Isaac Bashevis Singer
Page 1 sur 1
Isaac Bashevis Singer
“Tout ce verbiage sur la dignité, la compassion, la culture ou la morale semble ridicule lorsqu’il sort de la bouche même de ceux qui tuent des créatures innocentes, pourchassent des renards que leurs chiens ont épuisés, ou même encouragent l’existence des combats de taureaux et des abattoirs. Toutes ces explications, selon lesquelles la nature est cruelle et donc nous sommes en droit d’être cruels, sont hypocrites. Rien ne prouve que l’homme soit plus important qu’un papillon ou qu’une vache. Je considère le fait d’être devenu végétarien comme la plus grande réussite de ma vie. Je ne prétends pas sauver beaucoup d’animaux de l’abattoir, mais mon refus de manger de la viande est une protestation contre la cruauté… Personnellement, je ne crois pas qu’il puisse y avoir de paix dans ce monde tant que les animaux seront traités comme ils le sont aujourd’hui.”
— Isaac Bashevis Singer, The Letter Writer
Dès le milieu des années 60, Isaac Bashevis Singer devint un végétarien convaincu, rapprochant le traitement que les hommes infligent aux animaux, à la façon dont les nazis ont traités les juifs durant la seconde guerre mondiale. Il est le premier à oser une telle comparaison.
Il prête ainsi ses convictions à de nombreux personnages de ses romans ; ainsi écrit-il dans Ennemies, une histoire d’amour (1972) : “Bien que Herman ait souvent assisté à l’abattage d’animaux et de poissons, il avait toujours la même pensée : dans leur comportement envers les autres créatures, tous les hommes sont des nazis.”
L’auteur justifie son végétarisme en arguant que les motifs de son choix étaient liés à la santé, avant de préciser : “à la santé des animaux ! ”.
Il est en outre très pessimiste sur l’avenir du monde, et convaincu que la souffrance et le meurtre des animaux tels que nous les connaissons actuellement, constituent un prélude à la souffrance et au meurtre des humains ; ainsi déclarait-il en 1979, dans l’introduction de Vegetarianism, a way of life, de Dudley Giehl : “Tant que les êtres humains continueront à répandre le sang des animaux, il n’existera pas de paix dans le monde. La distance qui existe entre la création des chambres à gaz à la Hitler et les camps de concentration à la Staline n’est que d’un pas, car tous ces actes ont été perpétrés au nom d’une justice sociale et il n’y aura aucune justice tant que l’homme empoignera un couteau ou un pistolet pour détruire des êtres plus faibles que lui.”
Avec un sens aigu de la réalité, l’écrivain craint que l’indifférence de l’humanité vis-à-vis des animaux ne se termine jamais, mais encourage plutôt l’avènement d’une époque dans laquelle la chasse aux êtres humains deviendra un sport.
Isaac Bashevis Singer n’a en effet jamais compris comment des poètes, sensibles à la beauté des choses et des mots, aient pu aimer pêcher ou chasser, sans penser que leur choix entrainait la mort d’animaux au nom d’un sport pour les humains.
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le végétarisme est ma religion (…) et je ne peux supporter absolument aucun manque de cohérence et de justice, même dans le cas où il proviendrait de Dieu. Si une voix divine s’adressait à moi et me disait « Je suis contre le végétarisme », je répondrais « eh bien moi, je suis pour ! » (…) Ceci est ma protestation contre la conduite du monde. Etre végétarien signifie être en désaccord avec le cours actuel des évènements, et l’affirmer dans une puissante déclaration : le végétarisme ! »
“Les gens disent souvent que les humains ont toujours mangé des animaux, comme si c’était une justification pour continuer la pratique. Selon cette logique, nous ne devrions pas essayer d’empêcher les gens d’assassiner d’autres personnes, puisque ceci existe aussi depuis les tous premiers temps.”
“Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka.”
“Je continuerais à me nourrir de manière végétarienne même si le monde entier commençait à manger de la viande. Cela est mon opposition à l’ère atomique, la famine, la cruauté – nous devons lutter contre. Mon premier pas est le végétarisme et je pense que c’est un grand pas.”
Isaac Bashevis Singer est né le 21 novembre 1902 à Leoncin, en Pologne. Fils d’une famille juive très religieuse, il est l’auteur de nombreux romans en langue yiddish, qu’il traduira plus tard lui-même en anglais. Il décèdera le 24 juillet 1991 à Miami, en Floride.
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum