Le coin de l'étymologue
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Le coin de l'étymologue
Pour répondre à Chercheuse d'or, j'ai cherché l'origine de l'expression "pense-bête", mais je ne l'ai pas trouvée dans les livres.
J'ai juste vu ça sur Internet :
"Date de la toute fin du XIXe siècle puisqu'on le trouve en 1900 chez Courteline
Son sens est assez clair : il suppose que celui qui a besoin d'un pense-bête est bête et que cet artifice lui est donc indispensable pour l'aider à 'penser', pris au sens de 'se rappeler'.
Mais ce mot fait par erreur un amalgame entre le manque d'intelligence (la bêtise) et la mémoire. Car si on a besoin d'un pense-bête, ce n'est pas forcément qu'on est stupide, mais plutôt qu'on a la mémoire comme de l'Emmental."
Je ne pensais pas du tout à ça. C'est finalement tout simple... Je croyais que ça avait rapport avec le verbe "panser" et les "bêtes", que c'était une liste de chose à faire à la campagne pour "panser ses bêtes".
Dernière édition par Kashima le Ven 8 Oct 2010 - 8:56, édité 1 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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Pour ceux qui confondraient homosexualité et pédophilie...
Pour ceux qui confondraient homosexualité et pédophilie, ce petit rappel étymologique :
Pédophilie est formé sur le grec "to paidon" qui signifie "enfant" et "philein" qui veut dire "aimer".
Le pédophile est celui qui "aime" les enfants, qui a un goût sexuel pour les enfants (tout comme le zoo-phile a un goût sexuel pour les animaux). C'est une perversion.
L'homosexualité est un mot formé sur le grec "homos" (le même) et le français "sexualité". Ce terme a quelquefois et est encore contesté, car il réduit l'homosexualité à une sexualité. Dire "homophile" ne serait guère mieux parce qu'il ferait une assimilitation de l'homosexualité avec une maladie mentale (et on en est sorti depuis peu, 1981, merci Mitterrand!) ou perversion, même si "philo" veut juste dire "j'aime" au départ.
Assimiler pédophilie et homosexualité, en plus d'être un manque évident d'intelligence, est dû à la confusion de "pédophilie" avec "pédérastie". En Grèce antique, mais aussi, par exemple, dans l'Islam, la pédérastie est un fait culturel, qui consiste en cela, qu'un jeune garçon (de naissance libre) soit "pris en main" par un homme mûr pour son éducation. C'est une relation d'éraste à éromène, qui forment ensemble le "couple pédérastique".
La pédérastie a souvent été synonyme d'homosexualité au XXème siècle, certaines personnes emploient encore ce terme, mais il est erroné.
Un pédophile aime les enfants, il abuse donc d'eux, filles ou garçons. Ce n'est pas une relation amoureuse consentie.
Pédophilie est formé sur le grec "to paidon" qui signifie "enfant" et "philein" qui veut dire "aimer".
Le pédophile est celui qui "aime" les enfants, qui a un goût sexuel pour les enfants (tout comme le zoo-phile a un goût sexuel pour les animaux). C'est une perversion.
L'homosexualité est un mot formé sur le grec "homos" (le même) et le français "sexualité". Ce terme a quelquefois et est encore contesté, car il réduit l'homosexualité à une sexualité. Dire "homophile" ne serait guère mieux parce qu'il ferait une assimilitation de l'homosexualité avec une maladie mentale (et on en est sorti depuis peu, 1981, merci Mitterrand!) ou perversion, même si "philo" veut juste dire "j'aime" au départ.
Assimiler pédophilie et homosexualité, en plus d'être un manque évident d'intelligence, est dû à la confusion de "pédophilie" avec "pédérastie". En Grèce antique, mais aussi, par exemple, dans l'Islam, la pédérastie est un fait culturel, qui consiste en cela, qu'un jeune garçon (de naissance libre) soit "pris en main" par un homme mûr pour son éducation. C'est une relation d'éraste à éromène, qui forment ensemble le "couple pédérastique".
