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Des textes qui aident à vivre

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Message  Invité Ven 31 Oct 2008 - 20:06

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Le Prophète - Khalil Gibran


Wikipédia a écrit:
Gibran Khalil Gibran (جبران خليل جبران, prononciation approximative Djibrane Khalil Djibrane) figure en bonne place parmi les poètes et peintres issus du Moyen-Orient, grâce notamment à son recueil : Le Prophète. Né au Liban (1883 à Bcharré - 1931 à New York), il a ensuite séjourné en Europe et surtout aux États-Unis où il a passé la majeure partie de sa vie. Chrétien catholique de rite maronite, son Église jugera hérétique son troisième livre, Esprits rebelles (l'appel du prophète), qui sera brûlé en place publique par le pouvoir ottoman en 1908. On l'a souvent comparé à William Blake.

Extrait :

"Peuple d'Orphalese, de quoi puis-je parler si ce n'est de ce qui émeut actuellement vos âmes ?

Alors Almitra dit: Parlez-nous de l'Amour.
Et il leva la tête et regarda le peuple, et un silence tomba sur eux. Et d'une voix forte il dit :

Quand l'amour vous fait signe, suivez-le,
Bien que ses voies soient dures et escarpées.
Et lorsque ses ailes vous enveloppent, cédez-lui,
Bien que l'épée cachée dans son pennage puisse vous blesser.
Et lorsqu'il vous parle, croyez en lui,
Malgré que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord saccage vos jardins.

Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier.
De même qu'il est pour votre croissance il est aussi pour votre élagage.
De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus légères qui tremblent dans le soleil,
Ainsi pénétrera-t-il jusqu'à vos racines et les secouera dans leur attachement à la terre.

Comme des gerbes de blé il vous emporte.
Il vous bat pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre balle.
Il vous broie jusqu'à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu'à ce que vous soyez souples
Et alors il vous livre à son feu, pour que vous puissiez devenir le pain sacré du festin de Dieu.

Toutes ces choses, l'amour vous le fera pour que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur et devenir, en cette connaissance, un fragment du coeur de la Vie.

Mais si dans votre peur, vous ne recherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour,
Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et sortir de l'aire de l'amour,
Pour vous rendre dans le monde sans saisons où vous rirez, mais non pas tous vos rires, et pleurerez, mais non pas toutes vos larmes.
L'amour ne donne que de lui-même et ne prend que de lui-même.
L'amour ne possède pas, et ne veut pas être possédé,
Car l'amour suffit à l'amour.

Quand vous aimez, vous ne devez pas dire "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "je suis dans le cœur de Dieu".
Et ne pensez pas que vous pouvez guider le cours de l'amour, car l'amour, s'il vous trouve dignes, dirigera votre cours.

L'amour n'a point d'autre désir que de s'accomplir.
Mais si vous aimez et devez avoir des désirs, qu'ils soient ceux-ci
Se fondre et être un ruisseau coulant qui chante sa mélodie à la nuit.
Connaître la douleur de trop de tendresse.
Être blessé par sa propre intelligence de l'amour ;
Et saigner volontiers et joyeusement.
Se réveiller à l'aurore avec un cœur ailé et rendre grâce pour une autre journée d'amour,
Se reposer à l'heure de midi et méditer sur l'extase de l'amour
Rentrer en sa demeure au crépuscule avec gratitude,
Et alors dormir avec en son cœur une prière pour le bien-aimé, et sur les lèvres un chant de louange."


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Message  Invité Sam 1 Nov 2008 - 10:59

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Le Petit Prince - Antoine de Saint-Exupéry

Des textes qui aident à vivre 623296vs9

Wikipédia a écrit:
Le Petit Prince est l'œuvre la plus connue d'Antoine de Saint-Exupéry. Publié en 1943 à New York, c'est un conte poétique et philosophique sous l'apparence d'un conte pour enfants. C'est un récit qui n'a pas d'étiquette dans l'histoire littéraire.
Chaque chapitre relate une rencontre du petit prince qui laisse celui-ci perplexe quant au comportement absurde des « grandes personnes ». Chacune de ces rencontres peut être lue comme une allégorie.
Le langage, simple et dépouillé, parce que destiné à être compris des enfants, est en réalité pour le narrateur le véhicule privilégié d'une conception symbolique de la vie.
Les aquarelles font partie du texte et participent de cette pureté du langage : dépouillement et profondeur sont les qualités maîtresses de l'œuvre.
On peut y lire une invitation de l'auteur à retrouver l'enfant en soi, car « toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. (Mais peu d'entre elles s'en souviennent.) ».

