Charlie Chaplin

Avec vingt ans de retard (au moins), je découvre enfin le cinéma de Charlie Chaplin.
Et c'est incroyable...
J'ai regardé sans trop vouloir au départ Les Temps modernes, et ce film m'a totalement embarquée. Datant de 1936 (film d'après crise de 29), il raconte comment un homme travaillant à la chaîne devient fou, est interné, puis va de malchance en malchance, passant toujours par la case prison sans être coupable. Il croira finalement trouver malgré lui son salut dans l'art. Voici la célèbre chanson qu'il improvise sous des applaudissements :



Le cinéma muet ressource! Que ça fait du bien de suivre ces actions sans paroles inutiles.
Le personnage de Charlot est très attendrissant, il n'a pas vieilli. Je regrette juste que ce ne soit qu'un personnage après avoir regardé Une vie de chien, Le Kid, et surtout Le Dictateur.

Voilà encore un film qui montre le talent de Chaplin, sa clairvoyance, son courage : en 1940, il ose faire cette critique violente d'Hitler. Il est interdit en Europe, subit d'énormes pressions. Mais il tiendra bon pour nous raconter l'histoire d'un barbier juif qui se voit pourchassé par les Nazis, et celle du Führer fou. Son discours pacifique final a des résonances tellement actuelles...
J'ai envie de rattraper le temps perdu et de voir ces classiques à côté desquels j'étais passée. Ce cinéma m'apaise et il laisse croire qu'il n'est besoin ni de la couleur ni des paroles pour faire de bons films.
Juste pour le sourire de Charlot, plein d'innocence, de bonté et de maladresse :

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"J'ai voté pour Le Dictateur", si tu me pardonnes cette phrase un peu étrange. J'ai voté pour Le Dictateur et j'ai failli ajouter "bien sûr", tant il me semble que ce film a un parfum de film absolu, visionnaire, humaniste, hilarant, effrayant, alarmiste -- un de ces films qui font que l'on ne peut pas dire que "on ne savait pas" puisque Chaplin, lui, savait déjà, et avait trouvé la manière la plus noble et la plus efficace de nous le dire.

Tous styles et auteurs confondus, un des... allez... un des dix films qu'il faut avoir vu avant de quitter la planète.

x 1001.

Nicole.

Très plaisant, aussi, Les Lumières de la Ville, où le généreux Charlot s'éprend d'une jeune aveugle pour qui il fera tout (jusqu'à un match de boxe!) afin de la sauver de la misère et de la cécité.
Dans La Ruée vers l'or, les paroles d'un narrateur enlèvent un peu à la poésie du muet, je ne les trouve pas très utiles et elles brisent quelque peu le charme. A suivre...

C'est le premier film que je vois avec un Charlot marié. D'habitude, il est seul, il tombe amoureux.
Là, il vit avec une marâtre qui lui prend tout son argent et le terrorise. Alors, le jour de la paye, il essaie d'en subtiliser un peu et s'offre une nuit de célibataire...

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Chez Chaplin, la saucisse est récurrente!

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Charlot se retrouve par erreur sur la scène du cirque : les clowns ne faisaient pas rire la salle et lui, sans s'en rendre compte, est le clou du spectacle.
Il rencontre Merna, en tombe amoureux, mais elle est éprise du nouveau funambule...

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Encore une fois, c'est le personnage du vagabond, altruiste et humain. On ne s'en lasse pas.

J'ai beaucoup aimé cette scène :

Charlot sauve une jeune fille de trois brigands. Il se retrouve à la ferme, et veut travailler pour mériter sa pitance.
On le voit manier maladroitement la fourche, l'arrosoir, assommer quelques individus.


C'est le début de son cinéma, le sixième film, un muet complet sur une musique de Robert Israel.
C'est le début aussi du personnage du vagabond, déjà mal-aimé, qui ne s'accroche pas quand il tombe amoureux et cède vite la place. J'ai l'impression, avec ce que j'ai vu pour l'instant, qu'il n'y a guère que dans Les Temps modernes où l'amour (même très chaste!) est partagé.