La pédérastie a souvent été synonyme d'homosexualité au XXème siècle, certaines personnes emploient encore ce terme, mais il est erroné.
Un pédophile aime les enfants, il abuse donc d'eux, filles ou garçons. Ce n'est pas une relation amoureuse consentie.
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
"Procuste"
Le "lit de Procuste" est le symbole du conformisme et de l'uniformisation. On utilise cette expression pour désigner toute tentative de réduire les hommes à un seul modèle, une seule façon de penser ou d'agir.
Pourquoi?
Car Procuste sévissait le long de la route qui va d'Athènes à Éleusis, où il offrait l'hospitalité aux voyageurs qu'il capturait pour les torturer ainsi : il les attachait sur un lit, où ils devaient tenir exactement ; s'ils étaient trop grands, il coupait les membres qui dépassaient ; s'ils étaient trop petits, il les étirait jusqu'à ce qu'ils atteignent la taille requise.
PS : Le « lit de Procuste » désigne également une position sexuelle, qui doit son nom au fait que les jambes de la femme dépassent du lit. L'utilisation du nom de Procuste dans une métaphore sexuelle était déjà attestée sous l'Antiquité. On le trouve par exemple chez Aristophane dans l'Assemblée des femmes (v. 1021) : « devenir un Procuste » signifiait « avoir une érection ».
Pourquoi?
Car Procuste sévissait le long de la route qui va d'Athènes à Éleusis, où il offrait l'hospitalité aux voyageurs qu'il capturait pour les torturer ainsi : il les attachait sur un lit, où ils devaient tenir exactement ; s'ils étaient trop grands, il coupait les membres qui dépassaient ; s'ils étaient trop petits, il les étirait jusqu'à ce qu'ils atteignent la taille requise.
PS : Le « lit de Procuste » désigne également une position sexuelle, qui doit son nom au fait que les jambes de la femme dépassent du lit. L'utilisation du nom de Procuste dans une métaphore sexuelle était déjà attestée sous l'Antiquité. On le trouve par exemple chez Aristophane dans l'Assemblée des femmes (v. 1021) : « devenir un Procuste » signifiait « avoir une érection ».
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Apollinien
Apollinien :
L’Apollinien est une notion d'esthétique employée par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche dans La Naissance de la tragédie, en opposition au dionysiaque. Nietzsche distingue ainsi deux catégories esthétiques et deux sensibilités contraires.
L'apollinien renvoie, au contraire du dionysiaque, à ce qui est caractérisé par l'ordre, la mesure, la maîtrise de soi. Cette opposition entre Apollon et Dionysos a d'abord été posée par Plutarque (46-126 après J-C) puis reprise par Michelet dans la Bible de l'humanité (1864).
Dans la Naissance de la Tragédie (1872), Nietzsche distingue deux principes, auxquels il donne le nom de deux dieux grecs. Apollon et Dionysos incarnent deux pulsions artistiques de la nature, qui se manifestent chez l’homme par des états physiologiques. Le rêve satisfait la pulsion apollinienne et l’ivresse la pulsion dionysiaque.
À Apollon correspond la contemplation sereine du rêveur qui a cessé de vouloir, c’est le dieu de l’individualité, de la mesure, de la conscience. Dionysos au contraire nie le principe d’individualité pour célébrer sauvagement la réconciliation de l’homme avec la nature.
Dans Naissance de la tragédie, il écrit : « L’homme n’est plus artiste, il est devenu œuvre d’art : ce qui se révèle ici dans le tressaillement de l’ivresse c’est, en vue de la suprême volupté et de l’apaisement de l’Un originaire, la puissance artiste de la nature toute entière. »
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Apollon solitaire
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Bacchus et les Bacchantes, transe, par Bouguereau
Mais comment fonctionnent ces deux pulsions ? Loin de coexister en parallèle, elles entretiennent d’étroites relations. À l’arrière-fond de la civilisation apollinienne de la mesure on trouve, comme une possibilité toujours menaçante, la démesure (l’hubris), le « titanesque » chaos de la nature primitive.
