Les Solitudes de Gongora
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Les Solitudes de Gongora
Poème de 1613 en 25 000 vers, censuré lors de sa première édition pour paganisme, obscénité et subversion.
Au départ, quatre solitudes étaient prévues, mais Gongora n'a achevé que la première, la deuxième n'a pas été terminée...
Le sujet de la « Première Solitude » est le suivant : un jeune homme fait naufrage sur une île et des chevriers le recueillent. Inspiré par l'épisode de Nausicaa dans l'Odyssée, Góngora s'attache à dépeindre minutieusement la nature, avec des allusions mythologiques et des métaphores filées, dans l'intention de louer les sens et de trouver la beauté dans chacun des objets sur lesquels s'arrête sa plume.
La rosée est la "sueur des cieux", les fleurs de "muettes étoiles", leur nectar la "salive", la jeune mariée est une "vierge dont la beauté pourrait rendre torride la Norvège avec ses deux soleils et blanche l'Éthiopie avec ses deux mains."
Les Solitudes ont été attaquées à leur parution car l'œuvre est lyrique et baroque : "les Solitudes ont fait naître un grand débat en raison de la complexité de leur ornement et de la profusion d'allusions mythologiques et érudites"
Cette œuvre est le sommet du gongorisme, les Parnassiens et les Symbolistes français la revendiquèrent et la louèrent, ainsi que la Génération de 27 (groupe littéraire espagnol des 1920), qui rendit hommage mérité en 1927 à Góngora pour le tricentenaire de sa mort, événement qui donna son nom à cette génération de poètes.
Les solitudes sont comme une pièce d'orfèvrerie en l'honneur des éléments (pas de sentiments, pas d'idées, juste la beauté).
Gongora est aussi l'auteur de sonnets :
Les urnes plébéiennes, les tombeaux des rois,
Visite-les sans crainte, ma mémoire,
Naguère là où le bourreau des jours
D'un pied égal fit des pas inégaux.
Retourne tant de signes de mortels,
les os dénudés, cendres froides,
En dépit des vaines, si non pieuses
Pratiques de préservation orientales.
Descends jusqu'en l'abîme, au sein
Où blasphèment les âmes, à la prison
Au bruit des fers éternels, et des plaintes,
Si tu veux, ô mémoire, pour le moins
Te libérer de la mort par la mort,
Et vaincre à l'enfer l'enfer même.
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
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