Les Baisers
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Les Baisers
Le Baiser par Constantin Brancusi
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"Le Baiser" est un sculpture réalisée par Constantin Brancusi, artiste roumain, qui a ouvert de nouvelles voies à la sculpture, au début du XXème siècle, à un moment où la scène artistique européenne vivait avec frénésie l'aventure de la recherche de nouveaux langages formels et expressifs.
Par cette sculpture, il manifesta sa conviction selon laquelle la sculpture doit être avant tout d'une exigence totale sur les formes et sur le sens.
Constantin Brancusi réalisera une première version du Baiser en 1907, qui sera simplifiée et deviendra le monument funéraire dans le cimetière de Montparnasse en 1910, pour une amie à lui qui s'est suicidée par amour.
"A travers une série de décantations du thème du Baiser, Brancusi est arrivé à réaliser une composition d'une extrême précision et ampleur ; une série de 40 couples d'amoureux face l'un à l'autre, les genoux pliés et dont la courbure pas très éloignée de la version en pierre du monument funéraire du cimetière de Montparnasse de 1910 évoque le rythme d'arcades jumelées.
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Une ligne médiane, interrompue par la ceinture infinie des bras qui s'entrelacent, formant un double cadre, sépare les corps collés ; de leurs figures on ne voit que les yeux, la bouche (réduite à un minuscule trait d'union) et les cheveux, suggérés dans quelques incisions incurvées avec grâce, encadrant les visages des amoureux enlacés".
Constantin Brancusi
Né à Hobitza (Roumanie) le 21 février 1876
Décédé à Paris le 16 mars 1957
Constantin Brancusi est né au pied des Carpates, en Roumanie, avant de fréquenter l'Ecole de Paris et de se lier avec Marcel Duchamp. L'exposition de l''Armory show' le révèle en Amérique en 1913, tandis qu'il scandalise le public français. Précurseur de l'art abstrait, Brancusi est en effet soucieux de réduire les formes à leur plus simple expression, privilégiant l'ovoïde. De plus, il utilise des matières brutes, non retravaillées, comme pour 'Le baiser' et 'L'esprit du Bouddha'. En 1926, ses sculptures sont bloquées à la frontière américaine suite à une méprise des douaniers qui n'ont pas compris qu'il s'agissait d'oeuvres d'art. Un procès historique s'ouvre alors, car le débat porte sur la définition de l'art, du beau et sur la légitimité de l'abstraction. Brancusi est reconnu aujourd'hui comme l'un des plus grands sculpteurs du vingtième siècle. L'ensemble 'Tirgu-Jiu' érigé en Roumanie, mais surtout 'L'oiseau dans l'espace' sont considérés comme des références incontournables de l'art contemporain. Son atelier parisien est reconstitué devant le centre Georges Pompidou.
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"Le Baiser" est un sculpture réalisée par Constantin Brancusi, artiste roumain, qui a ouvert de nouvelles voies à la sculpture, au début du XXème siècle, à un moment où la scène artistique européenne vivait avec frénésie l'aventure de la recherche de nouveaux langages formels et expressifs.
Par cette sculpture, il manifesta sa conviction selon laquelle la sculpture doit être avant tout d'une exigence totale sur les formes et sur le sens.
Constantin Brancusi réalisera une première version du Baiser en 1907, qui sera simplifiée et deviendra le monument funéraire dans le cimetière de Montparnasse en 1910, pour une amie à lui qui s'est suicidée par amour.
"A travers une série de décantations du thème du Baiser, Brancusi est arrivé à réaliser une composition d'une extrême précision et ampleur ; une série de 40 couples d'amoureux face l'un à l'autre, les genoux pliés et dont la courbure pas très éloignée de la version en pierre du monument funéraire du cimetière de Montparnasse de 1910 évoque le rythme d'arcades jumelées.
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Une ligne médiane, interrompue par la ceinture infinie des bras qui s'entrelacent, formant un double cadre, sépare les corps collés ; de leurs figures on ne voit que les yeux, la bouche (réduite à un minuscule trait d'union) et les cheveux, suggérés dans quelques incisions incurvées avec grâce, encadrant les visages des amoureux enlacés".
Constantin Brancusi
Né à Hobitza (Roumanie) le 21 février 1876
Décédé à Paris le 16 mars 1957
Constantin Brancusi est né au pied des Carpates, en Roumanie, avant de fréquenter l'Ecole de Paris et de se lier avec Marcel Duchamp. L'exposition de l''Armory show' le révèle en Amérique en 1913, tandis qu'il scandalise le public français. Précurseur de l'art abstrait, Brancusi est en effet soucieux de réduire les formes à leur plus simple expression, privilégiant l'ovoïde. De plus, il utilise des matières brutes, non retravaillées, comme pour 'Le baiser' et 'L'esprit du Bouddha'. En 1926, ses sculptures sont bloquées à la frontière américaine suite à une méprise des douaniers qui n'ont pas compris qu'il s'agissait d'oeuvres d'art. Un procès historique s'ouvre alors, car le débat porte sur la définition de l'art, du beau et sur la légitimité de l'abstraction. Brancusi est reconnu aujourd'hui comme l'un des plus grands sculpteurs du vingtième siècle. L'ensemble 'Tirgu-Jiu' érigé en Roumanie, mais surtout 'L'oiseau dans l'espace' sont considérés comme des références incontournables de l'art contemporain. Son atelier parisien est reconstitué devant le centre Georges Pompidou.
