A lire : pense-bête
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Re: A lire : pense-bête
Je vais me faire une petite série médecine antique, j'ai envie de préparer qqch pour mes élèves en latin...
Kashima- Faux-monnayeur
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Programme vacances
Je me fais ma liste de vacances. C'est le moment que je me remette à la lecture...
Le Quatuor d'Alexandrie
les Alberoni
La Vague de Todd Stramer
La 25ème heure de Virgil Gheorghiu
Le Tambour
A suivre...
Un tour à la bibliothèque s'impose. :lecture:
Le Quatuor d'Alexandrie
La Vague de Todd Stramer
La 25ème heure de Virgil Gheorghiu
A suivre...
Un tour à la bibliothèque s'impose. :lecture:
Dernière édition par Kashima le Sam 24 Nov 2012 - 10:33, édité 3 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Pratique, le pense-bête. J'allonge ma liste...
Le Roi de Kahel
Pas trouvé La 25ème heure ni La Vague https://edencash.forumactif.org/sur-les-ecrans-f6/la-vague-die-welle-t390.htm#5425 .
Pas trouvé La 25ème heure ni La Vague https://edencash.forumactif.org/sur-les-ecrans-f6/la-vague-die-welle-t390.htm#5425 .
Dernière édition par Kashima le Lun 2 Jan 2012 - 11:16, édité 1 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
L'incident - Christian Gailly
La Joueuse d'échecs - Bertina Heinrichs (voir film La Joueuse https://edencash.forumactif.org/sur-les-ecrans-f6/avec-sandrine-bonnaire-t399.htm#5465 )
Opium pour Ovide - Yoko Tawada
Thanatos - Ryû Murakami
Opium pour Ovide - Yoko Tawada
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
A lire en juin-juillet :
Voyages en terre inconnue (Gaudé)
Cannibale (Daeninckx)
Et si c'était niais? (Fioretto)
Voyages en terre inconnue (Gaudé)
Cannibale (Daeninckx)
Et si c'était niais? (Fioretto)
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Jamais lu du Djian...
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Moi non plus mais mon maitre de stage m'a vivement conseillé son dernier livre.
Re: A lire : pense-bête
Qui a tué Arlozoroff de Tobie Nathan (ethnopsychiatre)
Ourika de Mme de Duras
L'attrape-coeurs de Salinger
Les crapauds-brousse de Tierno Monénembo
La Fausse maîtresse de Balzac
La Fausse maîtresse de Balzac
Dernière édition par Kashima le Dim 20 Nov 2011 - 21:26, édité 3 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
La Nuit américaine de Christopher Frank (cf. L'important, c'est d'aimer)
L'amour monstre de Pauwells
Dernière édition par Kashima le Lun 20 Juin 2011 - 14:43, édité 1 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Nathalie Rheims! (absolument)
Texte trouvé sur son site officiel dans la rubrique L'Univers de Nathalie Rheims :
"Longtemps, j’ai eu la conviction qu’une des jeunes femmes qui ont partagé ma vie écrirait un roman sur nos amours ; je le pensais en particulier de celles dont les lettres qu’elles m’écrivaient du temps que nous étions ensemble manifestaient un réel talent d’écrivain, un vrai don pour l’écriture. Un jour, longtemps après ma mort, ces lettres – qui sont désormais en sécurité, soigneusement préservées de la destruction - seront publiées, et le public sera époustouflé par la force, l’originalité, le style, la bouleversante beauté de tant d’entre elles. J’aurais été heureux qu’une de ces adolescentes, de ces jeunes filles qui ont partagé ma vie – et je ne parle pas ici d’aventures, de brèves rencontres, mais d’amours durables et profondes, de liens consubstantiels -, publiât un roman où elle aurait dit la passion, le plaisir, la complicité, le bonheur, et aussi, cela va de soi, les tensions, les querelles, les tourments de la jalousie, les plaies de la trahison, les douleurs de la rupture, bref ce mixte de félicité et de souffrance qu’est nécessairement un grand amour unissant un artiste de mon genre avec une jeune femme intelligente et sensible.
