Territoires...
Page 1 sur 1
Territoires...
Fascisme au fond des bois...
Le film est franco-canadien. Il raconte comment cinq jeunes, de retour d'un mariage, se font arrêter par ce qu'ils croient être la douane volante : en réalité, les deux hommes qui les arrêtent sont des vétérans de la guerre d'Irak, des psychopathes prêts à en découdre avec les étrangers et les ennemis des USA. Et pour eux, Djalil et ses amis en font partie.
Les deux fachos sont très bien choisis : ils sont terrifiants par leur inhumanité, leur folie. On souffre avec ces innocents, citoyens américains, victimes du fanatisme et de la psychose de leurs tortionnaires.
Un film noir, glaçant et angoissant : Guantanamo dans l'obscurité d'une forêt, loin de tout, avec des geôliers que rien ne freine, qui montre comment des fous traquent ce qui est pour eux nuisible et les chassent de leur "territoire". On se croirait parfois sorti d'un film de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dans le cauchemar sans issue de Funny Games. Et ce qui fait peur, c'est que ce n'est pas une pure fiction, tout est possible...
Territoires est le premier long métrage cinématographique d'Olivier Abbou. Auparavant, ce dernier a tourné un épisode de la série Madame Hollywood, produite par Canal +. A cette occasion, le jeune réalisateur a repris tous les codes du giallo : huis-clos, top modèles soumises à d'abominables sévices, séquences de mutilation...
A la base du projet, Olivier Abbou souhaitait faire un vrai film de genre placé au cœur d'un véritable contexte politique, à l'image de ce qui était en vogue dans les années 70. A l'époque, le cinéma hollywoodien, le polar français et la série B dénonçaient les travers et excès de la société par le biais du genre.
Territoires s'inspire directement de faits réels survenus à la frontière américo-canadienne : des douaniers ont arrêté des citoyens américains, les ont obligés à revêtir les combinaisons orange pour prisonniers, et les ont enfermés dans des cages.
Olivier Abbou ne voulait pas que Territoires ressemble à un énième torture porn movie où toute surenchère est permise. De ce fait, son film est axé sur des principes tels que le hors-champ et les sensations.
Le chef-opérateur Karim Hussain a opté pour un 16mm avec un grain renvoyant au cinéma gore des années 70 (Massacre à la tronçonneuse, Cannibal Holocaust...). La lumière des séquences en forêt s'inspire de Délivrance de John Boorman, tandis que l'atmosphère nocturne a été pensée à partir du travail de Philippe Grandrieux. Pour les scènes de nuit, l'équipe de tournage a cherché à créer des noirs profonds et absorbant tout sur leur passage, en s'éloignant le plus possible des ambiances nocturnes hollywoodiens. L'objectif est que le spectateur perçoive des formes sans les distinguer clairement.
Prix du meilleur thriller 2011 :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Olivier Abbou, le réalisateur (né en 1976, comme le personnage Djalil)
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum