Ion Barbu: dans le prolongement de Mallarmé et de Paul Valéry
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Ion Barbu: dans le prolongement de Mallarmé et de Paul Valéry
Ion Barbu disait que la poésie et la géométrie étaient complémentaires dans sa vie: là où la géométrie devenait rigide, la poésie lui offrait (ouvrait) un horizon vers la connaissance et l'imagination. Dans sa conception de la littérature- qui rejoint par moments, celle de Paul Valéry- la géométrie a beaucoup en commun avec la poésie:
Il y a quelque part, dans le haut domaine de la géométrie un endroit lumineux où celle-ci rencontre la poésie. Comme dans la géométre, par la poésie j'entends une certaine symbolique pour la représentation des formes possibles d'existence. Pour moi, la poésie est un prolongement de la géométrie, comme quoi, en restant poète, je n'ai jamas quitté le domaine divin de la géométrie. Ion Barbu
Dan Barbilian, dit Ion Barbu, Poète, philosophe et mathématicien roumain (Campulung, Arges, 1895 - Bucarest 1961).
Débutant par des vers d'inspiration parnassienne, il se réclame plus tard de Mallarmé et de Valéry, à travers une poésie de facture hermétique. Son principal recueil de vers, Jeu second (1930) allie la frénésie vitale, symbolisée par le motif récurrent de la noce, à la quête de l'idée pure et à l'élan vers l'absolu, à travers le « jeu » rafffiné d'un langage aux sonorités incantatoires. Mais c'est dans les poèmes du cycle Isarlik, proches du surréalisme et construits sur les motifs pittoresques du folklore balcanique, que le poète donne le meilleur de lui-même.
HUMANISATION
Il me fut donné de connaître ton froid château, Pensée :
Sous ses tristes arcades, pendant longtemps je me perdis,
Désireux de nouvelles réflexions, mais aucun reflet
Dans les cristaux ternis que tu caches, ne m’a rien dit.
J’ai ultérieurement abandonné ta grandeur polaire
Et me suis acheminé vers les chaudes terres du midi
Et, sous un boqueteau d’arbres touffus, à l’heure crépusculaire,
Mon sentier, surpris par l’ombre, sa route interrompit.
Là, à l’abri de ce groupe d’arbres sauvages, sur la brune,
Tu m’apparus, sous d’inconnues pour moi physionomies –
Toi, qui n’avais persisté dans cette froide commune
Toi – musique de la forme prenant son envol, Eurythmie !
Sous les arbres épanouis, sous mes pupilles interdites,
T’es résorbée dans le son, la ligne, la tonalité –
T’es répandue dans les choses, comme dans l’éternel mythe
S’épandait le Divin dans des argiles de courte durée.
Hélas, comme toute mon âme à moi aurait désiré
Avec tout le cercle de ton onde oblongue se dilater,
Traverser les éthers et – grandi et multiplié –
Se sentir vibrer dans des mondes qu’on ne saurait compter…
Et, à la tombée du soir, regardant vers le Nord,
Au moment où la pénombre sous l’horizon se réduit
Et le soir veut renvoyer un somnolent accord,
J’ai l’impression que tout ce dôme de glace s’amollit.
(Traduction: Constantin FROSIN)
Il y a quelque part, dans le haut domaine de la géométrie un endroit lumineux où celle-ci rencontre la poésie. Comme dans la géométre, par la poésie j'entends une certaine symbolique pour la représentation des formes possibles d'existence. Pour moi, la poésie est un prolongement de la géométrie, comme quoi, en restant poète, je n'ai jamas quitté le domaine divin de la géométrie. Ion Barbu
Dan Barbilian, dit Ion Barbu, Poète, philosophe et mathématicien roumain (Campulung, Arges, 1895 - Bucarest 1961).
Débutant par des vers d'inspiration parnassienne, il se réclame plus tard de Mallarmé et de Valéry, à travers une poésie de facture hermétique. Son principal recueil de vers, Jeu second (1930) allie la frénésie vitale, symbolisée par le motif récurrent de la noce, à la quête de l'idée pure et à l'élan vers l'absolu, à travers le « jeu » rafffiné d'un langage aux sonorités incantatoires. Mais c'est dans les poèmes du cycle Isarlik, proches du surréalisme et construits sur les motifs pittoresques du folklore balcanique, que le poète donne le meilleur de lui-même.
HUMANISATION
Il me fut donné de connaître ton froid château, Pensée :
Sous ses tristes arcades, pendant longtemps je me perdis,
Désireux de nouvelles réflexions, mais aucun reflet
Dans les cristaux ternis que tu caches, ne m’a rien dit.
J’ai ultérieurement abandonné ta grandeur polaire
Et me suis acheminé vers les chaudes terres du midi
Et, sous un boqueteau d’arbres touffus, à l’heure crépusculaire,
Mon sentier, surpris par l’ombre, sa route interrompit.
Là, à l’abri de ce groupe d’arbres sauvages, sur la brune,
Tu m’apparus, sous d’inconnues pour moi physionomies –
Toi, qui n’avais persisté dans cette froide commune
Toi – musique de la forme prenant son envol, Eurythmie !
Sous les arbres épanouis, sous mes pupilles interdites,
T’es résorbée dans le son, la ligne, la tonalité –
T’es répandue dans les choses, comme dans l’éternel mythe
S’épandait le Divin dans des argiles de courte durée.
Hélas, comme toute mon âme à moi aurait désiré
Avec tout le cercle de ton onde oblongue se dilater,
Traverser les éthers et – grandi et multiplié –
Se sentir vibrer dans des mondes qu’on ne saurait compter…
Et, à la tombée du soir, regardant vers le Nord,
Au moment où la pénombre sous l’horizon se réduit
Et le soir veut renvoyer un somnolent accord,
J’ai l’impression que tout ce dôme de glace s’amollit.
(Traduction: Constantin FROSIN)
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Re: Ion Barbu: dans le prolongement de Mallarmé et de Paul Valéry
Merci, je ne connaissais pas...
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
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