Extrait :

Des textes qui aident à vivre Lerenardetlepetitprincexq3

"C'est alors qu'apparut le renard.

- Bonjour, dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah ! pardon, flt le petit prince.

Mais, après réflexion, il ajouta :

- Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?
- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Cela signifie "créer des liens …"
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde ...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur...je crois qu'elle m'a apprivoisé...
- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses ...
- Oh ! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince.

Le renard parut intrigué.

- Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des chasseurs, sur cette planète ?
- Non.
- ça, c'est intéressant ! Et des poules ?
- Non.
- Rien n'est parfait, soupira le renard.

Mais le renard revint à son idée :

- Ma vie est monotone. Je chasse des poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera me souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé ...

Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :

- S'il te plaît ... apprivoise-moi ! dit-il.
- Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps pour rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
- Que faut-il faire ? dit le petit prince.
- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près ...

Le lendemain revint le petit prince.

- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai ; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur ... Il faut des rites.
- Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince.
- C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche :

- Ah ! dit le renard ... Je pleurerai.
- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise ...
- Bien sûr, dit le renard.
- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
- Bien sûr, dit le renard.
- Alors tu n'y gagnes rien !
- J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

Puis il ajouta :

- Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.

Le petit prince s'en fut revoir les roses.

- Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

Et les roses étaient gênées.

- Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.

Et il revint vers le renard :

- Adieu, dit-il ...
- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose ... fit le petit prince, afin de se souvenir.
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose ...
- Je suis responsable de ma rose ... répéta le petit prince, afin de se souvenir."


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Message  Invité Sam 1 Nov 2008 - 11:23

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Eloge du mariage, de l'engagement et autres folies

Christiane Singer


Des textes qui aident à vivre Elogedumariagemi5

Wikipédia a écrit:
Christiane Singer est née à Marseille en 1943 et décédée le 4 avril 2007 à Vienne en Autriche. Lectrice à l'université de Bâle, puis chargée de cours à l'université de Fribourg, elle se consacrait depuis plusieurs années à ses activités littéraires.
Épouse du Comte Georg von Thurn-Valsassina, architecte, elle vivait dans son château médiéval de Rastenberg, non loin de Vienne. Ses parents étaient originaires d'Europe Centrale.
Elle a suivi l’enseignement de Graf Karlfried Dürckheim (disciple de C.G.Jung).
Elle est un écrivain relativement prolifique, de sensibilité chrétienne imprégnée de sagesse orientale, qui s'abstient de donner des leçons de morale et exclut tout dogmatisme.
Son œuvre et sa réflexion personnelles sont tout entières centrées sur la prise en compte nécessaire du spirituel qui couve dans le cœur de chacun. « Les religions établies sont trop souvent impuissantes à offrir des remèdes adéquats. Il faut tenter de reprendre pied en soi-même, de retrouver ses racines intérieures » (Présentation de l'éditeur)

Extrait :

"On ne peut pas nier que le non-engagement ait ses délices et qu'il serait dommage de ne pas les avoir goûtées.
Il n'est que de suivre du regard au printemps le bourdon ivre de ses errances qui plonge dans les corolles, et en resurgit, barbouillé d'or, chancelant, languide, jamais repu.
L'intime et rutilante aberration du désir fend, froisse et déchire l'enveloppe, dilate l'être.
Mais si papillonnages, éparpillements, voltiges et voltes ont leur magie, ils ont aussi leur temps.

Le non-engagement ne fait problème que lorsque son temps est passé, outrepassé - et que nous croyons devoir à tout prix le prolonger sans remarquer que ce que nous prolongeons là n'est déjà plus du domaine du vivant.
Trop longtemps pratiqué, le non-engagement (en amour, en métier, en chemin de vie) rend léger, de plus en plus léger, inconsistant. Les graines que le vent emporte finissent par se perdre aux branches, aux buissons et par y pourrir. Seules celles qui, par on se sait quel phénomène, se sont faites lourdes et tombent au sol, s'y enfoncent et germent.
Il fait passer insensiblement des délices ailées du vagabondage à la stérilité.

