Felix Nussbaum, « Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes ! »
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Felix Nussbaum, « Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes ! »
Qui est Felix Nussbaum ? Son œuvre a été redécouverte tardivement. On le connaît mal en France. Sa peinture n’y a jamais été montrée.
Le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] présente, du 22 septembre 2010 au 23 janvier 2011, la première rétrospective importante de son œuvre organisée en France.
Felix Nussbaum est un peintre moderne allemand, formé au temps de la « Nouvelle Objectivité » et au contact des avant-gardes européennes des premières décennies du XXe siècle, notamment la pittura metafisica italienne, le surréalisme international, références qui l’unissent à quelques-uns de ses contemporains : Max Beckmann, Otto Dix, ou John Heartfield.
Mais, avant tout, il incarne de façon saisissante le parcours d’un artiste que sa condition de juif persécuté ne laissera jamais en repos. Ce bourgeois juif allemand, d’une famille honorable, au talent soutenu par son père et reconnu par ses pairs, espoir de la jeune peinture, se retrouve, un jour de 1933, mis au ban de l’Académie, jeté sur les routes, sans retour.
De critique de la bourgeoisie et de l’ordre établi, il devient le guetteur inquiet de la menace qui rôde. Il la rencontre désormais sous les traits de la révocation, de l’exil, de la guerre, de l’internement et de la clandestinité : les nouvelles dramatiques forment les étapes d’un processus dont l’issue ne fait pas de doute.
Né en 1904, Felix Nussbaum étudie les arts décoratifs à Hambourg, puis les Beaux-Arts à Berlin ; lauréat de l’Académie allemande à Rome, il est pensionnaire à la Villa Massimo en 1932.
L’arrivée d’Hitler au pouvoir le pousse sur le chemin d’un exil qui, après l’Italie, la Suisse et la France, le conduit à Ostende, en Belgique. Arrêté après la défaite de ce pays, le 10 mai 1940, en tant que ressortissant du Reich, il est interné au camp de Saint-Cyprien dans le sud de la France. Évadé, fugitif, il retourne à Bruxelles, où il demeure caché, avec son épouse Felka Platek, une artiste juive polonaise. Il est finalement déporté avec elle à Auschwitz, le 31 juillet 1944, et assassiné.
Son œuvre témoigne des influences qu’il revendique : le Douanier Rousseau, Van Gogh, Beckmann, Ensor, Chirico ; son goût pour l’autoportrait, d’une part, et ses allégories de la Mort, d’autre part, le rattachent aux maîtres anciens flamands et allemands. L’exil et le danger le précipiteront dans une peinture existentialiste sur la condition du juif pourchassé, auquel il donnera une expression fascinante.
Portraits et surtout autoportraits scandent l’œuvre du peintre, évoquant ses interrogations, en tant qu’homme, fils, artiste, amant et proscrit ; Nussbaum use de symboles qui questionnent le pouvoir de l’art, et le rôle des modèles et des réalités auxquels il s’attache. Sa peinture forme à la fois une traversée de l’histoire de l’art ; une trame narrative et autobiographique, qui atteste d’un esprit d’une grande complexité ; et une fresque métaphysique d’une inquiétante étrangeté, qui décrit un monde conduit à sa destruction par la main de l’homme.
Les œuvres les plus importantes et les plus spectaculaires de Felix Nussbaum seront présentées pour la première fois en France ; la plupart d’entre elles sont conservées dans un musée que lui a consacré sa ville natale, Osnabrück, en Basse-Saxe, accomplissant ainsi sa volonté : « Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes ! »
Le musée poursuit ainsi une série d’expositions consacrées à des artistes persécutés et assassinés lors de la Shoah, Friedl Dicker-Brandeis, Bruno Schulz, Charlotte Salomon, ou à des artistes rescapés et marqués à jamais par cette expérience, Isaac Celnikier ou Serge Lask.
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Photos des peintures ajoutées.
Dernière édition par Kashima le Jeu 11 Nov 2010 - 12:37, édité 1 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: Felix Nussbaum, « Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes ! »
Sur les conditions de son art :
"Interné au camp de Saint-Cyprien, il ne dessine que des ébauches, mais après s'être évadé, il retourne à Bruxelles où il peint."
"Interné au camp de Saint-Cyprien, il ne dessine que des ébauches, mais après s'être évadé, il retourne à Bruxelles où il peint."
Kashima- Faux-monnayeur
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