Invité- Invité
Re: Les Baisers
Elvira a écrit:
Constantin Brancusi réalisera une première version du Baiser en 1907, qui sera simplifiée et deviendra le monument funéraire dans le cimetière de Montparnasse en 1910, pour une amie à lui qui s'est suicidée par amour.
C'est beau...
Très belle sculpture, minimaliste et efficace.
Kashima- Faux-monnayeur
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Le baiser de Rodin
LE BAISER DE RODIN
"Le Baiser est à l'origine un des très nombreux motifs de son œuvre magistrale La Porte de l'enfer, commandée par l'État Français, inspirée par La Divine Comédie de Dante et des Fleurs du mal de Charles Baudelaire pour le Musée des Arts décoratifs, prévue à l'emplacement des ruines de la Cour des Comptes à Paris.
Le couple fut plus tard séparé de la porte, et remplacé par une paire d'amants dans la colonne inférieure droite. Les nombreuses figures que Rodin créa pour le projet furent un vivier d'idées pour certaines de ses sculptures indépendantes, comme "le Baiser" ou "Le Penseur".
La méthode utilisée par Rodin pour faire ses sculptures de grande taille consistait à employer des sculpteurs qui taillaient à l'échelle un modèle plus petit dans un matériau plus facile à tailler que le marbre et une fois terminées, Rodin donnait la dernière touche lui-même.
Avant de créer la version en marbre, Rodin a produit plusieurs sculptures plus petites en plâtre, terre cuite et bronze. L'œuvre fut d'abord appelée Francesca da Rimini, d'après le nom d'un des personnages de l'enfer dans la Divine Comédie de Dante, qui tomba amoureuse de son beau frère, Paolo Malatesta, lui aussi marié. Les amoureux furent surpris et assassinés par le mari de Francesca pendant qu'ils lisaient ensemble l'histoire de Lancelot et la reine Guenièvre. Dans le Baiser, on peut voir le livre dans la main de Paolo. Quand les critiques d'art virent la sculpture dans 1887, ils suggérèrent un titre moins spécifique que Francesca da Rimini et proposèrent le Baiser.
En 1888, le gouvernement français chargea Rodin de la première version en marbre de grande taille du Baiser, il apparut pour la première fois au Salon de Paris en 1898. Elle fut si populaire, que le fondeur Ferdinand Barbedienne proposa à Rodin un contrat pour en éditer des réductions en bronze."
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: Les Baisers
"Qu'il me baise des baisers de sa bouche
Car ton amour vaut mieux que le vin ;
Tes parfums ont une odeur suave
Ton nom est un parfum qui se répand
C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment".
Cantique des Cantiques.
Car ton amour vaut mieux que le vin ;
Tes parfums ont une odeur suave
Ton nom est un parfum qui se répand
C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment".
Cantique des Cantiques.
chercheusedor- L'antichambre
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Localisation : Paris, close to the fleuve.
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Re: Les Baisers
chercheusedor a écrit:"Qu'il me baise des baisers de sa bouche
Car ton amour vaut mieux que le vin ;
Tes parfums ont une odeur suave
Ton nom est un parfum qui se répand
C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment".
Cantique des Cantiques.
Ouh la la, chercheused'or, c'est hot!!!
:pomme:
cledesol- Nombre de messages : 10
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"Baise m'encor"
Vous l'aurez voulu! Je remets mes baisers de Catulle - mais revus par Louise Labé :
:loveplose:
Baise m'encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
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Baise m'encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
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Kashima- Faux-monnayeur
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Re: Les Baisers
cledesol a écrit:chercheusedor a écrit:"Qu'il me baise des baisers de sa bouche
Car ton amour vaut mieux que le vin ;
Tes parfums ont une odeur suave
Ton nom est un parfum qui se répand
C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment".
Cantique des Cantiques.
Ouh la la, chercheused'or, c'est hot!!!
:pomme:
La routine, quoi.
:baiservolant:
chercheusedor- L'antichambre
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Localisation : Paris, close to the fleuve.
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Re: Les Baisers
Je tombe des nues.
Dans le Cantique des Cantiques !!!
On sait maintenant pourquoi 90% des Marie ne sont pas à l'image de la crèche.
Le goût du paradoxe.
Dans le Cantique des Cantiques !!!
On sait maintenant pourquoi 90% des Marie ne sont pas à l'image de la crèche.
Le goût du paradoxe.
bulle de soif- Au bord de l'entonnoir
- Nombre de messages : 77
Date d'inscription : 20/10/2008
Le baiser de la mort
Edvard Munch peut être considéré comme le pionnier de l'expressionnisme dans la peinture moderne. Il est très tôt réputé pour son appartenance à une nouvelle époque artistique en Allemagne et en Europe centrale, et son œuvre et son importance sont aujourd'hui reconnues en Europe et dans le monde. Les œuvres de Munch les plus connues sont celles des années 1890, notamment "Le Cri". Sa production ultérieure attire toutefois de plus en plus d'attention et semble inspirer tout spécialement les artistes actuels.
