Marcel! et l'art contemporain...?
2 participants
Edencash :: Le Musée :: Performances
Page 1 sur 1
Marcel! et l'art contemporain...?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le porte-bouteilles de Duchamp.
Une vidéo proposée par Nicole, et qui soulève beaucoup de questions, qui apporte des réponses aussi...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
(merci!)
J'amorce juste une chose (car je suis trop fatiguée pour pouvoir développer ce soir) : qu'est-ce que l'art? Pourquoi un objet sera dans un cas une œuvre et dans un autre un simple ustensile? La vidéo nous propose la différence du "geste", geste de l'artiste qui change la perception et le point de vue.
La question que je poserais ce soir est : malheureusement, n'y a-t-il pas, dans l'art contemporain, le seul pouvoir de la signature?
Le porte-bouteilles de Duchamp.
Une vidéo proposée par Nicole, et qui soulève beaucoup de questions, qui apporte des réponses aussi...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
(merci!)
J'amorce juste une chose (car je suis trop fatiguée pour pouvoir développer ce soir) : qu'est-ce que l'art? Pourquoi un objet sera dans un cas une œuvre et dans un autre un simple ustensile? La vidéo nous propose la différence du "geste", geste de l'artiste qui change la perception et le point de vue.
La question que je poserais ce soir est : malheureusement, n'y a-t-il pas, dans l'art contemporain, le seul pouvoir de la signature?
Dernière édition par Kashima le Mar 5 Oct 2010 - 21:26, édité 1 fois
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] De rien ! Je trouve effectivement ce petit film intéressant par la piste qu'il propose, mais également par la manière qu'il a de la proposer. C'est à mon sens bien plus ludique (et donc percutant) qu'un cours dispensé magistralement du haut d'une chaire !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Nicole.
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
J'étais en train d'éditer mon message pour entamer le débat...
Mais oui, il est très pédagogique, ce petit film.
Mais oui, il est très pédagogique, ce petit film.
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
Kashima a écrit:La question que je poserais ce soir est : malheureusement, n'y a-t-il pas, dans l'art contemporain, le seul pouvoir de la signature?
Plus encore que de la signature qui n'est originellement qu'une conséquence de l'oeuvre (oui, bon, ma phrase n'est pas très claire...), j'ai peur que le dénominateur commun de l'art contemporain soit... la littérature qu'il induit et de laquelle il se nourrit en retour. L'oeuvre (le porte-bouteilles ou l'urinoir, mais aussi le carré blanc sur fond blanc et bien d'autres) n'existe en tant que telle que par et pour le discours qui l'accompagne -- à moins que, poussant la démarche au paroxysme ce soit elle l'accompagnatrice de la théorie.
Tout le monde se fiche effectivement d'un porte-bouteille ; celui de Duchamp ne prend de l'intérêt que parce qu'il est celui de Duchamp, donc du concept, donc de la parole.
Je soutenais (j'aime assez soutenir des choses, même et surtout lorsque je ne suis pas moi-même entièrement convaincue...) il y a peu que le seul art ne trichant pas était la littérature, puisque c'était le seul capable de s'affranchir des autres pour parvenir à ses fins.
Cela dit oui, je pique un peu du nez ce soir, moi aussi. C'est en tout cas un plaisir de converser avec toi, Kashima. Merci beaucoup.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Tout le monde se fiche effectivement d'un porte-bouteille ; celui de Duchamp ne prend de l'intérêt que parce qu'il est celui de Duchamp, donc du concept, donc de la parole.
Je soutenais (j'aime assez soutenir des choses, même et surtout lorsque je ne suis pas moi-même entièrement convaincue...) il y a peu que le seul art ne trichant pas était la littérature, puisque c'était le seul capable de s'affranchir des autres pour parvenir à ses fins.
Cela dit oui, je pique un peu du nez ce soir, moi aussi. C'est en tout cas un plaisir de converser avec toi, Kashima. Merci beaucoup.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Nicole.
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
J'ai envie de suivre ce fil et de poursuivre cette conversation, plaisir partagé, Nicole. Merci à toi.
Je rebondirai sur ce que tu dis quand je serai reposée, je risque de partir dans tous les sens, sinon!
Je rebondirai sur ce que tu dis quand je serai reposée, je risque de partir dans tous les sens, sinon!
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
l'art conceptuel
Attention Kashima!.....la notion d'art contemporain est très vague. Par contre, l'art conceptuel qui caractérise l'art de Duchamp est précisément définie. Mais Duchamp n'est pas l'inventeur de ce concept. L'artiste américain Henry Flynt aurait été le premier à utiliser l'expression "concept art", comme titre d'un texte sur la musique paru dans un recueil, Fluxus : Anthology, en 1961. Or, cette expression est loin de la définition donnée par Joseph Kosuth " l'art comme idée comme idée" (“Art as Idea as Idea”) ou par le groupe Art and Language.L'art conceptuel n'est pas une période précise de l'art contemporain, ni un mouvement artistique structuré ou un groupe d'artistes précis.