(...)en écrivant Journal intime, Nathalie a répondu à la vaine attente que j’évoque ci-devant, car ce livre est celui qu’une de mes oublieuses amantes aurait pu et dû écrire ; il resserre en soi et, d’une certaine manière, remplace tous ces romans vécus mais non écrits par mes renégates adorées. Je n’avais peut-être jamais lu sous la plume d’une femme une description aussi juste de l’amour féminin ; et, comme romancier je suis très fier car mes propres réflexions sur la façon dont les jeunes filles et les jeunes femmes aiment, sur ce qu’elles entendent par amour, sur ce qu’elles mettent dans ce mot (qui n’a que peu de rapports avec ce que nous, hommes, y mettons), sur leur radicale inaptitude au carpe diem, sur leur inquiète et perpétuelle insatisfaction, sont fortifiées, corroborées par les analyses du sentiment amoureux que fait Nathalie Rheims dans ce roman écrit à la première personne du singulier(...)"
...
Texte trouvé sur son site officiel dans la rubrique L'Univers de Nathalie Rheims :
"Longtemps, j’ai eu la conviction qu’une des jeunes femmes qui ont partagé ma vie écrirait un roman sur nos amours ; je le pensais en particulier de celles dont les lettres qu’elles m’écrivaient du temps que nous étions ensemble manifestaient un réel talent d’écrivain, un vrai don pour l’écriture. Un jour, longtemps après ma mort, ces lettres – qui sont désormais en sécurité, soigneusement préservées de la destruction - seront publiées, et le public sera époustouflé par la force, l’originalité, le style, la bouleversante beauté de tant d’entre elles. J’aurais été heureux qu’une de ces adolescentes, de ces jeunes filles qui ont partagé ma vie – et je ne parle pas ici d’aventures, de brèves rencontres, mais d’amours durables et profondes, de liens consubstantiels -, publiât un roman où elle aurait dit la passion, le plaisir, la complicité, le bonheur, et aussi, cela va de soi, les tensions, les querelles, les tourments de la jalousie, les plaies de la trahison, les douleurs de la rupture, bref ce mixte de félicité et de souffrance qu’est nécessairement un grand amour unissant un artiste de mon genre avec une jeune femme intelligente et sensible.
(...)en écrivant Journal intime, Nathalie a répondu à la vaine attente que j’évoque ci-devant, car ce livre est celui qu’une de mes oublieuses amantes aurait pu et dû écrire ; il resserre en soi et, d’une certaine manière, remplace tous ces romans vécus mais non écrits par mes renégates adorées. Je n’avais peut-être jamais lu sous la plume d’une femme une description aussi juste de l’amour féminin ; et, comme romancier je suis très fier car mes propres réflexions sur la façon dont les jeunes filles et les jeunes femmes aiment, sur ce qu’elles entendent par amour, sur ce qu’elles mettent dans ce mot (qui n’a que peu de rapports avec ce que nous, hommes, y mettons), sur leur radicale inaptitude au carpe diem, sur leur inquiète et perpétuelle insatisfaction, sont fortifiées, corroborées par les analyses du sentiment amoureux que fait Nathalie Rheims dans ce roman écrit à la première personne du singulier(...)"
...
Invité- Invité
Re: A lire : pense-bête
Tu vas le lire?
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Solene a écrit:A lire cet été :
Incidence (Philippe Djian)
Et plein de bouquins de psycho...
Je vais le voir bientôt : il y a un concert littéraire avec Stephan Eicher.
http://www.whatever-fr.com/Lecture_Djian_Eicher_104_Paris_2009.htm
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Kashima a écrit:Tu vas le lire?
Si vraiment je n'ai rien d'autre à faire, et qu'on me prête le livre (je ne me vois pas conserver ce type de livre dans mes placards - en cas de mort subite, tu imagines la tête de mes héritiers?!).
Invité- Invité
Re: A lire : pense-bête
Pas pire que Mein Kampf!
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Je dis ça car, étudiante, j'avais décidé de le lire et je me disais que si je mourais avec ça sur ma table de nuit, mon honneur ne s'en remettrait pas!
Kashima- Faux-monnayeur
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Re: A lire : pense-bête
Le ravissement de Lol V Stein...asolument d'accord Kashima! Je suis une inconditionnée de Duras. Je pense avoir presque tout lu d'elle. L'oeuvre que tu cites fait partie de mes préférées, au même titre qu'Hiroshima mon amour.
Tu évoques le thème de l'amour. A L'Eros, j'ajouterais Thanatos car chez Duras ces 2 notions sont toujours inextricablement liées....Et plutôt qu'amour, je dirais l'impossibilité de l'amour ou l'amour impossible caractérise toute son oeuvre.
Je te renvoie à: L'AMOUR et la MORT Bataille-Duras quelques variations sur le nom de stein
As-tu lu La maladie de l'amour?
je voudrais présenter quelques phrases écrites par MAURICE BLANCHOT sur cette pièce de Duras dans son texte " la communauté inavouable" :
" C'est simple - un homme qui n'a jamais connu que ses semblables, c'est à dire seulement d'autres hommes... et une jeune femme, liée par un contrat payé pour quelques nuits... rapport seulement contractuel... parce qu'elle a pressenti dès l'abord. qu'incapable de pouvoir aimer, il ne peut s'approcher d'elle que conditionnellement... de même qu'elle s'abandonne en apparence entièrement, mais n'abandonne que la part d'elle-même qui est sous contrat, préservant ou réservant la liberté qu'elle n'aliène pas... . Cette impuissance n'est nullement l'impuissance banale d'un homme défaillant, face à une femme qu'il ne saurait rejoindre sexuellement. Il fait tout ce qui doit être fait. Elle le dit avec sa concision sans réplique " cela est fait". Davantage, il lui arrive " par distraction " de provoquer le cri de la jouissance... Mais comme rien en lui ne correspond à ces mouvements excessifs... il les réprime, il les annule...
Le manque de sentiment, le manque d'amour, c'est cela, donc qui signifierait la mort, cette maladie mortelle dont l'un est frappé sans justice et dont l'autre apparemment est indemne, bien qu'elle en soit la messagère et, à ce titre, non dégagée de responsabilité. "
Dans MODERATO CANTABILE un homme est couché sur une femme morte. Celui qui la désire est aussi son assassin.
Dans HIROSHIMA MON AMOUR nous voyons une femme couchée sur le corps d'un homme en train de mourir même si cela ne doit pas se renouveler. Il est d'ailleurs question de la ville de NEVERS, never en anglais c'est " jamais". Jamais qui fait écho au toujours du fantasme.
Dans le VICE-CONSUL, on lit ceci :
" Son corps allongé parait privé de son volume habituel. Elle est plate, légère. Elle a la rectitude simple d'une morte. "
Pour LOL V STEIN c'est la fin du monde dans ce : " chair à chair" du couple qu'elle voit. Duras dit qu'elle a le corps " en cendre" dans une minute du temps pur. C'est à dire l'idée d'une pureté sans conflit qui signe la pulsion de mort. Apaisement de toute tension.
S'il y a passage à l'acte, pénétration sexuelle," il le fait " dans la pièce, l'acte d'amour est impossible dans le texte durassien.
DURAS nous rend compte au mieux de l'impossibilité du rapport sexuel précisé par LACAN au sens où il ne peut s'écrire ce rapport, il n'y a pas de concordance des termes.
Mais l'illusion persiste, elle met constamment en texte une jouissance espérée toujours ratée.
L'acte textuel remplace l'acte sexuel.
L'abstinence peut même être posée en principe comme dans le Navire Night où un homme et une femme se parlent au téléphone pour ce que DURAS nomme " orgasme noir". Noir, couleur aussi de la mort.
Le vice-Consul dit à Anne Marie STRETTER : " Il est tout à fait inutile qu'on aille plus loin vous et moi"
L'impossible s'origine dans une mystification du féminin inaccessible.
Tu évoques le thème de l'amour. A L'Eros, j'ajouterais Thanatos car chez Duras ces 2 notions sont toujours inextricablement liées....Et plutôt qu'amour, je dirais l'impossibilité de l'amour ou l'amour impossible caractérise toute son oeuvre.