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Les Baisers
Le baiser
Anna De Noailles
Couples fervents et doux, ô troupe printanière !
Aimez au gré des jours.
- Tout, l'ombre, la chanson, le parfum, la lumière
Noue et dénoue l'amour.
Épuisez, cependant que vous êtes fidèles,
La chaude déraison,
Vous ne garderez pas vos amours éternelles
Jusqu'à l'autre saison.
Le vent qui vient mêler ou disjoindre les branches
A de moins brusques bonds
Que le désir qui fait que les êtres se penchent
L'un vers l'autre et s'en vont.
Les frôlements légers des eaux et de la terre,
Les blés qui vont mûrir,
La douleur et la mort sont moins involontaires
Que le choix du désir.
Joyeux ; dans les jardins où l'été vert s'étale
Vous passez en riant,
Mais les doigts enlacés, ainsi que des pétales,
Iront se défeuillant.
Les yeux dont les regards dansent comme une abeille
Et tissent des rayons,
Ne se transmettront plus, d'une ferveur pareille,
Le miel et l'aiguillon,
Les coeurs ne prendront plus, comme deux tourterelles,
L'harmonieux essor,
Vos âmes, âprement, vont s'apaiser entre elles,
C'est l'amour et la mort...
Anna De Noailles
Couples fervents et doux, ô troupe printanière !
Aimez au gré des jours.
- Tout, l'ombre, la chanson, le parfum, la lumière
Noue et dénoue l'amour.
Épuisez, cependant que vous êtes fidèles,
La chaude déraison,
Vous ne garderez pas vos amours éternelles
Jusqu'à l'autre saison.
Le vent qui vient mêler ou disjoindre les branches
A de moins brusques bonds
Que le désir qui fait que les êtres se penchent
L'un vers l'autre et s'en vont.
Les frôlements légers des eaux et de la terre,
Les blés qui vont mûrir,
La douleur et la mort sont moins involontaires
Que le choix du désir.
Joyeux ; dans les jardins où l'été vert s'étale
Vous passez en riant,
Mais les doigts enlacés, ainsi que des pétales,
Iront se défeuillant.
Les yeux dont les regards dansent comme une abeille
Et tissent des rayons,
Ne se transmettront plus, d'une ferveur pareille,
Le miel et l'aiguillon,
Les coeurs ne prendront plus, comme deux tourterelles,
L'harmonieux essor,
Vos âmes, âprement, vont s'apaiser entre elles,
C'est l'amour et la mort...
Invité- Invité
Un baiser de vampire
Rien de tel qu'un baiser de vampire...
Je sais que mon image ne va pas avec Baudelaire et fait très "hétérotypée", mais tant pis!
Les Métamorphoses du vampire
La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
"Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi !"
Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.
La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
"Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi !"
Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.
Je sais que mon image ne va pas avec Baudelaire et fait très "hétérotypée", mais tant pis!
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Isabel Pessoa
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Isabel Pessoa est née en 1966 au Portugal. Depuis elle tente d’exister de par le monde en déployant une forme d’expression picturale colorée désespérément gaie. Ses sujets sont surtout accablants: le travail, le sexe, la nature telle qu’elle la voit, sont des icônes pourléchées qui sautent aux yeux de monsieur tout le monde.
Par définition Isabel Pessoa considère tous les évènements de ce monde et les êtres qui l’entourent en noir et blanc.
Une des thèses majuscules de Pessoa, c’est de n’avoir confiance en personne sinon en ses yeux mêmes. Elle sait que les gens ne perçoivent la vie qu’en monochrome, c’est pourquoi sa forme d’expression est brutale. Elle s’adresse à un tiers inconnu, une image dans le spectre.
Ce peintre ne vise par son travail, ni l’argent, ni la gloire, ce peintre aspire sincèrement au gîte, au couvert et à la tranquillité de son expérience.
Le choix des matières est ultra lucide, il correspond à l’antique besoin d’instantané… Vitesse…(Mais par une infinie lenteur d’exécution)… Vision évidente…(Mais infinie complexité du décryptage).
En deux mots, il paraît difficile de parler avec autorité d’un travail qui s’exprime fatalement seul.
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Isabel Pessoa est née en 1966 au Portugal. Depuis elle tente d’exister de par le monde en déployant une forme d’expression picturale colorée désespérément gaie. Ses sujets sont surtout accablants: le travail, le sexe, la nature telle qu’elle la voit, sont des icônes pourléchées qui sautent aux yeux de monsieur tout le monde.
Par définition Isabel Pessoa considère tous les évènements de ce monde et les êtres qui l’entourent en noir et blanc.
Une des thèses majuscules de Pessoa, c’est de n’avoir confiance en personne sinon en ses yeux mêmes. Elle sait que les gens ne perçoivent la vie qu’en monochrome, c’est pourquoi sa forme d’expression est brutale. Elle s’adresse à un tiers inconnu, une image dans le spectre.