L'art conceptuel ne se soucie en apparence plus du savoir-faire de l'artiste ni même de l'idée qu'une œuvre doit être "finie car l'idée prime sur la réalisation : certains artistes ne proposent par exemple que des esquisses de ce que pourrait être l'œuvre ou encore des modes d'emploi permettant à tout un chacun de réaliser l'œuvre, c'est l'idée qui a de la "valeur", pas sa réalisation, comme l'a précisé Nicole.
Avec l'art conceptuel, on assiste, pour la première fois en histoire de l'art, à une "expression artistique" qui pourrait en réalité se passer de l'objet. Avec l'art conceptuel, la toile et la peinture disparaissent. Par exemple, les œuvres des artistes présents à Leverkusen se « réduisaient à ceux du langage, parfois accompagnés de photographies d'amateurs : des feuilles de papier dactylographiées voisinaient avec des télégrammes, des plaquettes, des classeurs, des bandes magnétiques. Pour la première fois, on visitait des salles d'exposition qui ressemblaient plutôt à des salles d'archives » (cf. Encyclopaedia Universalis, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
De telles œuvres constituent selon certains la forme la plus pure de l'art tel que le définissait Emmanuel Kant, ou tel qu'en parlait Léonard de Vinci en affirmant que l'art était "cosa mentale", une chose de l'esprit.
« L'art ne veut pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose. » (Critique de la faculté de juger, Kant)
Le but de Kant n'est pas de proposer des normes du beau, mais d'expliquer pourquoi une chose est belle, et en quoi consiste un jugement de goût. Le beau serait un produit du sens esthétique. En ce sens, ce qui est beau, ce n'est pas un objet, mais sa représentation. Kant en donne les définitions suivantes :
L'universalité sans concept : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Le beau est un intermédiaire entre la sensibilité et l'entendement : ce n'est pas un concept définissable par notre seul entendement.
Une finalité sans fin : Le beau n'est pas l'utile, il n'a donc pas de fin extérieure. Il a néanmoins une fin interne (harmonie).
Un plaisir désintéressé : Le beau ne se confond pas avec l'agréable, qui relève pour sa part d'une perception strictement personnelle : « Quand je dis que le vin des Canaries est agréable, je souffre volontiers qu'on me reprenne et qu'on me rappelle que je dois dire seulement qu'il est agréable à moi. » alors que pour l'exemple d'un jugement sur la beauté d'une chose, il explique : « je ne juge pas seulement pour moi, mais pour tout le monde, et je parle de la beauté comme si c'était une qualité des choses » ( Critique de la faculté de juger, Chap. 7) Si le beau apporte plaisir et satisfaction, c'est de manière désintéressée.
Kant distingue deux types de beau : la beauté libre et la beauté adhérente.
L'art conceptuel ne se soucie en apparence plus du savoir-faire de l'artiste ni même de l'idée qu'une œuvre doit être "finie car l'idée prime sur la réalisation : certains artistes ne proposent par exemple que des esquisses de ce que pourrait être l'œuvre ou encore des modes d'emploi permettant à tout un chacun de réaliser l'œuvre, c'est l'idée qui a de la "valeur", pas sa réalisation, comme l'a précisé Nicole.
Avec l'art conceptuel, on assiste, pour la première fois en histoire de l'art, à une "expression artistique" qui pourrait en réalité se passer de l'objet. Avec l'art conceptuel, la toile et la peinture disparaissent. Par exemple, les œuvres des artistes présents à Leverkusen se « réduisaient à ceux du langage, parfois accompagnés de photographies d'amateurs : des feuilles de papier dactylographiées voisinaient avec des télégrammes, des plaquettes, des classeurs, des bandes magnétiques. Pour la première fois, on visitait des salles d'exposition qui ressemblaient plutôt à des salles d'archives » (cf. Encyclopaedia Universalis, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
De telles œuvres constituent selon certains la forme la plus pure de l'art tel que le définissait Emmanuel Kant, ou tel qu'en parlait Léonard de Vinci en affirmant que l'art était "cosa mentale", une chose de l'esprit.
« L'art ne veut pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose. » (Critique de la faculté de juger, Kant)
Le but de Kant n'est pas de proposer des normes du beau, mais d'expliquer pourquoi une chose est belle, et en quoi consiste un jugement de goût. Le beau serait un produit du sens esthétique. En ce sens, ce qui est beau, ce n'est pas un objet, mais sa représentation. Kant en donne les définitions suivantes :
L'universalité sans concept : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Le beau est un intermédiaire entre la sensibilité et l'entendement : ce n'est pas un concept définissable par notre seul entendement.
Une finalité sans fin : Le beau n'est pas l'utile, il n'a donc pas de fin extérieure. Il a néanmoins une fin interne (harmonie).
Un plaisir désintéressé : Le beau ne se confond pas avec l'agréable, qui relève pour sa part d'une perception strictement personnelle : « Quand je dis que le vin des Canaries est agréable, je souffre volontiers qu'on me reprenne et qu'on me rappelle que je dois dire seulement qu'il est agréable à moi. » alors que pour l'exemple d'un jugement sur la beauté d'une chose, il explique : « je ne juge pas seulement pour moi, mais pour tout le monde, et je parle de la beauté comme si c'était une qualité des choses » ( Critique de la faculté de juger, Chap. 7) Si le beau apporte plaisir et satisfaction, c'est de manière désintéressée.
