L'épicurisme

"L'Épicurisme est une école philosophique fondée à Athènes par Épicure en 306 av. J.-C. Elle entrait en concurrence avec l'autre grande pensée de l'époque, le stoïcisme, fondé en 301 av. J.-C..
L'épicurisme est axé sur la recherche d'un bonheur et d'une sagesse dont le but ultime est l'atteinte de l'ataraxie. C'est une doctrine matérialiste et atomiste."
Source Wikipedia

Il y a quatre grands axes pour atteindre le bonheur :

- ne pas craindre les dieux
- ne pas craindre la mort
- la douleur est supportable
- le bonheur peut être atteint

L'homme n'a rien à attendre des dieux car ceux-ci ne se préoccupent pas d'eux : ils ne sont pas de la même nature et n'éprouvent donc ni amour ni haine envers le mortel. Cela n'est pas une théorie impie. Ce qui compte, c'est de balayer toute superstition religieuse.

Comment ne pas craindre la mort? La mort n'est jamais là quand nous y sommes : de notre vivant, nous ne pouvons pas la connaître et quand nous mourons, nous ne sommes déjà plus.

La douleur disparaît quand on meurt, si elle est trop forte ; si l'on ne meurt pas, les sens s'émoussent et on la ressent moins.

Quant au bonheur, pour l'épicurien, il s'agit d'atteindre l'état d'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de trouble. Eviter un plaisir présent épargnera une souffrance future due à la perte de ce plaisir ou à l'attente pour qu'il se reproduise. C'est ainsi qu'on atteindra le bonheur, non dans un assouvissement de tous les sens, mais plutôt par la privation.
Epicure se nourrisssait très frugalement et, quand il voulait faire un très bon repas, il l'agrémentait d'un fromage de chèvre!

Il est donc erroné, de nos jours, de dire : "Je suis un véritable épicurien" , pour dire qu'on profite de la vie. Ceci est une attitude hédoniste, "doctrine philosophique qui fait du plaisir la fin de toute existence, et le souverain bien." :

"Aristippe [fondateur de l'école dite du Cyrénaïsme, dont la doctrine essentielle était l'hédonisme.] définissait le but et la fin de la vie comme « un mouvement doux accompagné de sensation ». C'est la définition du plaisir et il défend donc un hédonisme. Il n'admet même pas la thèse que le bonheur serait supérieur au plaisir et n'y voit qu'une somme de plaisirs particuliers.
L'hédonisme se différencie de la définition d'Épicure en prenant le plaisir comme un mouvement avec sensation et non pas une ataraxie. Les Cyrénaïques reprochent à l'ataraxie ou l'apathie de ne pas être un plaisir mais une anesthésie et une simple privation de douleur.

Tout être recherche son plaisir et le plaisir est toujours en soi un bien, même si sa cause est mauvaise. Les plaisirs du corps sont plus importants que ceux de l'âme et la vertu n'est un bien qu'en tant qu'elle favorise les plaisirs.

Contrairement aux épicuriens et à de nombreux hédonistes, Aristippe serait allé jusqu'à nier la supériorité d'un plaisir futur au nom du plaisir actuel et nier tout intérêt à différer la gratification immédiate."

Alors que je devrais être totalement absorbée par des problématiques scientifiques et financières, concentrée sur un tableur Excel et hermétique au monde extérieur et à ses turpitudes, voilà que tu me poses la question qui tue : "de quelle philosophie grecque te sens-tu la plus proche" ?

Quelle cruauté ! (Je te reconnais bien là …)

En effet, est-ce que l'on montre à l'homme assoiffé la fontaine lorsqu'il ne peut boire à son eau ?

Il semblerait que oui …

La question qui vient ensuite est : "Est-ce que cela a encore du sens de se demander de quelle philosophie grecque on se sent le plus proche ?"
En effet, à l'heure où l'homme va sur la lune, ne serait-il pas plus raisonnable de se demander : "L'hédonisme est-il dangereux lorsqu'il est pratiqué en apesanteur ?"

Et bien, non, cela ne semble pas plus raisonnable …

Ainsi, je vais te montrer que non seulement j'ai un point de vue sur la philosophie grecque, mais encore, que je suis la plus stoïcienne de tous les stoïciens. Enfin, je conclurai en démontrant que cette théorie philosophique, bien qu'ancienne et inaboutie, n'est pas morte, mais qu'au contraire elle peut enrichir la pensée moderne, la compléter et la parfaire.

Ce faisant, je vais t'ouvrir le chemin qui conduit à l'immortalité.

Selon Luc Ferry, philosophie et religion sont deux façons opposées d'approcher la question du salut.

Si les religions se définissent elles-mêmes comme des 'doctrines du salut' par un Autre, grâce à Dieu, on pourrait définir les grandes philosophies comme des doctrines du salut par soi-même, sans l'aide de Dieu.

C'est ainsi qu'Épicure, par exemple, définit la philosophie comme une 'médecine de l'âme' dont l'objectif ultime est de nous faire comprendre que 'la mort n'est pas à redouter'. C'est là encore tout le programme philosophique que son plus éminent disciple, Lucrèce, expose dans son poème intitulé De la nature des choses :

« Il faut avant tout chasser et détruire cette crainte de l'Achéron [le fleuve des Enfers] qui, pénétrant jusqu'au fond de notre être, empoisonne la vie humaine, colore toute chose de la noirceur de la mort et ne laisse subsister aucun plaisir limpide et pur. »

Mais c'est tout aussi vrai pour Épictète, l'un des plus grands représentants d'une autre école philosophique de la Grèce ancienne, le stoïcisme, qui va même jusqu'à réduire toutes les interrogations philosophiques à une seule et même source : la crainte de la mort.
Écoutons-le un instant s'adresser à son disciple au fil des entretiens qu'il échange avec lui :

« As-tu bien dans l'esprit, lui dit-il, que le principe de tous les maux pour l'homme, de la bassesse, de la lâcheté, c'est... la crainte de la mort ? Exerce-toi contre elle ; qu'à cela tendent toutes tes paroles, toutes tes études, toutes tes lectures et tu sauras que c'est le seul moyen pour les hommes de devenir libres. »