Le sentiment que tout va mal - Cioran
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Le sentiment que tout va mal - Cioran
Extraits d'un texte inédit, très intéressant :
Le sentiment que tout va mal a existé à toutes les époques, et à juste titre, puisque depuis toujours les hommes n'ont pas trouvé plaisir plus grand qu'innover dans l'art de se rendre malheureux les uns les autres. (...)
L'idée de catastrophe est peut-être moins importante que celle d'impasse. Car c'est cela le devenir historique : un défilé d'impasses, une succession de situations bloquées, une immobilité en marche - et c'est pourquoi les gens ont toujours pensé que tout allait mal. L'histoire, comme la vie en général, se déroule, mais ne progresse pas. Est-ce qu'on peut dire raisonnablement : je progresse vers la vieillesse? je progresse vers la mort? On y va, et c'est tout. (...)
Étant une exception extraordinaire, l'homme même ne peut pas finir bien. Tout comme le héros tragique, il a le privilège de s'effondrer, de pouvoir éluder sa chute. Le désastre était inscrit dans sa nature.
Son malheur vient de son désir de se faire remarquer, d'exister, de sortir de l'anonymat où il aurait dû demeurer comme le reste des créatures. Sa volonté de s'affirmer, d'être connu a provoqué la ruine du paradis et on peut dire que quiconque ressent l'envie de se singulariser, de se distinguer des autres, s'achemine vers sa perte. Aussi peu modeste que Lucifer, l'homme en a imité les façons en épigone doué, désireux, lui aussi, de s'illustrer dans sa déchéance. (...)
Dans un coin d'Argentine ne subsistaient avant guerre qu'une quarantaine de représentants d'une tribu d'indigènes. N'ayant plus aucune envie de travailler, ils sombrèrent dans une apathie complète et répondaient à ceux qui essayaient de les remonter : "Nous sommes les derniers, nous sommes les derniers." Cette rengaine était la justification de leur paresse suprême, de leur incapacité de s'accrocher à d'autre chose qu'au néant. La vision du dernier homme, de cette pourriture morale et physique, a toujours hanté les esprits : comment admettre que d'un animal qui s'est voulu maître de l'univers ne subsiste plus que la caricature de lui-même? (...)
Au point où nous en sommes, nous ne pourrions nous sauver que si nous parvenions à stopper le processus historique, et si nous reconnaissions que nous avons fait fausse route, si, pour être bref, nous acceptions tous, d'abdiquer. (...)
On souhaite parfois que non seulement eux ["les civilisés"] mais le genre humain en général soit anéanti, ne serait-ce que pour qu'on puisse la regretter. (...)
Après tout, rien n'est sûr en ce monde, pas même la fin du monde. [en allemand]
Le sentiment que tout va mal a existé à toutes les époques, et à juste titre, puisque depuis toujours les hommes n'ont pas trouvé plaisir plus grand qu'innover dans l'art de se rendre malheureux les uns les autres. (...)
L'idée de catastrophe est peut-être moins importante que celle d'impasse. Car c'est cela le devenir historique : un défilé d'impasses, une succession de situations bloquées, une immobilité en marche - et c'est pourquoi les gens ont toujours pensé que tout allait mal. L'histoire, comme la vie en général, se déroule, mais ne progresse pas. Est-ce qu'on peut dire raisonnablement : je progresse vers la vieillesse? je progresse vers la mort? On y va, et c'est tout. (...)
Étant une exception extraordinaire, l'homme même ne peut pas finir bien. Tout comme le héros tragique, il a le privilège de s'effondrer, de pouvoir éluder sa chute. Le désastre était inscrit dans sa nature.
Son malheur vient de son désir de se faire remarquer, d'exister, de sortir de l'anonymat où il aurait dû demeurer comme le reste des créatures. Sa volonté de s'affirmer, d'être connu a provoqué la ruine du paradis et on peut dire que quiconque ressent l'envie de se singulariser, de se distinguer des autres, s'achemine vers sa perte. Aussi peu modeste que Lucifer, l'homme en a imité les façons en épigone doué, désireux, lui aussi, de s'illustrer dans sa déchéance. (...)
Dans un coin d'Argentine ne subsistaient avant guerre qu'une quarantaine de représentants d'une tribu d'indigènes. N'ayant plus aucune envie de travailler, ils sombrèrent dans une apathie complète et répondaient à ceux qui essayaient de les remonter : "Nous sommes les derniers, nous sommes les derniers." Cette rengaine était la justification de leur paresse suprême, de leur incapacité de s'accrocher à d'autre chose qu'au néant. La vision du dernier homme, de cette pourriture morale et physique, a toujours hanté les esprits : comment admettre que d'un animal qui s'est voulu maître de l'univers ne subsiste plus que la caricature de lui-même? (...)
