Littérature nord-américaine
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Littérature nord-américaine
MAN CRAZY de JOYCE CAROL OATES
Ainsi commence le roman :
« J’avais été amenée à l’hôpital les menottes aux poignets. Dans un fourgon marqué CHAU CO WOMEN’S DET CT- Centre de détention pour femmes, comté du Chautauqua. Vêtue d’une blouse grise informe, les jambes nues et des tennis dans lacets aux pieds. On m’avait enlevé les lacets au centre de détention par précaution contre le suicide, mais jamais je ne me pendrais avec des lacets de chaussures !...ce n’est pas sérieux. Je ne me pendrais jamais avec quoi que ce soit, c’est une mort horrible. J’ai failli être étranglée, alors je sais.
[…]
Il y avait un médecin, je n’ai pas vu son visage. Je pleurais et j’avais honte. […] Et lui disait de cette voix lente et douce insistante comme quelque chose qui s’introduit dans une huître pour l’ouvrir Parle-moi de ta vie, Ingrid. Nous voulons t’aider. »
Il y avait dans ces premières lignes assez d’éléments pour éveiller immédiatement le désir de connaître l’histoire d’Ingrid dont on saura plus tard qu’elle n’a alors que 21 ans. Assez d’éléments pour saisir aussitôt le caractère tragique de son parcours. Assez d’éléments enfin (et ce fut important pour que je commence ma lecture) pour espérer, malgré les circonstances, une issue à son drame.
Ingrid va raconter au médecin qui «ne juge pas » sa descente aux enfers.
La souffrance d’une petite fille intelligente et sensible, Ingrid Boone, aimée par ses parents. Leur vie, à la marge, va la priver pourtant de leur amour.
Le père adoré, aviateur, vétéran du Vietnam, est devenu à son retour trafiquant, assassin et donc toujours en fuite; il ne fait pour la petite que de brèves apparitions à l’occasion desquelles il lui dit son amour.
La mère, trop jeune, amoureuse de son mari mais cédant par besoin d’amour et d’argent à de nombreux amants.
C’est ainsi que débute le cauchemar, puis la dérive d’Ingrid Boone, jusqu’à devenir « La chienne », esclave consentante du gourou d’une secte satanique, Enoch Skaggs.
Elle passe, entre ces deux identités, par des étapes que je vous laisse découvrir. Il lui faudra apprendre « qu’ elle existe, même quand elle ne souffre pas. »
C’est un récit extrêmement dur, noir, glauque... Rien n’est épargné au lecteur.
Ce genre de récit n’est pas habituellement celui dont je raffole mais je reconnais qu’à aucun moment je n’ai eu envie de l’abandonner, de renoncer malgré sa noirceur. La façon dont il est mené est remarquable, et le personnage d'Ingrid-La Chienne est fascinant…touchant aussi.
Je continuerai, de temps à autres, de ponctuer mes lectures habituelles avec d’autres ouvrages de Joyce Carol Oates, en demandant conseil aux grands admirateurs de cette auteure afin de lire, dans l’immensité de son œuvre, les meilleurs. J’ai déjà programmé d’acheter La fille du fossoyeur.
Ainsi commence le roman :
« J’avais été amenée à l’hôpital les menottes aux poignets. Dans un fourgon marqué CHAU CO WOMEN’S DET CT- Centre de détention pour femmes, comté du Chautauqua. Vêtue d’une blouse grise informe, les jambes nues et des tennis dans lacets aux pieds. On m’avait enlevé les lacets au centre de détention par précaution contre le suicide, mais jamais je ne me pendrais avec des lacets de chaussures !...ce n’est pas sérieux. Je ne me pendrais jamais avec quoi que ce soit, c’est une mort horrible. J’ai failli être étranglée, alors je sais.
[…]
Il y avait un médecin, je n’ai pas vu son visage. Je pleurais et j’avais honte. […] Et lui disait de cette voix lente et douce insistante comme quelque chose qui s’introduit dans une huître pour l’ouvrir Parle-moi de ta vie, Ingrid. Nous voulons t’aider. »
Il y avait dans ces premières lignes assez d’éléments pour éveiller immédiatement le désir de connaître l’histoire d’Ingrid dont on saura plus tard qu’elle n’a alors que 21 ans. Assez d’éléments pour saisir aussitôt le caractère tragique de son parcours. Assez d’éléments enfin (et ce fut important pour que je commence ma lecture) pour espérer, malgré les circonstances, une issue à son drame.
Ingrid va raconter au médecin qui «ne juge pas » sa descente aux enfers.
La souffrance d’une petite fille intelligente et sensible, Ingrid Boone, aimée par ses parents. Leur vie, à la marge, va la priver pourtant de leur amour.
Le père adoré, aviateur, vétéran du Vietnam, est devenu à son retour trafiquant, assassin et donc toujours en fuite; il ne fait pour la petite que de brèves apparitions à l’occasion desquelles il lui dit son amour.
La mère, trop jeune, amoureuse de son mari mais cédant par besoin d’amour et d’argent à de nombreux amants.
C’est ainsi que débute le cauchemar, puis la dérive d’Ingrid Boone, jusqu’à devenir « La chienne », esclave consentante du gourou d’une secte satanique, Enoch Skaggs.
Elle passe, entre ces deux identités, par des étapes que je vous laisse découvrir. Il lui faudra apprendre « qu’ elle existe, même quand elle ne souffre pas. »
C’est un récit extrêmement dur, noir, glauque... Rien n’est épargné au lecteur.
Ce genre de récit n’est pas habituellement celui dont je raffole mais je reconnais qu’à aucun moment je n’ai eu envie de l’abandonner, de renoncer malgré sa noirceur. La façon dont il est mené est remarquable, et le personnage d'Ingrid-La Chienne est fascinant…touchant aussi.
Je continuerai, de temps à autres, de ponctuer mes lectures habituelles avec d’autres ouvrages de Joyce Carol Oates, en demandant conseil aux grands admirateurs de cette auteure afin de lire, dans l’immensité de son œuvre, les meilleurs. J’ai déjà programmé d’acheter La fille du fossoyeur.
coline- Vergilius' forest
- Nombre de messages : 31
Age : 73
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 25/04/2009
Re: Littérature nord-américaine
J'ai feuilleté quelques livres d'elle après vous avoir lus sur le forum PDL.
J'avoue que je suis inculte dans ce domaine de la littérature nord-américaine...
Merci Coline.
J'avoue que je suis inculte dans ce domaine de la littérature nord-américaine...
Merci Coline.
Kashima- Faux-monnayeur
- Nombre de messages : 6546
Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Littérature nord-américaine
Kashima a écrit:J'ai feuilleté quelques livres d'elle après vous avoir lus sur le forum PDL.
J'avoue que je suis inculte dans ce domaine de la littérature nord-américaine...
Merci Coline.
Tu as vu qu'elle a vraiment des inconditionnels...Elle a beaucoup publié...C'est un des grands auteurs américains actuels. Et elle a dirigé des travaux d'écriture pour ceux de la nouvelle génération comme Jonathan Safran Foer par exemple...
Je prendrai le temps d'en parler davantage.
coline- Vergilius' forest
- Nombre de messages : 31
Age : 73
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 25/04/2009
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