Ossip Mandelstam, victime de l'épuration stalinienne
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Ossip Mandelstam, victime de l'épuration stalinienne
Ossip Mandelstam est l'un des principaux représentants de l'acméisme (avec Anna Akhmatova), dans le cadre de « l'âge d'argent » que la poésie russe connaît peu avant la révolution d'Octobre.
Gueorgui Tchoulkov, Maria Petrovikh, Anna Akhmatova, Ossip Mandelstam, dans les années 1930
"En définissant l'acméisme comme « la nostalgie de la culture universelle », il donne la clef de sa propre poésie, qui actualise par la musique du mot l'univers intemporel de la culture pérenne où celui-ci plonge ses racines.
Il rejette le symbolisme russe. C'est pourquoi dans son œuvre une place centrale est accordée au mot considéré comme phénomène acoustique et aussi comme réalité architecturale : « les mots sont des pierres, "voix de la matière" autant que matière de la voix ».
la disparition tragique du poète Mandelstam est l’un des moments les plus sombres de l’épuration - systématique, raisonnée - de la vie culturelle de l’empire soviétique. Staline, son instigateur, veilla ainsi à ce que cette mort anonyme loin de Moscou n’éveille aucun écho susceptible d’ébranler ce “colosse aux pieds d’argile” dont il détenait le destin entre ses mains. Cependant, la mémoire des hommes est pareille à une source d’eau vive : on l’imagine tarie mais elle affleure et rejaillit plus fraîche et plus pure qu’avant. Le poète et son oeuvre connurent un long purgatoire comme ce fut longtemps le cas des oeuvres des opposants au régime et seule l’oralité (son épouse Nadejda apprit par coeur tous ses textes jugés les plus subversifs) permit à ses poèmes de circuler et de faire entendre la voix exceptionnelle de ce résistant de l’esprit qui osa s’opposer à Staline, “le Montagnard du Kremlin” comme il le baptisa dans l’un de ses poèmes signant de ce fait son arrêt de mort.
Cet immense poète ne sera pleinement connu et enfin reconnu internationalement que dans les années 1970, plus de trente ans après sa mort, quand ses œuvres sont publiées en Occident et en Union soviétique.
Sa veuve Nadejda Mandelstam publie ses propres mémoires, Espoir contre espoir (1970) et Fin de l’espoir (1974), qui décrivent leur vie et l’ère stalinienne. Cela Contre tout espoir comme l’écrira Nadejda, il aura opposé sa voix, car selon Varlam Chalamov : « il ne vivait pas pour la poésie, il vivait par elle. Et maintenant il était évident, il était clair de façon perceptible que l'inspiration, c'était la vie : il lui était donné de savoir avant de mourir que la vie, c’était l’inspiration, oui, l'inspiration. »"
Gueorgui Tchoulkov, Maria Petrovikh, Anna Akhmatova, Ossip Mandelstam, dans les années 1930
"En définissant l'acméisme comme « la nostalgie de la culture universelle », il donne la clef de sa propre poésie, qui actualise par la musique du mot l'univers intemporel de la culture pérenne où celui-ci plonge ses racines.
Il rejette le symbolisme russe. C'est pourquoi dans son œuvre une place centrale est accordée au mot considéré comme phénomène acoustique et aussi comme réalité architecturale : « les mots sont des pierres, "voix de la matière" autant que matière de la voix ».
la disparition tragique du poète Mandelstam est l’un des moments les plus sombres de l’épuration - systématique, raisonnée - de la vie culturelle de l’empire soviétique. Staline, son instigateur, veilla ainsi à ce que cette mort anonyme loin de Moscou n’éveille aucun écho susceptible d’ébranler ce “colosse aux pieds d’argile” dont il détenait le destin entre ses mains. Cependant, la mémoire des hommes est pareille à une source d’eau vive : on l’imagine tarie mais elle affleure et rejaillit plus fraîche et plus pure qu’avant. Le poète et son oeuvre connurent un long purgatoire comme ce fut longtemps le cas des oeuvres des opposants au régime et seule l’oralité (son épouse Nadejda apprit par coeur tous ses textes jugés les plus subversifs) permit à ses poèmes de circuler et de faire entendre la voix exceptionnelle de ce résistant de l’esprit qui osa s’opposer à Staline, “le Montagnard du Kremlin” comme il le baptisa dans l’un de ses poèmes signant de ce fait son arrêt de mort.
Cet immense poète ne sera pleinement connu et enfin reconnu internationalement que dans les années 1970, plus de trente ans après sa mort, quand ses œuvres sont publiées en Occident et en Union soviétique.
Sa veuve Nadejda Mandelstam publie ses propres mémoires, Espoir contre espoir (1970) et Fin de l’espoir (1974), qui décrivent leur vie et l’ère stalinienne. Cela Contre tout espoir comme l’écrira Nadejda, il aura opposé sa voix, car selon Varlam Chalamov : « il ne vivait pas pour la poésie, il vivait par elle. Et maintenant il était évident, il était clair de façon perceptible que l'inspiration, c'était la vie : il lui était donné de savoir avant de mourir que la vie, c’était l’inspiration, oui, l'inspiration. »"
Invité- Invité
Re: Ossip Mandelstam, victime de l'épuration stalinienne
Sur cette mort et la façon de s'en débarrasser, voici ce que je viens de lire :
"Il fut exilé à Tcherdyne. Après une tentative de suicide, la sentence fut commuée en exil à Voronej, jusqu’en 1937. Dans son Carnet de Voronej (1935-1937), Mandelstam écrit : Il pense en os et ressent avec ses sourcils / Et tente de reprendre forme humaine.
Après trois ans d'exil, Mandelstam est arrêté pour activités contre-révolutionnaires en mai 1938 lors de la période des Grandes Purges, et condamné à cinq ans de travaux forcés. Après avoir subi les pires humiliations, il meurt de faim et de froid, du côté de Vladivostok, pendant le voyage qui le conduit dans un camp de transit aux portes de la Kolyma, après avoir subi de multiples privations. Son corps est jeté dans une fosse commune."
Voilà ce que faisait Staline des poètes.
"Il fut exilé à Tcherdyne. Après une tentative de suicide, la sentence fut commuée en exil à Voronej, jusqu’en 1937. Dans son Carnet de Voronej (1935-1937), Mandelstam écrit : Il pense en os et ressent avec ses sourcils / Et tente de reprendre forme humaine.
Après trois ans d'exil, Mandelstam est arrêté pour activités contre-révolutionnaires en mai 1938 lors de la période des Grandes Purges, et condamné à cinq ans de travaux forcés. Après avoir subi les pires humiliations, il meurt de faim et de froid, du côté de Vladivostok, pendant le voyage qui le conduit dans un camp de transit aux portes de la Kolyma, après avoir subi de multiples privations. Son corps est jeté dans une fosse commune."
Voilà ce que faisait Staline des poètes.
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Mandelstam, le cygne noir
«En me privant des mers, de l’élan, de l’envol,
Pour donner à mon pied l’appui forcé du sol,
Quel brillant résultat avez-vous obtenu,
Vous ne m’avez pas pris ces lèvres qui remuent.»
Mandelstam, Cahiers de Voronèj
Pour donner à mon pied l’appui forcé du sol,
Quel brillant résultat avez-vous obtenu,
Vous ne m’avez pas pris ces lèvres qui remuent.»
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