Au point où nous en sommes, nous ne pourrions nous sauver que si nous parvenions à stopper le processus historique, et si nous reconnaissions que nous avons fait fausse route, si, pour être bref, nous acceptions tous, d'abdiquer. (...)
On souhaite parfois que non seulement eux ["les civilisés"] mais le genre humain en général soit anéanti, ne serait-ce que pour qu'on puisse la regretter. (...)
Après tout, rien n'est sûr en ce monde, pas même la fin du monde. [en allemand]
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Cioran élégiaque
Comment se définit Cioran dans ses Cahiers (1957-1972) :
"Je suis un élégiaque de la fin du monde."
David Levine
"Je suis un élégiaque de la fin du monde."
David Levine
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Cioran douteux ?
Je tombe dessus à l'instant, un billet de Philippe Sollers s'en prenant à Cioran : Quand Cioran admirait Hitler, c'était dans un Nouvel Obs de 2009 :
x 1001.
Philippe Sollers a écrit:Des textes inédits de Cioran rappellent l'engagement fasciste et le nihilisme furieux de ce misanthrope absolu, mais aussi sa passion pour la langue de Pascal.
La scène se passe en Roumanie dans les années 1930 du XXe siècle, c'est-à-dire nulle part. Il y a là un fils de pope particulièrement brillant et agité : Cioran. Il souffre, il déteste son pays, il suffoque, il n'en peut plus, il rêve d'un grand chambardement révolutionnaire, il est mordu de métaphysique mais son corps le gêne, il désire de toutes ses forces un violent orage. Le voici : c'est Hitler. A partir de là, crise radicale : Cioran appelle son pays à une totale transfiguration. Il a 22 ans à Berlin, la fascination a lieu, il s'engage : « Celui qui, entre 20 et 30 ans, ne souscrit pas en fanatique, à la fureur et à la démesure, est un imbécile. On n'est libéral que par fatigue. »
Cioran (à droite) pendant son service militaire en Roumanie.Le ton est donné, et l'embêtant est que cet enragé très cultivé est plein de talent. Il a besoin de folie, dit-il, et d'une folie agissante. Il fait donc l'éloge de l'irrationnel et de l'insensé, il a envie de faire sauter les cimetières, il nie, en Œdipe furieux, le christianisme mou de son curé de père, il prend le parti de sa mère, pas croyante, mais qui fait semblant. On se frotte les yeux en lisant aujourd'hui les articles de Cioran dans « Vremea », journal roumain de l'époque : « Aucun homme politique dans le monde actuel ne m'inspire autant de sympathie et d'admiration que Hitler. » La transposition locale s'appelle la Garde de Fer, sa brutalité, son antisémitisme rabique, ses assassinats crapuleux.
Comment cet admirateur futur de Beckett, bourré de lectures théologiques et mystiques, a-t-il pu avaler la pire propagande fasciste (la terre, l'effort, la communauté de sang, etc) ? En 1940 encore, Cioran fait l'éloge du sinistre Codreanu, dit « le Capitaine » (qui vient d'être liquidé), en parlant de son héroïsme de « paysan écartelé dans l'absolu » et se laisse aller à cette énormité : « A l'exception de Jésus, aucun mort n'a été plus vivant parmi les vivants. » On comprend que longtemps après sa fugue magistrale en France, ayant rompu avec ce passé délirant, il ait été surveillé par la grotesque police secrète communiste roumaine, la, Securitate, avec des comptes rendus dignes du Père Ubu.Aucun doute, Cioran a été messianique, et il va d'ailleurs le rester, de façon inversée, dans le désespoir. Sa conversion éblouissante à la langue française va lui permettre cette métamorphose. Dès le Précis de décomposition (1949), ne voulant plus être le complice de qui que ce soit, il devient un intégriste du scepticisme, un terroriste du doute, un dévot de l'amertume, un fanatique du néant. En grand styliste de la négation, et avec une intelligence d'acier, il sait où frapper. Son De la France annonce parfaitement son projet. La France, écrit-il, s'enfonce dans une décadence inexorable, elle est exténuée, elle agonise, et je vous le prouve, moi, Cioran, en écrivant mieux qu'aucun Français, et en procédant à la dissection d'un cadavre. « Les temps qui viennent seront ceux d'un vaste désert ; le temps français sera lui-même le déploiement du vide. La France est atteinte par le cafard de l'agonie. » Ou encore : « Lorsque l'Europe sera drapée d'ombre, la France demeurera son tombeau le plus vivant. »
Etrangement, les Français vont beaucoup aimer ces oraisons funèbres, alors que si un Français leur dit, pour les ranimer, qu'ils sont moisis, ils le prennent très mal. Cioran est extrêmement conscient de son rôle de vampire intellectuel, mais comme il souffre comme un martyr du simple fait d'être né (alors que, dans la vie, c'était le plus gai des convives), on le plaint, on l'adore. C'est entendu, tout est foutu, l'homme devrait disparaître, et je me souviens de sa charmante dédicace à mon sujet, qui valait condamnation définitive: « Vivant ! Trop vivant ! »Un nihiliste ultra-lucideDans un passionnant entretien de 1987 avec Laurence Tacou (Cahier de l'Herne), Cioran multiplie les prophéties : « Dans cinquante ans, dit-il, Notre-Dame sera une mosquée. » Un seul espoir : la relève de l'Amérique latine. Il va même jusqu'à cette considération gnostique, ou plus exactement manichéenne : « Je crois que l'histoire universelle, l'histoire de l'homme, est inimaginable sans la pensée diabolique, sans un dessein démoniaque... » En somme, il ne croit pas en Dieu, mais au diable, ce qui l'empêche d'adhérer au bouddhisme, on a eu chaud. Ne pas oublier quand même que tout cela est interrompu par de nombreux rires, la seule solution de calme pour lui, après des nuits blanches torturantes, étant le bricolage et la réparation de robinets.