Ce peintre ne vise par son travail, ni l’argent, ni la gloire, ce peintre aspire sincèrement au gîte, au couvert et à la tranquillité de son expérience.
Le choix des matières est ultra lucide, il correspond à l’antique besoin d’instantané… Vitesse…(Mais par une infinie lenteur d’exécution)… Vision évidente…(Mais infinie complexité du décryptage).
En deux mots, il paraît difficile de parler avec autorité d’un travail qui s’exprime fatalement seul.
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Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Brancusi
Brancusi, quel excellent choix bien que le baiser ne fasse pas partie de mes oeuvres préférées!... Et judicieux d'évoquer Rodin non pas seulement pour le thème du baiser mais pour ce qui rapproche et sépare ces 2 artistes.
Certes, Brancusi a commencé à travailler aux côtés de Rodin mais un mois dans l’atelier de Rodin lui suffit pour estimer qu’ "il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres". Suit une période difficile pour définir son propre engagement d’artiste : "Ce furent les années les plus dures, les années de recherche, les années où je devais trouver mon chemin propre".
Une profonde différence dans leur relation au monde sépare les deux sculpteurs. Rodin est un créateur au sens démiurgique du terme. Il impose au chaos de la matière, c'est-à-dire à la terre qu’il modèle, une forme. La taille directe dans la pierre ou le bois ne l’intéresse pas (elle n’est même plus enseignée au sein des académies). Des assistants réalisent en marbre ou en bronze ce qui a été créé en terre ou en plâtre par l’artiste.
Brancusi, quant à lui, est issu d’un monde archaique et d’une tradition millénaire de la taille du bois. Pour le sculpteur, "c’est la texture même du matériau qui commande le thème et la forme qui doivent tous deux sortir de la matière et non lui être imposés de l’extérieur".
C’est une différence essentielle avec Rodin, car Brancusi ne se présente pas comme un créateur mais comme un intercesseur capable de révéler au sein du matériau qu’il utilise "l’essence cosmique de la matière". Dans le choix préalable de son bloc de pierre ou de bois, Brancusi percoit par avance, dans la spécificité du matériau, la présence de la sculpture.
Brancusi s'attache aux modèles traditionnels mais aussi aux modèles archaiques. En 1907, à ses débuts parisiens, Brancusi affiche un refus de certains principes: contrairement à la sculpture prônée par l'enseignement académique, il se tourne vers la taille directe ( plus que réduire la forme, il s'attache à la "matière brute" comme tu le dis d'ailleurs...même démarche que le Corbusier qui donnera naissance au "brutalisme". Attention à ne pas confondre avec l'art brut qui n'a rien à voir avec ce concept!)
En Europe, en effet, l'enseignement de la sculpture reposait essentiellement sur la technique du modelage. La taille directe était considérée comme un art appliqué ou, pour la sculpture sur bois, par exemple, comme un travail appartenant au domaine des arts décoratifs. Pour Brancusi, " la taille directe dans le matériau choisi est la vraie voie d'accès à la sculpture, mais c'est aussi la pire pour qui ne connaît pas le chemin ". Son intérêt pour la taille directe s'allie avec la découverte des arts primitifs que beaucoup d'artistes, comme Picasso, par exemple, utilisent pour ancrer leur pratique dans une tradition non européenne. Décontextualisée, cette tradition devient un cadre à la création d'un langage intemporel et universel, qui permet de se dégager des contingences et du poids trop lourds de l'art européen largement académisé. Il faut réinventer l'art et les formes à partir d'un retour aux sources sublimé. Si, en cela, Brancusi participe bien à son époque, il agit en franc-tireur et ne s'engage pas dans la discipline de mouvements artistiques comme Dada ou le Futurisme. Mais, ami d'Eric Satie, de Fernand Léger, entre autres, il n'est pas du tout coupé du monde de l'art. Ainsi, le 26 mai 1920, il participe avec Léger au festival Dada à Paris et signe le manifeste " Contre Cubisme, contre Dadaisme ". Toujours en 1920, il participe à l'exposition de la Section d'or, " d'obédience " plutôt futuriste, à la galerie la Boétie, avec Archipenko, Léger, Kupka, Villon, Gontcharova... Quant à son grand ami Marcel Duchamp, il lui servira bien souvent d'intermédiaire pour organiser ses expositions aux Etats-Unis. Du point de vue historique, l'art de Brancusi fait partie d'un mouvement d'imitation de la réalité qui caractérise la naissance de l'époque moderne à partir de l'esprit du symbolisme et de l'Art Nouveau. Ce parcours fait de l'oeuvre de Brancusi une entité difficilement appropriable par les différents mouvements d'avant-garde qui affichent alors leurs textes manifestes et programmatiques. Désireux de se débarasser des citations académiques et littéraires et de retrouver l'impression de vie. Brancusi refuse d'utiliser, comme dans la sculpture traditionnelle et celle du XIXe, l'imitation de la nature. La représentation mimétique de la nature s'éloigne de la vie. De même l'impression de la vie en sculpture ne repose pas sur son expression pathétique. Le sculpteur recherche dans une forme essentielle non pas une forme réductrice mais une forme productive: " La modernité de son art ne consiste pas à imiter les formes objectales de la nature, mais à imiter son activité et à la rendre en image au moyen d'équivalents plastiques."
