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Yasmina Khadra

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Message  Kashima Ven 13 Fév 2009 - 11:24

C'est un auteur d'origine algérienne que j'aime beaucoup.
J'avais commencé par Les Hirondelles de Kaboul qui racontait l'histoire d'un couple (et d'autres personnages) dans l'Afghanistan des talibans.
Cet été, j'ai lu Les Agneaux du Seigneur (dont j'ai parlé ici : https://edencash.forumactif.org/notes-de-lecture-f12/lectures-de-vacances-convalescence-ete-2008-t77.htm)

Je viens de finir L'Attentat.

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"Qui regarde la mer tourne le dos aux infortunes du monde." (81)

Yasmina Khadra a vraiment l'art de la narration et de la formule poétique qu'on n'attend pas à cet endroit. Ses livres sont faits de personnages attachants, très bien dessinés. Il parvient - et sur les sujets qu'il aborde, c'est très difficile! - à rester neutre, à montrer les différentes faces d'un sujet, sans jamais faire de concession au terrorisme.

Dans L'Attentat, Amine est un Arabe naturalisé Israélien. Il est intégré dans la société, occupe un poste de chirurgien renommé. Le roman s'ouvre sur une scène d'attentat, on ne sait pas exactement quand et où, si ce n'est que c'est en Israël. sans révéler la fin, c'est un coup de maître de parvenir à finir le roman de cette façon, car les corps éboudrillés ne sont pas forcément ceux de qui on l'attendrait.
Il apprend un jour qu'une kamikaze s'est fait exploser dans un restaurant, et c'est Sihem, sa femme qui s'était absentée durant trois jours. Son monde s'écroule. Il n'appartient pas à ce monde de la violence, du terrorisme, de l'intégrisme. Que s'est-il passé?

Quelle différence entre l'islamisme et l'intégrisme?
"Un islamiste est un militant politique. Il n'a qu'une seule ambition : instaurer un État théocratique dans son pays et jouir pleinement de sa souveraineté et de son indépendance... Un intégriste est un djihadiste jusqu'au-boutiste. Il ne croit pas à la souveraineté des États musulmans ni à leur autonomie. Pour lui, ce sont des États vassaux qui seront appelés à se dissoudre au profit d'un seul califat.Car l'intégriste rêve d'une ouma une et indivisible qui s'étendrait de l'Indonésie au Maroc pour, à défaut de convertir l'Occident à l'islam, l'assujettir ou le détruire..." (156) Voilà ce que lui dit l'homme qui l'a reçu, qui fait partie des réseaux qui se battent contre les Israéliens. Il ne se réclame ni de l'un, ni de l'autre, mais dit faire partie "d'un peuple bafoué et spolié".

Le docteur Jaafari va pénétrer dans des endroits, des nébuleuses à mille lieues de sa vie, de son quotidien...

Malgré la violence du sujet, Yasmina Khadra parvient à narrer comme un sage. On en trouve d'ailleurs une figure dans Zeev, à la fin du livre, "un personnage fascinant, un peu fou mais sage, une sorte de saint en rupture de ban".

Je continuerai à lire cet auteur de talent. Le prochain sur ma liste : Les Sirènes de Bagdad.


Yasmina Khadra 313313xc5


Quelques mots sur lui (Wikipedia):

Mohammed Moulessehoul choisit en 1997, avec le roman Morituri, d'écrire sous pseudonyme. Diverses raisons l'y poussent, mais la première que donne Moulessehoul est la clandestinité. Elle lui permet de prendre ses distances par rapport à sa vie militaire et de mieux approcher son thème cher : l'intolérance.

Il choisit de rendre hommage aux femmes algériennes et à son épouse en particulier, en prenant ses deux prénoms : Yasmina Khadra. Khadra ne révèle son identité masculine qu'en 2001 avec la parution de son roman autobiographique L'Écrivain et son identité tout entière dans L'imposture des mots en 2002. Or à cette époque ses romans ont déjà touché un grand nombre de lecteurs et de critiques.

Khadra illustre « le dialogue de sourds qui oppose l'Orient et l'Occident » avec les trois romans : Les Hirondelles de Kaboul, qui raconte l'histoire de deux couples Afghans sous le régime des Talibans ; L'Attentat, roman dans lequel un médecin arabe, Amine, intégré en Israël, recherche la vérité sur sa femme kamikaze ; Les Sirènes de Bagdad, relate le désarroi d'un jeune bédouin irakien poussé à bout par l'accumulation de bavures commises par les troupes américaines.

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Message  Kashima Sam 7 Mar 2009 - 15:20

Alger bascule aux mains des islamistes...

Yasmina Khadra 9782266132824fs



Sur la mort d'Hanane, tuée par son frère, un intégriste fou :

"Une vierge venait de s'éteindre, pareille à un cierge dans une chambre mortuaire, comme s'éteignent les jours à l'heure où se crucifie le soleil aux portes de la nuit."
(117)
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Message  Kashima Jeu 19 Mar 2009 - 9:31

Encore un livre prenant et qui montre l'horreur de l'islamisme.
La construction en boucle est propre à Khadra. Il nous perd dans les premières pages en nous plongeant au cœur d'un événement choc (ici, l'explosion d'une tête par le trou de la serrure, les terroristes sont cernés ; dans l'Attentat, l'agonie d'une victime...), mais nous savons que les clés nous sont livrées et que le livre va être la lente ouverture d'une porte.

Toujours ces détails dans l'horreur, des personnages bien peints, une écriture limpide et parfois poétique.
Jamais déçue.
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Message  Kashima Mar 25 Mai 2010 - 20:40

Yasmina Khadra 4569439782260017127

Prologue prometteur...
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Message  Kashima Mar 25 Mai 2010 - 20:44

Lu en 2008 :

Les Agneaux du Seigneur
Yasmina Khadra



J'avais beaucoup aimé Les Hirondelles de Kaboul et la lecture des Agneaux du Seigneur est passionnante. Yasmina Khadra raconte comment des Algériens basculent dans le fanatisme. Au début du livre, trois copains discutent : Kada Hilal, l'instituteur, Jafer Wahab, l'oisif, et Allal Sidhom, le policier. Allal essaie de convaincre Jafer de faire comme lui, de devenir fonctionnaire de police pour pouvoir avoir une femme et une maison.


A Ghachimat, tous les jeunes gens sont amoureux de Sarah, la fille du maire, mais c'est Allal qu'elle aime et qu'elle épousera. La rancœur naît dans l'âme de Kada. Dans le même temps, le cheikh Abbas sort de prison. Il fait des prêches. On ne le voit pas agir, l'auteur ne lui donne jamais la parole, mais sa présence est forte. Et puis un jour, on trouve que les Anciens sont trop mous ; le FIS, Front Islamiste du Salut, peint ses slogans sur les murs. Kada ne se remet pas de sa passion meurtrie pour Sarah. Il sera moudjahidin en Afghanistan, béni par le cheikh Abbas. Quand il revient au pays, Abbas et ses hommes ont été arrêtés : il prendra sa place et sera le chef, l'émir des terroristes.

La terreur règne dans les villages. Toutes les nuits, des hommes, des femmes, des enfants sont décapités, violés, éventrés, égorgés. Les lois de la Guerre sainte sont écrites sur les murs et quiconque ne les respectera pas encourt la mort : « le bain maure, les salons de beauté, le port de la jupe, le maquillage, la musique, la pratique de a voyance, la consommation de tabac, la lecture et la vente de la presse, l'antenne parabolique, les jeux de hasards, les plages, etc. ».

Au début, les villageois ne se rendent pas tellement compte de l'horreur des événements, ils pensent même que sont châtiés des gens qui le méritaient mais, très vite, ils voient que le massacre est aveugle et n'épargnera personne depuis que la tête de l'imam Haj Salah a été exposée sur le pont.


Le récit est d'une grande vivacité, grâce aux dialogues. Les personnages sont tous dessinés de façon à ce qu'on s'y attache et qu'on s'intéresse, bons ou mauvais, à leur destin.

