprend que les Gaulois étaient doués dans le soin des yeux.
On voit très vite le fameux clystère, si présent chez Molière pour les lavements intestinaux. Les deux méthodes de soin les plus pratiquées au XVIIème siècle sont la saignée et le lavement. Argan en use et abuse dans Le Malade imaginaire!
Ci-dessous, un clystère, des lancettes et une palette à saigner.
A cette époque, d'ailleurs, il y avait une grande distinction entre médecin et chirurgien-barbier (l'apothicaire prépare les médecines): le premier était l'intellectuel, le second était moins bien vu car c'était lui le manuel. Cette distinction a duré longtemps, et ce mépris du chirurgien a obligé ce corps de métier à redoubler d'exigence.
Le médecin ne touchait pas le malade. On le voit aussi chez Molière. la seule chose qu'il s'autorise, c'est de goûter l'urine de son patient pour faire son diagnostic. Il le fait dans un uroscope de cette sorte :
Une bonne partie de ce musée est consacrée à l'amputation, technique pratiquée avec les moyens de l'époque. Il fallait aller vite, et assez bien, pour couper le membre malade, d'où l'utilisation de ces couteaux courbes :
Rappelons-nous que l'anesthésie n'existait pas.
Voici une scie d'amputation au XVIIème siècle :
On stoppait l'arrivée du sang par cette sorte de garrot :
C'est au siècle de Louis XIV qu'apparaît la chirurgie.
"En 1686, Louis XIV est opéré d'une fistule à l'anus par le chirurgien Félix. L'opération est une totale réussite, trois semaines après l'intervention, le roi peut remonter à cheval, et sans douleur ! Alors que pendant des mois ses médecins lui avaient fait endurer toutes sortes de cataplasmes, lavements et baumes sans succès. Le roi, tout au long de sa vie, a été affligé de nombreux maux que ses médecins, Valot, Daquin et Fagon tenteront avec plus ou moins de succès de soigner... Louis XIV manifeste sa reconnaissance envers son chirurgien en lui versant des honoraires très élevés qui lui permettent d'acheter la seigneurie de Tassy, anoblie par le roi. Félix y vivra ses dernières années sans exercer car, traumatisé, il ne pouvait plus tenir le scalpel sans trembler.
C'est sur toute la corporation des chirurgiens que retombent les bienfaits royaux. Le 18 décembre 1731 a lieu la séance inaugurale de l'Académie Royale de Chirurgie."
Ce syringotome opérait les fistules à l'anus :
On peut voir un bistouri ayant appartenu au chirurgien Charles-François Félix :
Une opération sans anesthésie m'a impressionnée par la douleur qu'elle devait sans doute causer. Il s'agissait d'éliminer des calculs, roches dans la vessie (lithotomie ou lithotricie).
"Opération par laquelle on coupait et on divisait la pierre dans la vessie au moyen du lithotome."
Voici l'ustensile, et voici le dessin de l'opération, à vif, cela va sans dire :
Une prothèse en fer :
Pour bien réussir le moignon, cet appareil était utilisé :
Pour bien réussir les opération de la bouche ou les arrachages de dents, on utilisait ce speculum oris, un "ouvre-bouche" :
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On peut voir de nombreux objets servant à la trépanation . Pour rappel, la trépanation est "une technique de perçage qui consiste à pratiquer un trou en réalisant une découpe circulaire à l'aide d'un outil plus petit. C'est également le nom générique d'une opération chirurgicale qui consiste à pratiquer un trou, grâce à un appareil — de type foret — appelé trépan, dans la boîte crânienne ou à enlever un morceau d'os crânien afin d'accéder au cerveau, notamment pour soulager une hypertension dans la boîte crânienne."
Schéma de trépanation (qui n'est pas au musée) :
Une vitrine est consacrée à l'accouchement et aux immenses forceps :
Puis, il est question d'ophtalmologie. Les différentes maladies des yeux sont répertoriés sur une planche avec de faux yeux atteints.
Instruments ophtalmologiques du XVIIIème siècle :
Dans les vitrines centrales se trouvent des bustes anatomiques, par exemple. J'ai bien aimé cette table offerte à Napoléon III et faite uniquement de morceaux du corps humain : oreilles, vertèbres, sang, cervelle... On peut voir un pied en son centre :
L'étage est moins intéressant, selon moi. On y trouve du matériel pour mesurer la tension, etc.
Dans le couloir, en sortant, est rappelée la théorie des humeurs par laquelle on expliquait l'état de santé d'un malade ou son caractère :
Visite indispensable pour parfaire le séjour du Paris anatomique.
Métro Odéon (voir Dupuytren)
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Musée d'histoire de la médecine
Je l'ai visité ce week-end. C'était très instructif.
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Des prothèses. Celle de gauche a appartenu à un tailleur de diamants.
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Une trousse d'instrument chirurgicaux.
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Des yeux en verre représentant les diverses pathologies de l'œil pour les étudiantes en ophtalmologie.
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Une maquette pédagogique de l'appareil génital féminin.
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Les instruments qui ont servi à l'autopsie de Napoléon.
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Un appareil à électrochocs...
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Un outil de rééducation.
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Des prothèses. Celle de gauche a appartenu à un tailleur de diamants.
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Une trousse d'instrument chirurgicaux.
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Un outil de rééducation.
Re: Musée d'histoire de la médecine
Merci pour ces ajouts!
Le nouage, ça rééduque quoi?
Le nouage, ça rééduque quoi?
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Musée d'histoire de la médecine
C'est-à-dire...?
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
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