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Après avoir découvert ses thèmes majeurs entre 1909 et 1925, Brancusi les a inlassablement repris jusqu'à sa mort en 1957 insistant sur l' "intemporalité" de son art... Brancusi, même combat que Mondrian.
Pour en revenir au Baiser, le premier Baiser de 1907-1908 représente une rupture essentielle dans l’œuvre de Brancusi. Avec cette œuvre, Brancusi se dégage de Rodin. Il cherche une nouvelle réalité plastique. Pour lui, la sculpture a une fonction spirituelle qui ne réside pas dans l’apparence mais dans un principe de réalité inscrit au cœur de la matière. ( on pourrait ici le rapprocher de l'architecte Louis Kahn. Louis Kahn appartient à la génération qui suit les fondateurs du Modernisme. Il a 15 ans de moins que Ludwig Mies van der Rohe et 14 de moins que Le Corbusier. À ce titre, il prend la suite du mouvement moderne et le dépasse).
Il doit respecter la vocation formelle de la pierre ou du bois en travaillant à la taille directe, sans ébauche préalable, pour révéler "l’essence cosmique de la matière". (cf.ce qui a déjà été évoqué plus haut)
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Louis Kahn
Le processus de la taille directe se substitue à la représentation du modèle. "C’est en taillant la pierre que l’on découvre l’esprit de la matière, sa propre mesure. La main pense et suit la pensée de la matière". Mais le matériau impose une résistance qui ne permet pas de parvenir à des détails. Pour Brancusi c’est le moyen d’atteindre à la simplicité des formes.
Quand, en 1910, Brancusi reprend le thème du baiser pour un monument funéraire en souvenir d’une jeune fille russe qui s’est suicidée par amour ( comme tu l'évoques également) , les bustes des deux corps sont prolongés par leurs jambes accolées, rappelant une tradition roumaine selon laquelle deux arbres plantés l’un à côte de l’autre, près d’une tombe, évoque la force de l’amour face à l’éternité. "J’ai voulu évoquer non seulement le souvenir de ce couple unique mais celui de tous les couples du monde qui ont connu l’amour avant de quitter la vie", dit-il.
La Porte du Baiser, réalisée par Brancusi en 1938 pour le monument aux morts de Târgu Jiu, dans sa province natale, sera l’accomplissement de ce thème.
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"Une véritable architecture, c’est de la sculpture." disait Brancusi. Et si Le Corbusier comme Mallet-Stevens vinrent visiter son atelier, c'est que s'y effectuait "le passsage de la sculpture à l'architecture". Ce passage "se réalise, pour ainsi dire, de soi-même, que ce soit dans les sculptures en bois, les socles ou les combinaisons", écrit l'historien d'art Friedrich Teja-Bach. C'est ce passage de la sculpture à l'architecture, que j'aimerais présenter. J'y consacrerai un article que je nommerai ArchiSculpture en Echo à L'exposition ArchiSculpture, organisée pendant l'hiver 2004-05 par la Fondation Beyeler de Bâle. ( petite parenthèse architecturale: l'atelier parisien de Brancusi a été reconstitué -comme tu le mentionnes également - par un très grand architechte: Renzo Piano, l'un des 2 architectes qui ont concu le Centre Pompidou. Le deuxiéme est Richard Rogers)
Comme je disais précédemment, le baiser ne fait pas partie de mes oeuvres préférées. Je préfère- et de loin- ses bronzes: la Muse endormie et son oeuvre intempestive La Princesse X
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La Princesse X, Brancusi
La quête d’une réduction de la féminité sera constante, déjà bien visible dans La Muse endormie, elle sera encore plus poussée dans La Princesse X.
Quand Brancusi, en janvier 1920, présente au Salon des indépendants sa ‘Princesse X’, il pense avoir touché l’essence même de la femme en la transformant en sexe masculin afin de rappeler l’unité de l’être inscrit dans la symbolique androgyne. A l’imitation et au dénoté se substitue un art de l’abstraction et de l’essentiel. Malheureusement, intempestive et ambigue, cette oeuvre subtile et exigeante va déclencher les hostilités du conformisme et de la bienséance au sein du salon, après que Matisse ou Picasso se sont écriés “Voilà un phallus”, créant le trouble et la gêne chez le président du jury Paul Signac. Privant l’oeuvre de sa symbolique et de ses signifiés artistiques, ce jugement sera suivi d’une mise à l’écart puis d’un retrait du salon sous l’ordre du préfet de police. Véritable scandale, cette décision va déclencher une contestation objectivée sous la forme d’une lettre publiée dans Le Journal du peuple et intitulée ‘Pour l’indépendance de l’art’. Signée par des personnalités telles que Cocteau, Picasso, Blaise Cendrars ou Marie Curie, ce scandale représentera avec évidence le statut particulier et la portée subversive et complexe de l’art face aux structures figées et aux moeurs réactionnaires de la société. Ce que Brancusi ne cessera jamais de représenter dans sa manière très personnelle de rendre le réel.