Ce misanthrope absolu a réussi à vivre pauvrement, refusant les honneurs et les prix, éternel étudiant, saint sans religion, parasite inspiré, parfois ascète au beurre, et, de plus, aimé jusqu'à sa fin terrible (maladie d'Alzheimer) par une compagne lumineuse, Simone Boué (il faut lire ici le témoignage émouvant de Fernando Savater). Ce nihiliste ultra-lucide ne rend les armes que devant la musique de Bach qui lui ferait presque croire en Dieu. Mais enfin, qui aura célébré comme lui la langue française ? « On n'habite pas un pays, on habite une langue. Une patrie, c'est cela, et rien d'autre. » En réalité, il a poussé le français au noir, mais sans pathos, dans des fragments dont beaucoup sont inoubliables. Le catastrophisme roumain est toujours là, mais surmonté par l'impeccable clarté française. Cioran a raconté sa conversion au français, après avoir sué sang et eau sur une traduction de Mallarmé. Il s'est réveillé du côté de Pascal et de La Rochefoucauld, et il est parmi les très rares auteurs (avec Baudelaire) à avoir compris le génie de Joseph de Maistre. Pas de Sade, chez lui, aucune dérive sexuelle (ce qui, par les temps qui courent, produit un effet d'air frais). On peut ouvrir ses livres au hasard, et méditer sur deux ou trois pensées, ce que je viens de faire avec « Aveux et Anathèmes » : le spectacle social vole aussitôt en éclats, un acide guérisseur agit.
Le père de Cioran.Cioran, on le voit sur des photos, a été un très beau bébé. Son père, en habits ecclésiastiques, n'a pas l'air à la fête. Sa mère, Elvira, est énergique et belle. « J'ai hérité de ses maux, de sa mélancolie, de ses contradictions, de tout. Tout ce qu'elle était s'est aggravé et exaspéré en moi. Je suis sa réussite et sa défaite. » Humain, trop humain... Exemple : « Ce matin, après avoir entendu un astronome parler de milliards de soleils, j'ai renoncé à faire ma toilette : à quoi bon se laver encore ? »
La consommation de Cioran doit se faire à petites doses. Deux ou trois fragments sont régénérants, davantage est vite lassant, on entend tourner le disque. Rien de plus tonique que dix minutes de désespoir et de poison nihiliste. Personnellement, les milliards de soleils m'excitent, et la musique de Bach, comme Cioran le reconnaissait lui-même, est une réfutation de tous ses anathèmes. Quel type extraordinaire, tout de même, qui voulait écrire sur sa porte les avertissements suivants : « Toute visite est une agression », ou « J'en veux à qui veut me voir », ou « N'entrez pas, soyez charitable », ou « Tout visage me dérange », ou « Je n'y suis jamais », ou « Maudit soit qui sonne », ou « Je ne connais personne », ou « Fou dangereux ».
x 1001.
Nicole.
Re: Le sentiment que tout va mal - Cioran
J'aime encore plus Cioran à la lecture de cet article! Que veut prouver Sollers qu'on ne sache déjà?