Je te renvoie à: L'AMOUR et la MORT Bataille-Duras quelques variations sur le nom de stein
As-tu lu La maladie de l'amour?
je voudrais présenter quelques phrases écrites par MAURICE BLANCHOT sur cette pièce de Duras dans son texte " la communauté inavouable" :
" C'est simple - un homme qui n'a jamais connu que ses semblables, c'est à dire seulement d'autres hommes... et une jeune femme, liée par un contrat payé pour quelques nuits... rapport seulement contractuel... parce qu'elle a pressenti dès l'abord. qu'incapable de pouvoir aimer, il ne peut s'approcher d'elle que conditionnellement... de même qu'elle s'abandonne en apparence entièrement, mais n'abandonne que la part d'elle-même qui est sous contrat, préservant ou réservant la liberté qu'elle n'aliène pas... . Cette impuissance n'est nullement l'impuissance banale d'un homme défaillant, face à une femme qu'il ne saurait rejoindre sexuellement. Il fait tout ce qui doit être fait. Elle le dit avec sa concision sans réplique " cela est fait". Davantage, il lui arrive " par distraction " de provoquer le cri de la jouissance... Mais comme rien en lui ne correspond à ces mouvements excessifs... il les réprime, il les annule...
Le manque de sentiment, le manque d'amour, c'est cela, donc qui signifierait la mort, cette maladie mortelle dont l'un est frappé sans justice et dont l'autre apparemment est indemne, bien qu'elle en soit la messagère et, à ce titre, non dégagée de responsabilité. "
Dans MODERATO CANTABILE un homme est couché sur une femme morte. Celui qui la désire est aussi son assassin.
Dans HIROSHIMA MON AMOUR nous voyons une femme couchée sur le corps d'un homme en train de mourir même si cela ne doit pas se renouveler. Il est d'ailleurs question de la ville de NEVERS, never en anglais c'est " jamais". Jamais qui fait écho au toujours du fantasme.
Dans le VICE-CONSUL, on lit ceci :
" Son corps allongé parait privé de son volume habituel. Elle est plate, légère. Elle a la rectitude simple d'une morte. "
Pour LOL V STEIN c'est la fin du monde dans ce : " chair à chair" du couple qu'elle voit. Duras dit qu'elle a le corps " en cendre" dans une minute du temps pur. C'est à dire l'idée d'une pureté sans conflit qui signe la pulsion de mort. Apaisement de toute tension.
S'il y a passage à l'acte, pénétration sexuelle," il le fait " dans la pièce, l'acte d'amour est impossible dans le texte durassien.
DURAS nous rend compte au mieux de l'impossibilité du rapport sexuel précisé par LACAN au sens où il ne peut s'écrire ce rapport, il n'y a pas de concordance des termes.
Mais l'illusion persiste, elle met constamment en texte une jouissance espérée toujours ratée.
L'acte textuel remplace l'acte sexuel.
L'abstinence peut même être posée en principe comme dans le Navire Night où un homme et une femme se parlent au téléphone pour ce que DURAS nomme " orgasme noir". Noir, couleur aussi de la mort.
Le vice-Consul dit à Anne Marie STRETTER : " Il est tout à fait inutile qu'on aille plus loin vous et moi"
L'impossible s'origine dans une mystification du féminin inaccessible.
Invité- Invité
Duras: Le ravissement de Lol V Stein
Enigma a écrit:Le ravissement de Lol V Stein...asolument d'accord Kashima! Je suis une inconditionnée de Duras. Je pense avoir presque tout lu d'elle. L'oeuvre que tu cites fait partie de mes préférées, au même titre qu'Hiroshima mon amour.
Tu évoques le thème de l'amour. A L'Eros, j'ajouterais Thanatos car chez Duras ces 2 notions sont toujours inextricablement liées....Et plutôt qu'amour, je dirais l'impossibilité de l'amour ou l'amour impossible caractérise toute son oeuvre.