Kant distingue deux types de beau : la beauté libre et la beauté adhérente.
Invité- Invité
Art conceptuel et art tout court
Tu fais bien de préciser la distinction entre art conceptuel et art contemporain. Mais qu'est-ce qui donne de la valeur à une oeuvre d'art conceptuelle? L'idée, je peux l'avoir mais, si je ne m'appelle pas Duchamp, elle ne restera pas dans les annales.
J'ai bien peur que l'art conceptuel (classes-tu Ben dans cette catégorie, par exemple?) repose sur la renommée de l'artiste (qu'il a pu acquérir en faisant partie d'un groupe en vue ou parce que des galeristes se sont amourachés de lui).
« L'art ne veut pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose. » (Critique de la faculté de juger, Kant)
Cette affirmation permet de trouver bien des réponses. Face à une oeuvre représentant la laideur, on peut se trouver face à la beauté...
Avoir une idée et en faire une oeuvre d'art me paraît plus difficile que d'avoir l'idée de dire et la symbolique... Disons que dans l'art conceptuel, il faut être le premier et avoir l'appui des "puissants".
Pour qu'il y ait oeuvre d'art, dans mon regard, il faut que je me dise : c'est impossible de réaliser cela! Il faut que je crie au génie, que je ne vois pas les ficelles, que je me sente incapable de réaliser la même chose (de L'école d'Athènes de Raphaël à "La République" de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]!)
ex en littérature : Belle du Seigneur ou les Bienveillantes, qui par leur structure et leur langue font des romans géniaux.
Si je me mets face à cette oeuvre de Joseph Kosuth, One and Three Chairs, 1965, je me dis que je pourrais le faire. On me répondra : fais-le, mais il n'y aura aucun écho car je n'ai pas déjà "l'étiquette artistique" :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
L'oeuvre conceptuelle ne fait agir que l'intelligence, la réflexion. Rien à voir avec un travail d'artiste dans lequel il y a une part d'artisanat, du Travail et du génie, et non de l'intelligence et la mise en place symbolique de mon idée par des objets et des définitions.
Pour moi, il y a art quand je crie au génie et que je me dis : ça, je n'aurais pas su le faire. Définition réductrice, je l'admets, car l'art n'est pas que la littérature et la peinture. Mais il faut une stupéfaction, un étonnement pour qu'il y ait oeuvre d'art.
On peut, dans la complaisance, s'extasier devant l'urinoir de Duchamp... Je comprends le point de vue des jeunes dans le film. Il a changé le regard, peut-être, mais il s'appelait Duchamp. Si je viens sur le marché de l'art avec un concept, personne ne regardera ce que j'ai fait. Et le concept est du domaine de l'intelligence plus que de l'art...
Une oeuvre d'art doit pouvoir se suffire à elle-même et ne pas dépendre d'un discours. Sinon, c'est sa béquille et elle est boiteuse.
J'ai bien peur que l'art conceptuel (classes-tu Ben dans cette catégorie, par exemple?) repose sur la renommée de l'artiste (qu'il a pu acquérir en faisant partie d'un groupe en vue ou parce que des galeristes se sont amourachés de lui).
« L'art ne veut pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose. » (Critique de la faculté de juger, Kant)
Cette affirmation permet de trouver bien des réponses. Face à une oeuvre représentant la laideur, on peut se trouver face à la beauté...
Avoir une idée et en faire une oeuvre d'art me paraît plus difficile que d'avoir l'idée de dire et la symbolique... Disons que dans l'art conceptuel, il faut être le premier et avoir l'appui des "puissants".
Pour qu'il y ait oeuvre d'art, dans mon regard, il faut que je me dise : c'est impossible de réaliser cela! Il faut que je crie au génie, que je ne vois pas les ficelles, que je me sente incapable de réaliser la même chose (de L'école d'Athènes de Raphaël à "La République" de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]!)
ex en littérature : Belle du Seigneur ou les Bienveillantes, qui par leur structure et leur langue font des romans géniaux.
Si je me mets face à cette oeuvre de Joseph Kosuth, One and Three Chairs, 1965, je me dis que je pourrais le faire. On me répondra : fais-le, mais il n'y aura aucun écho car je n'ai pas déjà "l'étiquette artistique" :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
L'oeuvre conceptuelle ne fait agir que l'intelligence, la réflexion. Rien à voir avec un travail d'artiste dans lequel il y a une part d'artisanat, du Travail et du génie, et non de l'intelligence et la mise en place symbolique de mon idée par des objets et des définitions.
Pour moi, il y a art quand je crie au génie et que je me dis : ça, je n'aurais pas su le faire. Définition réductrice, je l'admets, car l'art n'est pas que la littérature et la peinture. Mais il faut une stupéfaction, un étonnement pour qu'il y ait oeuvre d'art.
