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Claude Cahun, juive, lesbienne et photographe

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Claude Cahun, juive, lesbienne et photographe Empty Claude Cahun, juive, lesbienne et photographe

Message  Kashima Mer 20 Avr 2011 - 19:41

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Au Jeu de Paume à Paris aura lieu bientôt une rétrospective Claude Cahun (du 24 mai au25 septembre).
Le numéro 166 de Têtu nous présente cette femme.
"En vain j'essaie de remettre mon corps à sa place, je me vois à la troisième personne."
"Elle choisit le pseudonyme neutre de Claude, cache sa poitrine, se rase le crâne."

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"L'art de Claude Cahun est indissociable de sa relation avec Suzanne Malherbe, sa fidèle compagne depuis l'âge de 15 ans. Toutes les deux, après avoir été actives dans les groupes surréalistes et antifascistes, quittent Paris pour Jersey en 1937."

Personnage très intéressant que cette femme que je ne connaissais pas avant de lire cet article...

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C'est beau qu'elles soient enterrées ensemble...

Voici quelques éléments biographiques pris sur Internet (Wikipedia):

Lucy Schwob est élève au lycée de jeunes filles de Nantes. Durant les années 1905-1906 et 1906-1907, elle est victime de persécutions de la part de certaines condisciples, liées à sa judéité, exacerbées parce que c'est l'époque où se discute la question de la réhabilitation d'Alfred Dreyfus. Dans l'ensemble, elle ne fait pas état de cette situation dans sa famille. En 1907, elle est ligotée à un arbre et subit un début de lapidation, vite interrompue par les surveillants. Lors de la distribution des prix, l'hostilité de la salle apparaît à Maurice Schwob, qui décide de la retirer du lycée. En 1907-1908, elle est placée dans une institution anglaise dans le Kent, à Parson's Mead. En 1908-1909, elle est de nouveau au lycée de Nantes.

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C'est durant cette année scolaire qu'elle tombe amoureuse de Suzanne Malherbe qu'elle connait depuis une dizaine d'années, puisque les Malherbe sont des amis des Schwob. Elles vivent une relation clandestine jusqu'en 1917. En 1917, elles deviennent « sœurs par alliance » lorsque Maurice Schwob, divorcé de Marie-Antoinette, se remarie avec la mère de Suzanne, Marie Rondet, veuve depuis 1915. Dès lors, Suzanne et Lucy vivent ensemble dans un appartement dans l'immeuble du Phare de la Loire, place du Commerce. Suzanne est alors inscrite à l'Ecole des Beaux-Arts de Nantes (de 1915 à 1918).

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Claude Cahun et Suzanne Malherbe

En 1914, le Mercure de France publie les premiers textes de Lucy Schwob sous le nom de Claude Courlis puis de Claude Cahun (vers 1917), reprenant le nom de sa grand-mère paternelle, Mathilde Cahun. Ce pseudonyme participe de sa volonté de brouiller son identité sexuelle (Claude remplaçant Lucy comme Marcel remplace Suzanne) tout en affirmant ses origines juives (Cahun remplaçant Schwob). Elle publie aussi des textes dans Le Phare de la Loire, ainsi que Suzanne qui y tient une rubrique "Mode".

En 1918, Lucy part à Paris pour des études de Lettres et Suzanne la rejoint un peu plus tard. Suzanne, peintre, graveur et collagiste, se fera connaître sous le nom d'artiste de Marcel Moore. Elle sera la fidèle compagne de Claude Cahun jusqu'à la mort de cette dernière.

En 1932, elle et Suzanne adhèrent à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). Claude Cahun rencontre André Breton et René Crevel et fréquente le groupe surréaliste.

En 1935, aux côtés de Breton et de Georges Bataille, elle participe au groupe (éphémère) Contre Attaque.


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En 1937, Claude Cahun et Suzanne Malherbe s'installent à Jersey.

Entre 1940 et 1944, durant la Seconde Guerre mondiale, Jersey est occupée par les Allemands. Elles participent à la Résistance, sont arrêtées par la Gestapo, isolées pendant trois mois, jugées et condamnées à mort, puis finalement grâciées et libérées en 1945. Pendant toute la guerre, Claude Cahun a tenu un carnet de notes, le Scrap-book.

Affectée par les années de guerre, la santé de Claude Cahun se dégrade.

Très intimiste, poétique et largement autobiographique, son œuvre, en particulier photographique, est très personnelle et échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement.

Son appartenance au mouvement surréaliste est dépassée par une inspiration très baudelairienne et la quête d'un mythe personnel. Elle ne cherche ni à provoquer, ni à « faire spectaculaire ». C'est elle-même qu'elle cherche, dans un jeu de miroirs et de métamorphoses permanent, entre fascination et répulsion dans une œuvre en grande partie composée d'autoportraits.

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L'Herbe au pauvre homme

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Elle préfigure par ses installations des photographes contemporains comme Alain Flescher ou des plasticiens comme Christian Boltanski. Son œuvre est souvent rapprochée du travail de Cindy Sherman (mise en scène de soi, déguisement...) mais là où Sherman s'interroge sur l'image de la femme dans la société, Claude Cahun va au-delà de son statut de femme.

Son autobiographie par l'image fait une large place à l'identité sexuelle : elle aspirait à être d'un « troisième genre », indéfinie, à la lisière de l'homosexualité, de la bisexualité et de l'androgynie.

Lorsqu'il ne s'agit pas d'elle-même, elle tourne l'objectif vers ses partenaires féminins et masculins pour de tendres portraits : Suzanne Malherbe, Sylvia Beach, Henri Michaux, Robert Desnos.

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Sylvia Beach par Claude Cahun

Claude Cahun construit une œuvre discrète et sensible, peu connue de son temps. Ses poèmes visuels (Le Cœur de Pic, Aveux non avenus) constituent un travail très original, unique en son genre, dont la diffusion fut très restreinte.

Il faut attendre les travaux de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qu'elle connaissait, et surtout de Bellmer pour que ce type d'ouvrage rencontre le public. Elle n'est véritablement reconnue qu'à partir de 1992.


Elle fait un portrait de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] en 1939 :

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Comme elle était aussi écrivain, quelques-uns de ses mots :

« Je sens comme si je les voyais, mes cuisses maigrir d'une sueur de fièvre, douche parfois brulante, parfois glacée, toujours inattendue. Mes genoux vidés, les os dissous, vêtu d'un parchemin lucide, se gonflent, flottantes vessies de porc. Mon cœur alenti sonne un glas funèbre, puis bat bruyamment comme un tocsin. Il devient mobile, se promène dans mon ventre, y éclate en coliques profondes. À chaque secousse, une conscience tombe, pulvérisée. Peu à peu, je m'allège. Bref répit ! Mon cœur se gonfle outrageusement et s'emplit d'hydrogène. Gros ballon rouge et bleu, il monte au bout d'un fil.
À l'autre bout, c'est une guêpe enfermée, qui frappe à coups venimeux aux parois de ma poitrine. Si je l'aidais à sortir ? Et mes ongles sans hésiter pratiqueraient un jour qui guide l'échappée de ce cœur s'il ne faisait dehors désespérément noir.
Ô nocturne sans issue qui se joue dans les cercles de la nuit musicale, infernal serpent qui s'est décapité en avalant sa queue, bracelet aux sept chaînes hermétiques... »


Sources Têtu et Wikipedia
Kashima
Kashima
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Claude Cahun, juive, lesbienne et photographe Empty Cahun, héroïne

Message  Kashima Ven 1 Juil 2011 - 13:39

A travers plusieurs salles, on visite l'univers de cette photographe dont le père (Marcel Schwob) détestait les miroirs :
- métamorphoses de l'identité et subversion des genres
- poétique de l'objet
- métamorphoses de l'identité et subversion des genres, suite
- métaphores du désir
- entre nous. Claude Cahun et Suzanne Malherbe (Marcel Moore)
- rencontres électives
- poésie et politique
- au-delà du visible. Les derniers autoportraits

Ce qui est très étonnant est que Claude Cahun ait fréquenté d'aussi près le cercle surréaliste, qu'elle ait été proche de gens comme Henri Michaux, Robert Desnos (dont on peut voir dans l'exposition des photographies par elle-même) et qu'elle soit restée si peu connue.

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J'ai beaucoup aimé le poème et le dessin qui l'accompagnait, sur une dent malade : Claude Cahun a écrit un livre pour enfant (mais le peu que j'en ai lu peut très bien toucher les adultes). Dans Le Coeur de Pic, on a des petits textes et des photos en noir et blanc qui les accompagnent:

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Je n'ai plus le texte en tête, mais le nerf est un serpent qui doit mourir. Il y a les mots Pan, mort, dent, serpent, des mots simples mais poétiques.

Claude Cahun confectionnait des objets qu'elle photographiait (comme ces personnages sous cloche de verre) :

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On y voit aussi son travail avec sa femme, Suzanne Malherbe, dont le pseudonyme était Marcel Moore :

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(frontispice pour Aveux non avenus)


Dans la pièce sur les métaphores du désir, elle dit qu'elle veut choquer les vieux, les innocents (je cite inexactement) en se montrant nue.

Le petit journal est ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


Voici le bouqueret :

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Sous les vitrines, on peut lire des extraits de ses textes.
Je lirai prochainement Héroïnes (aux Mille et une nuits) dont cet extrait m'a donné envie :

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"Celui qui n'est pas un héros"

- D'abord parce que, menteuse comme sont toutes les héroïnes, ce monstre entre les monstres ne saurait passer pour vierge.
- Bah! nous avons tous commencé par l'être.
- Je l'admets. Elle ne l'admettrait pas. Elle se caressait déjà ; elle s'était déjà connue, déflorée, dedans le sein de sa mère.
Kashima
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Message  Kashima Sam 2 Juil 2011 - 10:34

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