L’art dionysiaque exprime le vouloir dans son unité, la volonté unique et éternelle de la nature, tandis que l’art apollinien libère la volonté dans l’apparence, la dilue pour ainsi dire, ne flattant plus que l’individu lui-même.
D'après [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Apollinairien désigne la poésie d'Apollinaire.
L’Apollinien est une notion d'esthétique employée par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche dans La Naissance de la tragédie, en opposition au dionysiaque. Nietzsche distingue ainsi deux catégories esthétiques et deux sensibilités contraires.
L'apollinien renvoie, au contraire du dionysiaque, à ce qui est caractérisé par l'ordre, la mesure, la maîtrise de soi. Cette opposition entre Apollon et Dionysos a d'abord été posée par Plutarque (46-126 après J-C) puis reprise par Michelet dans la Bible de l'humanité (1864).
Dans la Naissance de la Tragédie (1872), Nietzsche distingue deux principes, auxquels il donne le nom de deux dieux grecs. Apollon et Dionysos incarnent deux pulsions artistiques de la nature, qui se manifestent chez l’homme par des états physiologiques. Le rêve satisfait la pulsion apollinienne et l’ivresse la pulsion dionysiaque.
À Apollon correspond la contemplation sereine du rêveur qui a cessé de vouloir, c’est le dieu de l’individualité, de la mesure, de la conscience. Dionysos au contraire nie le principe d’individualité pour célébrer sauvagement la réconciliation de l’homme avec la nature.
Dans Naissance de la tragédie, il écrit : « L’homme n’est plus artiste, il est devenu œuvre d’art : ce qui se révèle ici dans le tressaillement de l’ivresse c’est, en vue de la suprême volupté et de l’apaisement de l’Un originaire, la puissance artiste de la nature toute entière. »
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Apollon solitaire
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Bacchus et les Bacchantes, transe, par Bouguereau
Mais comment fonctionnent ces deux pulsions ? Loin de coexister en parallèle, elles entretiennent d’étroites relations. À l’arrière-fond de la civilisation apollinienne de la mesure on trouve, comme une possibilité toujours menaçante, la démesure (l’hubris), le « titanesque » chaos de la nature primitive.
L’art dionysiaque exprime le vouloir dans son unité, la volonté unique et éternelle de la nature, tandis que l’art apollinien libère la volonté dans l’apparence, la dilue pour ainsi dire, ne flattant plus que l’individu lui-même.
D'après [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Apollinairien désigne la poésie d'Apollinaire.
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Amélie
L'amélie, c'est la privation de membres!
Du "a" privatif et de "mélos", membre.
Je ne me doutais pas de cette étymologie. On apprend de tout chez Dupuytren!
Du "a" privatif et de "mélos", membre.
Je ne me doutais pas de cette étymologie. On apprend de tout chez Dupuytren!
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Méat
Méat :
Terme qui signifie passage, conduit ou orifice. On parle de méat auditif (ouverture du conduit auditif externe), des méats des fosses-nasales, du méat urinaire (orifice externe du canal de l'urètre).
Vient du latin "meatus, us m" = action de passer d'un lieu dans un autre, passage. Se trouve chez Pline et Quintilien en parlant de la respiration, du souffle.
ex : Je ne veux pas me faire méatotomiser!
(= Je ne veux pas me faire ouvrir les sinus!)
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Terme qui signifie passage, conduit ou orifice. On parle de méat auditif (ouverture du conduit auditif externe), des méats des fosses-nasales, du méat urinaire (orifice externe du canal de l'urètre).
Vient du latin "meatus, us m" = action de passer d'un lieu dans un autre, passage. Se trouve chez Pline et Quintilien en parlant de la respiration, du souffle.
ex : Je ne veux pas me faire méatotomiser!
(= Je ne veux pas me faire ouvrir les sinus!)
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Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Le coin de l'étymologue
Mieux vaut se faire méatotomiser que (mé)atomiser, non ?