Je te renvoie à: L'AMOUR et la MORT Bataille-Duras quelques variations sur le nom de stein
As-tu lu La maladie de l'amour?
je voudrais présenter quelques phrases écrites par MAURICE BLANCHOT sur cette pièce de Duras dans son texte " la communauté inavouable" :
" C'est simple - un homme qui n'a jamais connu que ses semblables, c'est à dire seulement d'autres hommes... et une jeune femme, liée par un contrat payé pour quelques nuits... rapport seulement contractuel... parce qu'elle a pressenti dès l'abord. qu'incapable de pouvoir aimer, il ne peut s'approcher d'elle que conditionnellement... de même qu'elle s'abandonne en apparence entièrement, mais n'abandonne que la part d'elle-même qui est sous contrat, préservant ou réservant la liberté qu'elle n'aliène pas... . Cette impuissance n'est nullement l'impuissance banale d'un homme défaillant, face à une femme qu'il ne saurait rejoindre sexuellement. Il fait tout ce qui doit être fait. Elle le dit avec sa concision sans réplique " cela est fait". Davantage, il lui arrive " par distraction " de provoquer le cri de la jouissance... Mais comme rien en lui ne correspond à ces mouvements excessifs... il les réprime, il les annule...
Le manque de sentiment, le manque d'amour, c'est cela, donc qui signifierait la mort, cette maladie mortelle dont l'un est frappé sans justice et dont l'autre apparemment est indemne, bien qu'elle en soit la messagère et, à ce titre, non dégagée de responsabilité. "
Dans MODERATO CANTABILE un homme est couché sur une femme morte. Celui qui la désire est aussi son assassin.
Dans HIROSHIMA MON AMOUR nous voyons une femme couchée sur le corps d'un homme en train de mourir même si cela ne doit pas se renouveler. Il est d'ailleurs question de la ville de NEVERS, never en anglais c'est " jamais". Jamais qui fait écho au toujours du fantasme.
Dans le VICE-CONSUL, on lit ceci :
" Son corps allongé parait privé de son volume habituel. Elle est plate, légère. Elle a la rectitude simple d'une morte. "
Pour LOL V STEIN c'est la fin du monde dans ce : " chair à chair" du couple qu'elle voit. Duras dit qu'elle a le corps " en cendre" dans une minute du temps pur. C'est à dire l'idée d'une pureté sans conflit qui signe la pulsion de mort. Apaisement de toute tension.
S'il y a passage à l'acte, pénétration sexuelle," il le fait " dans la pièce, l'acte d'amour est impossible dans le texte durassien.
DURAS nous rend compte au mieux de l'impossibilité du rapport sexuel précisé par LACAN au sens où il ne peut s'écrire ce rapport, il n'y a pas de concordance des termes.
Mais l'illusion persiste, elle met constamment en texte une jouissance espérée toujours ratée.
L'acte textuel remplace l'acte sexuel.
L'abstinence peut même être posée en principe comme dans le Navire Night où un homme et une femme se parlent au téléphone pour ce que DURAS nomme " orgasme noir". Noir, couleur aussi de la mort.
Le vice-Consul dit à Anne Marie STRETTER : " Il est tout à fait inutile qu'on aille plus loin vous et moi"
L'impossible s'origine dans une mystification du féminin inaccessible.
Invité- Invité
Duras
Verbatim, je ne sais pas à qui s'adresse ce pardon. Je suis nouvelle ici et ne maîtrise pas encore ce site. Mon intervention était une réponse à Kashima concernant Duras. ( cf. intervention antérieure de Kashima sur Lol V Stein)
Alors, c'est moi qui demande "pardon".
Alors, c'est moi qui demande "pardon".
Invité- Invité
Duras et Anne-Marie Stretter
Superbe, ce que tu dis. Duras me touche énormément!
Le ravissement est une oeuvre si belle, si poétique, avec cette femme folle qui va jusqu'à guetter, du champ où elle est, le couple dont elle ne fait pas partie.
Le Vice-consul, très beau aussi. Ce personnage d'Anne-Marie Stretter est si fort. La scène de bal, au début du ravissement, où elle éclipse Lol et part avec son homme ; la danse, au consulat... Et les mendiants, autour de ce luxe, la mendiante chauve.