On peut, dans la complaisance, s'extasier devant l'urinoir de Duchamp... Je comprends le point de vue des jeunes dans le film. Il a changé le regard, peut-être, mais il s'appelait Duchamp. Si je viens sur le marché de l'art avec un concept, personne ne regardera ce que j'ai fait. Et le concept est du domaine de l'intelligence plus que de l'art...
Une oeuvre d'art doit pouvoir se suffire à elle-même et ne pas dépendre d'un discours. Sinon, c'est sa béquille et elle est boiteuse.
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
Je recommence à te répondre car mon message n'est pas passé!
Avant de répondre à ta question: "qu'est-ce qui donne de la valeur à une oeuvre d'art conceptuelle?"
Je demanderais: qu'est-ce qui donne de la valeur à une oeuvre d'art?
Ceci me fait penser à un passage du film Place Vendôme:
"Qu'est-ce qui donne de la valeur à un diamant? Sa perfection? Son prix?"
(Désolée! J'ai trouvé ce passage qu'en allemand)
Qu'est-ce qui donne alors de la valeur à l'oeuvre d'art? Sa signature? Sa valeur marchande?
Pourquoi par exemple, les Modigliani se vendent-ils si chers actuellement? Parce que toutes ses oeuvres sont dans les plus grands musées du monde entier et que seulement 10 de ses oeuvres sont propriété privée.
Une rare sculpture de Modigliani, une “Tête” féminine en pierre calcaire, a été adjugée 43,185 millions d’euros (frais compris) chez Christie’s dernièrement à Paris.
Il s’agit d’un record mondial pour cet artiste alors que la maison d’enchères l’avait estimée de façon très prudente entre 4 et 6 millions d’euros (hors frais).
La bataille d’enchères a duré près d’un quart d’heure!
La spéculation sur les œuvres d'art n'est pas un phénomène nouveau.
Ce qui importe, c'est de savoir que l'argent, synonyme de pouvoir, peut servir à satisfaire des envies de domination. Mais même à partir de là, il sera toujours difficile de comprendre le fonctionnement de ce marché de l'art que certains refusent toujours de considérer comme une véritable entité économique.
Pour atteindre le beau, on a su sans cesse reculer les limites et entretenir bien des rêves et des convoitises. A cinq mètres de distance, un énorme paquet d'argent peut se confondre avec une pile de vieux papiers. Mais s'il sert à l'achat d'un tableau de maître ou d'une statue d'un grand sculpteur, il se transformera en chef d'œuvre qu'on ne se lassera plus de contempler sans perdre de vue qu'il suscitera en outre l'envie des autres.
Les records enregistrés pèle mêle sur le marché de l'art ont ainsi attiré de nouveaux acheteurs et provoqué une énorme vague de spéculation.
La dépression survenue à la fin de 1990 a eu le mérite de faire fuir les aventuriers mais ceux-ci reviennent au premier signal d'une nouvelle flambée des prix.
L'histoire des moutons de Panurge ne finira certainement pas de se répéter dans bien des domaines et en particulier celui du marché de l'art.
Depuis, on a eu droit à quelques éclaircies comme le 11 mai 1992 lorsque Christie's a vendu à New York la collection Douglas Cooper avec des œuvres signées de Picasso, Gris, Braque ou Léger. Avec un montant total de 21,5 millions de dollars, supérieur à la somme des estimations basses définies par les experts de la vente, on s'est remis à espérer des jours meilleurs sans pour autant croire à une reprise foudroyante car les enchères ont été marquées par l'absence des Japonais. A l'aube de l'an 2000, ces derniers sont restés toujours discrets dans les salles de ventes en raison de nombreuses faillites enregistrées au Japon et de la crise qui a affecté la Bourse de Tokyo en 1998.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
S'agit-il d'une oeuvre d'art? Oui car signée Edward Weston.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Je poursuis ma réponse...
Avant de répondre à ta question: "qu'est-ce qui donne de la valeur à une oeuvre d'art conceptuelle?"
Je demanderais: qu'est-ce qui donne de la valeur à une oeuvre d'art?
Ceci me fait penser à un passage du film Place Vendôme:
"Qu'est-ce qui donne de la valeur à un diamant? Sa perfection? Son prix?"
(Désolée! J'ai trouvé ce passage qu'en allemand)
Qu'est-ce qui donne alors de la valeur à l'oeuvre d'art? Sa signature? Sa valeur marchande?
Pourquoi par exemple, les Modigliani se vendent-ils si chers actuellement? Parce que toutes ses oeuvres sont dans les plus grands musées du monde entier et que seulement 10 de ses oeuvres sont propriété privée.
Une rare sculpture de Modigliani, une “Tête” féminine en pierre calcaire, a été adjugée 43,185 millions d’euros (frais compris) chez Christie’s dernièrement à Paris.
Il s’agit d’un record mondial pour cet artiste alors que la maison d’enchères l’avait estimée de façon très prudente entre 4 et 6 millions d’euros (hors frais).
La bataille d’enchères a duré près d’un quart d’heure!
La spéculation sur les œuvres d'art n'est pas un phénomène nouveau.
