Mémorial de la Shoah

Le Mémorial de la Shoah est un lieu incontournable. Je ne m'y étais pas encore rendue, mais j'en avais envie depuis longtemps.
On peut y voir une exposition permanente dont je parlerai après, et d'autres temporaires. Actuellement, il est question de l'écrivaine Irène Némirowsky.
(cf. quelques comptes rendus de lecture dont Suite française, incontournable! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Dans deux salles est retracée sa vie personnelle et littéraire. On peut lire ses manuscrits, ses lettres, voir la valise qui appartenait à son grand-père. On y lit son parcours d'écrivain, et surtout ce moment crucial où elle sera rejetée par des éditeurs à cause des les lois antisémites françaises (au passage, quel con, ce Jean Fayard, quel lâche, quel collabo... Irène Némirovsky lui a demandé de ne pas revenir sur leur contrat, elle avait besoin des 30 000 francs à l'époque, pour pouvoir vivre dans la fuite. Il lui a répondu, sûr d'être du côté de la loi, qu'il ne pouvait rien faire pour elle, si froidement!) En revanche, il faut signaler qu'André Sabatier, directeur littéraire des éditions Albin Michel à l'époque, a fait tout son possible pour la sauver de la déportation et de la mort, en vain...
Irène Némirovsky est un grand écrivain qui a été assassiné à Auschwitz, dont le nazisme a stoppé l'oeuvre en cours, oeuvre qui était immense. Au moins, le Renaudot a eu bon goût en lui attribuant le prix en 2004 à titre posthume pour Suite française.

Le livre qui l'a fait connaître, que je n'ai pas encore lu mais qui ne saurait tarder, est David Golder. Cela lui a valu de nombreuses critiques, on l'accusait d'antisémitisme à l'époque car elle mettait en scène un financier juif qui, d'après ce que j'ai lu, n'attirait pas la sympathie.
Il est vrai qu'elle ne se considérait pas juive, s'est convertie au catholicisme avec sa famille a même écrit (ce qui a fait polémique) dans une lettre aux autorités qu'elle aimerait ne pas avoir le même traitement que les "indésirables" ("indésirables" désignant les juifs d'origine étrangère).

On peut lire, sous la plume de Myriam Anissimov :
"Je persiste et signe, Irène Némirovsky accable ses personnages juifs d'un nombre considérable de tares supposées spécifiques que de « la race juive », comme on disait alors.
Ses Juifs n'ont rien à envier aux portraits de Paul Morand, Pierre Benoit dans Le Puits de Jacob, Georges Bernanos dans La Grande Peur des bien–pensants, Marcel Jouhandeau dans son Péril juif, et les frères Tharaud dans leur Jument errante, ainsi que l'analyse Léon Poliakov dans son Histoire de l'antisémitisme. En passant, il ajoute à sa liste Georges Simenon, et même Romain Rolland, décrivant dans Dans la maison un Juif très laid « plus juif que de raison », ainsi que Roger Martin du Gard et Georges Duhamel."

Quand on emprunte le couloir qui relie les deux salles, on entend la voix d'Irène dans la seule interview d'elle conservée...

Au sous-sol, on peut voir actuellement une exposition sur cinéma et Shoah, puis on pénètre dans la crypte.

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Puis des salles exposent toute l'histoire de la Shoah : vidéos, panneaux, etc.

Pour entrer comme pour sortir, le visiteur longe les murs où sont écrits les noms de tous les disparus.

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