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La prose sensible de FOG

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Message  Kashima Dim 7 Déc 2014 - 9:54

La prose sensible de FOG C_La-cuisiniere-dHimmler_7843

Après L'animal est une personne dont j'ai parlé ici, j'ai eu envie de lire La Cuisinière d'Himmler. Parcourant les premières pages, je me suis dit que ce livre allait m'intéresser, et je ne me suis pas trompée.
Franz-Olivier Giesbert confirme ses dons de conteur : il sait raconter une histoire, dans une langue sans prétention mais limpide, dans laquelle s'exprime une grande sensibilité.
Ne connaissant cet auteur qu'à travers son texte en faveur des animaux, j'ai été agréablement surprise de retrouver, dans La Cuisinière d'Himmler, cette attention envers le monde animal. Dans les textes de FOG, les animaux sont présents, ce qui est rarement le cas dans les romans, et particulièrement ceux de notre époque.
Dès les premières lignes du livre, les comparaisons, les expressions font exister les animaux. L'homme n'est pas le centre de tout. Comme cela est rare, l'auteur utilise beaucoup la métaphore animale pour décrire les humains, et pas forcément en faveur de ces derniers.

Rose grandit en Arménie, dans le bonheur. Elle est née dans un cerisier, sa mère étant une femme qui ne sait jamais s'arrêter et qui a fait ses enfants très vite. Leurs voisins, amis, sont des Turcs. La petite Rose, dont le nom n'est pas encore francisé, est même amoureuse de Mustapha. Mais un jour, tout bascule : la folie épuratrice s'empare du peuple turc : il faut liquider les Grecs et les Arméniens pour purifier le peuple. La vie de Rose bascule dans l'horreur. Les voisins ont dénoncé leurs amis, toute la famille de Rose est assassinée. Elle a eu le temps de se cacher et, grâce à Mustapha qui la dissimule dans sa charrette de purin, elle parvient à échapper à la folie sanglante de ses bourreaux.
Pour survivre, cette petite fille subit les élans libidineux des Turcs qui se l'achètent comme esclave. Heureusement, elle a, pour tenir le coup, au moins deux choses avec elle : d'abord, sa salamandre Théo dont elle ne se sépare jamais et qui va grandir avec elle ; ensuite sa liste de vengeance, papier sur lequel elle consigne les noms de ceux dont elle devra se venger.
(j'adore le moment où elle venge son chat, moment jubilatoire...)
Le passage avec Simone de Beauvoir et Sartre (à qui il règle son compte et on n'en est pas mécontent quand on sort de la lecture de L'animal est une personne, puisqu'il fait partie de ceux qui ont fait du mal à la cause animale, et de plus, des gens pas si nets durant l'Occupation...), le séjour en Chine m'ont moins intéressée, toutes proportions gardées car le récit ne faiblit pas.

Je passe sur les étapes, mais Rose devient une cuisinière réputée à Paris. Dans son restaurant entre un jour Himmler, qui s'éprend d'elle.  Et, il fallait l'oser dans ces temps où l'on tourne en ridicule la chose, cette cuisinière est végétarienne.
Le roman nous tient en haleine. L'histoire se lit avec envie d'en savoir toujours plus. L'habileté de FOG est de nous faire parcourir l'histoire à travers un destin particulier : on assiste au génocide arménien, à la montée de l’antisémitisme en Europe à travers les écrit d'Edouard Drumont, au début de la seconde guerre mondiale... Il est aussi beaucoup question de régime alimentaire, mais tout cela se fond dans l'histoire et n'est jamais plaqué avec didactisme.
Pour ne pas nous laisser sur notre faim, l'auteur nous glisse à la fin les fameuses recettes de Rose, dont celle du plaki que je tenterai bien dès que possible!

Vu les deux bonnes expériences de lecture, j'en lirai sûrement d'autres de cet auteur!
Au passage, petite histoire juive :

La mouche et le café

Qu’est-ce qui se passe quand une mouche tombe dans une tasse de café lors d’une réunion internationale?
L’Américain n’y touche pas. L’Italien jette la tasse avec le café et s’en va en rage. Le Français jette la mouche et boit le café. Le Chinois mange la mouche et jette le café. Le Russe boit le café avec la mouche. L’Israélien vend le café au Français, la mouche à la Chine et achète pour lui-même une nouvelle tasse de café. Avec le bénéfice des ventes, il met au point un dispositif qui empêche les mouches de tomber dans le café. Le Palestinien accuse Israël d’avoir mis une mouche dans son café, dénonce l’agression à l’ONU, fait une demande de prêt aux Nations-Unies pour financer l’achat d’une nouvelle tasse de café, utilise l’argent pour acheter des
explosifs et il fait sauter la cafétéria où l’Italien, le Français, le Chinois et
le Russe sont tous en train d’expliquer à l’Israélien qu’il doit donner sa tasse de café au Palestinien.
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