La question inaltérable du statut de l’oeuvre d’art se pose. Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art ? Le figuratif est-il indispensable ? Comment juger la modernité ?
Je laisse cette réflexion ou pensée questionante en suspens. Libre à chacun d'y répondre.....
Certes, Brancusi a commencé à travailler aux côtés de Rodin mais un mois dans l’atelier de Rodin lui suffit pour estimer qu’ "il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres". Suit une période difficile pour définir son propre engagement d’artiste : "Ce furent les années les plus dures, les années de recherche, les années où je devais trouver mon chemin propre".
Une profonde différence dans leur relation au monde sépare les deux sculpteurs. Rodin est un créateur au sens démiurgique du terme. Il impose au chaos de la matière, c'est-à-dire à la terre qu’il modèle, une forme. La taille directe dans la pierre ou le bois ne l’intéresse pas (elle n’est même plus enseignée au sein des académies). Des assistants réalisent en marbre ou en bronze ce qui a été créé en terre ou en plâtre par l’artiste.
Brancusi, quant à lui, est issu d’un monde archaique et d’une tradition millénaire de la taille du bois. Pour le sculpteur, "c’est la texture même du matériau qui commande le thème et la forme qui doivent tous deux sortir de la matière et non lui être imposés de l’extérieur".
C’est une différence essentielle avec Rodin, car Brancusi ne se présente pas comme un créateur mais comme un intercesseur capable de révéler au sein du matériau qu’il utilise "l’essence cosmique de la matière". Dans le choix préalable de son bloc de pierre ou de bois, Brancusi percoit par avance, dans la spécificité du matériau, la présence de la sculpture.
Brancusi s'attache aux modèles traditionnels mais aussi aux modèles archaiques. En 1907, à ses débuts parisiens, Brancusi affiche un refus de certains principes: contrairement à la sculpture prônée par l'enseignement académique, il se tourne vers la taille directe ( plus que réduire la forme, il s'attache à la "matière brute" comme tu le dis d'ailleurs...même démarche que le Corbusier qui donnera naissance au "brutalisme". Attention à ne pas confondre avec l'art brut qui n'a rien à voir avec ce concept!)
En Europe, en effet, l'enseignement de la sculpture reposait essentiellement sur la technique du modelage. La taille directe était considérée comme un art appliqué ou, pour la sculpture sur bois, par exemple, comme un travail appartenant au domaine des arts décoratifs. Pour Brancusi, " la taille directe dans le matériau choisi est la vraie voie d'accès à la sculpture, mais c'est aussi la pire pour qui ne connaît pas le chemin ". Son intérêt pour la taille directe s'allie avec la découverte des arts primitifs que beaucoup d'artistes, comme Picasso, par exemple, utilisent pour ancrer leur pratique dans une tradition non européenne. Décontextualisée, cette tradition devient un cadre à la création d'un langage intemporel et universel, qui permet de se dégager des contingences et du poids trop lourds de l'art européen largement académisé. Il faut réinventer l'art et les formes à partir d'un retour aux sources sublimé. Si, en cela, Brancusi participe bien à son époque, il agit en franc-tireur et ne s'engage pas dans la discipline de mouvements artistiques comme Dada ou le Futurisme. Mais, ami d'Eric Satie, de Fernand Léger, entre autres, il n'est pas du tout coupé du monde de l'art. Ainsi, le 26 mai 1920, il participe avec Léger au festival Dada à Paris et signe le manifeste " Contre Cubisme, contre Dadaisme ". Toujours en 1920, il participe à l'exposition de la Section d'or, " d'obédience " plutôt futuriste, à la galerie la Boétie, avec Archipenko, Léger, Kupka, Villon, Gontcharova... Quant à son grand ami Marcel Duchamp, il lui servira bien souvent d'intermédiaire pour organiser ses expositions aux Etats-Unis. Du point de vue historique, l'art de Brancusi fait partie d'un mouvement d'imitation de la réalité qui caractérise la naissance de l'époque moderne à partir de l'esprit du symbolisme et de l'Art Nouveau. Ce parcours fait de l'oeuvre de Brancusi une entité difficilement appropriable par les différents mouvements d'avant-garde qui affichent alors leurs textes manifestes et programmatiques. Désireux de se débarasser des citations académiques et littéraires et de retrouver l'impression de vie. Brancusi refuse d'utiliser, comme dans la sculpture traditionnelle et celle du XIXe, l'imitation de la nature. La représentation mimétique de la nature s'éloigne de la vie. De même l'impression de la vie en sculpture ne repose pas sur son expression pathétique. Le sculpteur recherche dans une forme essentielle non pas une forme réductrice mais une forme productive: " La modernité de son art ne consiste pas à imiter les formes objectales de la nature, mais à imiter son activité et à la rendre en image au moyen d'équivalents plastiques."