Il s'est expliqué sur ce fanatisme de jeunesse, et je dirais présomptueusement que je le comprends. Le désir fou du bouleversement, cet esprit, comme il est dit, "messianique", est celui des passionnés. La maladie du rhinocéros l'a atteint un temps, mais il a vite compris qu'il était malade et a guéri pour une autre maladie, incurable, a sombré corps et âme dans un combat qui l'a conduit à une prise de conscience, puis vers le goût du néant.
Même des gens très intelligents peuvent s'avérer, dans leur jeunesse, manipulables. Il n'y a que de persévérer qui est diabolique, et les esprits froids jamais ne font fausse route.
Il s'est expliqué sur ce fanatisme de jeunesse, et je dirais présomptueusement que je le comprends. Le désir fou du bouleversement, cet esprit, comme il est dit, "messianique", est celui des passionnés. La maladie du rhinocéros l'a atteint un temps, mais il a vite compris qu'il était malade et a guéri pour une autre maladie, incurable, a sombré corps et âme dans un combat qui l'a conduit à une prise de conscience, puis vers le goût du néant.
Même des gens très intelligents peuvent s'avérer, dans leur jeunesse, manipulables. Il n'y a que de persévérer qui est diabolique, et les esprits froids jamais ne font fausse route.
Kashima- Faux-monnayeur
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Cannibale
"On voudrait parfois être cannibale, moins pour le plaisir de dévorer tel ou tel que pour celui de le vomir."
Kashima- Faux-monnayeur
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Guerne-Cioran
En mars dernier est sorti, aux éditions de l'Herne, l'essentiel de la correspondance entre Emil Cioran et le poète Armel Guerne.
C'est l'occasion de découvrir comment ces deux ours, ces désenchantés, échangent leur vision du monde. Cioran ne croit pas en Dieu mais, comme il l'écrit :
"Dès qu'on m'accuse d'être athée, je sais que je me trouve en présence d'un imbécile. Comment expliquer à ces gens que l'important n'est pas de croire en Dieu, mais d'y penser?" (lettre du 22 décembre 1973)
Au contraire, Guerne, qui vit par ses nombreuses traductions et a bien des difficultés avec les éditeurs, est croyant, ce qui ne l'empêche pas de porter un regard très noir sur le monde. Il attend la mort, comme une libération et la promesse de quelque chose de meilleur.
Qui est Armel Guerne?
Poète et traducteur suisse de langue française, il a été un temps professeur en Syrie, pour enseigner ensuite à la Sorbonne et fonder avec Roger Frétigny le Groupe d’études psychologiques. Son premier livre Oraux est publié en 1934. Il traduit de nombreux auteurs, notamment Novalis, Rilke, Hölderlin, les frères Grimm, Melville, Virginia Woolf, etc., tout en poursuivant son œuvre personnelle. On lui doit notamment : Les Jours de l’Apocalypse (1967), Le Jardin colérique (1977), Rhapsodie des fins dernières (1977), L'Âme insurgée (1977), Au bout du temps (1981), Le Poids vivant de la parole (1983), etc.
Il vit à la campagne, dans un moulin qu'il a entrepris de restaurer (Lot-et-Garonne).
Il porte un regard très acerbe sur la littérature et son temps (même Rilke, qu'il traduit, a une poésie "mignarde et jolie, sensible, évanescente et faible. ; Les Mille et une nuits sont "confiture de rose et médiocres sorcelleries".)
Je retiens de lui cette phrase qui me plaît beaucoup et qui traduit la médiocrité des esprits (sinon l'aigreur de l'écrivain qu'on ne lit pas...) :
"Il faut croire que mes poèmes ne sont pas si mauvais puisqu'ils n'intéressent personne."
Il meurt en 1980, d'une rupture de l'aorte.
Jamais Cioran et lui ne se rencontreront autrement que par lettres, malgré les multiples invitations de Guerne que Cioran décline toujours, lui qui se plaint pourtant de la vie à Paris qu'il exècre.
Extraits de leur correspondance :
"Seul un contemporain pouvait écrire ce que je lis dans votre dernière lettre : "On ne peut écrire que sur l'avenir et il n'y en a pas". Cette formule, avec tout ce qu'elle a de définitif et de fulgurant à la fois, me poursuit : elle exprime exactement ce que je ressens en face de ce monde dont je n'arrive pas à m'affranchir malgré l'horreur qu'il m'inspire." (Cioran à Guerne, 24 septembre 1962)
"Bien des gens s'imaginent - et jusque chez de très malins - qu'en se faisant l'adversaire de quelqu'un ou de quelque chose, on se fait ausstôt son égal, au moins, très probablement son supérieur. Pauvre France. C'était un beau pays." (Guerne à Cioran, 10 juin 1968)
Lire aussi l'article paru dans le Magazine des livres n°31 sur le sujet.
Kashima- Faux-monnayeur
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