De tous temps, le même vœu hante les âmes fières : échapper à tout prix aux piéges d'une vie sordide, d'une existence qui tourne en rond, s'enlise. Tout, plutôt que le déclic d'une serrure dont quelqu'un tourne subrepticement la clef ! Tout plutôt que le piège !
Mais que le piège puisse aussi s'appeler "liberté", qui le soupçonne encore ? Lorsqu'elle est bafouée et victime d'un malentendu, lorsqu'elle est comprise comme l'abrogation de toute obligation, de tout engagement, de toute relation profonde, la pseudo-liberté mène droit à l'entropie, au désenchantement et à la mort. Seule la puissance des limites fait que l'esprit se cabre, s'enflamme, s'élève au-dessus de lui-même.
Devant une toile immense dont on ne verrait pas les bords, tout peintre aussi génial fût-il baisserait les bras. C'est la restriction de la toile, sa limitation même qui exaltent ses pinceaux.
La liberté vit de la puissance des limites. Elle est ce jeu ardent, cette immense respiration à l'intérieur des limites.
Sans la frontière que lui imposent les côtes et les falaises, l'océan noierait la terre et irait se perdre en trombes dans l'infini comme l'eau qui s'écoule d'une outre crevée.
Dieu interroge Job : "Qui enferma la mer à deux battants ? Qui dessina pour elle ses limites en plaçant portes et verrous ?"
La restriction même de l'espace océanique permet la surgie des continents, l'avènement de la vie.
En marquant les frontières, l'homme, à l'exemple de Dieu et de son geste fondateur "jusqu'ici et pas plus loin !" consacre un espace, dégage de l'informe une enclave habitable, renouvelle l'acte premier, l'expérience religieuse à l'origine de toute société humaine : il fonde un monde pour pouvoir y vivre.

A se contenter trop longtemps de relations amoureuses sans lien et sans obligation réciproque, l'âme s'étiole. Le châtiment d'une sexualité émiettée, disséminée, morcelée n'est pas d'ordre moral. Laissons au victorianisme son arsenal punitif. Ce n'est pas notre vertu que nous perdons. C'est la vie elle-même avec ses couleurs, ses saveurs, ses empoignades, ses épreuves, ses paradoxes échevelés, son intime gloire et son désastre secret. Sans parole donnée, sans dette honorée, ce ne sont pour finir que des figurants, des fantômes qui s'accouplent. Et quand l'un prend peur et se met à appeler, il n'y a plus personne pour l'entendre. Le chapiteau est vide, les feux éteints.

Si le mariage n'était que l'union d'un homme et d'une femme, il ne péserait pas lourd. Car il existe aussi un sinistre enfermement du couple, des variations multiples d'égoïsme ou d'autisme à deux.
Ce qui rend le mariage si fort et si indestructible, c'est qu'il réunit un homme et une femme autour d'un projet.
D'un projet fou.
Souvent voué à l'infortune.
D'un défi quasi impossible à réaliser et impérieux à oser.

Le drame serait de ne pas tenter l'impossible, de rester, une vie entière, à la mesure de ce qu'on peut."



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Message  chercheusedor Sam 1 Nov 2008 - 12:36

Charlotte DELBAUD (déportée.)

"Une connaissance inutile"

Extrait :
"Je vous en supplie, faites quelque chose, apprenez un pas, une danse, quelque chose qui vous justifie, qui vous donne le droit d'être habillé de votre peau, de votre poil, apprenez à marcher et à rire parce que ce serait trop bête à la fin que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie".
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Message  chercheusedor Sam 1 Nov 2008 - 12:42

Christian BOBIN

"Ressusciter"

Extrait :
"Il y a une étoile mise dans le ciel pour chacun d'entre nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir".
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Message  Kashima Lun 3 Nov 2008 - 9:59

Elvira a écrit: Eloge du mariage, de l'engagement et autres folies

Je voulais en lire un d'elle, mais je ne savais pas par lequel commencer. Peut-être Seul ce qui brûle.


Un livre utile, écrit au 1er siècle avant JC, et d'une actualité incroyable :

Des textes qui aident à vivre Ovidela5




"Je vous conseille aussi d'avoir en même temps deux maîtresses, et si vous en avez plus, votre coeur n'en sera que plus ferme ; le coeur, volant ainsi d'une belle à une autre, ces deux amours s'affaiblissent réciproquement. Les plus grands fleuves s'amoindrissent quand leurs eaux sont divisées en plusieurs ruisseaux ; la flamme s'éteint faute du bois qui lui servait d'aliment ; une seule ancre ne suffit pas pour arrêter plusieurs vaisseaux ; et, quand on pêche à la ligne, il faut y attacher plus d'un hameçon ; l’amant qui, de longue main, s'est ménagé une double consolation a, dès ce moment, remporté une victoire éclatante. Mais vous qui vous êtes imprudemment donné à une seule maîtresse, maintenant du moins, trouvez un nouvel amour."