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Après avoir découvert ses thèmes majeurs entre 1909 et 1925, Brancusi les a inlassablement repris jusqu'à sa mort en 1957 insistant sur l' "intemporalité" de son art... Brancusi, même combat que Mondrian.
Pour en revenir au Baiser, le premier Baiser de 1907-1908 représente une rupture essentielle dans l’œuvre de Brancusi. Avec cette œuvre, Brancusi se dégage de Rodin. Il cherche une nouvelle réalité plastique. Pour lui, la sculpture a une fonction spirituelle qui ne réside pas dans l’apparence mais dans un principe de réalité inscrit au cœur de la matière. ( on pourrait ici le rapprocher de l'architecte Louis Kahn. Louis Kahn appartient à la génération qui suit les fondateurs du Modernisme. Il a 15 ans de moins que Ludwig Mies van der Rohe et 14 de moins que Le Corbusier. À ce titre, il prend la suite du mouvement moderne et le dépasse).
Il doit respecter la vocation formelle de la pierre ou du bois en travaillant à la taille directe, sans ébauche préalable, pour révéler "l’essence cosmique de la matière". (cf.ce qui a déjà été évoqué plus haut)
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Louis Kahn
Le processus de la taille directe se substitue à la représentation du modèle. "C’est en taillant la pierre que l’on découvre l’esprit de la matière, sa propre mesure. La main pense et suit la pensée de la matière". Mais le matériau impose une résistance qui ne permet pas de parvenir à des détails. Pour Brancusi c’est le moyen d’atteindre à la simplicité des formes.
Quand, en 1910, Brancusi reprend le thème du baiser pour un monument funéraire en souvenir d’une jeune fille russe qui s’est suicidée par amour ( comme tu l'évoques également) , les bustes des deux corps sont prolongés par leurs jambes accolées, rappelant une tradition roumaine selon laquelle deux arbres plantés l’un à côte de l’autre, près d’une tombe, évoque la force de l’amour face à l’éternité. "J’ai voulu évoquer non seulement le souvenir de ce couple unique mais celui de tous les couples du monde qui ont connu l’amour avant de quitter la vie", dit-il.
La Porte du Baiser, réalisée par Brancusi en 1938 pour le monument aux morts de Târgu Jiu, dans sa province natale, sera l’accomplissement de ce thème.
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"Une véritable architecture, c’est de la sculpture." disait Brancusi. Et si Le Corbusier comme Mallet-Stevens vinrent visiter son atelier, c'est que s'y effectuait "le passsage de la sculpture à l'architecture". Ce passage "se réalise, pour ainsi dire, de soi-même, que ce soit dans les sculptures en bois, les socles ou les combinaisons", écrit l'historien d'art Friedrich Teja-Bach. C'est ce passage de la sculpture à l'architecture, que j'aimerais présenter. J'y consacrerai un article que je nommerai ArchiSculpture en Echo à L'exposition ArchiSculpture, organisée pendant l'hiver 2004-05 par la Fondation Beyeler de Bâle. ( petite parenthèse architecturale: l'atelier parisien de Brancusi a été reconstitué -comme tu le mentionnes également - par un très grand architechte: Renzo Piano, l'un des 2 architectes qui ont concu le Centre Pompidou. Le deuxiéme est Richard Rogers)
Comme je disais précédemment, le baiser ne fait pas partie de mes oeuvres préférées. Je préfère- et de loin- ses bronzes: la Muse endormie et son oeuvre intempestive La Princesse X
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La Princesse X, Brancusi
La quête d’une réduction de la féminité sera constante, déjà bien visible dans La Muse endormie, elle sera encore plus poussée dans La Princesse X.
Quand Brancusi, en janvier 1920, présente au Salon des indépendants sa ‘Princesse X’, il pense avoir touché l’essence même de la femme en la transformant en sexe masculin afin de rappeler l’unité de l’être inscrit dans la symbolique androgyne. A l’imitation et au dénoté se substitue un art de l’abstraction et de l’essentiel. Malheureusement, intempestive et ambigue, cette oeuvre subtile et exigeante va déclencher les hostilités du conformisme et de la bienséance au sein du salon, après que Matisse ou Picasso se sont écriés “Voilà un phallus”, créant le trouble et la gêne chez le président du jury Paul Signac. Privant l’oeuvre de sa symbolique et de ses signifiés artistiques, ce jugement sera suivi d’une mise à l’écart puis d’un retrait du salon sous l’ordre du préfet de police. Véritable scandale, cette décision va déclencher une contestation objectivée sous la forme d’une lettre publiée dans Le Journal du peuple et intitulée ‘Pour l’indépendance de l’art’. Signée par des personnalités telles que Cocteau, Picasso, Blaise Cendrars ou Marie Curie, ce scandale représentera avec évidence le statut particulier et la portée subversive et complexe de l’art face aux structures figées et aux moeurs réactionnaires de la société. Ce que Brancusi ne cessera jamais de représenter dans sa manière très personnelle de rendre le réel.
La question inaltérable du statut de l’oeuvre d’art se pose. Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art ? Le figuratif est-il indispensable ? Comment juger la modernité ?
Je laisse cette réflexion ou pensée questionante en suspens. Libre à chacun d'y répondre.....
