La Vénus hottentote : Saartjie Baartman
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La Vénus hottentote : Saartjie Baartman
« Les races à crâne déprimé et comprimé sont condamnées à une éternelle infériorité. »
« (...) la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier »
Georges Cuvier
« (...) la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier »
Georges Cuvier
Anatomiste français du XIXème siècle, Cuvier représentait la pensée scientifique dominante en France, en accord avec les préjugés racistes de l'époque, et son influence était grande.
Il a fait des recherches sur les Noirs africains et estime, en étudiant Saartjie Baartman, qu'elle est la preuve de l'infériorité de certaines races.
Qui est Saartjie Baartman?
Son histoire nous est racontée dans Vénus noir, film d'Abdellatif Kechiche.
Esclave en Afrique du Sud, elle fut emmenée en Europe par un Afrikaaner, un Hollandais d'Afrique du sud, Caezar, à Londres en 1810 où on la baptisa du nom de Saartjie Baartman avec l'autorisation spéciale de l'évêque de Chester. Elle aurait été mariée à un Khoïkhoï dont elle aurait eu deux enfants.
Vendue, elle devient bête de foire eu égard à sa morphologie hors du commun : hypertrophie des hanches et des fesses (stéatopygie), organes génitaux protubérants (macronymphie). Elle est exposée en Angleterre, en Hollande et entraînée en France en 1814 par un montreur d'animaux qui fait payer 3 francs pour la voir et plus pour la toucher. Elle devient par la suite objet sexuel (prostitution, soirées privées) et tomba dans l'alcoolisme.
(d'après Wikipedia).
Dans le film qui se fonde sur les faits réels, tout commence par un exposé scientifique : le professeur Cuvier démontre, en 1815, à partir d'un moulage et d'organes génitaux dans un bocal, la proximité de la race noire avec les singes et leur infériorité. Le public est très attentif et semble convaincu par sa théorie.
Retour cinq ans plus tôt : Sarah est montrée sur scène à Londres par un Afrikaaner, Caezar, dont elle était la domestique (les faits réels disent qu'elle était au service de son frère, voir article de Libération ci-dessous) : dans le spectacle, elle est une femme sauvage que le public vient regarder et toucher.
On voit la jeune femme boire énormément, on la sent totalement désespérée de son sort et impuissante, puisqu'elle a laissé derrière elle son pays, que son enfant est mort. Son "patron" la convainc qu'elle sera riche, qu'ils ont passé un contrat ensemble, mais un jour, des défenseurs anglais des droits de l'homme assignent l'Afrikaaner en justice et veulent que soit reconnu le fait que Sarah est traitée comme une esclave. Elle-même témoigne dans le sens qu'elle est libre, mais on sent bien qu'elle ne peut pas faire autrement.
Les choses iront en s'empirant : après Londres, ils partent à Paris, associés à un montreur d'ours et à sa compagne, femme de mauvaise vie. Dans les salons, c'est le même numéro, jusqu'à ce que l'escalade mène les maîtres de Sarah à exhiber l'intérieur de ses jambes.
Car la particularité de la Vénus hottentote (son nom de scène) est d'avoir les petites lèvres démesurées, ce qu'on appelle en langage médical une macronymphie, ou "tablier hottentote" :
Malgré ce qu'on veut faire croire au public et ce que veulent afficher ses "maîtres", Sarah n'est pas du tout consentante.
Ils essaient de gagner de l'argent en l'envoyant Muséum d'histoire naturelle à Paris où exerce Cuvier, mais elle refuse de poser son pagne. En se rebellant, elle s'attire de plus en plus la haine de Caezar et du montreur d'ours qui ne l'exhiberont plus, mais la mettront dans une maison close.
A sa mort en 1815 (de tuberculose, sans doute), elle est récupérée par les scientifiques qui lui prélèvent le cerveau et les organes génitaux, et en font un moulage.
Elle a longtemps été exposée sous cette forme, à côté de son squelette, jusqu'à ce qu'en 1974, elle soit retirée de la galerie d'anthropologie physique du Musée de l'homme.
"En 1994, quelque temps après la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, les Khoïkhoï font appel à Nelson Mandela pour demander la restitution des restes de Saartjie afin de pouvoir lui offrir une sépulture et lui rendre sa dignité. Cette demande se heurte à un refus des autorités et du monde scientifique français au nom du patrimoine inaliénable du muséum et de la science. Ce n'est qu'en 2002, après le vote d'une loi spéciale, que la France restitua la dépouille à l'Afrique du Sud."
"Le 9 mai 2002, en présence du président Thabo Mbeki, de plusieurs ministres et des chefs de la communauté Khoikhoï, la dépouille, après avoir été purifiée, fut placée sur un lit d'herbes sèches auquel on mit le feu selon les rites de son peuple."
Article de Libération pour plus de détails : La Vénus hottentote callipyge malgré elle
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Re: La Vénus hottentote : Saartjie Baartman
"L"humanité" fait froid dans le dos... Monde de cons...
x 1001.
x 1001.
Nicole.
Re: La Vénus hottentote : Saartjie Baartman
Le film est bien fait dans ce sens qu'on perçoit, petit à petit, combien leur façade d'humanité peut s'effriter dès qu'on touche à leurs intérêts et que "la bête" n'est plus si docile...
Kashima- Faux-monnayeur
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