De toute façon tu ne sentiras rien avec la grosse piqûre (et la belle infirmière...)
:doc:
De toute façon tu ne sentiras rien avec la grosse piqûre (et la belle infirmière...)
:doc:
chercheusedor- L'antichambre
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Age : 61
Localisation : Paris, close to the fleuve.
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Le coin de l'étymologue
Une seule solution : la lobotomie!
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Le coin de l'étymologue
Ce serait trop beau ! :penseuse:
chercheusedor- L'antichambre
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Localisation : Paris, close to the fleuve.
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Le coin de l'étymologue
Que je me fasse lobotomiser??
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Pieuvre
J'ai appris aujourd'hui (grâce à mon frère) que le mot "pieuvre" a été inventé par Victor Hugo et qu'avant lui n'existait que le "poulpe".
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"Le mot pieuvre est d'origine plus récente et est introduit en 1865 dans la langue française par Victor Hugo dans son roman Les Travailleurs de la mer. Le mot est emprunté du vocabulaire guernesiais de pêcheurs entendu lors de son séjour sur l'île anglo-normande. Il supplante rapidement le mot poulpe dans l'usage courant. Son succès est tel, qu'il est repris en italien avec le mot piovra."
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"Le mot pieuvre est d'origine plus récente et est introduit en 1865 dans la langue française par Victor Hugo dans son roman Les Travailleurs de la mer. Le mot est emprunté du vocabulaire guernesiais de pêcheurs entendu lors de son séjour sur l'île anglo-normande. Il supplante rapidement le mot poulpe dans l'usage courant. Son succès est tel, qu'il est repris en italien avec le mot piovra."
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Re: Le coin de l'étymologue
L'origine du mot pieuvre, je la connaissais tout comme notre cher Albert, qui te l'avait envoyée en commentaire, que tu as du décliner;)
En allemand "Krake"
Der Name „Krake“ stammt aus dem Skandinavischen und steht für „entwurzelter Baum“, da die Arme wie Wurzeln in alle Richtungen davonragen.
Krake = "entwurzelter Baum“ ( "arbre dé-raciné" car les bras brandissent dans toutes les directions comme des racines)
Invité- Invité
Re: Le coin de l'étymologue
Tu vois, ça ne m'avait pas marquée comme hier... Mais Albert m'abreuvait de pieuvres, et le message était brouillé.
Je me souviens du Kraken, en revanche.
Je me souviens du Kraken, en revanche.
Kashima- Faux-monnayeur
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Date d'inscription : 29/09/2008
Scaphandre et scaphoïde
Scaphandre, joli mot à entendre et à prononcer.
Skaphè signifie le vase, la barque (skaptô = creuser, enfouir)
"-andre" est le dérivé d'anèr, andros, l'homme.
==> "L'homme-barque"
Utilisé pour la première fois en 1775 par l'Abbé de la Chapelle dans son ouvrage Traité de la construction théorique et pratique du scaphandre ou du bateau de l'homme. L'invention de l'Abbé de la Chapelle consistait en un costume réalisé en liège et permettant à des soldats de flotter et de traverser les cours d'eau.
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Tout cela parce que nous cherchions le rapport entre scaphoïde, l'os de la main, et scaphandre.
L'os scaphoïde serait "évidé" et "creux", comme la carène d'un navire.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Skaphè signifie le vase, la barque (skaptô = creuser, enfouir)
"-andre" est le dérivé d'anèr, andros, l'homme.
==> "L'homme-barque"
Utilisé pour la première fois en 1775 par l'Abbé de la Chapelle dans son ouvrage Traité de la construction théorique et pratique du scaphandre ou du bateau de l'homme. L'invention de l'Abbé de la Chapelle consistait en un costume réalisé en liège et permettant à des soldats de flotter et de traverser les cours d'eau.
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Tout cela parce que nous cherchions le rapport entre scaphoïde, l'os de la main, et scaphandre.
L'os scaphoïde serait "évidé" et "creux", comme la carène d'un navire.
Kashima- Faux-monnayeur
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