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le parfum d'un baiser
Le parfum d'un baiser:
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le baiser, Lalique
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le baiser du Dragon, Cartier
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le baiser du Faune, Lalique
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Hymne à la beauté, Baudelaire
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le baiser, Lalique
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le baiser du Dragon, Cartier
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le baiser du Faune, Lalique
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Hymne à la beauté, Baudelaire
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le baiser littéraire
Acte III, scène 10. Cyrano est posté sous le balcon et s’est substitué à Christian pour demander un baiser à Roxane. "Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? Un serment fait d’un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui veut se confirmer, un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ; c’est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d’un peu se respirer le cœur, Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme !" Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand
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Le baiser ,peint en 1886 par Auguste Toulmouche (1829-1890), exposé chez Robert Simon Fine art, New-York.
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Le baiser ,peint en 1886 par Auguste Toulmouche (1829-1890), exposé chez Robert Simon Fine art, New-York.
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le baiser de l'artiste
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le baiser de l'artiste, Orlan
" Lorsque l’on dit " je veux", " j’aime", "je désire", tout cela est fabriqué par les modèles que l’on nous a présentés. Je crois que cela se lit dans tout mon travail, de 1964 à aujourd’hui!" Orlan. Avec l’œuvre d’Orlan, la suprématie de l’esprit s’anéantie et le corps regagne sa place principale et dans l’œuvre et dans la fabrication de soi par défiguration ou reconfiguration. Longtemps refoulées par les philosophes du XVIIIème siècle, Nietzsche exclamait les vertus du corps et s’attaquait à sa dépréciation. A la recherche du Surhomme, il refuse l’existence d’une pensée universelle et par conséquent, il ne pourrait y avoir une pensée indépendante du corps ; c’est bien ce qu’exprime la préface d’Ainsi Parlait Zarathoustra, "Un livre pour tous, un livre pour personnes". Par ce biais, dans Le baiser de l’artiste, Orlan réintroduit le corps dans la scène de l’artiste, rejetant dès lors les stigmates universels que la société projette sur le corps, et exclame les différentes versions de ce dernier. Il s’agit donc d’une logique nietzschéenne ; la recherche du dépassement personnel motivée par le corps, soit le fait d’aller au-delà de soi-même, et le refus de fuir à soi-même, c’est-à-dire se projeter loin de soi. En ce sens, l’on retrouve la reconfiguration du corps, qui participe maintenant à l’œuvre, et ne représente pas, malgré la conceptualisation en autoportrait, l’identité d’Orlan mais celle d’une "femme, faite de toutes les femmes qui les vaut tous et qui vaut n’importe qui" (Les Mots, Sartre). Le mouvement, incarné dans Le Manifeste de l’art charnel (que je présenterai prochainement), se reproduit à l’infini lorsqu’ Orlan accouche d’elle-même.
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D'un baiser délicat tu m'ouvres la paupière ;
Je te vois, et, confuse, avec un long soupir,
Tu souris dans l'attente heureuse du mystère.L'amour nous fait trembler.(Recueil : Le coeur solitaire),Charles Guérin
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le baiser, Picasso
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le baiser, Rodin
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le baiser, Klimt
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le baiser, Lalique
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le baiser de Moscou, Vladimir Sychev
le baiser de l'artiste, Orlan
" Lorsque l’on dit " je veux", " j’aime", "je désire", tout cela est fabriqué par les modèles que l’on nous a présentés. Je crois que cela se lit dans tout mon travail, de 1964 à aujourd’hui!" Orlan. Avec l’œuvre d’Orlan, la suprématie de l’esprit s’anéantie et le corps regagne sa place principale et dans l’œuvre et dans la fabrication de soi par défiguration ou reconfiguration. Longtemps refoulées par les philosophes du XVIIIème siècle, Nietzsche exclamait les vertus du corps et s’attaquait à sa dépréciation. A la recherche du Surhomme, il refuse l’existence d’une pensée universelle et par conséquent, il ne pourrait y avoir une pensée indépendante du corps ; c’est bien ce qu’exprime la préface d’Ainsi Parlait Zarathoustra, "Un livre pour tous, un livre pour personnes". Par ce biais, dans Le baiser de l’artiste, Orlan réintroduit le corps dans la scène de l’artiste, rejetant dès lors les stigmates universels que la société projette sur le corps, et exclame les différentes versions de ce dernier. Il s’agit donc d’une logique nietzschéenne ; la recherche du dépassement personnel motivée par le corps, soit le fait d’aller au-delà de soi-même, et le refus de fuir à soi-même, c’est-à-dire se projeter loin de soi. En ce sens, l’on retrouve la reconfiguration du corps, qui participe maintenant à l’œuvre, et ne représente pas, malgré la conceptualisation en autoportrait, l’identité d’Orlan mais celle d’une "femme, faite de toutes les femmes qui les vaut tous et qui vaut n’importe qui" (Les Mots, Sartre). Le mouvement, incarné dans Le Manifeste de l’art charnel (que je présenterai prochainement), se reproduit à l’infini lorsqu’ Orlan accouche d’elle-même.
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