Ce qui importe, c'est de savoir que l'argent, synonyme de pouvoir, peut servir à satisfaire des envies de domination. Mais même à partir de là, il sera toujours difficile de comprendre le fonctionnement de ce marché de l'art que certains refusent toujours de considérer comme une véritable entité économique.
Pour atteindre le beau, on a su sans cesse reculer les limites et entretenir bien des rêves et des convoitises. A cinq mètres de distance, un énorme paquet d'argent peut se confondre avec une pile de vieux papiers. Mais s'il sert à l'achat d'un tableau de maître ou d'une statue d'un grand sculpteur, il se transformera en chef d'œuvre qu'on ne se lassera plus de contempler sans perdre de vue qu'il suscitera en outre l'envie des autres.
Les records enregistrés pèle mêle sur le marché de l'art ont ainsi attiré de nouveaux acheteurs et provoqué une énorme vague de spéculation.
La dépression survenue à la fin de 1990 a eu le mérite de faire fuir les aventuriers mais ceux-ci reviennent au premier signal d'une nouvelle flambée des prix.
L'histoire des moutons de Panurge ne finira certainement pas de se répéter dans bien des domaines et en particulier celui du marché de l'art.
Depuis, on a eu droit à quelques éclaircies comme le 11 mai 1992 lorsque Christie's a vendu à New York la collection Douglas Cooper avec des œuvres signées de Picasso, Gris, Braque ou Léger. Avec un montant total de 21,5 millions de dollars, supérieur à la somme des estimations basses définies par les experts de la vente, on s'est remis à espérer des jours meilleurs sans pour autant croire à une reprise foudroyante car les enchères ont été marquées par l'absence des Japonais. A l'aube de l'an 2000, ces derniers sont restés toujours discrets dans les salles de ventes en raison de nombreuses faillites enregistrées au Japon et de la crise qui a affecté la Bourse de Tokyo en 1998.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
S'agit-il d'une oeuvre d'art? Oui car signée Edward Weston.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Je poursuis ma réponse...
Invité- Invité
valeur de l'art conceptuel?
En effet, sur sa renommée ou plutôt sa valeur marchande!
Encore une fois, nous abordons le concept du beau et de l'esthétique en art. Je répéte, que c'est justement le refus d'esthétique qui caractérise l'art contemporain, se voulant rupture radicale avec l'académisme.
Kashima, ne commence pas à mettre sur le même plan le chef-d'oeuvre de Raphael: L'ecole d'Athènes et La République de Said!
En quoi l'Ecole d'Athènes est-elle un chef-d'oeuvre?
Cette oeuvre répond aux critères classiques, académiques, "canoniques" fixés par Alberti dans son Traîté sur la peinture: perspective, intensité, couleurs, tonalité, le rythme, les proportions, les méthodes, les techniques associées, etc....
Je n'affirme pas que l'oeuvre de Said n'ait aucune valeur mais je ne peux pas me reposer sur les critères classiques pour la "juger". Il en est de même pour un Duchamp ou pour quelqu'autre contemporain.
Tu sais ce que je pense de l'art contemporain, qui pour moi n'est pas du domaine de l'esthétique donc n'a pour moi aucune valeur artistique!
Et comme tu dis "Une oeuvre d'art doit pouvoir se suffire à elle-même et ne pas dépendre d'un discours. Sinon, c'est sa béquille et elle est boiteuse." On ne fait pas de l'art avec des concepts. Le concept devrait venir après. Il est du domaine de l'histoire de l'art et non pas de la "techne" = art/ artisanat comme les Grecs Anciens l'entendaient.
Encore une fois, nous abordons le concept du beau et de l'esthétique en art. Je répéte, que c'est justement le refus d'esthétique qui caractérise l'art contemporain, se voulant rupture radicale avec l'académisme.
Kashima, ne commence pas à mettre sur le même plan le chef-d'oeuvre de Raphael: L'ecole d'Athènes et La République de Said!
En quoi l'Ecole d'Athènes est-elle un chef-d'oeuvre?
Cette oeuvre répond aux critères classiques, académiques, "canoniques" fixés par Alberti dans son Traîté sur la peinture: perspective, intensité, couleurs, tonalité, le rythme, les proportions, les méthodes, les techniques associées, etc....
Je n'affirme pas que l'oeuvre de Said n'ait aucune valeur mais je ne peux pas me reposer sur les critères classiques pour la "juger". Il en est de même pour un Duchamp ou pour quelqu'autre contemporain.
Tu sais ce que je pense de l'art contemporain, qui pour moi n'est pas du domaine de l'esthétique donc n'a pour moi aucune valeur artistique!
Et comme tu dis "Une oeuvre d'art doit pouvoir se suffire à elle-même et ne pas dépendre d'un discours. Sinon, c'est sa béquille et elle est boiteuse." On ne fait pas de l'art avec des concepts. Le concept devrait venir après. Il est du domaine de l'histoire de l'art et non pas de la "techne" = art/ artisanat comme les Grecs Anciens l'entendaient.
Invité- Invité
la littérature: le seul art sans tricherie?
