Jean Benoît
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Jean Benoît
Jean Benoît, né à Québec en 1922 et mort le 20 août 2010, est un artiste plasticien surréaliste.
Le 2 décembre 1959, en marge de l'exposition internationale du Surréalisme dédiée à Éros, dans l'appartement de Joyce Mansour, Jean Benoît présente son « Exécution du testament du marquis de Sade » devant un public confidentiel dont André Breton et Matta. Au terme de cette présentation, il s'applique sur la poitrine un fer rougi portant les quatre lettres SADE. Matta fait de même.
En 1963, Jean Benoît rejoint le mouvement "Panique", fondé par Arrabal et Topor, et auquel prend part le peintre et cinéaste Alejandro Jodorowsky.
(source Wikipedia)
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Le Bouledogue (1965) (immense sculpture du chien, sexe dressé sous sa cloche de verre), Théorie de perversité (1991/92) (canne phallus sculptée de têtes de mort), L'Aigle, Mademoiselle et Hommage au marquis de Sade (1959) sont visibles dans l'exposition [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Cette oeuvre est faite d'huile, de bois et de matériaux divers. Elle crée, en vrai, une forte impression (cuisses écartées de femme, surmontées d'un aigle. Le feu prend à cet endroit et la muraille explose:
D'autres objets qui n'étaient pas dans cette exposition sont visibles à cette adresse :
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Kashima- Faux-monnayeur
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L'exécutution du testament de Sade, Apostolidès
A lire pour en savoir plus sur la cérémonie qui se déroula en 1959 dans l'appartement de Joyce Mansour, en présence de surréalistes.
Costume porté par Jean Benoît :
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L'exécutution du testament de Sade, Apostolidès
Le livre de Jean-Marie Apostolidès, édité par Bruno Lalonde (Libraire Le livre voyageur), porte le nom de cette cérémonie organisée le 2 décembre 1959 chez Joyce Mansour, en présence d'André Breton et d'autres surréalistes : l'artiste Jean Benoît devait rendre hommage à Sade, dont le testament n'avait pas été respecté autrefois. Pour cela, il avait fabriqué un costume et prévu de se tatouer au fer rouge, sur la poitrine, les quatre lettres du nom du Marquis.
L'essai de J-M. Apostolidès s'ouvre sur les paroles testamentaires de Sade : il explique qu'il veut que son corps soit jeté sans cérémonie dans un taillis. Sa famille ne respectera pas ses volontés : de nombreux manuscrits seront brûlés, et il sera enterré religieusement avec une croix sur sa pierre tombale car la famille se souciait des convenances. C'est donc plus d'un siècle après que sa mémoire sera réhabilitée par le groupe des surréalistes.
L'essai revient sur la postérité de Sade, ainsi que sur des événements comme l'exposition surréaliste Eros. Apostolidès nous la détaille en nous décrivant certaines des salles : dans l'une se déroule un festin avec une femme nue couverte d'aliments, et les visiteurs étaient invités à la dévorer ; une autre en forme "de vagin en caoutchouc", etc.
Les chapitres qui m'ont le plus intéressée sont ceux qui parlent de Jean Benoît (sujet central du livre avec Sade), qui nous racontent ses débuts d'artiste, son amour pour Mimi Parent (son "amour pivotal", jolie expression pour dire qu'il a pu connaître bien d'autres femmes...), et qui nous font comprendre comment il en est arrivé à incarner l'héritier de Sade, au sens étymologique du terme puisqu'il se l'est tatoué au fer sur la peau.
On voit aussi comment, à l'intérieur d'un même mouvement, les artistes peuvent prendre des voies différentes : quand [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dont l'oeuvre est très empreinte de Sade, restait "fidèle au canon de l'art classique, en particulier pour la représentation du corps humain", Jean Benoît a eu besoin de se démarquer de cet aîné avec qui il avait énormément de points communs (les inspirateurs, outre Sade, Sacher-Masoch ou Lautréamont ; le rejet de la dimension commerciale de l'art ; les thèmes de la mort et du fantôme...). Il décide donc d'"explorer des territoires du monde visuel jusque là méprisés".
En organisant la cérémonie chez Joyce Mansour, Jean Benoît crée une oeuvre unique et éphémère : on ne pourra pas la reproduire. De plus, filmer ou prendre des photos était interdit. Il fit de même quelques années plus tard en apparaissant, le soir du vernissage de l'exposition internationale du surréalisme appelée L'Ecart absolu, en apparaissant dans le costume du Nécrophile, homme au [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Le chapitre VI de l'essai revient en détail sur "Le Grand Cérémonial", le geste de Matta, les détails du costume et de la mise en scène...
On comprend que ce qui était fait pour être un hommage à Sade a été plus que cela, et Apostolidès le développe dans son dernier chapitre intitulé "Déchaînements en faveur de Sade".
Cet essai qui se lit très bien montre donc comment Sade, au fil des années, a retrouvé sa place et ses lettres de noblesse dans la littérature, et grâce aux surréalistes. Il met aussi en lumière Jean Benoît, un grand artiste encore méconnu et dont l'oeuvre est stupéfiante, héritier audacieux de celui dont il se réclamait.
Kashima- Faux-monnayeur
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