Melmoth, l'homme errant
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Melmoth, l'homme errant
Au départ, le jeune Melmoth assiste à la mort de son oncle dont il est l'héritier. Celui-ci lui révèle un secret : il existe un portrait et un parchemin qu'il faut détruire, car ils sont liés à un ancêtre étrange qui n'a pas manqué d'être dans la pièce quand l'oncle a expiré.
A travers de nombreux récits enchâssés qui font le charme de ce roman, on prend plaisir à parcourir ce labyrinthe, on se délecte à la lecture des apparitions de Melmoth, l'homme errant, qui semble être un envoyé du diable, un tentateur des âmes.
Lorsque le jeune Melmoth, descendant de l'homme errant, sauve du naufrage un Espagnol, il sort à peine de la lecture du parchemin, récit de Stanton, homme qui a fini dans un asile et que l'homme errant a visité pour lui proposer son secours.
L'Espagnol raconte comment il a été forcé de devenir moine contre son gré vu qu'il était un enfant illégitime : une bonne partie du roman se passe dans l'horrible monastère, où il subit sévices et trahisons. On ne peut que penser au Moineet à La Religieuse lors de certaines scènes. Dans des souterrains à Madrid où il se cache après avoir fui le monastère, un Juif lui demande de recopier un manuscrit. L'Espagnol y lit l'histoire de la pure et tendre Immalie, élevée loin du monde civilisé, à qui s'est présenté un jour Melmoth, l'homme errant. D'autres récits s'imbriquent encore, on s'enfonce dans un roman incroyablement bien structuré, superbement écrit, dans un chef d’œuvre de la littérature romantique noire.
Extraits :
“Les habitants de ce monde que vous allez voir appellent cela adorer, et ils ont adopter divers modes d’adoration. (…) Ces modes sont si différents qu’ils ne s’accordent que sur un seul point, celui de faire de la religion un tourment : la religion des uns les poussant à se torturer eux-mêmes, et la religion des autres à torturer leur prochain.”
“Oui, je ris de tout le genre humain et du mensonge qu’il profère quand il parle d’amour. Je ris des passions de l’homme et de ses soucis. Le vice et la vertu, la religion et l’impiété sont également les résultats de situations mesquines et d’une position factice. Un seul besoin physique, une leçon sévère et inattendue prononcée par la nécessité, vaut mieux que toute la logique des philosophes. Ce couple qui ne croyait pas qu’il lui fût possible d’exister l’un sans l’autre, qui avait tout risqué, qui avait foulé aux pieds toutes les lois divines et humaines pour se réunir, ce couple, dis-je, une heure de privations suffit pour le détromper.”
“Hélas! elle ne savait pas que ceux qui sont privés de cœur et d’imagination sont les seuls qui savent jouir des agréments de la vie. Une indolente et froide médiocrité leur suffit dans leurs occupations comme dans leurs distractions. (…) Tant pis pour eux. C’est peut-être le meilleur de la condition humaine que d’être réduit à subvenir aux nécessités de la vie et d’être satisfait lorsqu’on y parvient ; au-delà, tout n’est que rêve de démence, agonie du désespoir.”
Dernière édition par Kashima le Lun 5 Aoû 2013 - 11:32, édité 2 fois
Kashima- Faux-monnayeur
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Melmoth, l'homme errant
Extrait d'un poème mis en exergue dans un des chapitres de Melmoth :
Kashima- Faux-monnayeur
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