"On se préserve difficilement de l'incendie qui dévore la maison voisine ; fuyez donc prudemment les lieux que fréquente d'ordinaire votre maîtresse. N'allez pas sous ce portique où elle a coutume de venir, et n'accomplissez pas simultanément les mêmes devoirs de politesse. Pourquoi rallumer en vous la flamme qui s'assoupit? Habitez, s'il est possible, un autre hémisphère. Il est difficile, devant une table servie, de commander à son appétit ; et le cristal d'une eau jaillissante redouble l'ardeur de notre soif. A la vue de la génisse, le taureau est difficile à contenir, et le coursier vigoureux hennit toujours à l'approche de sa cavale."


"N'est-il pas plus sage de se taire que de répéter sans cesse que vous n'aimez plus ? Celui qui dit à tout le monde : "Je n'aime plus," aime encore. C'est par degrés, et non pas tout à coup, qu'on parvient réellement à éteindre sa flamme. Dépêchez-vous lentement, et vous serez sauvé. Un torrent est plus impétueux que le cours uniforme d'un fleuve ; mais l'un a peu de durée, et l'autre coule toujours. Que votre amour disparaisse à votre insu, qu'il s'évanouisse comme une vapeur subtile, et meure insensiblement. Ce serait presqu'un crime de haïr aujourd'hui la femme qu'on aimait hier ; un changement si brusque ne convient qu'à des âmes féroces ; il suffit que vous la négligiez.
L'amant chez qui la haine remplace l'amour aime encore, ou s'afflige de la fin de ses maux. Il est honteux de voir deux amants, naguère tendrement unis, devenir tout à coup des ennemis implacables. Vénus elle-même désapprouve de telles querelles (33). Souvent on accuse sa maîtresse, et on l'aime encore. Là où les récriminations se taisent, l'amour s'éloigne spontanément."
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Message  catseyes Jeu 6 Nov 2008 - 11:37

Bon je vous mets le mien, la webmestre me l'a demandé et vous savez comment elle est...

Pour ta rubrique "à lire absolument" je pense au "voyage au bout de la nuit" de L.F. Céline. Bon je suis à peu prêt sure que tout le monde l'a lu mais tant pis. Je ne sais pas combien de fois je l'ai lu (c'est ma bible). Une petit citation pour corroborer ce qui précède:

" Ce qui est pire c’est qu’on se demande comment le lendemain on trouvera assez de forces pour continuer à faire ce qu’on a fait la veille et depuis déjà tellement trop longtemps, où on trouvera la force pour ces démarches imbéciles, ces mille projets qui n’aboutissent à rien, ces tentatives pour sortir de l’accablante nécessité, tentatives qui toujours avortent, et toutes pour aller se convaincre une fois de plus que le destin est insurmontable, qu’il faut retomber au bas de la muraille, chaque soir, sous l’angoisse de ce lendemain, toujours plus précaire, plus sordide.

C’est l’âge aussi qui vient peut-être, le traître, et nous menace du pire. On n’a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité. Et où aller dehors, je vous le demande, dès qu’on n’a plus en soi la somme suffisante de délire ? La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi.

Le mieux était donc de sortir dans la rue, ce petit suicide. Chacun possède ses petits dons, sa méthode pour conquérir le sommeil et bouffer. Il fallait bien que j’arrive à dormir pour retrouver assez de forces pour gagner ma croûte le lendemain. Retrouver de l’entrain, juste ce qu’il fallait pour trouver un boulot demain et franchir tout de suite, en attendant, l’inconnu du sommeil. Faut pas croire que c’est facile de s’endormir une fois qu’on s’est mis à douter de tout, à cause surtout de tant de peurs qu’on vous a faites."

Source : Céline (Louis-Ferdinand), Voyage au bout de la nuit, Paris, Gallimard, « Folio », 1972.

C'est pas magnifique? J'en pleurerai ;-)

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Message  Kashima Jeu 6 Nov 2008 - 14:09

C'est un très bel extrait que tu as choisi. Je retiendrai cette phrase :

"Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi."


J'ai peut-être tenter de lire ce livre trop jeune, je n'ai pas pu aller jusqu'au bout. Je n'arrivais pas à aimer Bardamu, et je l'ai laissé tomber, le pauvre homme.
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