"le seul art ne trichant pas était la littérature, puisque c'était le seul capable de s'affranchir des autres pour parvenir à ses fins." Là, je ne suis pas d'accord avec toi Nicole et je te renvoie à l'art du plagiat, que tu trouveras ici. Je ne sais plus où exactement mais j'avais développé cette problématique en réponse à un article posté sur l'oeuvre d'Helene Hegeman, très controversée.
Si un art pouvait s'affranchir des autres, ce serait, à mon avis, l'architecture.
"L'architecture est la mère de tous les arts" Sir Frank Lloyd Wright
L'architecture appelle à l'équilibre entre l'art et la technique de même qu'entre les traditions populaires et celles du grand art. L'architecte et théoricien romain Vitruve (actif entre 46 av. J.-C. et 30 av. J.-C.) écrivait qu'il faut que l'architecture possède trois qualités, habituellement rendues en français par matériaux, solidité et plaisir pour l'oeil, c'est-à-dire une bonne planification, de la solidité dans la construction et le sens de l'esthétique. Vitruve exige que ces trois qualités soient réunies dans une construction pour que l'on puisse parler d' "architecture".
Aucun art n'est capable de s'affranchir des autres. Même pas l'architecture, qui elle aussi, est "victime" du plagiat. (là aussi cf. interventions sur le plagiat)
Si un art pouvait s'affranchir des autres, ce serait, à mon avis, l'architecture.
"L'architecture est la mère de tous les arts" Sir Frank Lloyd Wright
L'architecture appelle à l'équilibre entre l'art et la technique de même qu'entre les traditions populaires et celles du grand art. L'architecte et théoricien romain Vitruve (actif entre 46 av. J.-C. et 30 av. J.-C.) écrivait qu'il faut que l'architecture possède trois qualités, habituellement rendues en français par matériaux, solidité et plaisir pour l'oeil, c'est-à-dire une bonne planification, de la solidité dans la construction et le sens de l'esthétique. Vitruve exige que ces trois qualités soient réunies dans une construction pour que l'on puisse parler d' "architecture".
Aucun art n'est capable de s'affranchir des autres. Même pas l'architecture, qui elle aussi, est "victime" du plagiat. (là aussi cf. interventions sur le plagiat)
Invité- Invité
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
Anja a écrit:[...] matériaux, solidité et plaisir pour l'oeil, c'est-à-dire une bonne planification, de la solidité dans la construction et le sens de l'esthétique.
Ne sont-ce pas là les conditions à réunir (ou du moins "réunissables") dans toute oeuvre, indépendamment de son domaine artistique ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Bon, sinon, j'avoue qu'il y a encore plein de sujets du forum que je n'ai pas lus ; j'y parviendrai peut-être petit à petit. Mille excuses donc si je provoque des redites...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Bon, sinon, j'avoue qu'il y a encore plein de sujets du forum que je n'ai pas lus ; j'y parviendrai peut-être petit à petit. Mille excuses donc si je provoque des redites...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Nicole.
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
en théorie oui! Les principes de Vitruve ont été repris par Da Vinci, Alberti, Le Corbusier, etc... appliqués aussi bien en peinture, sculpture, architecture, etc...Par contre, peu applicables en littérature.
En réalité, ces principes se sont perdus, malheureusement...La mort de l'art que prédisait Hegel = mort de l'esthétique, c'est l'art contemporain!
Surtout ne t'excuse pas! Moi non plus, je n'ai pas encore eu le temps de lire, d'aborder, de répondre aux multiples sujets abordés ici.
Je suis une "fausse nouvelle", disons une revenante:-)
Ravie Nicole, de te compter parmi nous. A vrai dire, c'est ton arrivée, qui m'a motivée à revenir.
Quant aux redites, l'art n'est-il pas fait de répétitions? N'en est-il pas de même pour la pensée? Peut-on parler d'"original?
En réalité, ces principes se sont perdus, malheureusement...La mort de l'art que prédisait Hegel = mort de l'esthétique, c'est l'art contemporain!
Surtout ne t'excuse pas! Moi non plus, je n'ai pas encore eu le temps de lire, d'aborder, de répondre aux multiples sujets abordés ici.
Je suis une "fausse nouvelle", disons une revenante:-)
Ravie Nicole, de te compter parmi nous. A vrai dire, c'est ton arrivée, qui m'a motivée à revenir.
Quant aux redites, l'art n'est-il pas fait de répétitions? N'en est-il pas de même pour la pensée? Peut-on parler d'"original?
Invité- Invité
La littérature n'est pas conceptuelle
Anja a écrit:"le seul art ne trichant pas était la littérature, puisque c'était le seul capable de s'affranchir des autres pour parvenir à ses fins." Là, je ne suis pas d'accord avec toi Nicole et je te renvoie à l'art du plagiat
Je voulais reprendre cette phrase de Nicole et y répondre, car je pense aussi que la littérature, la vraie, ne triche pas. Elle n'a pas besoin de discours, elle ne peut pas être conceptuelle. Quand on commence à plus parler d'un livre que de le lire, c'est déjà une preuve qu'il n'est peut-être pas dans le domaine de l'art. La production littéraire est son propre discours.
