Violette et la peinture
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Violette et la peinture
"Celle dont le métier à l'échelon le plus modeste était exclusivement féminin jusqu'à l'atavisme a peint des fleurs sans nom, sans famille, sans vase, sans jardin. Les fleurs de l'érotisme grandement inspiré, débridé, dépassé, grandement modulé, fredonné jusqu'au délire. Irradiations sexuelles, ses bleus, ses rouges. Séraphine de Senlis a marié le désir et le plaisir en fleur dans ses bouquets irrésistiblement mystérieux. Hosannahs de couleurs lancés par le sexe. Ce sont presque des marguerites, ce sont presque des duvets, de la semence de fleur de pissenlit, de chardon que le zéphir ne trimballe pas. Ce sont des brisées de sperme,des échevèlements d’orgasme, de lents tourbillons de plaisir qui ont de la parenté avec les tourbillons d'astres de Vincent Van Gogh. Les solitaires travaillent avec le même moulinet. Nos entrailles chantent à perte de vue dans le rouge au-dessous de sa gerbe. Des petits yeux dans le coeur des fleurs répondent aux petits sexes que nous avons dans les yeux pendant que nous regardons ses tableaux. Les grappes de raisin qui mûrissent sur un arbre sont des verges lourdes qui ne crèvent pas d'orgueil parce qu'elles sont à l'abri de la loi de la pesanteur. Nous précisons des traits derrière la flambée mystique de ses bouquets. Le visage y est, mais nous l'imaginons. C'est l'ombre de l'extasié qui atteint le septième ciel noyé dans la couleur. C'est le sexe quittant la fleur. J'ai vu la perle la plus naturelle qui se cache sous la feuillée de la chair multipliée. J'ai vu le clitoris illuminé, en collier embaumant le motif et la toile. (...) Je ne doute plus, depuis que j'ai vu, qu'il y ait de la semence d'homme dans le célèbre épi de maïs de l'Américain, puisqu'il y en a dans les fleurs, les feuilles, les grappes de Séraphine la visionnaire."
Kashima- Faux-monnayeur
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