Il y aussi India song, d'une telle mélancolie. cela mérite qu'on s'y attarde encore...
Le ravissement est une oeuvre si belle, si poétique, avec cette femme folle qui va jusqu'à guetter, du champ où elle est, le couple dont elle ne fait pas partie.
Le Vice-consul, très beau aussi. Ce personnage d'Anne-Marie Stretter est si fort. La scène de bal, au début du ravissement, où elle éclipse Lol et part avec son homme ; la danse, au consulat... Et les mendiants, autour de ce luxe, la mendiante chauve.
Il y aussi India song, d'une telle mélancolie. cela mérite qu'on s'y attarde encore...
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Duras
Kashima, tu me renvoies à "le Navire Night", ce qui me ferait dévier sur "Quand souffle le vent" de Daniel Glattauer....La déviance sera pour plus tard. Retour à Duras....Cete fois, je ne ferai que citer, hommmage à Marguerite ( sans éponyme- pas Yourcenar qui m'ennuie à mourir. Contrairement à toi, Les mémoires d'Hadrien n'a jamais été mon livre de chevet...indigestion totale à la Yourcenar....comme Proust et Thomas Mann...indigeste!)
"Un midi écrasé de soleil. Peu de monde. Sur sa tombe des photos un peu délavées sont apparues, une petite couronne de fleurs fausses de porcelaine. Qui a déposé ces objets, ces quolifichets je ne sais. La tombe est modeste, blanche, avec juste les lettres M.D. Par association d’idées je pense à l’une de phrases d’India Song à propos d’Anne-Marie Stretter : « Sa tombe est au cimetière anglais » et il achète une rose :
Je la dépose sur sa tombe rapidement, presque comme un voleur. Je ne peux quitter l’endroit. Je prends des photos. Je vais sur les tombes de Baudelaire, Jean Seberg, Serge Gainsbourg. J’aime l’idée que Delphine Seyrig soit enterrée là aussi à l’autre bout de l’allée de Marguerite. J’aime ce bric-à-brac de pierres et de noms, je repense à certains plans sombres et étouffants du Père-Lachaise dans le Navire Night.
De la même manière que le héros deLa bête dans la jungle, son adaptation de la nouvelle d’Henry James réalise enfin cet amour qu’il ne savait pas pour celle qui est morte, cet amour enfin réalisé me saute à la gorge pour me terrasser au moment où je m’y attends le moins.
Dans India Song, au vice-consul qui demande à Anne-Marie Stretter : "Comment cela va-t-il finir ?", elle répond : "Avec votre mort je crois"
Bernard Sarrut
"Un midi écrasé de soleil. Peu de monde. Sur sa tombe des photos un peu délavées sont apparues, une petite couronne de fleurs fausses de porcelaine. Qui a déposé ces objets, ces quolifichets je ne sais. La tombe est modeste, blanche, avec juste les lettres M.D. Par association d’idées je pense à l’une de phrases d’India Song à propos d’Anne-Marie Stretter : « Sa tombe est au cimetière anglais » et il achète une rose :
Je la dépose sur sa tombe rapidement, presque comme un voleur. Je ne peux quitter l’endroit. Je prends des photos. Je vais sur les tombes de Baudelaire, Jean Seberg, Serge Gainsbourg. J’aime l’idée que Delphine Seyrig soit enterrée là aussi à l’autre bout de l’allée de Marguerite. J’aime ce bric-à-brac de pierres et de noms, je repense à certains plans sombres et étouffants du Père-Lachaise dans le Navire Night.
De la même manière que le héros deLa bête dans la jungle, son adaptation de la nouvelle d’Henry James réalise enfin cet amour qu’il ne savait pas pour celle qui est morte, cet amour enfin réalisé me saute à la gorge pour me terrasser au moment où je m’y attends le moins.
Dans India Song, au vice-consul qui demande à Anne-Marie Stretter : "Comment cela va-t-il finir ?", elle répond : "Avec votre mort je crois"
Bernard Sarrut
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