Le plagiat, dont nous avons déjà parlé, est bas, et je redis que plagiat et intertextualité n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Plagier, c'est reprendre, voler en faisant passer le mot ou la pensée pour la sienne.
L'écriture est faite de différents substrats, l'écrivain a forcément créé sa matière par des lectures et des influences, mais plagier n'est pas citer, plagier n'est pas créer.
Nous pourrions en reparler ici...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
Anja a écrit:Ravie Nicole, de te compter parmi nous. A vrai dire, c'est ton arrivée, qui m'a motivée à revenir.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] C'est beaucoup d'honneur, merci infiniment de ce retour !
Bon, découvrant seulement Vitruve (j'ai décidément de grosses lacunes), j'essaierai de voir ce qu'il en est dit à droite à gauche. Je voudrais juste en attendant revenir brièvement sur cette histoire de littérature qui, répond je crois, schématiquement et ce coup-ci à l'instar des autres arts, à ces idées de matériau / solidité / fonctionnalité / plaisir. Un texte prend en effet en compte des règles grammaticales, syntaxiques, etc (même si ce ne peut parfois être que pour mieux s'en affranchir) -- grosso modo ses matériaux -- qui en modelant sa structure décideront inéluctablement de son résultat.
La différence avec les autres modes d'expression réside à mon sens en ce que le texte peut faire l'objet d'une explication, d'un commentaire, d'une analyse ou d'une critique conçus avec les mêmes matériaux que ceux ayant servi à la réalisation de l'oeuvre considérée -- alors que la musique, la peinture, l'architecture et tutti quanti nécessitent, elles, d'avoir recours au... texte pour alimenter un débat. Chose que nous faisons ici, d'ailleurs : une tentative d'approche des arts par le seul biais des mots.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Bon, découvrant seulement Vitruve (j'ai décidément de grosses lacunes), j'essaierai de voir ce qu'il en est dit à droite à gauche. Je voudrais juste en attendant revenir brièvement sur cette histoire de littérature qui, répond je crois, schématiquement et ce coup-ci à l'instar des autres arts, à ces idées de matériau / solidité / fonctionnalité / plaisir. Un texte prend en effet en compte des règles grammaticales, syntaxiques, etc (même si ce ne peut parfois être que pour mieux s'en affranchir) -- grosso modo ses matériaux -- qui en modelant sa structure décideront inéluctablement de son résultat.
La différence avec les autres modes d'expression réside à mon sens en ce que le texte peut faire l'objet d'une explication, d'un commentaire, d'une analyse ou d'une critique conçus avec les mêmes matériaux que ceux ayant servi à la réalisation de l'oeuvre considérée -- alors que la musique, la peinture, l'architecture et tutti quanti nécessitent, elles, d'avoir recours au... texte pour alimenter un débat. Chose que nous faisons ici, d'ailleurs : une tentative d'approche des arts par le seul biais des mots.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Nicole.
l'art du plagiat
Kashima, je ne voudrais pas me répéter à propos de l'intertextualité et du plagiat, sujet que j'ai fort développé (cf. le lien que tu as ajouté ici)
Tu restes bloquée sur ta notion de "plagiat". Relis ce que j'ai écris à ce propos. Il s'agit de la question de l'origine!
Nous pouvons reprendre ce débat, sous ce sujet, que je voulais d'aileurs ouvrir avec un film que je suis en train de regarder: Copie conforme
Tu restes bloquée sur ta notion de "plagiat". Relis ce que j'ai écris à ce propos. Il s'agit de la question de l'origine!
Nous pouvons reprendre ce débat, sous ce sujet, que je voulais d'aileurs ouvrir avec un film que je suis en train de regarder: Copie conforme
Invité- Invité
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
Oui, je dois le relire car ma "doxa" reprend le dessus!
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
Nicole, je t'avais répondu mais mon message n'est pas passé...comme toujours et ca n'arrive qu'à moi ici, apparemment. Donc je recommence.
Appliquer la "règle d'or"´vitruvienne à l'art littéraire est judicieux, je n'y avais pas pensé!
Matériau / solidité / fonctionnalité / plaisir comme "corps" du texte, fondation ou fondement...
En musique, les silences sont d'une grande importance, savoir suspendre le temps...
En architecture, on cite sans mots, différentes époques, différents courants, mouvements architecturaux.
Prenons l'exemple d'un bâtiment de Palladio (Renaissance).Palladio en reprenant des éléments de l'architecture antique (gréco-romaine), comme des colonnes, cariatides, etc.."cite" sans recourir au langage.
Il en est de même en peinture. Les Modernes citent leurs Classiques. Là, dans ma démarche architecturale, je pense plus particulièrerment à Matisse. Pour que "art et décoration" ne soient "qu'une seule et même chose", Matisse a interrogé l'architecture et percu comment la peinture peut la transfigurer.