L'horreur de ce terrorisme éclate, par exemple, dans la description courte, mais fulgurante, de Sarah (p. 189) :

« La clairière paraît rassérénée. Malgré un soleil implacable, la pénombre des arbres y déverse une fraîcheur d'oasis. Tapi dans les branchages, un merle siffle. Sarah est là, étendue sur le sol duveteux. Elle est nue. Sa chevelure blonde, que taquine par endroits la brise, se ramifie autour d'elle comme une coulée d'or. Son dos arrondi conserve les traces du fouet. Elle a les poings ligotés avec du fil de fer et les chevilles enchaînées. »

Dans le cadre idyllique, l'auteur nous invite à une scène d'amour. J'étais un peu perdue, je ne comprenais pas comment Sarah avait pu accepter l'étreinte de Kada et puis, la parataxe nous plonge soudain dans l'inacceptable. Les terroristes sont prêts à tout.


Le comble de l'horreur, avait déjà été atteint à la page, quand toute une famille, celle de l'ancien maire, se fait assassiner. Le sadisme des rebelles est inimaginable (p.163). Smaïl, qui deviendra le bourreau attitré un peu après, s'exprime en ces termes quand il s'adresse au maire :

« Regarde ta famille. (…) Cette nuit, (…) tu vas assister à leur mort. Nous allons les égorger sous tes yeux, es uns après les autres, ensuite nous sodomiserons ta femme, puis nous lui crèverons les yeux, lui arracherons les doigts et la peau du dos, lui découperons les seins et nous l'écartèlerons avec une scie à métaux. »



Au milieu de cette terreur, on trouve le personnage du nain, Zane, un être insupportable, un traître, une anguille, espion pour les terroristes mais qui se fait passer pour une bonne âme au village, bien que personne ne l'aime.



Des voix s'élèvent pour dire que ce fanatisme n'a rien à voir avec la religion. L'interprétation du sacrifice d'Abraham est parlante : l'imam Haj Salah, cité plus haut, discute avec les fanatiques qui l'ont enlevé. Il leur demande comment ils interprètent le fait que Dieu ait demandé à Abraham de sacrifier son fils. Sans hésiter, ils répondent ce que nous répondrions : « Pour tester sa foi ! ». Mais non. En lui demandant ce geste, « il voulait faire comprendre aux hommes que la Foi a ses limites aussi, qu'elle s'arrête dès lors qu'une vie d'homme est menacée. » (p.127) Son discours résonne d'autant plus tristement dans le paragraphe d'après, où sa tête est exposée…



Deux passages que j'ai retenus encore, celui qui montre que l'homme traite son meilleur ami en le faisant dormir à la niche, et celui sur le bannissement des livres par Tej :

« Les bouquins sont les pires ennemis de l'homme. Ils te colonisent la tête. (…) On ne sauve pas l'humanité avec des mots. Pour moi, l'écriture est l'apprentissage par excellence de la figuration. (…) Le fusil ne revient jamais sur ses déclarations. » (pp. 194-196)

Un livre qui me donne envie d'en lire d'autres de cet auteur.
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Message  Kashima Dim 30 Mai 2010 - 9:06

p 119, même sans concordance des temps :
"Je voulais quelque chose qui soit plus grand que ma peine."

Un jeune Bédouin de vingt ans vit à Kafr Karam, village perdu en Irak, pas encore vraiment touché par la guerre qui se livre après les attentats du 11 septembre 2001. Hypersensible, il ne supporte pas la vue du sang et de la violence. D'événement en événement, le jeune homme va vivre celui qui va le perdre, le faire basculer du côté des terroristes. Il part à Bagdad, bien décidé à laver son honneur perdu.
Yasmina Khadra nous livre encore une fois un récit d'actualité prenant, sans jamais prendre partie ou rester neutre. Il n'est pas un arbitre, il n'est pas celui qui prêche la bonne parole d'un des deux camps, l'Occidental et l'Oriental... Il raconte avec adresse et sait incarner ses personnages.
C'est un auteur qui sait décrire l'horreur ou la suggérer. Je garderai toujours en mémoire le choc qu'il m'avait infligé dès les premières pages des Hirondelles de Kaboul.
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Yasmina Khadra Empty L'imposture des mots

Message  Kashima Jeu 13 Jan 2011 - 10:22

Décidément, tout me tombe des mains aujourd'hui...
C'est la première fois que Yasmina Khadra ne parvient pas à m'accrocher.
L'imposture des mots raconte le mouvement médiatique qui a accompagné la révélation de qui se cachait derrière Yasmina Khadra : un ancien officier de l'armée algérienne.

Yasmina Khadra L-imposture-des-mots1

Bien sûr, il ponctue son livre de ses doutes, de ses réflexions, mais le cortège de journalistes, la relation de ses émissions télévisées ne m'ont pas beaucoup intéressée.
Je préfère tout le reste, ses romans, à ce récit autobiographique. Je projette de lire L'Ecrivain, mais il est aussi de veine autobiographique, et j'espère qu'il ne provoquera pas le même effet. Par avance, je ne le crois pas car là, il sera véritablement question de son histoire d'écrivain anonyme :

"Il rêvait d'être poète mais son père voulait faire de lui un militaire. Le jeune Mohamed fut donc emmené à l'école des cadets où tout ce qu'il apprit ce fut la nostalgie de la ferme familiale et sa propre incapacité à supporter l'arrogance des militaires. Il se réfugie alors dans les livres, la lecture et l'écriture et commence à publier. Mais l'armée ne voit pas d'un très bon œil d'avoir un écrivain dans ses rangs. Il est rapidement sommé de soumettre ses textes à la censure militaire. Pour lui, il n'est pas question d'accepter mais renoncer à l'écriture est également impossible. Il se rallie à la suggestion de sa femme de prendre un pseudonyme et lui emprunte ses deux prénoms. Yasmina Khadra. C'est sous ce nom qu'il publie plusieurs romans policiers au succès retentissant dont Morituri où il dénonce la barbarie de la guerre civile algérienne."
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Yasmina Khadra Empty Yasmina Khadra, L'Olympe des infortunes

Message  Nicole Jeu 13 Jan 2011 - 11:45

Je n'ai lu de lui que L'Olympe des infortunes et j'en garde un plutôt bon souvenir -- peut-être seulement parce que ça faisait écho en mes propres années de "mondes parallèles", de rue et d'errances... J'y ai retrouvé les décalés, les déracinés, les plagieurs de monde, les odeurs et les couleurs... Un bon bouquin pour moi, vraiment, un bouquin qui sonne juste, et dans lequel on ne décerne aucune tentative d'explication ou de moralisation. C'est à mon sens très appréciable.

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Message  Kashima Jeu 13 Jan 2011 - 12:23

Je ne connais pas ce livre. De quoi parle-t-il, même si l'essentiel n'est pas toujours là? Il n'est pas dans le lignée des livres sur le Moyen-Orient ou l'Algérie, semble-t-il.

On ne peut pas enlever à Khadra qu'il écrit très bien et sait construire un roman en y laissant des traces de poésie.
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Message  Nicole Jeu 13 Jan 2011 - 12:52

Yasmina Khadra nous y campe (hi hi hi ! c'est le mot...) l'existence, les rêves et l'organisation sociale d'une "tribu de déracinés", coincée quelque part sur un terrain vague entre la ville et l'océan. A travers ces personnes et leurs truculents et pathétiques portraits il nous parle de la peur et des croyances, des territoires infimes dont chacun se fait un royaume -- il nous conte tout ça empli d'une vraie et virulente tendresse, monsieur Khadra a malgré tout foi en l'Humain.

Pour avoir fréquenté ce genre de communautés, je peux attester de la justesse des mots utilisés, des processus décrits, des situations évoquées. C'c'est tragique, c'est exact, c'est émouvant, c'est, quelque part, un bel hommage à ce monde-là.

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