L'amour est mort

"Le cœur a lâché". Par ces derniers mots du film, tout est résumé. Le cœur a lâché depuis longtemps, depuis que la jeunesse est passée, emportant l'amour avec elle.
Julien et Clémence Bouin vivent à Courbevoie, dans un endroit en pleine reconstruction, au milieu du fracas des travaux.
Ils se sont aimés, comme le montre quelques bribes, mais ce temps est loin. Désormais, ils ne s'adressent plus un mot :
"Je suis revenu, Clémence, mais je te parlerai plus jamais, jamais, t'entends?"


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Chacun garde ses rancoeurs contre l'autre.
C'est oppressant, cet homme renfermé et impassible et cette femme désespérée, qui a sombré dans l'alcoolisme et ne sait plus quoi faire pour atteindre son mari.
Lui, au moins, s'est attaché à Greffier, son chat.

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Un petit air de Brandt rhapsodie de 1971 dans ce film réalisé par Pierre Granier-Deferre d'après un roman de Georges Simenon, terriblement pesant au milieu d'une ville en destruction, avec le vacarme incessant au dehors qui n'arrange rien à la déchéance intérieure.
Le destin d'un amour est-il de se dégrader ainsi?

Et parfois, quand on le croit mort, il ressuscite!


Dans Sunrise (L'Aurore) de Murnau, un jeune couple de paysan a sombré dans l'ennui et dans la ruine depuis que l'homme a rencontré une sombre femme de la ville. Celle-ci, un soir au clair de lune, l'incite à venir avec elle à la ville et à vendre sa ferme : "Mais ma femme?" Elle lui répond :


Alors, le lendemain, envoûté par sa maîtresse, il décide d'emmener faire un tour de barque à sa jeune épouse blonde et douce...


A propos du film :

"Le génie cinématographique de Murnau fit des prodiges. L'histoire, d'insipide, devint sublime grâce à une prodigieuse science de l'image". (Ado Kyrou)

Véritable enchanteur de la lumière, Murnau prouve que le cinéma peut se hisser au niveau de la littérature, et que l'image muette laisse jaillir autant de poésie et de lyrisme qu'une symphonie de Beethoven. Certainement l'un des plus grands films de tous les temps.

Ce film a été tourné après l'invitation adressée à F. W. Murnau par le producteur William Fox qui avait vu Le Dernier des hommes. C'est le premier film américain de Murnau. Déjà très connu par ses films européens, en particulier [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], il a bénéficié d'un budget illimité pour ce film.

Comme l'indique un carton affiché au début du film ainsi que la dénomination très générique des protagonistes (« l'homme », « la femme »), Murnau n'a pas voulu raconter l'histoire particulière de deux personnages mais dépeindre une situation-type et des sentiments universels. Il a travaillé particulièrement la photographie dans les scènes nocturnes qui constituent l'essentiel du film. François Truffaut dit de L'Aurore qu'il est « le plus beau film du monde ».

L'Aurore a obtenu trois prix lors de la première cérémonie des Oscars en 1929 : meilleure valeur artistique (prix décerné une seule fois), meilleure actrice (Janet Gaynor, pour trois films à la fois) et meilleure photographie (Charles Rosher et Karl Struss).