Enfin, pour que la peinture devienne cet « art d'équilibre, de pureté, de tranquillité, sans sujet inquiétant ou préoccupant, qui soit, pour tout travailleur cérébral, pour l'homme d'affaires aussi bien que pour l'artiste des lettres, par exemple, un lénifiant, un calmant cérébral, quelque chose d'analogue à un bon fauteuil qui le délasse de ses fatigues physiques » comme il le disait dès 1908, Matisse a suivi son intuition originelle.
Si l'art, à l'exception de l'art littéraire s'exprime sans mots, pour le "saisir" nous devons, indubitablement recourir aux mots.
Tu parles de débats, je parlerais plutôt de dialogue, d'une dialectique platonicienne, basée sur le LOGOS qui est langue/ pensée.
Pour poursuivre l'analyse, la dialectique hégélienne serait de rigueur....
Appliquer la "règle d'or"´vitruvienne à l'art littéraire est judicieux, je n'y avais pas pensé!
Matériau / solidité / fonctionnalité / plaisir comme "corps" du texte, fondation ou fondement...
En musique, les silences sont d'une grande importance, savoir suspendre le temps...
En architecture, on cite sans mots, différentes époques, différents courants, mouvements architecturaux.
Prenons l'exemple d'un bâtiment de Palladio (Renaissance).Palladio en reprenant des éléments de l'architecture antique (gréco-romaine), comme des colonnes, cariatides, etc.."cite" sans recourir au langage.
Il en est de même en peinture. Les Modernes citent leurs Classiques. Là, dans ma démarche architecturale, je pense plus particulièrerment à Matisse. Pour que "art et décoration" ne soient "qu'une seule et même chose", Matisse a interrogé l'architecture et percu comment la peinture peut la transfigurer.
Enfin, pour que la peinture devienne cet « art d'équilibre, de pureté, de tranquillité, sans sujet inquiétant ou préoccupant, qui soit, pour tout travailleur cérébral, pour l'homme d'affaires aussi bien que pour l'artiste des lettres, par exemple, un lénifiant, un calmant cérébral, quelque chose d'analogue à un bon fauteuil qui le délasse de ses fatigues physiques » comme il le disait dès 1908, Matisse a suivi son intuition originelle.
Si l'art, à l'exception de l'art littéraire s'exprime sans mots, pour le "saisir" nous devons, indubitablement recourir aux mots.
Tu parles de débats, je parlerais plutôt de dialogue, d'une dialectique platonicienne, basée sur le LOGOS qui est langue/ pensée.
Pour poursuivre l'analyse, la dialectique hégélienne serait de rigueur....
Invité- Invité
Re: Marcel! et l'art contemporain...?
Bien sûr Anja, l'art de l'artiste, de l'artiste seul, dans son coin, dans les méandres de son atelier ou de son cerveau, cet art-là peut s'affranchir de la parole ; "l'image" (dans la plus large acception du terme) vient, s'impose au créateur sans qu'il soit nécessaire de recourir au verbe -- comme certainement le bébé dans sa matrice n'a pas besoin de l'imparfait du subjonctif.
Le "problème" surgit au moment où d'autres humains (en l'occurrence spectateurs, auditeurs et tutti quanti) entrent en jeu dans la vie de l'oeuvre et nécessitent donc pour en parler d'utiliser un code commun : un langage stricto sensu, qui ne prend de sens que s'il est accessible à l'immense majorité. Ce langage est le mot, ce langage est la phrase, ce langage est le texte.
La vie de l'oeuvre non écrite voit donc en quelque sorte son existence soumise à un moment ou à un autre à une "traduction" verbale -- là où l'oeuvre écrite n'est finalement assujettie qu'à une traduction langagière (anglais/français, italien/chinois, que sais-je encore...).
Bon, mais ce ne sont que des idées en vrac, hein.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Le "problème" surgit au moment où d'autres humains (en l'occurrence spectateurs, auditeurs et tutti quanti) entrent en jeu dans la vie de l'oeuvre et nécessitent donc pour en parler d'utiliser un code commun : un langage stricto sensu, qui ne prend de sens que s'il est accessible à l'immense majorité. Ce langage est le mot, ce langage est la phrase, ce langage est le texte.
La vie de l'oeuvre non écrite voit donc en quelque sorte son existence soumise à un moment ou à un autre à une "traduction" verbale -- là où l'oeuvre écrite n'est finalement assujettie qu'à une traduction langagière (anglais/français, italien/chinois, que sais-je encore...).
Bon, mais ce ne sont que des idées en vrac, hein.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] x 1001.
Nicole.
P.-S. Le coup des messages qui ne se publient pas m'était jadis arrivé sur un autre forum -- sans que je sache jamais pourquoi. Le seul remède que j'avais trouvé pour ne pas être contrainte de tout réécrire était de prendre l'habitude d'en faire une copie avant de cliquer sur "envoyer"...
Sujets similaires
» Vénus erotica
» Erotique contemporain
» Le retour des momies
» la plus grande exposition d'art contemporain au monde: LA DOCUMENTA à Kassel
» Erotique contemporain
» Le retour des momies
» la plus grande exposition d'art contemporain au monde: LA DOCUMENTA à Kassel
Edencash :: Le Musée :: Performances
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum